Numéro 128 - 13
décembre 2012
Concession honteuse à la
forestière White Birch
La voix manquante des travailleurs
forestiers à l'Assemblée nationale du Québec
Concession
honteuse à la forestière White Birch
• La voix manquante des travailleurs forestiers
à l'Assemblée nationale du Québec
• L'impunité des monopoles reçoit
la sanction de l'Assemblée nationale
À titre d'information
• Ce que contient l'ignominieuse loi 15
- Journal des débats de l'Assemblée nationale
• Texte du projet de loi no 15
Concession honteuse à la
forestière White Birch
La voix manquante des travailleurs forestiers à
l'Assemblée nationale du Québec
Manifestation à la
défense des pensions devant l'usine White Birch de Stadacona
à Québec le 29 août 2012
où les retraités ont annoncé la formation du
Regroupement des retraités.
Le 6 décembre, l'Assemblée nationale a
adopté à l'unanimité le projet de loi no 15, une
mesure pour soutenir des intérêts financiers
privés, principalement américains, dans leur effort pour
transférer le fardeau de la crise forestière sur le dos
des travailleurs du Québec. Pas une seule voix ne s'est
élevée à la défense des droits des
travailleurs à la législature, ni du gouvernement, ni de
l'opposition.
Selon le Journal des débats, la
ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale Agnès
Maltais a ouvert la session en rappelant le caractère «
exceptionnel » de la loi et qu'elle ne doit pas être vue
«pour le moment» comme une offensive
généralisée contre les régimes à
prestations déterminées.
« L'ajout du mot 'exceptionnellement' dès
le début du premier article nous rappelle bien que nous ne
désirons pas, pour le moment, que ce type de loi soit monnaie
courante », a dit la ministre.[1]
Non, « pour le moment » c'est une attaque
ciblée contre les travailleurs forestiers et en particulier ceux
de White Birch et de Produits forestiers résolu. Les
propriétaires du capital et les directeurs des deux
sociétés forestières ont de leur propre cru
détruit les régimes de retraite à prestations
déterminées de leurs employés actifs et à
la retraite et ont demandé au gouvernement de l'avaliser et d'en
faire une loi.
Faut donc croire que c'est le coeur gros, dans un moment
d'angoisse collective, que les députés ont
accédé à la demande du monopole privé parce
que, comme l'explique la ministre, la crise nous force à le
faire. Les droits des travailleurs et les ententes sur les
régimes de retraite ne sont que des privilèges
«pour le moment» qui doivent être sacrifiés
pour sauver les propriétaires du capital monopoliste de la
crise. La crise ne peut pas être résolue de manière
à favoriser la classe ouvrière, en restreignant le droit
de monopole, car cela contredirait le pouvoir et les droits de
propriété du capital monopoliste.
La ministre Maltais nous rappelle qu'avec cette loi
«exceptionnelle» qui détruit les régimes
à prestations déterminées d'un groupe particulier
de travailleurs, un précédent est établi pour la
destruction de tous les régimes de retraite à prestations
déterminées, y compris dans le secteur public.
L'important est qu'un assaut est fait contre l'opinion publique
concernant les régimes à prestations
déterminées et que le principe est codifié dans la
loi sans qu'aucune opposition ne se fasse entendre. La loi 15 ouvre la
voie au remplacement de tous les régimes à prestations
déterminées par des régimes « à
prestations cibles », qui n'est qu'une façon maladroite de
dire « à contributions déterminées »,
cette nouvelle formule qui ne garantit aux retraités rien
d'autre que la misère et l'abandon de leurs droits.
Pour l'élite dominante, toute
«exception» doit avoir une circonstance nous obligeant de
dévier « pour le moment » des ententes conclues et
des normes établies. Selon la ministre, la crise de l'industrie
forestière est la circonstance qui oblige à faire une
exception et rien ne peut être fait sauf transférer le
fardeau aux travailleurs pour que les propriétaires du capital
monopoliste puissent sauver ce qu'ils peuvent.
«Il y a vraiment beaucoup de problèmes
à cause de facteurs qu'on a énoncés dès
l'adoption de principe» du projet de loi, dit la ministre.
Mais madame Maltais, vous et vos collègues
à l'Assemblée nationale êtes les dirigeants du
Québec. Les Québécois ne veulent pas une autre
liste de problèmes et d'autres énoncés de
principe. Ils veulent savoir quelles mesures vous prenez pour
résoudre la crise de l'industrie forestière en faveur des
travailleurs et des communautés. Ils veulent entendre parler des
résultats, pas une autre description des problèmes et des
sacrifices qu'ils doivent consentir.
« Je pense évidemment à la force de
notre devise, le dollar. Je pense aussi à la demande qui est en
décroissance constante, du papier journal », explique la
ministre. Les entreprises qui « au fil du temps, n'avaient pas
véritablement renouvelé leurs installations sont devenues
moins performantes et que certaines sont devenues déficitaires,
ou en tout cas se sont déclarées déficitaires
».
Manifestation à Québec le 3 janvier 2012 pour exiger la
réouverture de l'usine White Birch de Stadacona et arrêter
le vol des pensions.
|
Madame la ministre, ce n'est pas une raison pour
attaquer les droits des travailleurs et sanctionner les pratiques
d'extorsion mafieuses des monopoles qui ne cessent de voler nos
travailleurs et nos ressources par pur chantage. Ces «
problèmes » que vous invoquez sont une raison pour
renouveler l'économie forestière en faveur des
Québécois et pour en finir une fois pour toute avec cette
prosternation devant les demandes de l'oligarchie financière
internationale, cette destruction de nos avoirs productifs, cette
braderie de nos ressources naturelles et cette violation des droits des
véritables producteurs.
Elle dit: « On a décidé que les
régimes du futur [...] seraient des régimes à
prestations cibles. Donc, ce n'est plus une prestation
prédéterminée, on cible un niveau de prestation.
C'est un changement, c'est un changement qui fait porter sur les
épaules des travailleurs et des travailleuses le risque du
régime de retraite. Nous avons accepté d'accorder
à ces entreprises la possibilité de créer des
régimes à prestations cibles. »
Qui a trouvé cette formule qui foule aux pieds
les droits des travailleurs ? Des investisseurs aux États-Unis
l'ont inventée et ont eu recours à l'extorsion pour
obtenir ce qu'ils veulent au Québec. Vous amenez cette
décision prise par des intérêts privés
à l'Assemblée nationale pour lui donner l'autorité
gouvernementale et bafouer l'intérêt public et les droits
de la classe ouvrière. C'est inacceptable et la classe
ouvrière organisée n'acceptera jamais cette travestie.
Votre « grande réflexion sur les
régimes de retraite... avant d'accroître la force de
certains types de régimes comme régimes à
prestations cibles » n'est que pour la galerie si les
travailleurs touchés n'ont pas voix au chapitre. La
décision a déjà été prise et elle a
maintenant le sceau de l'autorité légale grâce
à la loi 15. Par contre le mouvement ouvrier peut exercer un
contrôle sur sa propre pensée et sa propre action et
résister à cette attaque contre les droits des
travailleurs. Comme dans tous les autres secteurs, l'équilibre
n'est possible dans le secteur forestier qu'avec la reconnaissance des
droits de la classe ouvrière et une nouvelle direction pour
l'économie.
Madame la ministre, vous n'avez pas même eu le
courage de demander aux propriétaires de White Birch de mettre
immédiatement 35 millions $ dans le fonds de retraite pour que
70 % des prestations puissent être versées comme
prévu, plutôt que 50 %. Vous avez fait de ce 35 millions $
un simple énoncé de principe. Vous dites que l'extorsion
par les propriétaires de White Birch est quelque chose
d'acceptable dans un Québec moderne.
« Dans le cas de Papiers White Birch,
spécifiquement... l'entreprise s'est mise sous la protection de
la faillite, et sa façon de s'en sortir a été de
dire: On va fermer le régime de retraite. Et, pour survivre,
l'entreprise a proposé au syndicat, qui a accepté, de
faire fondre les prestations des retraités. Ils sont
passés de 100 % à 70 %. C'est l'entente au départ.
Mais, pour atteindre le 70 %, il faut absolument que l'employeur verse
35 millions $ dans le fonds de retraite... En attendant ce 35 millions,
comme il n'y a pas, dans le régime de retraite, l'argent
suffisant pour verser le 70 %, les retraités, au début
décembre, ont reçu, dans la majorité des cas, 53 %
seulement de leurs prestations.... Alors, il est important que
l'employeur verse au plus tôt son 35 millions pour permettre aux
retraités de se retrouver à 70 %.... Alors, nous,
aujourd'hui, ce qu'on va adopter comme loi, c'est l'adoption de ce
cadre légal. C'est important et ça met de la pression sur
l'employeur pour qu'il livre son 35 millions. »
Le gouvernement du Québec est-il un mendiant avec
comme seule arme un regard suppliant ? Vous laissez des criminels
s'échapper avec 30 % de ce qui est dû aux
retraités, lesquels vous forcés à jouer le
rôle de mendiant à leur tour, espérant qu'on
veuille bien leur remettre l'autre 20 % qui leur est dû. Les
travailleurs ont placé leur confiance dans un régime de
retraite à 100 %, pas 70 % ni 50 %. Si vous laissez les
maîtres chanteurs s'en sauver avec cette manoeuvre, vous ferez
mieux de combler la différence et de voir à ce que les
travailleurs obtiennent ce à quoi ils ont droit et ensuite tenir
les avoirs de White Birch en gage !
Vous parlez de « mettre de la pression sur
l'employeur ». Quel genre de pression ? Une pression morale,
qu'il devrait respecter ses engagements ? Il a déjà
violé tous ses engagements ! La seule pression que comprennent
ces monopoles est la force de l'État qui leur ordonne de faire
quelque chose sous peine de perdre leurs droits au Québec. La
classe ouvrière organisée le comprend à cause de
son expérience directe. Ces monopoles ne comprennent que le
pouvoir, le pouvoir d'une classe ouvrière organisée, unie
et déterminée et le pouvoir de la politique
ouvrière qui restreint le droit des monopoles d'exploiter et de
voler ce qui appartient de droit aux travailleurs du Québec.
La Loi 15 fait tout le contraire. Elle permet au droit
de monopole d'abuser des travailleurs du Québec et elle menace
d'étendre l'atteinte au droit de pension à tous les
travailleurs du Québec. La classe ouvrière
organisée sait ce que vous manigancez et ça ne passera
pas ! Votre gouvernement devra rendre des comptes ! Un vent de
ressentiment et de résistance commence à souffler sur le
Québec pour remédier à l'absence de la voix des
travailleurs et au non-respect de leurs droits à
l'Assemblée nationale. La classe ouvrière
organisée est déterminée à changer la
direction des choses et à ne plus permettre à
l'élite dominante de transférer le fardeau de la crise
sur son dos. La discussion et la détermination à
établir une nouvelle direction pour l'économie et les
affaires politiques au Québec prennent forme dans les rangs de
la classe ouvrière organisée et de ses alliés.
Les retraités de
Québec défendent leurs droits devant l'usine de White
Birch de Stadacona le 29 août 2012.
Note
Toutes les citations de la ministre Agnès
Maltais sont tirées du Journal des débats de
l'Assemblée nationale du 6 décembre 2012. Nous
reproduisons ci-dessous son intervention complète suite à
l'adoption du projet de loi 15.
L'impunité des monopoles reçoit la
sanction de l'Assemblée nationale
Certains actes montrent plus ques d'autre le
caractère du parlement comme lieu de sanction de la
volonté des monopoles les plus puissants. L'adoption à
l'unanimité du projet de loi 15 à Québec jeudi
dernier était un de ces actes flagrants qui permettent au droit
de monopole de supplanter brutalement les droits des travailleurs.
La Loi 15 donne une sanction légale à
l'attaque contre les travailleurs actifs et à la retraite de
l'industrie forestière récemment officialisée par
les propriétaires du capital et les directeurs de White Birch et
Produits forestiers résolu. Pour servir ses
intérêts étroits, le capital financier a
inventé un nouveau type de régime de retraite pour
remplacer le régime à prestations
déterminées et éliminer les prestations
déterminées. Sous l'appellation absurde de «
régimes de retraite à prestations cibles », elle
permet au capital financier de définir les prestations de
retraite des travailleurs du secteur forestier selon ses
intérêts du moment. La Loi 15 est une loi
antiouvrière qui se cache derrière un
énoncé de principe et tous les députés
à l'Assemblée nationale se sont laissés prendre.
Pas un seul d'entre eux ne s'est levé pour reconnaître et
défendre les droits des travailleurs et demander que la crise
forestière soit résolue en donnant une nouvelle direction
à l'économie plutôt que de servir de «
circonstance » pour attaquer les travailleurs et leurs
communautés.
Se servant frauduleusement de la protection de faillite,
le capital financier a mis au point une stratégie pour voter et
détruire les régimes de retraite à prestations
déterminées qui appartiennent de droit aux travailleurs
forestiers, tel qu'établi dans des accords signés et
sanctionnés. Rien n'est sacré pour ces grands voleurs des
temps modernes et leurs représentants politiques. On
prétend même que tout cela est fait dans
l'intérêt des victimes, car c'est le mieux qu'on peut
faire dans «les circonstances exceptionnelles» de la crise
de l'industrie forestière.
La crise forestière et le pillage et la
destruction d'une industrie jadis prospère qui faisait la
fierté du Québec et du Canada (que Gilles Bédard,
président du Regroupement des employés retraités
White Birch-Stradacona décrit si bien — voir LML du 30 novembre 2012) ne
sont pas considérés comme un problème posé
et à résoudre, nécessitant une nouvelle direction.
Non, ils sont une « circonstance exceptionnelle »
justifiant l'attaque contre les droits des travailleurs et contre le
tissu social du Québec. M. Bédard décrit
très bien les nombreux problèmes qui ont
accéléré le déclin de l'usine comme
entreprise productive et remis en cause la sécurité et
les pensions des travailleurs. Le capital financier américain a
chassé toute notion d'une industrie forestière au service
d'un Québec qui reconnaît les droits des travailleurs et
respecte les accords signés. Toute a été
bousillé par l'assaut néolibéral et
l'incapacité à résoudre quelque problème
que ce soit.
Les députés à l'Assemblée
nationale croient-ils qu'en traduisant la volonté des monopoles
mondiaux en volonté juridique avec la Loi 15, cela créera
une situation favorable pour les travailleurs forestiers du
Québec et leurs communautés ? La ministre de l'Emploi
Agnès Maltais croit-elle que la loi 15 va permettre aux
retraités de White Birch de récupérer une partie
des pertes que leur a fait subir le capital financier américain?
Elle refuse même de forcer les investisseurs américains
à remettre le 35 millions $ nécessaire pour verser au
moins 70 % des prestations de retraite! Si vous allez laisser le
capital financier imposer sa volonté, madame la ministre, vous
avez la responsabilité sociale de voir à ce que les
retraités reçoivent 100 % de leurs prestations.
Honte à tous les députés de
l'Assemblée nationale pour ce vote unanime légalisant la
volonté des êtres les moins scrupuleux de la
planète. Les travailleurs forestiers et leurs alliés
n'acceptent pas cette atteinte à leur dignité et à
leurs droits et ne l'accepteront jamais. Vous n'aurez pas le dernier
mot dans cette affaire. Votre maudite loi 15 ne masquera pas longtemps
la puanteur de l'offensive antisociale et antiouvrière. Une
opposition ouvrière organisée doit immédiatement
entreprendre de nettoyer les écuries d'Augias qui abritent le
droit de monopole et ses représentants politiques. La classe
ouvrière organisée du Québec peut détourner
le Saint-Laurent s'il le faut !
Ce que contient l'ignominieuse loi 15
- Journal des débats de
l'Assemblée nationale, 6 décembre 2012 (extraits) -
M. Traversy: Merci, M. le Président.
Écoutez, nous sommes plus qu'efficaces aujourd'hui. J'appelle
donc l'article 11 du feuilleton pour parler du projet de loi,
maintenant, n° 15, Loi permettant l'établissement de
régimes de retraite à prestations cibles dans certaines
entreprises du secteur des pâtes et papiers.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Bien.
Alors, à l'article 11 du feuilleton, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission de l'économie
et du travail sur le projet de loi n° 15, Loi permettant
l'établissement de régimes de retraite à
prestations cibles dans certaines entreprises du secteur des
pâtes et papiers.
Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 252 du règlement stipulant que de nouveaux amendements
peuvent être déposés d'ici 22 heures et à
l'article 253 du règlement prévoyant que le
dépôt du rapport et de... la prise en considération
doivent avoir lieu lors deux séances distinctes. Y a-t-il
consentement? M. le leader? Consentement.
Donc, maintenant, y a-t-il intervention sur la prise en
considération du rapport? Je reconnais Mme la ministre du
Travail.
Mme Maltais: M. le Président, je serai
brève, je réserverai plutôt mes mots pour
l'adoption finale, avant l'adoption finale, mais je tiens quand
même à dire que, dans ce rapport, on a introduit un
amendement qui provient de l'opposition, et je veux toujours saluer
quand l'opposition amène de bonnes idées, et, dans ce
cas-ci, c'est le caractère exceptionnel de la loi qu'on est en
train de passer qui a été inscrit dans un amendement.
L'ajout du mot « exceptionnellement » dès le
début du premier article nous rappelle bien que nous ne
désirons pas, pour le moment, que ce type de loi soit monnaie
courante. Nous avons une grande réflexion à faire - j'en
parlerai tout à l'heure - sur les rapports de... sur les
régimes de retraite. Alors, je salue l'intention de l'opposition
qui était de saluer le caractère exceptionnel de cette
loi, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Alors,
merci à vous, Mme la ministre du Travail. Y a-t-il d'autres
interventions sur la prise en considération du rapport?
S'il n'y en a pas, le rapport de la Commission de
l'économie et du travail portant sur le projet de loi n° 15,
Loi permettant l'établissement de régimes de retraite
à prestations cibles dans certaines entreprises du secteur des
pâtes et papiers, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Adopté.
Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale propose l'adoption du projet de loi n° 15, Loi permettant
l'établissement de régimes de retraite à
prestations cibles dans certaines entreprises du secteur des
pâtes et papiers. Y a-t-il consentement pour déroger
à l'article 230 du règlement... Est-ce que j'ai les
bonnes notes ici ? C'est bien ça, on est sur la bonne voie ? Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 230 du
règlement prévoyant que l'adoption d'un projet de loi
doit avoir lieu à une séance distincte de celle de la
prise en considération du rapport ? Consentement.
Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 22 du règlement prévoyant qu'un projet de loi
présenté après le 15 novembre ne peut être
adopté pendant la période des travaux au cours de
laquelle il a été présenté ? Consentement.
Y a-t-il des interventions ? Mme la ministre du Travail.
Mme Maltais: Oui, M. le Président. C'est
quand même toute une histoire qui fait que ce projet de loi
aboutit ici, à l'Assemblée nationale, et, selon la
volonté déjà exprimée de tous les partis,
va être adopté dans quelques instants. Rappelons-nous
d'abord les problèmes des papetières qui sont sur le
territoire québécois, et à quel point leurs
difficultés ont fait qu'il y a eu des fermetures à
plusieurs endroits du Québec, ou risques de fermeture, et que
les travailleurs, les travailleurs de cette industrie sont inquiets.
Il y a vraiment beaucoup de problèmes à
cause de facteurs qu'on a énoncés dès l'adoption
de principe. Je pense évidemment à la force de notre
devise, le dollar. Je pense aussi à la demande qui est en
décroissance constante, du papier journal. Or, au Québec,
on fait beaucoup de papier journal. Ce que ça donne, c'est que
les entreprises qui, je tiens à le dire, au fil du temps,
n'avaient pas véritablement renouvelé leurs installations
sont devenues moins performantes et que certaines sont devenues
déficitaires, ou en tout cas se sont déclarées
déficitaires.
Deux entreprises, dans les dernières
années, se sont retrouvées sous la loi... ce qu'on
appelle la loi de protection des... la LACC, sous la LACC. Ce sont les
entreprises papiers forestiers Résolu et Papiers White Birch.
Ces entreprises ont discuté avec leurs syndicats et ont
décidé de transformer leurs régimes de retraite.
Les régimes de retraite qui étaient des régimes de
retraite à prestations déterminées, donc où
chaque travailleur, travailleuse savait exactement quelle serait sa
prestation, ont été fermés, ont été
clos, et on a décidé que les régimes du futur dans
lesquels les travailleurs cotiseraient dorénavant seraient des
régimes à prestations cibles. Donc, ce n'est plus une
prestation prédéterminée, on cible un niveau de
prestation. C'est un changement, c'est un changement qui fait porter
sur les épaules des travailleurs et des travailleuses le risque
du régime de retraite.
Nous avons accepté - quand je dis nous, je parle
autant du gouvernement précédent que de ce gouvernement -
nous avons accepté d'accorder à ces entreprises la
possibilité de créer des régimes à
prestations cibles. Toutefois, afin de... Comme nous sommes dans une
grande réflexion sur les régimes de retraite... Nous
attendons le dépôt du rapport D'Amours début de
l'hiver 2013, nous avons donc une réflexion à continuer,
et, avant d'accroître la force de certains types de
régimes comme régimes à prestations cibles, il
nous faut absolument réfléchir collectivement. La
société doit réfléchir aux murs que sont
les régimes de retraite. L'autre chose, c'est que, toutefois,
pendant ce temps, il y a des travailleurs et des retraités qui,
eux, attendent après notre décision.
Alors, l'autre dossier dont je veux parler, c'est
Papiers White Birch. Dans le cas de Papiers White Birch,
spécifiquement, qui était dans ma circonscription avant
la récente élection, l'entreprise s'est mise sous la
protection de la faillite, et sa façon de s'en sortir a
été de dire: On va fermer le régime de retraite.
Et, pour survivre, l'entreprise a proposé au syndicat, qui a
accepté, de faire fondre les prestations des retraités.
Ils sont passés de 100 % à 70 %. C'est l'entente au
départ.
Mais, pour atteindre le 70 %, il faut absolument que
l'employeur verse 35 millions de dollars dans le fonds de retraite, peu
importe la façon dont il va être versé, là,
par... et en combien d'années ça va arriver, mais il y
a... soit en créant un déficit actuariel et en le
remboursant sur 10 ans, bon, peu importe la manière, il y a un
versement de 35 millions de l'employeur qui doit arriver dans le fonds
de retraite. En attendant ce 35 millions, comme il n'y a pas, dans le
régime de retraite, l'argent suffisant pour verser le 70 %, les
travailleurs, au début décembre... pardon, les
retraités, au début décembre, ont reçu,
dans la majorité des cas, 53 % seulement de leurs prestations.
53 % seulement. À Québec, c'est au-delà de un
millier de personnes qui ont vu arriver ça juste en
décembre, juste avant les fêtes. C'est un véritable
drame. Alors, il est important que l'employeur verse au plus tôt
son 35 millions pour permettre aux retraités de se retrouver
à 70 %.
Le versement, d'après l'entente qui a
été signée entre l'entreprise et le syndicat se
fera quand le régime de retraite sera enregistré. Or,
pour l'enregistrer, il faut créer le cadre légal des
régimes à prestations cibles parce que ce cadre
légal n'existe pas. Alors, nous, aujourd'hui, ce qu'on va
adopter comme loi, c'est l'adoption de ce cadre légal. C'est
important et ça met, je le dis carrément, ça met
de la pression sur l'employeur pour qu'il livre son 35 millions.
Je veux dire aussi aux collègues que d'ores et
déjà la Régie des rentes est en train de
travailler et avec l'employeur et avec le syndicat pour créer le
règlement, pour que le règlement qui va suivre la loi
arrive aussi rapidement. L'effort que nous avons fait ensemble pour
livrer cette loi, on est en train de le faire avec l'employeur et avec
le syndicat pour livrer le règlement. Les retraités de
ces entreprises de papier ne peuvent plus attendre, ils ne doivent pas
attendre plus longtemps.
L'autre élément important de ce
règlement, c'est que dans le cas des deux entreprises ce sera
rétroactif, ce qui veut dire que - je veux le dire aux
retraités de la White Birch, je leur rappelle - du moment
où l'employeur versera son 35 millions, ils retrouveront le
niveau de prestation promis, soit 70 %, de façon
rétroactive. Vous savez, parfois, la
rétroactivité, ça a du bon.
Alors, M. le Président, voici à peu
près quelques informations sur le pourquoi de l'adoption rapide
de ce projet de loi. Je tiens véritablement à remercier
nos collègues le député de Verdun et le
député de Lévis. On a travaillé rapidement,
efficacement. C'est sous l'ancien gouvernement qu'avait
été signée cette entente entre l'entreprise et le
syndicat, et c'est nous maintenant qui parachèverons le travail.
Et je vous remercie d'avoir collaboré à protéger
le fonds de retraite de ces ex-travailleurs. C'était le seul
geste que nous pouvions poser en l'occurrence, et je souhaite que
finalement ils retrouvent au plus tôt les sommes qui leur sont
dues. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Alors,
merci à vous, Mme la ministre du Travail et de la
Solidarité sociale. M. le député de Verdun, votre
intervention.
M. Gautrin: Je vous remercie, M. le
Président. Je vais essayer d'être le plus
systématique possible et, avec le respect que je dois à
ma collègue et amie la ministre, peut-être corriger
certaines notions qu'elle a mises de l'avant, à l'heure
actuelle, ce qui ne change en aucune manière le projet de loi
dans son ensemble.
Premièrement, il était important de le
voir, c'est un projet de loi exceptionnel, la collègue l'a
rappelé tout à l'heure. Il est clair que nous allons,
comme parlementaires, avoir à nous pencher, dans l'année
qui va venir ou les années qui vont venir, sur l'encadrement
légal que nous voulons mettre de l'avant par rapport à ce
nouveau type de régime de pension que sont les régimes de
pension à prestations cibles. La ministre a expliqué ce
que c'était, les régimes de pension à prestations
cibles, mais il faut quand même avoir un encadrement légal
beaucoup plus formel et beaucoup plus important que celui qui est dans
le projet de loi actuellement. Alors, ça, on va le faire dans le
futur.
Je vais reprendre une citation de la ministre
lorsqu'elle parlait dans le projet de loi précédent: Il
faut prendre le temps de bien légiférer. Alors, je lui
renvoie la balle actuellement: Il faut prendre le temps pour bien
légiférer. Mais il y a urgence. Il y a urgence, à
l'heure actuelle, parce que, particulièrement dans le cas de la
White Birch, il s'est passé une situation, puisqu'il n' on
n'avait pas encore enregistré ce nouveau régime et qu'on
était dans une situation où on avait, en terminaison des
régimes précédents... c'est-à-dire, on a
appliqué la Loi sur les RCR, sur les terminaisons de
régime. Et, comme le régime n'était pas assez
capitalisé, les prestations, à ce moment-là, ont
naturellement été réduites, parce que le
régime n'était pas assez capitalisé.
À l'heure actuelle, qu'est-ce qu'il y a dans le
projet de loi ? Dans le projet de loi, il y a un seul article - les
deux autres articles sont des articles de mise en oeuvre, etc. - dans
lequel on confie un pouvoir réglementaire au gouvernement. Vous
connaissez, M. le Président, que, dans la Loi sur les RCR,
l'article 2, deuxième ou troisième alinéa, je ne
m'en rappelle plus, permet au gouvernement de pouvoir modifier ou
édicter un régime de pension. Pour ça, il fallait
quand même qu'on soit en mesure de soulever ou d'éviter la
portée de l'article 14.1, qui disait qu'un régime... les
prestations d'un régime de pension ne pouvaient pas
dépendre de conditions externes, et, parmi les conditions
externes, tel qu'exprimé dans l'article 14.1 de ce projet de
loi, il est... de ce projet de loi... de la loi sur les RCR, il est
important de signaler que l'état financier du régime
était considéré comme une condition externe.
Donc, si vous regardez, le projet de loi donne au
gouvernement, actuellement, la possibilité d'aller de l'avant,
c'est-à-dire de voir... de mettre sur pied ce qui a
été négocié avec la partie patronale, entre
la partie patronale et le syndicat, c'est-à-dire un
régime qui soit, pour le futur, basé sur la conception
d'un régime à prestations cibles, c'est-à-dire
où la contribution patronale va être fixée et il y
aura variation éventuellement, et une reconnaissance pour le
service antérieur, et donc on aura dans ce régime aussi
une situation qui va être, dans le régime pour
reconnaître le service antérieur, une partie qui sera
pour... du type régime à prestations
déterminées. Et, de fait - et c'est là que je me
permets de faire une petite remarque à la ministre - la
compagnie ne verse pas 35 millions, elle reconnaît simplement une
reconnaissance de dette actuarielle de 15 millions... de 35 millions,
excusez-moi, une reconnaissance de dette de 35 millions qui... sur
laquelle on appliquera les règles pour amortir en quelque sorte
le déficit actuariel, soit qu'il soit considéré
comme un déficit de capitalisation ou un déficit de
solvabilité, parce qu'il y a des règles d'amortissement
qui sont différentes dans un cas ou dans un autre.
Nous avons été et nous sommes toujours...
Et je dois dire que, de part et d'autre, nous sommes extrêmement
préoccupés par le fait que ce qui a été
négocié en particulier pour l'avantage des
retraités qui sont... qui ont été syndiqués
s'étende aussi aux retraités qui sont cadres et qui ont
aussi un autre régime de pension. Traditionnellement, la
compagnie ou les compagnies dans le secteur du papier étendaient
au régime de pension du personnel non syndiqué les
mêmes avantages qui avaient été
négociés avec le personnel syndiqué.
Premièrement.
Deuxièmement, la ministre a eu l'amabilité
de déposer en commission parlementaire - et on l'a
redéposée lorsqu'on a fait ici l'étude article par
article - une lettre qui était signée par la compagnie
White Birch sur le fait qu'elle avait l'intention... elle s'engageait
à étendre à l'ensemble des retraités les
privilèges qui allaient... enfin, ou les bénéfices
qui allaient être négociés ou prévus dans
l'entente. Je dois dire que, comme parlementaire, je vais surveiller
cette question d'une manière extrêmement...
extrêmement précise. Et je suis sûr que la ministre
partage mon point de vue à cette question, ce n'est pas un
problème entre ministériels et opposition, je dirais.
Nous, comme parlementaires, nous, comme législateurs, nous
allons essayer de nous assurer que cette chose-là se fasse.
Deuxième élément, pour terminer, M.
le Président - et je sais que le collègue de Lévis
va intervenir un peu plus là-dessus - c'est sûr qu'il y a
un certain risque, c'est-à-dire que, là, à l'heure
actuelle, on va reconnaître une reconnaissance dans ce
régime bicéphale où la partie peut combler les
pensions, à l'heure actuelle, qu'ils ont déjà,
c'est-à-dire il va y avoir donc deux régimes. Il va y
avoir le vieux régime qui est en train... qui a
été aboli mais qui continuera, mais qui n'est pas
capitalisé assez, donc qui donne une fraction de rente, et
l'autre régime qu'on crée, lorsqu'il sera
enregistré, va être en mesure de faire un
complément de manière à arriver à peu
près à 70 % de ce que les gens pouvaient avoir. Il est
important - et ça a été une des
préoccupations que nous partagions tous, et je crois que le
collègue de Lévis le partage aussi, ce principe - de
s'assurer qu'au fil des ans cette dette actuarielle de 35 millions ne
disparaisse pas, c'est-à-dire que la compagnie refasse une
nouvelle fois faillite et disparaisse de nouveau, nous laissant sur les
bras, en quelque sorte, cette dette de 35 millions. Et je pense que mon
collègue de Lévis était sensible à cette
question. Je le suis aussi et je suis sûr que la ministre l'est
aussi.
En terminant, M. le Président, parce que je vois
le temps qui file, je voudrais remercier tous les gens qui ont
travaillé à ce projet de loi. Il est clair qu'on aurait
pu l'améliorer considérablement, mais améliorer
quelque chose qui est le résultat d'une entente délicate
entre eux aurait pu permettre de... Alors, il y a des choses qui
marchent, et, quand ça marche, n'essayons pas trop de le faire.
Des fois, le mieux est l'ennemi du bien, c'est-à-dire on aurait
pu, et moi, j'aurais pu, si vous voulez, le concevoir, etc., mais on
aurait pu, à ce moment-là, faire en sorte qu'on casse
cette mécanique complexe, fragile et sur laquelle il va
falloir...
En terminant, donc, je remercie les gens qui, sur la
commission, ont travaillé, les gens de la Régie des
rentes, qui ont travaillé d'une manière assez efficace.
Et je sais parce que... cela dit, je le rappelle ici aussi que la
ministre, parce qu'elle va donc être en mesure de faire un
règlement, aura l'amabilité de transmettre aux membres de
la commission et au député de Verdun, qui n'est pas
membre de la commission, le règlement lorsqu'il sera
adopté. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Et merci
à vous, M. le député de Verdun. M. le
député de Lévis, votre intervention sur cette
prise en considération... cette loi, plutôt.
M. Dubé: Merci, M. le Président.
Merci beaucoup. Je pense qu'il est possible, en dernier lieu, de
probablement juste seulement résumer ce qui a déjà
été adressé par mes collègues. Je pense que
Mme la ministre a bien exprimé le fait que nous parlons d'une
loi d'exception et je pense que c'était un élément
que nous avons... sur lequel nous avons fait consensus très
rapidement. Et, malheureusement, pourquoi on l'appelle une loi
d'exception, c'est que nous avions... si je faisais l'analogie avec la
santé, nous avions un patient très malade, et il
n'était pas question, en raison de la gravité de la
maladie, d'opérer mais de trouver le bon pansement.
Alors, je pense qu'il va falloir adresser... Cet
exemple-là nous remet quand même en perspective toute la
délicatesse de l'enjeu des fonds de pension que nous avons comme
société, et je crois que c'est souvent par quelques
exemples... Et, malheureusement pour les gens de la White Birch, ils
nous prouvent que, si on n'est pas prudent avec les fonds de pension,
que le tort vienne de l'employeur ou des circonstances externes, ce
sont toujours les employés qui en font, malheureusement, les
frais. Alors, il était tout à fait approprié de la
part du gouvernement de compléter des ententes qui avaient
déjà été mises en place plus tôt
cette année. Et je redis que nous avons bien
précisé le caractère exceptionnel de
l'intervention qui a été faite et je pense que c'est tous
les employés qui vont apprécier l'effort qui a
été mis.
Le deuxième point que je veux rappeler, et
j'apprécie énormément, M. le Président, ce
que Mme la ministre vient de dire aussi, que nous avions
demandé, au cours des derniers jours où nous avons
discuté de ce projet de loi là... c'est de trouver toutes
les attaches possibles malgré le fait que certaines ententes
étaient déjà faites, à savoir entre les
propriétaires et les employés et leur syndicat, de
s'assurer de trouver toutes les attaches possibles pour que l'employeur
respecte son engagement de combler le déficit. Alors, j'ai cru
comprendre tout à l'heure, sans aller dans le détail,
que, justement à la mise sur pied du nouveau régime avec
les gens de la Régie des rentes, il y a un travail qui se fait
en parallèle pour s'assurer qu'avec la mise en place du projet
de loi que nous allons déposer... que tout sera mis en place
pour justement mettre tous les efforts nécessaires pour que
l'employeur puisse livrer la marchandise, parce qu'on avait eu, au
cours de nos discussions, plusieurs interrogations pour assurer la
protection ou assurer l'investissement de la part de l'employeur.
Alors, je terminerais en disant, M. le
Président... remercier tous ceux qui ont travaillé, mais
de bien nous rappeler encore une fois que, malgré, en fait, tout
le drame humain que nous voyons à travers ce dossier-là,
qu'il soit ici, dans le région de Québec, de bien se
rappeler que c'est une leçon pour nous tous, pas uniquement pour
les employés, mais de s'assurer que nous allons prendre, au
cours des prochains mois... de trouver la bonne façon,
apolitique, je dirais, de regarder le dossier des fonds de pension.
Parce qu'encore une fois... Je faisais le parallèle, M. le
Président, entre... Je crois que nous avons pris la bonne
décision aujourd'hui, comme Assemblée nationale, de
prendre la bonne décision pour les employés de la White
Birch. Je crois qu'il va falloir que l'Assemblée nationale, au
cours des prochains mois, prenne les bonnes décisions pour les
employés du Québec et de le faire de façon
apolitique.
Alors, je vous remercie, vous aussi, Mme la ministre et
votre équipe, d'avoir fait diligence, et notamment mon
collègue le député de Verdun. Alors, merci encore
une fois. Et je nous souhaite bonne chance pour les autres dossiers et,
pour les gens de la White Birch, de passer à travers les
fêtes avec au moins un petit soupir de soulagement. Et je vous
souhaite à tous, et à eux surtout, un joyeux Noël
dans les circonstances. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Alors,
merci à vous, M. le député de Lévis. Y
a-t-il une réplique, Mme la ministre ? Aucune réplique.
Aucun autre intervenant.
Donc, le projet de loi n° 15, Loi permettant
l'établissement de régimes de retraite à
prestations cibles dans certaines entreprises du secteur des
pâtes et papiers, est-il adopté ?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Adopté.
M.
le
leader
adjoint
du gouvernement, pour la suite des choses.
M. Traversy: M. le Président,
écoutez, je regarde du coin de l'oeil l'horloge qui semble
avancer. J'aimerais donc faire une motion d'ajournement des travaux
pour aujourd'hui et remettre ça à demain, vendredi le 7
décembre 2012, à 9 h 45.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Alors,
cette motion est- elle adoptée ?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet): Adopté.
En conséquence...
Une voix: ...
Le Vice-Président (M. Ouimet): Oui,
question de règlement, M. le député Verdun ?
Des voix: ...
Le Vice-Président (M. Ouimet): Alors, en
conséquence nous ajournons nos travaux au vendredi 7
décembre 2012, à 9 h 45. Merci et bonne soirée.
Texte du projet de loi no 15
Loi permettant l'établissement de régimes
de retraite à prestations cibles dans certaines entreprises du
secteur des pâtes et papiers
Adopté le 6 décembre 2012
Sanctionné le 7 décembre 2012
Notes explicatives
Cette loi établit dans quelles
circonstances et à quelles conditions un régime de
retraite à prestations cibles pourra être établi
dans certaines entreprises du secteur des pâtes et papiers.
Projet de loi no 15
Loi permettant l'établissement de régimes
de retraite à prestations cibles DANS CERTAINES ENTRE PRISES DU
SECTE UR des pâtes et papiers
LE PARLEMENT du Québec DÉCRÈTE CE
QUI SUIT :
1. Exceptionnellement, le premier alinéa de
l'article 14.1 de la Loi sur les régimes complémentaires
de retraite (chapitre R-15.1) ne s'applique pas à l'égard
d'un régime de retraite qui satisfait aux conditions et aux
règles prescrites par un règlement pris par le
gouvernement en vertu du deuxième alinéa de l'article 2
de cette loi, si les circonstances suivantes sont réunies :
1° le règlement permet l'établissement
d'un régime de retraite à prestations cibles, à
savoir un régime de retraite qui détermine à
l'avance les cotisations patronales et, le cas échéant,
les cotisations salariales ou la méthode pour les calculer et
qui prévoit que la rente normale est fonction de la situation
financière du régime;
2° l'employeur partie au régime de retraite
oeuvre dans le secteur des pâtes et papiers;
3° l'employeur partie au régime de retraite a
conclu avec un syndicat une entente quant à
l'établissement d'un régime de retraite à
prestations cibles pendant que lui-même ou un autre employeur
dont il a acquis les actifs était sous l'effet d'une ordonnance
en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (Lois révisées du Canada (1985), chapitre
C-36).
2. Malgré le troisième alinéa de
l'article 2 de la Loi sur les régimes complémentaires de
retraite, un règlement mentionné à l'article 1
peut, s'il en dispose ainsi, rétroagir à toute date non
antérieure au 31 décembre 2010.
3. Le ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale est responsable de l'application de la présente loi.
4. La présente loi entre en vigueur le 7
décembre 2012.
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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