Le
                              Marxiste-Léniniste

Numéro 40 - 19 mars 2014

Notre avenir est dans la lutte pour les droits de tous!

Les travailleurs de l'Alberta manifestent
contre le programme antiouvrier pour
travailleurs étrangers temporaires


Rassemblement contre le programme pour travailleurs étrangers temporaires devant l'assemblée législative
de l'Alberta, à Edmonton le 3 mars 2014

Notre avenir est dans la lutte pour les droits de tous!
Les travailleurs de l'Alberta manifestent contre le programme antiouvrier pour travailleurs étrangers temporaires
Le groupe de travail sur les aînés de l'Alberta exigent une assurance-médicaments universelle - Peggy Morton


Notre avenir est dans la lutte pour les droits de tous!

Les travailleurs de l'Alberta manifestent
contre le programme antiouvrier pour
travailleurs étrangers temporaires


Plus d'une centaine de travailleurs des métiers du bâtiment et leurs alliés ont manifesté devant l'Assemblée législative de l'Alberta le 3 mars, jour un de la session printanière de l'Assemblée. Ils ont exprimé leur opposition au trafic des travailleurs tel qu'incarné par le programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) du gouvernement canadien.

La manifestation était organisée par les travailleurs des métiers du bâtiment pour exiger que le gouvernement Harper cesse de recourir au PTET qui permet de procurer aux employeurs une main-d'oeuvre à bon marché. Le PTET n'a pas comme objectif de subvenir à des pénuries de main-d'oeuvre, comme on le prétend, mais d'exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail et d'abuser des travailleurs étrangers temporaires, ont dit les manifestants.

Le briqueteur Brian O'Donnell, un des organisateurs de la manifestation, a suggéré que si les employeurs ont le droit d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires, alors ils devront les payer au salaire courant le plus élevé dans ce métier. Bon nombre d'employeurs ayant recours au PTET bénéficient d'exemptions d'impôt et ne paient pas, ou presque pas, d'impôt. Ils ne remettent pas à la société ce que le travailleur canadien moyen contribue à ce pays, a-t-il dit. Ainsi il propose une taxe aux employeurs pour créer un fonds pour la formation de travailleurs canadiens qui veulent apprendre un métier ou toute autre compétence.

O'Donnell a bien illustré la fraude perpétrée par les employeurs. Par exemple, un travailleur, ayant trouvé 200 offres d'emploi correspondant à son métier sur le site web de Service Canada, a communiqué avec les employeurs pour découvrir qu'aucun de ces emplois n'était réellement disponible. Les employeurs annonçaient des offres d'emploi sur le site web de Service Canada simplement pour satisfaire à une exigence des Avis relatifs au marché du travail (AMT) qui permettent ensuite d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires. Dans une telle situation, les travailleurs sans emploi qui doivent démontrer qu'ils cherchent activement de l'emploi pour avoir accès à l'assurance-emploi, risquent de perdre leurs prestations d'assurance-emploi en raison d'emplois qui ne sont pas réels, a-t-il dit. Ces compagnies n'ont aucun compte à rendre et personne ne prend le temps de vérifier si elles ont vraiment été dans l'impossibilité d'embaucher des travailleurs canadiens avant que l'AMT ne soit approuvé, a dit O'Donnell.

Gil McGowan, président de la Fédération du travail de l'Alberta, a dit : « Chapeau aux travailleurs métallurgistes ! » pour avoir exposé comment le PTET sert à exercer une pression à la baisse sur les salaires. Les gouvernements ne représentent aucunement l'intérêt public avec ce programme, a-t-il dit, il représente uniquement les intérêts des employeurs. Ces derniers embauchent de plus en plus de travailleurs étrangers temporaires, surtout pour les projets de sables bitumineux en Alberta. Ces travailleurs étrangers temporaires se font mentir, se font promettre des salaires élevés et la chance de devenir des citoyens canadiens. À la place, ils reçoivent des salaires inférieurs au taux moyen et ils servent de mécanisme pour réduire le taux général des salaires. Quant à la citoyenneté promise, ils sont forcés de retourner dans leur pays au bout de quatre ans.

La prétention que ce programme ne vise qu'à combler une pénurie de main-d'oeuvre et de travailleurs qualifiés est sans fondement, a dit McGowan. Il a donné l'exemple des 65 travailleurs métallurgiques qui ont été mis à pied par Pacer Promec Joint Venture au début de février. Un grand nombre d'entre eux sont venus de diverses régions du Canada pour trouver du travail en Alberta, pour être ensuite mis au rencart et remplacés par des travailleurs étrangers temporaires par un employeur rapace qui cherche tous le moyens pour réduire les salaires. Le gouvernement fédéral et le gouvernement albertain s'ingèrent présentement dans le marché du travail pour imposer leur politique de main-d'oeuvre bon marché. McGowan a demandé aux travailleurs de noter tous les cas où les employeurs abusent du PTET afin d'exposer un fois pour toutes le fait que le problème n'en est pas un d'un abus ici et là, mais qu'il est endémique et inhérent au programme. C'est un programme qui ne peut être réformé. Il ne peut qu'être rejeté en bloc, a-t-il dit.

Rachel Notley, député néo-démocrate pour Edmonton Strathcona, a fait valoir que ce sont les libéraux sous Jean Chrétien qui avaient peaufiné le PTET. Le gouvernement Harper a par la suite étendu le programme pour accélérer la baisse des salaires, a-t-elle dit.

Lori McDaniel, une travailleuse de Suncor et porte-parole en santé et sécurité à la section locale 707A d'Unifor, a demandé à tous de n'épargner aucun effort pour battre les conservateurs aux élections partielles de Fort McMurray-Athabasca et d'envoyer un message sans équivoque à Harper que le PTET doit être aboli. McDaniel est la candidate néo-démocrate dans les élections partielles de Fort McMurray-Athabasca.

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Le groupe de travail sur les aînés de l'Alberta exigent une assurance-médicaments universelle

Grâce à leur travail organisationnel acharné, les associations d'aînés de l'Alberta ont forcé le gouvernement Redford à remettre à plus tard son projet de régime d'assurance-médicaments lié au revenu pour les aînés. Un groupe de treize représentants du groupe de travail d'aînés de l'Alberta a rencontré le ministre de la Santé, Fred Horne, suite à un sit-in dans son bureau de circonscription. Malgré des mois d'efforts, le groupe de travail n'avait pas réussi à rencontrer le ministre. L'action des aînés a gagné l'appui massif du public et le ministre de la Santé a soudainement changé son discours, prétendant qu'il s'agissait d'un énorme malentendu.


Des aînés occupent les bureaux du ministre de la
Santé Fred Home le 16 janvier dernier. (PIA)

Le groupe de travail des aînés rapporte ceci : « Nous avons rencontré le ministre de la Santé, Fred Horne, le 13 février, au sujet des coupures prévues dans l'assurance-médicaments universelle pour les aînés. Le ministre nous a assurés qu'il n'y aurait en fin de compte aucun changement au régime actuel pour les aînés sans qu'il n'y ait de consultation, possiblement cet été, et qu'aucun changement ne sera inclus dans le budget provincial 2014-2015. »

Le groupe de travail sur les aînés a aussi dit au ministre que le gouvernement devrait, de façon publique, expliquer exactement quels changements il a en tête. Le ministre a refusé de s'y engager.

Les aînés et leurs organisations mettent présentement de l'avant leur propre proposition de régime d'assurance-médicaments basé sur le principe de l'universalité et l'élimination des frais d'usager. Les frais d'usager sont inacceptables puisqu'ils subordonnent l'accès aux soins de santé à la capacité de payer. Les aînés prônent un régime d'assurance-médicaments pleinement intégré au système provincial de soins de santé en tant qu'alternative au régime basé sur le revenu, tel que proposé dans le dernier budget provincial. Ils font valoir que le revenu n'est pas acceptable comme critère pour déterminer l'accessibilité aux médicaments. Ils font aussi valoir que les compressions de 189 millions $ dans le financement du régime pour des aînés annoncées dans le budget 2013-2014 feraient en sorte que ce sont les aînés ayant le plus de problèmes de santé et ayant le plus grand besoin de médicaments sur ordonnance qui seraient appelés à en assumer les frais.

Le groupe de travail sur les aînés dit : « Si le ministre a reconnu que la solution idéale était une stratégie pharmaceutique nationale telle que proposée par les premiers ministres en 2004, il a par contre affirmé qu'un tel régime ne serait pas possible sans l'appui du fédéral et que cet appui se fait toujours attendre. Nous avons répliqué que la Loi canadienne sur la santé n'a jamais été une initiative fédérale et qu'elle est plutôt venue de propositions mises de l'avant par la Saskatchewan. »

Aussi, le groupe a expliqué qu'il est possible d'épargner de façon considérable lorsqu'un système de santé à payeur unique est transformé en système à acheteur unique de médicaments à ordonnance et que l'Alberta profite actuellement des récents changements apportés aux paiements de transfert fédéraux.

Selon le régime d'assurance-médicaments actuel, la majorité des aînés déboursent 30 % du coût de chaque ordonnance, à concurrence de 25 $, peu importe le revenu. Dans la plupart des cas, un individu doit donc payer des frais d'usager pour chaque médicaments au moins une fois tous les trois mois, tandis que pour les aînés les frais d'usager sont plus fréquents.

Dans le budget provincial 2013-2014, le gouvernement Redford a annoncé qu'il pillerait 180 millions $ au régime d'assurance-médicaments des aînés dès janvier 2014. Le financement du programme était de 566 millions $ en 2010-2011, la dernière année pour laquelle le gouvernement a fourni de l'information. Ce qui veut dire que la compression annoncée à ce moment-là était de plus de 30 %. En tenant compte de l'inflation et de la croissance démographique, la compression per capita est encore plus importante.

Un mois avant sa victoire à la tête du parti conservateur, Alison Redford s'était dite opposée à ce qu'on touche au programme d'assurance-médicaments des aînés. Elle avait même rédigé une lettre condamnant la stratégie pharmaceutique de l'ancien ministre de la Santé, Ron Liepert, pour éliminer l'universalité du régime. Redford avait pris l'engagement de préserver le régime actuel d'assurance-médicaments des aînés ainsi que son caractère universel. Elle avait écrit : « Le soutien lié au revenu [proposé par Liepert] est une façon dérisoire de reconnaître les efforts de nos aînés albertains. » Le ministre de la Santé, Fred Horne, a lui aussi publié une lettre un mois avant les dernières élections provinciales : « Le gouvernement n'a aucune intention de changer le régime actuel d'assurance-médicaments des aînés. Au contraire, nous voulons le bonifier », avait-il déclaré.

Ainsi, le gouvernement dit une chose et en fait une autre, et les gens ont raison d'être de plus en plus méfiants. Les organisations des aînés et leurs alliés demeurent vigilants et poursuivent leur démarche à la défense du régime actuel d'assurance-médicaments et réclament un régime d'assurance-médicaments universel et sans frais d'usager. Ils sont déterminés à forcer le gouvernement à rendre des comptes et à continuer de défendre l'assurance-médicaments en tant que droit et non comme un privilège basé sur la capacité de payer de chacun.

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