Numéro 175 - 2
décembre 2013
Des falsifications de
l'histoire pour
désorienter les Canadiens
Le gouvernement Harper continue
de
répéter
le gros mensonge de l'Holodomor
Au lieu de
poursuivre la
politique de
dénazification
après la Deuxième
Guerre
mondiale, les
États-Unis ont
accordé la
citoyenneté à
des scientifiques nazis avec l'Opératon
Paperclip. Le
but était
d'utiliser les
scientifiques nazis pour
effectuer des recherches militaires et de
développer des
armes contre l'Union soviétique.
Ci-dessus: 39 scientifiques
d'origine allemande dont
deux nazis
obtiennent la
citoyenneté américaine
le
jour
du Souvenir
1954
Des
falsifications
de
l'histoire pour désorienter les Canadiens
• Le gouvernement Harper
continue de
répéter le gros mensonge de
l'Holodomor -
Dougal
MacDonald
Nations unies
• Le Canada vote contre la
résolution nazie
des Nations unies
Recours
à
l'espionnage par les États-Unis en vue de
dominer le monde
• L'espionnage des
États-Unis pendant le
G20 de Toronto
• Le Brésil et
l'Allemagne soumettent
une résolution à l'ONU sur le
droit à la vie
privée à l'ère
numérique
- Ronda Hauben, taz.blogs
Des falsifications de l'histoire
pour
désorienter les Canadiens
Le gouvernement Harper continue de
répéter
le gros mensonge de l'Holodomor
- Dougal MacDonald -
Le 22 novembre, le ministre du
Multiculturalisme de
la dictature Harper, Jason Kenney, a fait sa
désinformation
habituelle à l'occasion du 80e anniversaire
du mythe de
l'Holodomor, le nom que les réactionnaires
ukrainiens et leurs
alliés donnent à la famine
« provoquée
par l'homme » de 1932-1933 en
Ukraine.
Stephen Harper et Jason Kenney sont
particulièrement adeptes
à utiliser la technique du
« gros
mensonge » perfectionnée par les
nazis,
c'est-à-dire de répéter
inlassablement un
mensonge dans l'espoir qu'il finira par être
pris pour la
vérité. Dans son discours sur
l'Holodomor de 2013, Jason
Kenney a repris les faussetés habituelles
en
disant notamment : « Il y a
quatre-vingts ans, le
régime soviétique de Joseph Staline
a provoqué la
famine délibérée de millions
de citoyens
ukrainiens ». [1]
Le ministre Jason Kenney (à droite)
signe
un
accord avec
le
président de Hommage à la liberté
Ludwik Klimkowski pour
financer le projet anticommuniste
avec
des
fonds
publics, la «
Journée du ruban noir »
à Ottawa,
le
23 août
2013. Hommage à la Liberté a été
incapable d'obtenir le soutien du public
pour
construire le monument qui commémorer ceux qui ont combattu
avec les
nazis et
ont
été défaits
par l'Union
soviétique.
(CIC)
|
Déjà en 2008, la dictature Harper
avait
fait adopté la Loi C-459, Loi sur le
Jour
commémoratif de la famine et du
génocide ukrainiens
(« l'Holodomor ») (Canada),
issue d'un
projet de loi d'initiative parlementaire
présenté par le
député conservateur du Manitoba et
secrétaire du
Groupe d'amitié parlementaire
Canada-Ukraine, James Bezan. Ce projet loi faisait
suite à un
décret de 1998 du président de
l'Ukraine qui
proclamait le quatrième samedi du mois de
novembre Jour
commémoratif national de l'Holodomor. Dans
cette loi, la
dictature Harper reconnaît officiellement
l'Holodomor comme un
acte de
génocide contre le peuple ukrainien. Les
seuls autres parlements qui ont adopté une
loi analogue sont
ceux de l'Argentine, l'Autriche, l'Estonie, la
Géorgie, la
Hongrie, la Lituanie, la Pologne, l'Ukraine et les
États-Unis.
Le fait que l'Estonie et la Lituanie soient parmi
ces pays est
intéressant à noter puisque ces deux
États sont
aux premiers rangs
de la résurgence néo-nazie en
Europe.
Le 9 novembre 2013, Stephen Harper a
assisté
au 24e Congrès triennal du Congrès
des
Ukrainiens-Canadiens, qui se tenait à
Toronto. [2]
Dans
une
interview accordée pendant le
Congrès, Harper
s'est vanté d'être
« très conscient de
l'histoire du peuple ukrainien et... de la famine,
l'Holodomor, et des
grandes tragédies qui ont
marqué l'histoire de
l'Ukraine ». Puis, il a
dégagé sa dictature de toute
responsabilité de
s'opposer au fascisme et nazisme et
expliqué pourquoi son
objectif principal était de s'opposer au
communisme et à
tout ce qui est progressiste en affirmant que
« nous
reconnaissons (déjà) pleinement
l'horreur de la nature et
des événements du
fascisme ». C'est un mensonge car non
seulement de nombreux
criminels de guerre et collaborateurs nazis
ont-ils pu échapper
à la justice après la guerre, parce
que
protégés par les
impérialistes
anglo-américains et le Vatican, mais il y a
actuellement une
campagne pour raviver le nazisme, en particulier
dans certains pays
européens comme
l'Estonie, dont Harper se vante être
l'allié.
Dans la même interview, il a parlé
de son
Musée canadien pour les droits de la
personne et a
assuré à ses hôtes que le
mythe de l'Holodomor
ferait l'objet d'une exposition permanente au
musée, cela pour
mettre fin à une querelle interne entre le
Congrès des
Ukrainiens-Canadiens et d'autres groupes qui
veulent tous utiliser le
musée à
leurs propres fins étroites. Harper est
d'accord pour que
l'Holodomor soit inclus, non pas parce qu'il
soutient les droits
humains, mais parce qu'il veut utiliser le
Musée comme outil de
propagande contre les communistes et les autres
forces progressistes en
entretenant le mensonge que ceux-ci
« violent les droits
humains » au même
titre que les nazis. Le terme éculé
de
« totalitarisme » sera
utilisé à
nouveau pour insinuer faussement que les nazis et
les communistes
étaient pareils, même si le fascisme
est la dictature du
capital monopoliste tandis que le communisme est
l'idéologie de
la classe ouvrière.
Photos
falsifiées pour promouvoir l'Holodomor,
d'une exposition publique
à
Sébastopol,
Ukraine en Mars 2009, organisée par le
Service
de sécurité ukrainien
(SBU). On
disait que les photos était de la famine présumée
de 1932-33 mais les trois sur la gauche se sont
avérées être des photos de
la dépression aux États-Unis et celui
de droite
de la
Russie en
1921.
(www.nr2.ru)
|
Dans tous ses discours sur l'Holodomor, Stephen
Harper
omet soigneusement le fait que bien que l'Union
soviétique
connaissait des temps difficiles, principalement
à cause de la
campagne interventionniste des puissances
impérialistes contre
elle, il n'y a jamais eu de « famine
artificielle » en Ukraine. En fait, ce
sont les nazis qui
les
premiers ont créé le mythe de la
famine ukrainienne en
1933 pour discréditer l'Union
soviétique, l'ennemi
qu'ils redoutaient le plus. Les nazis ont
publié des pages
entières de
« nouvelles » dans les
journaux allemands, qui ont ensuite
été reprises par la
presse réactionnaire britannique. En
septembre 1934, le
milliardaire William
Randolph Hearst, l'éditeur américain
de premier plan de
la « presse à
sensation » [3]
et
un
partisan du nazisme, a rencontré Hitler et
son ministre de
la propagande nazie, Joseph Goebbels, et
reçu des fonds pour
promouvoir une image positive des nazis aux
États-Unis. Les
journaux de Hearst ont publié de nombreuses
colonnes
payées par
Adolf Hitler et Benito Mussolini et Randolph
Hearst a assisté au
rassemblement du Congrès du Parti nazi
à Nuremberg en
1934. Encouragés par les hitlériens,
les journaux de
Hearst sont aussitôt devenus les plus grands
propagandistes du
mythe de la famine ukrainienne, en utilisant de
fausses photographies
et en publiant toutes sortes de mensonges
qui depuis ont été
réfutés, preuves
à l'appui, à maintes et maintes
reprises.
Lors de son voyage en Ukraine en 2010, Stephen
Harper a
déposé à Kiev une gerbe au
monument de
l'« Holodomor ». Il a
ensuite
déposé une gerbe au mémorial
de Babi Yar, le ravin
près de Kiev où les troupes nazies
ont massacré
plus de 150 000 personnes de 1941 à
1943, la plupart des
juifs, des tziganes et des
prisonniers de guerre soviétiques. L'un des
massacres les plus
abominables a été celui de
33 000 juifs en deux
jours en septembre 1941. Ce n'est pas non plus une
coïncidence que
la visite de Harper à Babi Yar n'ait
été
mentionnée que brièvement à
l'époque, tant
par les partisans de Harper que par les
médias
monopolisés et encore dans le
but que l'on tire la fausse conclusion que les
nazis et l'Union
soviétique sont
« pareils ». En outre, est
omis le fait que les massacres de Babi Yar n'ont
pas été
commis par les nazis seuls, mais avec leurs
collaborateurs ukrainiens
qui servaient dans la Police auxiliaire
ukrainienne, dans la Waffen SS
et les bataillons Nachtigall et
Roland. Beaucoup de criminels de guerre de ces
organisations ont
été autorisés à entrer
au Canada
après la Deuxième Guerre mondiale,
les
gouvernements de l'époque choisissant de
fermer les yeux. Les
héritiers des membres de ces organisations
se retrouvent parmi
les plus ardents défenseurs du mythe de la
famine.
Pas une seule fois Stephen Harper n'a-t-il
condamné
le
fait que la politique nazie d'extermination de
masse a fait plus de
trois millions de morts en Ukraine. C'est comme si
ces
événements n'avaient jamais eu lieu
ou sont sans
conséquence. Les crimes des nazis contre le
peuple ukrainien se
sont volatilisés pour servir l'ordre du
jour de la bande de
Harper. Harper n'a jamais été
dérangé par
le fait que l'État canadien a une longue
histoire de permettre
à des criminels de guerre nazis d'entrer au
Canada tout en
faisant très peu de choses pour les
traduire en justice. Par
exemple, jamais rien n'a été fait
pour scruter le
passé des 2 000 membres de la Division
SS Galicie,
composée de
volontaires ukrainiens, qui ont été
autorisés
à entrer au Canada après la
Deuxième Guerre
mondiale, alors qu'ils étaient membres de
la SS,
condamnée comme organisation criminelle par
le procès de
Nuremberg, et qu'ils avaient combattu pour les
nazis contre l'Union
soviétique et ses alliés pendant la
Deuxième
Guerre mondiale.
À gauche:
Massacres par les
nazis à Vinnytsia,
Ukraine,
1942. À droite: La division SS Galicia est fondée au printemps
de 1943
|
Dans ses discours anticommunistes et
profascistes,
Stephen Harper (et Jason Kenney également)
aime utiliser des
mots et des phrases comme liberté,
démocratie,
droits humains et primauté du droit. Alors
que les Canadiens
chérissent ces valeurs, sous la dictature
de Harper la
liberté, la démocratie, les droits
humains et la
primauté
du droit n'existent que pour les monopoles. En
fait, au nom des
monopoles, Harper poursuit une offensive
anti-ouvrière et
antisociale agressive. Il a fait adopter des lois
draconiennes pour
interdire de faire la grève aux
travailleurs et travailleuses
des Postes en juin 2011, aux travailleurs d'Air
Canada en mars
2012 et aux travailleurs du rail de
CP en mai 2012, et, contre la volonté de la
majorité des
agriculteurs, il a fait adopter une loi pour
supprimer la Commission
canadienne du blé et remettre le commerce
du grain à
Cargill et d'autres monopoles. Il a donné
son appui à US
Steel dans la destruction de l'industrie
canadienne de l'acier.
Quand la domination des monopoles est
contestée,
comme l'ont fait les manifestants au Sommet du
G8 et du G20 en
2010 ou comme la première nation Elsipogtog
au Nouveau-Brunswick
en 2013, la dictature de Harper recourt à
des méthodes
style Gestapo pour attaquer la dissidence et
criminaliser le droit de
conscience.
Les peuples du monde connaissent bien la
véritable position de Harper sur la
liberté, la
démocratie, les droits humains et la
primauté du droit.
Les activités infâmes du gouvernement
Harper en appui
à l'impérialisme américain,
qui a repris le
flambeau de l'hitlérisme après la
Deuxième Guerre
mondiale, comprennent les bombardements
terroristes de la Libye, la participation du
Canada à la guerre
impérialiste en Afghanistan, le soutien
inconditionnel au
terrorisme d'État israélien contre
les peuples à
Gaza et dans le reste du Moyen-Orient, sa
participation actuelle
aux préparatifs de guerre contre la Syrie
et l'Iran avec l'intention
de s'engager dans une autre guerre de rapines. La
ferveur
guerrière de la dictature Harper n'a jamais
été
aussi évidente que dans le discours
répugnant du jour du
Souvenir de Jason Kenney le 11 novembre
2012 quand il a
systématiquement glorifié de
nombreuses guerres
colonialistes et impérialistes injustes
comme
l'écrasement de la rébellion du
Nord-Ouest, la guerre des
Boers, la Première
Guerre mondiale, la guerre de Corée et les
agressions après le
11 septembre et les a présentées
comme de grandes
victoires pour le peuple canadien.
La désinformation de Stephen Harper sur
l'Holodomor vise principalement à occulter
le fait historique
que ce sont l'Union soviétique et Staline
qui ont dirigé
la lutte des peuples du monde contre le fascisme
et joué un
rôle de premier plan dans la défaite
des nazis. Harper
fait la promotion de la fausse opinion que l'Union
soviétique
était
encore pire que les nazis, non pas parce qu'il
méconnaît
l'histoire, mais parce qu'il veut aider et
encourager les forces
fascistes dans le présent en leur donnant
tout le soutien
nécessaire pour qu'elles s'organisent
contre les peuples.
Actuellement, le nazisme est en train de resurgir
dans
différents pays. Par exemple, en Estonie un
rassemblement
annuel d'anciens combattants estoniens de la
Waffen SS se tient en
juillet aux collines Sinimae avec l'approbation du
gouvernement. Les
tirades de Stephen Harper sur l'Holodomor et ses
attaques contre les
communistes et autres forces progressistes font
partie de la campagne
incessante de l'oligarchie financière pour
renverser le verdict
des peuples
qui depuis longtemps ont condamné le
nazisme à la
poubelle de l'histoire. Cela ne doit pas
passer !
Des Ukrainiens vêtus de l'uniforme des collaborateurs nazis participent à une
cérémonie de ré-enterrement
au cimetière
de la
division SS
Galicia près du village de
Chervone dans
l'ouest de l'Ukraine,
le 21 Juillet
2013. (WJC)
Notes
1. Adoptant la
même
position profasciste que Harper, le chef du
Parti libéral du
Canada, Justin Trudeau, a fait la
déclaration suivante le
18 novembre :
« L'Holodomor, dont nous
commémorons cette année le 80e
anniversaire, a
été une machination
délibérée pour
acculer systématiquement la population
ukrainienne à la
famine, et ainsi détruire une nation et
la rayer de la
carte ».
2. Le Congrès des
Ukrainiens-Canadiens est une organisation
soutenue par l'État
qui en 1940 a rassemblé tous les cercles
ukrainiens les plus
réactionnaires en s'emparant
illégalement des biens des
organisations ukrainiennes progressistes au
Canada.
3. La presse à
sensation de
Hearst dramatisait et exagérait les
nouvelles et publiait des
faussetés pour vendre plus de journaux.
Hearst était
aussi un raciste qui détestait les
minorités, en
particulier les Mexicains.
Nations unies
Le Canada vote contre la résolution
antinazie des Nations unies
En votant le 21 novembre contre une
résolution antinazie à l'ONU, le
gouvernement Harper a
de nouveau démontré comment il est
asservi aux
intérêts des États-Unis qui
appuient ceux qui
glorifient les nazis et leurs collaborateurs. Le
décompte final
a été de 126 votes en faveur de
la résolution
et trois voix contre, soit les
États-Unis, son minuscule protectorat de
Micronésie,
Palau et le Canada ; 50 pays dont les
États membres de
l'Union européenne (UE), se sont abstenus.
La résolution condamne la glorification du
nazisme et « les formes modernes de
racisme, de
discrimination raciale et de
xénophobie ». Elle a
été préparée par la
Russie et un groupe de
plus de 40 autres pays et soumise le
12 novembre au
troisième Comité social de
l'Assemblée
générale des Nations unies,
auprès du
Comité
des affaires culturelles humanitaires.
L'ambassadeur de la Russie
à l'ONU, Grigory Lukyantsev, a
expliqué qu'elle vise
à répondre à « la
préoccupation
face à l'escalade des groupes
extrêmes, comme les
néonazis et skinheads qui ont recours
à la
violence ».
Après le vote, le ministère des
Affaires
étrangères de Russie déclare
dans un
communiqué publié
sur son site officiel :
« C'est au-delà de notre
compréhension et nous
sommes déçus que les
États-Unis, le Canada et
Palau aient voté contre le document alors
que les
délégations des pays membres de l'UE
se sont abstenues
lors du vote sur le
projet de résolution soutenu par la
majorité des pays
membres de l'ONU. »
L'année dernière,
l'Assemblée
générale de l'ONU a adopté
une résolution
distincte présentée par la Russie
condamnant la
construction de monuments commémoratifs en
l'honneur des anciens
nazis et l'organisation de manifestations
publiques pronazies. La
Russie a souvent exprimé sa consternation
face aux
rassemblements annuels d'anciens
combattants de la Waffen-SS en Estonie, en
Lituanie et en Lettonie.
La résolution de l'an dernier a
été
approuvée par la majorité des
États membres de
l'ONU, mais a été rejetée par
un certain nombre de
pays, notamment les États-Unis et le
Canada, tandis que
54 pays se sont abstenus de voter.
Aux États-Unis, selon le premier
amendement
à la Constitution, le droit à la
liberté
d'expression a été utilisé
dans le passé
par les tenants de la suprématie blanche
pour justifier
légalement l'expression publique d'opinions
politiques
extrémistes, souligne l'agence RIA Novosti.
Une résolution précédente de
l'ONU
sur l'organisation de manifestations publiques
pronazies a
été contestée par, entre
autres pays, les
États baltes de la Lettonie, de la Lituanie
et de l'Estonie.
Dans la même veine, on rapporte qu'une
pétition est en cours en Lettonie pour que
les autorités
démantèlent un monument dans la
capitale de Riga, qui
commémore les soldats de l'Armée
rouge qui ont
libéré le pays durant la Seconde
Guerre mondiale. Le
porte-parole du ministère russe des
Affaires
étrangères, Alexandre Luashevich, a
déclaré
le 20 novembre que la pétition est une
preuve
supplémentaire de « la politique
de la Lettonie de
falsifier les résultats de la Seconde
Guerre
mondiale ». Il a critiqué
« le
désir obsessionnel de réhabiliter
les nazis »
de la part de la Lettonie.
Le premier ministre letton, Valdis Bombrovskis, a
dit
que la Lettonie est liée par des accords
avec la Russie pour
s'occuper de ces monuments commémoratifs de
la guerre.
Monument de la Victoire à l'armée
soviétique,
Riga,
Lettonie
En 2007, l'Estonie a
déménagé un
monument commémoratif connu comme le
« soldat de
bronze », qui rend hommage aux soldats
soviétiques
qui ont libéré le pays pendant la
guerre. Suite à
la pression des forces antisoviétiques, il
a été
déplacé de sa place d'honneur dans
le centre de Tallinn
et mis dans un cimetière militaire loin
de tout.
Une tentative de réécrire
l'histoire et de
glorifier les nazis est également en cours
au Canada. Des
éléments réactionnaires
connus comme Tribute to
Liberty (Hommage à la liberté)
tentent de construire
à Ottawa un monument anticommuniste pour
gagner la sympathie de
ceux qui ont combattu du côté des
nazis. Ce projet a
été incapable de
récolter un soutien populaire parmi les
Canadiens et donc le
gouvernement Harper est intervenu pour fournir des
fonds publics.
Recours à l'espionnage par
les
États-Unis en vue de dominer le monde
L'espionnage des États-Unis
pendant le G20 de Toronto
La très vaste opération de
l'impérialisme étasunien au Canada
et le contrôle
qu'il exerce sur les agences de
sécurité canadienne sont
à nouveau dévoilés au grand
jour, contredisant
Harper et ses prétentions à l'effet
qu'il
« fait passer le Canada en
premier » et qu'il
défend la souveraineté du Canada.
Alors que le Commandement de la défense
aréospatiale de l'Amérique du Nord
(NORAD), dirigé
par le Commandement du Nord des États-Unis,
était
à la tête des opérations de
sécurité
aux sommets du G8 et du G20 au Canada, nous
apprenons que le
gouvernement de Stephen Harper a aussi
autorisé
l'Agence de
sécurité nationale des
États-Unis (NSA), la plus
importante agence d'espionnage des
États-Unis, à mener
une surveillance généralisée
au Canada au cours
des sommets, selon les nouveaux
« documents
secrets » exposés par Edward
Snowden, celui qu'on
nomme le « dénonciateur
étasunien ». La nouvelle a fait
l'objet d'un
reportage exclusif de la part de CBC News.
Selon le document, l'agence d'espionnage, le
Centre de
la sécurité des
télécommunications Canada
(CSTC), a participé activement à ces
activités.
Une note d'information de la NSA
révèle les plans
opérationnels de l'agence en vue de la
rencontre du sommet de
Toronto et indique que ces plans étaient
« coordonnés de très
près avec le
partenaire canadien », selon CBC.
« Les
documents
secrets ne révèlent pas quelles
étaient les cibles
visées par un tel déploiement
d'espionnage par la NSA -
et possiblement par son partenaire canadien - au
cours du sommet de
Toronto. [...]
« À noter que le document
d'information secret de la NSA décrit le
mandat de l'agence de
surveillance des États-Unis au sommet de
Toronto comme
étant celui de « prêter
main forte aux
décideurs politiques ». [...]
« Selon d'autres documents rendus
publics par
Snowden, [...] il semblerait que prêter main
forte lors de
réunions internationales signifie espionner
les
délégations étrangères
dans le but d'avoir
un avantage déloyal lors des
négociations ou des
débats politiques ayant lieu dans le cadre
du
sommet. »
Aussi, selon CBC News : « La NSA
espionne tout le monde, que ce soit les dirigeants
des alliés
des États-Unis ou les millions
d'Américains. La
surveillance par l'agence des principales
compagnies d'internet et de
téléphonie lui a permis de
recueillir toute sorte
d'information personnelle. »
L'espionnage économique et politique
« L'espionnage mené au sommet
de
Toronto en 2010 reflète un ensemble
d'activités
d'espionnage économique et politique
menées par la
puissante agence d'espionnage étasunienne
et ses partenaires
tels le Canada », dit la CBC.
« Si ces activités d'espionnage
sont
menées pour protéger les sites des
réunions ou
pour protéger les dirigeants contre toutes
menaces terroristes
de la part d'al-Qaeda, elles visent aussi à
favoriser les
objectifs politiques des États-Unis et du
Canada.
« L'ordre du jour du sommet du G-20
à
Toronto était d'un intérêt
particulier pour la NSA
et le Canada.
« Le monde lui-même se remettait
péniblement de la grande récession
de 2008. Les
dirigeants mondiaux discutaient d'une panoplie de
mesures possibles y
compris une taxe mondiale pour les banques, une
mesure que rejetaient
férocement les gouvernements des
États-Unis et du Canada.
Cette proposition a éventuellement
été
abandonnée.
« Les documents secrets de la NSA
énumèrent tous les points importants
à l'ordre du
jour au G-20 de Toronto - le développement
international, la
réforme bancaire, comment contrer le
protectionnisme
commercial, etc. - et il est indiqué que
l'agence d'espionnage
des États-Unis s'engage à faire
valoir les
« objectifs politiques des
États-Unis ».
« Quels que soient les objectifs
visés
par la NSA au sommet de Toronto, les experts en
sécurité
internationale questionnent la
légalité des
opérations d'espionnage de la NSA au G20 de
Toronto.
« 'Si le CSTC a autorisé la NSA
à mener des activités d'espionnage
ici, au Canada, contre
des Canadiens, activités que le CSTC
n'était pas
autorisé à mener, alors je
n'hésiterais pas
à affirmer qu'il s'agit d'une
activité illégale de
la part du CSTC', a dit Craig Forcese, un expert
en
sécurité nationale à la
faculté de Droit de
l'Université
d'Ottawa.
« En vertu de la loi, le CSEC ne peut
mener
sans mandat des activités d'espionnage
contre quiconque au
Canada, y compris les dirigeants mondiaux et les
diplomates
étrangers participant à un sommet du
G20.
« De surcroît, en vertu
d'ententes
internationales, l'agence d'espionnage canadienne
ne peut demander au
NSA de mener ces activités à sa
place ou
quelqu'activité qui serait illégale
pour le
CSEC. »
Selon la CBC : « Les documents
obtenus
par la CBC ne permettent pas de certifier si le
CSEC a joué
quelque rôle d'espionnage que ce soit au G20
de Toronto.
« Par contre, les notes d'information
permettent de conclure que sans la
coopération de l'agence, il
aurait été impossible d'avoir
accès aux
systèmes de télécommunication
utilisés par
les personnes participant au sommet et devenus la
cible
d'espionnage. »
Les partenaires
« Five-Eyes » du
Canada
Le reportage de CBC News rappelle le contexte
dans
lequel le CSTC opère :
« La NSA n'est pas l'unique partenaire
du
Canada dans le monde de la surveillance
clandestine.
« Les deux font partie d'un
partenariat
multinational auquel participent les organisations
soeurs tels le
Royaume-Uni, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande - qu'on nomme
les « Five Eyes ».
« Le CSEC a environ 2 000
employés et un budget annuel de près
de 450
millions $. Il aménagera bientôt
dans un nouveau
quartier général à Ottawa
laissant aux
contribuables une note de plus de
1,2 milliards $,
l'édifice en question étant le plus
dispendieux que le
fédéral ait jamais construit.
« En comparaison, la NSA est l'agence
d'espionnage la plus importante aux
États-Unis, avec un budget
dépassant les 40 milliards $ et avec
près de 40 000
employés. Elle construit
présentement ce qui pourrait
être l'un des ordinateurs les plus grands et
les plus puissants
au monde.
« Même si le CSEC est beaucoup
plus
modeste, il est tout de même un outil
d'espionnage à la
fois impressionnant et sophistiqué. Les
agents d'espionnage
canadiens sont partie intégrante du
partenariat Five Eyes
partout dans le monde. »
Le Brésil et l'Allemagne soumettent une
résolution à l'ONU sur le droit
à la vie
privée à l'ère
numérique
- Ronda Hauben, taz.blogs, le
12 novembre 2013 -
Le Brésil et l'Allemagne ont
présenté une résolution
portant le titre :
« Le droit à la vie
privée à
l'ère numérique »[1]
à
la
Troisième Commission de l'Assemblée
générale des Nations unies le jeudi
7 novembre.
Cette résolution visait à
déterminer le rôle
que peut jouer l'ONU pour contrer l'espionnage
généralisé au
niveau de l'internet et des
télécommunications par les
États-Unis tel qu'exposé par le
dénonciateur
Edward Snowden.
Dans
sa déclaration
à la Troisième Commission en guise
d'introduction au
projet de résolution, l'ambassadeur
brésilien à
l'ONU, Antonio de Aguiar Patriota, a dit :
« Les progrès extraordinaires
dans le
domaine des technologies d'information et des
communications ces
récentes années nous offre de
nouvelles
opportunités ainsi que de nouveaux
défis vis-à-vis
la promotion et la protection des droits de la
personne et des
libertés fondamentales. Comme l'a
affirmé la
présidente Dilma Roussef à
l'ouverture du débat de l'Assemblée
générale cette année, nous
sommes devant une
situation de graves violations des droits de la
personne et des
libertés civiles venant de la surveillance
généralisée des
communications personnelles et de
la cueillette de données. Elle a fait
valoir qu'en l'absence du
droit à la vie privée, il ne pouvait
y avoir de
véritable liberté d'expression et
d'opinion et de
véritable démocratie. »
L’ambassadeur allemand à l'ONU, Peter
Wittig, a
dit à la Troisième Commission :
« Ces derniers mois, des nouvelles
d'espionnage généralisé
relatif aux communications
privées et à la cueillette de
données personnelles
ont semé la consternation partout dans le
monde. Comment faire
la part des choses entre les intérêts
privés
légitimes et le droit individuel à
la vie
privée ? Et comment garantir que les
droits de la
personne soient effectivement
protégés, en ligne ou
pas ? L'Allemagne et le Brésil sont
d'avis que la
réponse à ces questions d'une grande
complexité et
d'une grande pertinence a une dimension mondiale.
Nous voulons donc
mener cette discussion - sur la protection de
l'abus de personnes par
d'autres personnes et par des gouvernements
partout dans le monde - au sein de l'instance
internationale la plus
pertinente. »
L'intégrité de l'ONU
elle-même a
été entachée puisque le
gouvernement des
États-Unis a espionné des diplomates
au sein de l'ONU
afin d'atteindre ses objectifs.
Un exemple, tel que rapporté dans la
publication
allemande Der
Spiegel et
ensuite par la publication française Le
Monde, démontre comment, en 2010,
Susan Rice, qui
était
à l'époque ambassadrice des
États-Unis à
l'ONU, a exprimé sa gratitude envers
l'Agence de
sécurité nationale des
États-Unis (NSA) pour lui
avoir fourni de l'information
sur comment le gouvernement français
s'apprêtait à
voter sur une résolution proposant des
sanctions contre l'Iran,
lui permettant ainsi d'obtenir le résultat
qu'elle souhaitait.
L'espionnage à distance est décrit
comme
un outil aidant à façonner les
négociations entre
l'ONU et les États-Unis au niveau du
Conseil de
sécurité. Le NSA cite l'ambassadrice
Susan Rice alors
qu'elle salue le travail du NSA, travail lui ayant
permis de
« mieux connaître...la
vérité...et qui a
révélé leur véritable
position sur la
question
des sanctions...et nous a donné l'avantage
dans ces
négociations... »[2]
Aussi y a-t-il eu des révélations
à
l'effet que non seulement les États-Unis
ont-ils
épié plusieurs autres missions
à l'ONU, la mission
indienne par exemple, mais ils ont aussi
espionné les instances
des Nations unies et les activités de son
secrétaire
général et d'autres.
Après la présentation de la
résolution, d'autres pays ont ajouté
leur nom pour
l'appuyer. Ces pays sont, entre autres,
l'Autriche, la Bolivie, la
République populaire démocratique de
Corée,
l'Équateur, l'Indonésie, le
Lichtenstein, le
Pérou, la Suisse et l'Uruguay. À
mesure que la
résolution passe par la procédure de
la Troisième
Commission,
d'autres noms peuvent s'ajouter pour l'appuyer.
Le projet de loi « Le droit à
la vie
privée à l'ère
numérique »,
(A/C.3/68/L.45) réaffirme les nombreux
traités et
ententes qui interdisent déjà ce
type d'abus d'espionnage
généralisé auquel ont recours
les
États-Unis. Parmi ces ententes, il y a la
Charte de l'ONU, la
Déclaration universelle des droits de la
personne, le Pacte
international relatif aux droits civils et
politiques, le Pacte
international relatif aux droits
économiques, sociaux et
culturels, et la Déclaration et le
Programme d'action de Vienne.
La résolution fait valoir que s'il est
vrai que
les technologies de l'information et des
communications habilitent le
peuple partout dans le monde, ces technologies
rendent plus facile
l'espionnage accru par les gouvernements, les
compagnies et les
individus. La résolution souligne
« l'importance de
bien respecter la liberté de chercher, de
recevoir et de partager
l'information », et n'exclut pas
« l'importance fondamentale d'avoir
accès à
l'information et à la participation
démocratique ».
Parmi les mécanismes proposés dans
la
résolution, il y a « la mise en
place de
mécanismes indépendants nationaux de
contrôle
permettant d'assurer une transparence et une
reddition de compte sur
tout espionnage d'État relatif aux
communications, à leur
interception et à la cueillette de
données qui en
résulte. »
La résolution demande aussi que le
Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de la
personne soumette un rapport
provisoire à la 69e session de
l'Assemblée
générale ainsi qu'un rapport final
à la 70e
session sur l'état de la protection du
droit à la vie
privée dans le contexte d'un
« espionnage
généralisé, de l'interception
et de la cueillette
de
données personnelles » tel que
connu. L'objectif du
rapport est d'avancer des points de vue et des
recommandations à
l'intention des pays membres, leur permettant d'
« identifier et de clarifier les
principes, les normes et
les pratiques les mieux indiqués pour bien
traiter des questions
de sécurité » telles que
soulevées par
l'abus
généralisé mené au
détriment du
droit à la vie privée et de la
liberté
d'expression et d'opinion.
Dans sa déclaration à la
Troisième
Commission, l'ambassadeur Wittig a invité
les autres pays
à contribuer à la résolution
et à continuer
de l'appuyer.
« Nous souhaitons pouvoir travailler
de
près avec vous sur ce projet de
résolution »,
a-t-il dit. « Aussi je vous invite tous
d'endosser cette
importante résolution afin que le message
soit clair à
l'effet que la communauté internationale
est prête
à prendre en main l'un des défis les
plus urgents qui se
pose à l'aspect légal du
droit de la personne sur le plan
international : la protection de
la vie privée à l'ère
numérique. »
Notes
1. Projet de
résolution
de l'ONU A/C.3/68/L.45,
http ://un.org/ga/search/view_doc.asp ?symbol
= A/C.3/68/L45
2. Jacques Follorou : La
diplomatie
française sur écoute aux
États-Unis, le
22 octobre 2013.
http ://www.lemonde.fr/international/article/2013/10/22/la-diplomatie-francaise-sur-écoute-aux-etats-unis_3500717_3210.html
(Traduction:
LML)
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