Numéro 168 - 20
novembre 2013
La dévastation aux Philippines
suite au typhon Haiyan
Les Philippins ont besoin d'aide et non
de
porte-avions, de marines et d'armes !
Des manifestations aux
Philippines le 13 novembre 2013 revendiquent « De l'aide, et non
des policiers et des soldats » et dénoncent ce qui est
à toutes fins pratiques un état de loi martiale
imposée à la ville de Tacloban sur l'île de Leyte.
La
dévastation aux Philippines suite au typhon Haiyan
• Les Philippins ont besoin d'aide et non de
porte-avions, de marines et d'armes !
• Le peuple a besoin d'aide alimentaire et de
soins médicaux, et non de l'arsenal de guerre des
États-Unis - Kilusang Mayo Uno
• Opposons-nous à la militarisation de
l'aide au nom des Canadiens!
• Le gouvernement Harper espère profiter
de la misère humaine
• Un appel à l'aide immédiate -
Migrante Canada
La dévastation aux Philippines
suite au typhon Haiyan
Les Philippins ont besoin d'aide et non de
porte-avions, de marines et d'armes !
LML transmet
ses profondes
condoléances au peuple des Philippines et au
membres de la diaspora, dont les près de 800 000 Canadiens et
résidents des minorités nationales originaires des
Philippines qui vivent au Canada. Nous leur offrons nos
sympathies pour les pertes de vie et pour la destruction du pays suite
au passage du typhon Haiyan.
Partout au Canada et dans le monde, les gens s'organisent pour
concerter les efforts et posent des gestes concrets pour venir en aide
aux victimes de ce typhon
gigantesque qui a frappé les Philippines le 8 novembre.
Le
typhon
Haiyan
(qui
est
mieux
connu sous le nom de Yolanda aux
Philippines) a frappé la côte est de la région
centrale de l'archipel philippin (les Visayas) et a pousuivi sa route
vers l'ouest. Les 7 106 îles qui constituent les
Philippines sont habitées par 98,6 millions de personnes.
Le
typhon a provoqué une
destruction massive, aggravée du fait que le gouvernement des
Philippines ne
défend pas les droits du peuple philippin, en particulier les
paysans dont la vaste majorité habite près de la
côte, les rendant extrêmement vulnérables. Selon les
plus récents chiffres issus du Département philippin de
l'assistance sociale et du
développement, près de 1,1 millions de maisons ont
été endommagées, dont 518 000
complètement détruites. On estime qu'au
moins 10 000 personnes ont été tuées et qu'un
nombre indéterminé de personnes restent introuvables. Le
bureau des
Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a
indiqué le
18 novembre que 13 millions de personnes dans neuf
régions sont affectées. Les chiffres gouvernementaux les
plus récents indiquent que 4 millions de personnes ont
été déplacées et que 392 470 d'entre
elles vivent dans des centres d'évacuation dans six
régions, plus particulièrement dans les régions
des Visayans de
l'ouest et de l'est. On estime que 2,5 millions de personnes ont
besoin d'aide alimentaire, mais que seulement 1,1 million de ces
personnes ont reçu de l'aide jusqu'à présent.
Quarante-trois équipes médicales internationales
fournissent présentement des services de santé à
Capiz, à Cebu, à Leyte et dans les provinces Samar de
l'est.
« Les survivants de Yolanda ne sont
pas des pilleurs ! » (Anakbayan)
|
Les Canadiens, les Québécois et les
peuples épris de paix
partout dans le monde sont très préoccupés par le
fait que les États-Unis, le Japon (qui est l'allié
écononique et militaire le plus près des
États-Unis en Asie orientale), la Grande-Bretagne et le Canada
expédient des troupes vers la région
dévastée au nom de l'intervention humanitaire et
militarisent les opérations de secours pour servir
leurs propres intérêts. On y retrouve le porte-avion
étasunien USS George
Washington avec 5 000 soldats à
bord, le porte-avion HMS Illustrious
de la Grande-Bretagne, et le Japon
se prépare à expédier 1 000 soldats vers la
région dévastée. Le Canada, pour sa part,
expédie son
équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART) mais aussi
des hélicoptères militaires. Le Canada a aussi
annoncé le 15 novembre que les Forces canadiennes de l'air
allaient expédier un avion de transport militaire Polaris
CC-150. Tout cela vise à obscurcir le fait que les
États-Unis et leurs alliés, y compris le Canada, sont
partie intégrante
de la stratégie Pivot du chef de l'impérialisme
étasunien qui consiste à envoyer davantage de troupes en
provenance de partout dans le monde en Asie de l'Est pour menacer la
Chine ainsi que la République populaire démocratique de
Corée (RPDC) et imposer l'hégémonie des
États-Unis en Asie de l'Est.
La militarisation de l'opération de secours suite
au typhon Haiyan permet aussi de consolider la position des
États-Unis qui comptent conclure un nouveau traité de
Défense mutuelle avec les Philippines dans le but de
réétablir la présence militaire des
États-Unis dans les îles ainsi que dans
l'Asie de l'Est et du Sud-Est. C'est un
scénario que rejettent d'emblée les peuples des
Philippines
et du monde. C'est un scénario qui répugne
particulièrement le peuple philippin qui depuis longtemps
mène une lutte armée contre la domination
impérialiste étasunienne de sa patrie, son
projet d'édification nationale ayant constamment entravé
de force par les États-Unis.
Ces derniers ont leurs objectifs géopolitiques
étroits et se sont servis des îles nations des Philippins
comme tremplins pour des guerres d'agression contre le Vietnam,
le Loas, le Cambodge, la Corée et, aujourd'hui, pour menacer et
« restreindre » la Chine et la RPDC.
C'est la domination et l'exploitation du peuple
philippin et de ses ressources par les riches élites locales
et les États-Unis, le Japon et les monopoles et
spéculateurs canadiens qui font en sorte que les populations ont
peu de
recours lorsque frappent les catastrophes naturelles. Encore plus
condamnable est le fait que ces brigands impérialistes
tentent
de se faire passe pour les « sauveurs » des
victimes du typhon Haiyan !
Les familles des
survivants du typhon Haiyan lors d'une conférence de presse
à Manille, le 17 novembre 2013, où elles questionnent la
réaction tardive et insuffisante du gouvernement, la
militarisation de l'aide et la corruption.
Les Philippins, comme tous les membres de la
famille humaine, ont le droit de bénéficier d'une aide
humanitaire immédiate et durable face à la catastrophe
naturelle. Cette aide ne devrait pas se faire par le
biais d'agences à but non-lucratif ou d'organisations non
gouvernementales (ONG) ou selon la générosité
d'intérêts privés. Comme
nous avons pu le constater en Syrie, en Haïti et à d'autre
endroits, ces ONG travaillent souvent main dans la main avec les
États-Unis, le Canada et d'autres pays impérialistes pour
déstabiliser encore davantage le pays en question au
moment où les populations sont les plus vulnérables. Ces
ONG
contribuent aussi à propager de la désinformation
et le chaos au sein de ces pays afin de mieux justifier des
interventions impérialistes encore plus massives et
l'ingérence au
nom de la sécurité humaine et d'autres faux
prétextes. L'aide humanitaire doit être coordonnée
et menée sous la bannière des Nations unies, laquelle a
la responsabilité et le devoir de travailler avec
les gouvernements
du pays éprouvé, tout en respectant la
souveraineté de ce pays, de coordonner les ressources et les
efforts d'aide internationaux sur une base non partisane et de venir en
aide aux victimes des catastrophes naturelles où qu'elles se
trouvent. L'aide doit être garantie par les Nations unies et ses
agences de sorte à ce que les victimes bénéficient
de secours à temps, d'un appui soutenu et ordonné dans le
but de
soulager leurs souffrances dès que possible. Il n'est pas
acceptable que les bellicistes étasuniens et leurs alliés
comme le Canada mènent de telles opérations tout en
prétendant être les sauveurs du peuple philippin.
LML appelle
tous les Canadiens à exiger du
gouvernement du Canada qu'il ne profite pas de la crise
créée aux Philippines pour déstabiliser ce pays et
son peuple.
Le gouvernement canadien doit, au contraire, fournir la plus grande
aide non militaire. LML
appelle également la
classe ouvrière et l'ensemble des Canadiens et les peuples du
monde à se tenir
avec le peuple philippin et son projet d'édification nationale
pour débarrasser les Philippines de
l'impérialisme étasunien et de leurs alliés et
bâtir une nation indépendante, démocratique,
où les droits du peuple sont une priorité. Cela veut dire
donner au peuple le pouvoir de prévoir
de telles catastrophes naturelles, de s'en prémunir et de
minimiser les dommages qui en résultent.
Cartes indiquant la destruction suite au typhon Haiyan
Le peuple a besoin d'aide alimentaire et de soins
médicaux, et non de l'arsenal de guerre des États-Unis
-Kilusang Mayo Uno*, le 17 novembre
2013 -
Manifestation contre le
gouvernement philippin devant le bureau des Forces armées
philippines à Quezon City, au centre-ville de Manille, le 13
novembre 2913 en raison de la lenteur gouvernementale et de la
militarisation de ses
efforts de secours. (KMU)
« Comment les États-Unis
prétendent-ils nous aider à reconstruire alors qu'ils
font parvenir des destroyers ? »
Voilà la question telle soulevée par
le centre ouvrier national Kilusang Mayo Uno (KMU). Celui-ci accuse le
gouvernement des États-Unis d'exploiter la crise humanitaire
provoquée par le super typhon « Yolanda »
(Haiyan) et dénonce la lenteur du gouvernement philippin
à déployer les efforts de secours, lenteur qui sert
à
accroître la présence militaire des États-Unis au
pays.
« Nous sommes reconnaissants pour toute aide
humanitaire envers nos compatriotes éprouvés par le
typhon. Il est par contre inacceptable que les États-Unis
exploitent cette crise et l'incompétence criminelle du
gouvernement Aquino pour consolider
son pivot géopolitique en Asie », a
déclaré le
président de KMU, Elmer « Bong » Labog.
Les États-Unis ont expédié au pays
six de leurs plus puissants navires de guerre dont son porte-avion
vedette le USS George Washington,
les
bateaux
de
croisière
USS
Antietam et le USS Cowpens,
les
destroyers USS Mustin et
le USS Lassen ainsi que le
navire d'approvisionnement, le USS
Charles Drew.
« Si les États-Unis veulent vraiment
aider, ils auraient dû envoyer des médecins, des
équipes d'intervention d'urgence et des travailleurs sociaux
plutôt que leur navire de combat nuclaire qui transporte des
avions de chasse, des hélicoptères d'attaque et des chars
d'assaut. Cela représente une violation flagrante de notre
souveraineté
territoriale et une menace pour notre peuple et pour notre
environnement », a dit Labog.
KMU a aussi affirmé que le déploiement de
navires de guerre étasuniens aux Philippines est en violation de
la constitution de 1987 du pays. Selon lui, ces navires de guerre
sont inutiles puisqu'ils ne peuvent venir en aide ou servir à
réhabiliter les régions éprouvées.
« Leurs navires de guerre ne sont d'aucune
utilité ici. Leurs navires ne peuvent même pas transporter
les articles de secours du port de Matnog à Samar et à
Leyte. Leurs avions ne peuvent même pas transporter les
survivants de Yolanda qui fuient vers Cebu ou vers Manille afin de
laisser derrière eux les conditions insoutenables à
Tacloban et d'autres régions
dévastées », a-t-il ajouté.
Le centre ouvrier est sceptique face aux 20
millions $ d'aide humanitaire, somme faramineuse provenant des
États-Unis pour les régions affectées. Il craint
qu'il s'agirait d'un utang na loob
(une dette d'honneur) qui devra être remboursée par la
conclusion d'un nouveau traité qui autoriserait une
présence militaire permanente des États-Unis aux
Philippines.
« Les États-Unis n'ont jamais vraiment
offert de l'aide sans exiger quelque chose en retour. Lors du
tremblement de terre de 2010 en Haiti, les États-Unis ont
versé d'importantes sommes d'aide et ont en même temps
déployé des milliers de troupes en réaction
à la catastrophe. D'autre part, leurs troupes n'ont jamais
quitté le pays et leur
aide a été mise au compte de la dette de Haiti, dette que
le pays dévasté par le tremblement de terre ne pourra
jamais rembourser », dit Labog.
Depuis trois ans déjà, les
États-Unis accroissent leur présence militaire aux
Philippines. Il s'agit de leur « pivot »
militaire vers la région de l'Asie-pacifique.
Des manifestations
à Manille le 4 juillet 2013 et le 11 octobre 2013 au
centre-ville de Manille. Les manifestants s'opposent à l'Accord
sur les forces étrangères qui autorise les forces
militaires des États-Unis d'opérer aux Philippines ainsi
que les plans du gouvernement philippin d'autoriser aux forces
militaires étusuniennes un plus grand accès aux bases
militaires et aux installations du pays. (Xinhua)
*Le Kilusang Mayo Uno
est un centre ouvrier indépendant aux Philippines qui
préconise un syndicalisme authentique, militant et
anti-impérialiste. Il suit le chemin tracé par la
tradition de lutte du premier syndicat du pays, le Union Impresores y
Litografos de Filipinas en 1892 et le Congrès des
organisations ouvrières (CLO) des années
cinquante.
Opposons-nous à la militarisation de l'aide au
nom du peuple canadien !
Le 16 novembre, le ministère de la
Défense nationale du gouvernement Harper a annoncé que
deux hélicoptères CH-146 Griffon de l'Aviation
royale canadienne partiront à bord d'un avion de transport
militaire de la base des forces canadiennes BFC Trenton en direction
des Philippines, pour soutenir l'Équipe d'intervention en cas
de catastrophe (EICC ) qui est déjà aux Philippines. Un
troisième hélicoptère suivra bientôt. Selon
le gouvernement, l'armée est là pour fournir des
« secours d'urgence » afin de dégager les
routes, fournir de l'eau potable et ainsi de suite pour les victimes du
typhon Haiyan.
Rob Nicholson, le ministre de la Défense
nationale, a déclaré que « Le Canada a une
longue et fière histoire d'aider les pays dans le besoin et nous
sommes déterminés à aider le peuple des
Philippines en cette période de besoin. » Un telle
affirmation vise à manipuler les préoccupations
réelles des Canadiens concernant la situation aux Philippines et
leur souci qu'on vienne en aide aux victimes le plus rapidement
possible.
Lors du tsunami dans l'océan Indien le Jour de
Noël 2004, Le Marxiste-Léniniste faisait
remarquer :
« Exploitant le sentiment humanitaire des
peuples et leur conscience du besoin de solidarité humaine suite
aux ravages du tsunami dans l'océan Indien, une sorte
d'humanitarisme au-delà des frontières est cultivé
qui va à l'encontre de l'atteinte de l'objectif que les peuples
ont à l'esprit.
« Il était évident pour
beaucoup que la charité privée internationale et l'aide
gouvernementale après le tsunami sont vite devenues une vaste
promotion du militarisme, une attaque contre la souveraineté
nationale de l'Indonésie, du Sri Lanka et de la Thaïlande
et une occasion pour les grandes puissances de pêcher en eaux
troubles.
« Les libéraux de Paul Martin ont
participé à la militarisation de l'aide par une
publicité massive sur les dépenses de l'Équipe
d'intervention en cas de catastrophe (DART), un groupe militaire
relevant du ministère de la Défense, au Sri Lanka. Les
États-Unis ont dépêché un porte-avion dans
les eaux indonésiennes et déployé des milliers
de soldats au sol. Le Japon, qui s'affaire à ressusciter son
militarisme, a lui aussi envoyé des troupes dans la
région sous prétexte d'aide aux victimes. Les reportages
étaient faits de manière à attaquer la
souveraineté nationale des pays opprimés, à
fomenter des conflits internes, à embellir les pratiques
d'empires coloniaux et à militariser les
relations internationales.
« L'attaque contre la souveraineté ne
se fait pas seulement par les armées puissantes, elle se fait
aussi par la prolifération de prétendues organisations
non gouvernementales (ONG) qui n'ont aucun égard pour la
souveraineté nationale ou les 'frontières '. Ces '
humanitaires ', que ce soit consciemment ou anti-consciemment, ne se
rendent
pas à l'étranger dans le même esprit que les
véritables internationalistes, comme le héros canadien,
le docteur Norman Béthune, comme les milliers de recrus de la
Brigade Mackenzie-Papineau ou comme les médecins et enseignants
cubains. Les véritables humanitaires se rendent à
l'étranger pour répondre à l'appel de
gouvernements souverains et
agissent par les voies officielles ou à l'appel des mouvements
de résistance qui combattent l'agression impérialiste
étrangère. Ils ne se servent pas de leur position pour
aider à créer des conditions favorables à
l'invasion coloniale. »
Les
États-Unis
veulent
rétablir
leur
domination
militaire sur
les Philippines qui sont géopolitiquement bien situées
pour être une base pour la guerre et l'agression en Asie de l'Est
et le reste du monde, dans le cadre de la Stratégie Pivot
d'Obama. En plus de faire partie de ce programme de guerre
impérialiste, le gouvernement Harper est aussi
aux Philippines pour servir les
« intérêts » canadiens, notamment
pour protéger les compagnies minières canadiennes qui
violent
et pillent les terres et les ressources des Philippines et dans
certains cas utilisent l'argent canalisé via les ONG canadiennes
pour aider à « pacifier » la
résistance du peuple philippin, y compris celle
des peuples autochtones face à ce pillage. Ainsi l'intervention
« humanitaire » du gouvernement canadien aux
Philippines pour « aider » les victimes du typhon
Haiyan doit être considérée pour ce qu'elle est :
une action intéressée pour maintenir l'emprise des
monopoles miniers canadiens sur les Philippines et aider à la
domination impérialiste américaine des Philippines et de
l'Asie orientale. Un gouvernement comme celui de Harper qui
méprise les Canadiens, les Premières Nations et le peuple
du Québec se fiche éperdument des Philippins.
Le gouvernement canadien a le devoir et la
responsabilité d'entreprendre une véritable aide
humanitaire en mobilisant une aide non militaire vers les Philippines
dans le sillage du typhon Haiyan. On n'a pas besoin de soldats pour
assurer une « eau propre » ou des
« services médicaux ». Les médecins
et les travailleurs
de la santé, les ingénieurs et autres professionnels
civils peuvent être facilement déployés pour aider
le peuple des Philippines et être retirés dès que
la zone de la catastrophe est stabilisée et la vie revient
à la normale.
Le gouvernement Harper espère
profiter de la misère humaine
Le 14 novembre, le ministre de la
Citoyenneté et de l'immigration du
Canada Chris Alexander a annoncé qu'en raison de la situation
catastrophique créée aux Philippines suite au passage du
typhon Haiyan,
le Canada va accélérer le traitement des demandes des
Philippins
désirant immigrer au Canada, obtenir un visa de
touriste ou venir ici dans le cadre du Programme pour travailleurs
étrangers temporaires (TET) pour des raisons humanitaires. Il a
également annoncé que les Philippins présentement
au Canada sur une
base temporaire peuvent faire une demande d'extension de leur
séjour et
que ces demandes « seront évaluées de
manière humanitaire et
souple ».
Ces dernières
années l'immigration au Canada en provenance des
Philippines a connu une croissance importante et en 2012 le nombre
de
migrants philippins était de 31 696, soit la plus grande
source
d'immigration pour le Canada cette année-là. En octobre
de cette année,
Citoyenneté et Immigration Canada a annoncé que
« le Canada admettra, en 2014, 17 500 résidents
permanents dans le
cadre du Programme d'aides familiaux résidants, ce qui
représente
presque le double des admissions de 2013 et constituera le nombre
le
plus élevé d'admissions en une année depuis la
création de ce programme
en 1993 ». À noter que ce programme n'est
pas « aider les familles » mais pour faire venir
des Philippines pour
travailler dans des résidences familiales, à titre
d'aidants familiaux.
Le gouvernement Harper se sert donc de la misère humaine
causée par le
typhon pour atteindre ses quotas d'immigration en provenance des
Philippines, en l'occurrence pour satisfaire les demandes du
programme d'aidants familiaux, un programme qui est condamné au
Canada
parce que c'est une forme d'esclavage moderne qui lie ces femmes par
contrat à l'obligation de travailler deux ans sur trois pour un
même
employeur sous peine de perdre leur statut. Il a été
prouvé que ce
système encourage l'exploitation et l'abus de ces femmes qui ont
très peu de possibilité de recours en justice.
En raison du niveau d'exploitation et de domination
étrangère des
Philippines par des monopoles américains, japonais, canadiens et
autres, qui ont ravagé l'économie et dispersé les
populations, des
dizaines de milliers de Philippins sont forcés de quitter leur
pays
chaque année à la recherche de meilleures perspectives
pour eux et
leurs familles.
Beaucoup viennent au Canada par le programme d'aidants familiaux ou le
programme de travailleurs étrangers temporaires. Ils viennent
travailler sur les fermes, dans les hôpitaux et dans l'industrie
de
l'alimentation ainsi que dans les centres privés et publics
d'accueil
pour les personnes âgées. Les Philippins sont connus dans
le monde
comme de
bons travailleurs et chaque année ils ramènent aux
Philippines plus de
20 milliards $ CAN (2 milliards ne serait-ce que du Canada),
ce qui
aide à maintenir l'économie du pays.
Il n'y a rien d'humanitaire dans l'intervention du
gouvernement
canadien telle qu'annoncée par le ministre Alexander. Il s'agit
tout
simplement pour lui d'une occasion d'accroître la réserve
de
main-d'oeuvre bon marché et sans droit pour les monopoles et les
entreprises du Canada. Une des raisons du piètre état de
l'économie
philippine est que
les mieux éduqués des fils et filles de la classe
ouvrière du pays sont
forcés d'aller trouver du travail ailleurs.
Un appel à l'aide immédiate
- Migrante Canada, 12 novembre
2013 -
Aux familles et amis des
Philippins :
Migrante Canada est touché par la
générosité, la sympathie et la
solidarité envers les gens des Philippines en réponse aux
reportages
qui démontrent l'énorme dévastation
provoquée par le typhon Haiyan.
Selon les rapports, jusqu'à 10 000 personnes auraient perdu la
vie dans
la seule province de Leyte. Le typhon Haiyan suivait de trois
semaines un tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 qui a fait
des
ravages dans la région centrale de Visayan.
À l'heure actuelle, les moyens de subsistance
sont compromis dans
toute l'archipel et d'innombrables résidents se retrouvent sans
foyer
ou ont dû être déplacés. Très peu
d'aide gouvernementale se rend aux
gens dans le besoin qui manquent d'eau, de nourriture et d'abri en
sécurité. Les communautés affectées
s'appuient sur des organisations
sur le terrain, comme les partenaires de Migrante Canada aux
Philippines, pour l'aide, l'information et les choses de
premières
nécessités. Depuis plusieurs années, Migrante
Canada et Sagip Migrante
poursuivent leurs efforts de secours et de réhabilitation et eux
et
leurs partenaires ont démontré qu'ils offrent un service
intègre et
loyal aux
communautés philippines. Les mesures de distribution de Sagip
Migrante
font en sorte que les dons aillent directement à ceux qui en ont
besoin.
Dans cette situation de calamité, nous
lançons un appel urgent à
envoyer des choses de premières nécessités comme
de la nourriture, de
l'eau propre, des médicaments et des matériaux pour
construire des
abris temporaires. Nous faisons appel à votre soutien et votre
générosité pour que Migrante Canada puisse
répondre à cet appel urgent.
Les
dons recueillis iront directement aux opérations de secours, aux
missions médicales, à la distribution et la livraison des
denrées
essentielles comme le riz, les produits en boîte et l'eau, la
mise sur
pied de cuisines temporaires et d'autres missions de secours dans les
régions touchées.
Les dons peuvent être faits par PayPall à www.migrante.ca
ou par
chèque à l'ordre de Migrante BC ou un dépôt
dans le compte bancaire de
Migrante Canada (Migrante Canada VanCity Acc # 663682 Branch 3).
Des
reçus seront donnés sur demande pour les dons de
20 $ et plus.
Pour assurer une réponse concertée, nous
invitons tous ceux qui
désirent contribuer à coordonner leurs efforts avec les
organisations
de Migrante Canada pour que notre action soit efficace et durable et
qu'elle permette aux communautés locales de se prendre en main,
surtout
celles qui ont été les plus durement touchées et
qui sont les plus
pauvres.
Pour toute question ou information, prière
d'écrire à
migrantecanada@gmail.com ou de téléphoner à la
ligne d'urgence de
Migrante Canada au 1.800.559.8092.
Sincèrement,
Tess Agustin
présidente, Migrante Canada
Contacts régionaux :
Tess Agustin, Montréal/Québec
Jane Ordinario, Vancouver/BC
Joe Calugay, Ottawa/Est de l'Ontario
Marco Luciano, Edmonton/Alberta
Christopher Sorio, Toronto/Ontario
Diwa Marcelino, Winnipeg/Manitoba
Jonathan Almocerra, St. John's/Nouveau-Brunswick
Connie Sorio, Migrante/International Migrants Alliance-Canada
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
Site web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
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