Le Marxiste-Léniniste

Numéro 168 - 20 novembre 2013

La dévastation aux Philippines suite au typhon Haiyan

Les Philippins ont besoin d'aide et non de
porte-avions, de marines et d'armes !


Des manifestations aux Philippines le 13 novembre 2013 revendiquent « De l'aide, et non des policiers et des soldats » et dénoncent ce qui est à toutes fins pratiques un état de loi martiale imposée à la ville de Tacloban sur l'île de Leyte.

La dévastation aux Philippines suite au typhon Haiyan
Les Philippins ont besoin d'aide et non de porte-avions, de marines et d'armes !
Le peuple a besoin d'aide alimentaire et de soins médicaux, et non de l'arsenal de guerre des États-Unis - Kilusang Mayo Uno
Opposons-nous à la militarisation de l'aide au nom des Canadiens!
Le gouvernement Harper espère profiter de la misère humaine
Un appel à l'aide immédiate - Migrante Canada


La dévastation aux Philippines suite au typhon Haiyan

Les Philippins ont besoin d'aide et non de
porte-avions, de marines et d'armes !

LML transmet ses profondes condoléances au peuple des Philippines et au membres de la diaspora, dont les près de 800 000 Canadiens et résidents des minorités nationales originaires des Philippines qui vivent au Canada. Nous leur offrons nos sympathies pour les pertes de vie et pour la destruction du pays suite au passage du typhon Haiyan. Partout au Canada et dans le monde, les gens s'organisent pour concerter les efforts et posent des gestes concrets pour venir en aide aux victimes de ce typhon gigantesque qui a frappé les Philippines le 8 novembre.

Le typhon Haiyan (qui est mieux connu sous le nom de Yolanda aux Philippines) a frappé la côte est de la région centrale de l'archipel philippin (les Visayas) et a pousuivi sa route vers l'ouest. Les 7 106 îles qui constituent les Philippines sont habitées par 98,6 millions de personnes. Le typhon a provoqué une destruction massive, aggravée du fait que le gouvernement des Philippines ne défend pas les droits du peuple philippin, en particulier les paysans dont la vaste majorité habite près de la côte, les rendant extrêmement vulnérables. Selon les plus récents chiffres issus du Département philippin de l'assistance sociale et du développement, près de 1,1 millions de maisons ont été endommagées, dont 518 000 complètement détruites. On estime qu'au moins 10 000 personnes ont été tuées et qu'un nombre indéterminé de personnes restent introuvables. Le bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué le 18 novembre que 13 millions de personnes dans neuf régions sont affectées. Les chiffres gouvernementaux les plus récents indiquent que 4 millions de personnes ont été déplacées et que 392 470 d'entre elles vivent dans des centres d'évacuation dans six régions, plus particulièrement dans les régions des Visayans de l'ouest et de l'est. On estime que 2,5 millions de personnes ont besoin d'aide alimentaire, mais que seulement 1,1 million de ces personnes ont reçu de l'aide jusqu'à présent. Quarante-trois équipes médicales internationales fournissent présentement des services de santé à Capiz, à Cebu, à Leyte et dans les provinces Samar de l'est.


« Les survivants de Yolanda ne sont pas des pilleurs ! » (Anakbayan)

Les Canadiens, les Québécois et les peuples épris de paix partout dans le monde sont très préoccupés par le fait que les États-Unis, le Japon (qui est l'allié écononique et militaire le plus près des États-Unis en Asie orientale), la Grande-Bretagne et le Canada expédient des troupes vers la région dévastée au nom de l'intervention humanitaire et militarisent les opérations de secours pour servir leurs propres intérêts. On y retrouve le porte-avion étasunien USS George Washington avec 5 000 soldats à bord, le porte-avion HMS Illustrious de la Grande-Bretagne, et le Japon se prépare à expédier 1 000 soldats vers la région dévastée. Le Canada, pour sa part, expédie son équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART) mais aussi des hélicoptères militaires. Le Canada a aussi annoncé le 15 novembre que les Forces canadiennes de l'air allaient expédier un avion de transport militaire Polaris CC-150. Tout cela vise à obscurcir le fait que les États-Unis et leurs alliés, y compris le Canada, sont partie intégrante de la stratégie Pivot du chef de l'impérialisme étasunien qui consiste à envoyer davantage de troupes en provenance de partout dans le monde en Asie de l'Est pour menacer la Chine ainsi que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) et imposer l'hégémonie des États-Unis en Asie de l'Est.

La militarisation de l'opération de secours suite au typhon Haiyan permet aussi de consolider la position des États-Unis qui comptent conclure un nouveau traité de Défense mutuelle avec les Philippines dans le but de réétablir la présence militaire des États-Unis dans les îles ainsi que dans l'Asie de l'Est et du Sud-Est. C'est un scénario que rejettent d'emblée les peuples des Philippines et du monde. C'est un scénario qui répugne particulièrement le peuple philippin qui depuis longtemps mène une lutte armée contre la domination impérialiste étasunienne de sa patrie, son projet d'édification nationale ayant constamment entravé de force par les États-Unis. Ces derniers ont leurs objectifs géopolitiques étroits et se sont servis des îles nations des Philippins comme tremplins pour des guerres d'agression contre le Vietnam, le Loas, le Cambodge, la Corée et, aujourd'hui, pour menacer et « restreindre » la Chine et la RPDC.

C'est la domination et l'exploitation du peuple philippin et de ses ressources par les riches élites locales et les États-Unis, le Japon et les monopoles et spéculateurs canadiens qui font en sorte que les populations ont peu de recours lorsque frappent les catastrophes naturelles. Encore plus condamnable est le fait que ces brigands impérialistes tentent de se faire passe pour les « sauveurs » des victimes du typhon Haiyan !


Les familles des survivants du typhon Haiyan lors d'une conférence de presse à Manille, le 17 novembre 2013, où elles questionnent la réaction tardive et insuffisante du gouvernement, la militarisation de l'aide et la corruption.

Les Philippins, comme tous les membres de la famille humaine, ont le droit de bénéficier d'une aide humanitaire immédiate et durable face à la catastrophe naturelle. Cette aide ne devrait pas se faire par le biais d'agences à but non-lucratif ou d'organisations non gouvernementales (ONG) ou selon la générosité d'intérêts privés. Comme nous avons pu le constater en Syrie, en Haïti et à d'autre endroits, ces ONG travaillent souvent main dans la main avec les États-Unis, le Canada et d'autres pays impérialistes pour déstabiliser encore davantage le pays en question au moment où les populations sont les plus vulnérables. Ces ONG contribuent aussi à propager de la désinformation et le chaos au sein de ces pays afin de mieux justifier des interventions impérialistes encore plus massives et l'ingérence au nom de la sécurité humaine et d'autres faux prétextes. L'aide humanitaire doit être coordonnée et menée sous la bannière des Nations unies, laquelle a la responsabilité et le devoir de travailler avec les gouvernements du pays éprouvé, tout en respectant la souveraineté de ce pays, de coordonner les ressources et les efforts d'aide internationaux sur une base non partisane et de venir en aide aux victimes des catastrophes naturelles où qu'elles se trouvent. L'aide doit être garantie par les Nations unies et ses agences de sorte à ce que les victimes bénéficient de secours à temps, d'un appui soutenu et ordonné dans le but de soulager leurs souffrances dès que possible. Il n'est pas acceptable que les bellicistes étasuniens et leurs alliés comme le Canada mènent de telles opérations tout en prétendant être les sauveurs du peuple philippin.

LML appelle tous les Canadiens à exiger du gouvernement du Canada qu'il ne profite pas de la crise créée aux Philippines pour déstabiliser ce pays et son peuple. Le gouvernement canadien doit, au contraire, fournir la plus grande aide non militaire. LML appelle également la classe ouvrière et l'ensemble des Canadiens et les peuples du monde à se tenir avec le peuple philippin et son projet d'édification nationale pour débarrasser les Philippines de l'impérialisme étasunien et de leurs alliés et bâtir une nation indépendante, démocratique, où les droits du peuple sont une priorité. Cela veut dire donner au peuple le pouvoir de prévoir de telles catastrophes naturelles, de s'en prémunir et de minimiser les dommages qui en résultent.

Cartes indiquant la destruction suite au typhon Haiyan



Haut de page


Le peuple a besoin d'aide alimentaire et de soins médicaux, et non de l'arsenal de guerre des États-Unis


Manifestation contre le gouvernement philippin devant le bureau des Forces armées philippines à Quezon City, au centre-ville de Manille, le 13 novembre 2913 en raison de la lenteur gouvernementale et de la militarisation de ses
efforts de secours. (KMU)

« Comment les États-Unis prétendent-ils nous aider à reconstruire alors qu'ils font parvenir des destroyers ? »

Voilà la question telle soulevée par le centre ouvrier national Kilusang Mayo Uno (KMU). Celui-ci accuse le gouvernement des États-Unis d'exploiter la crise humanitaire provoquée par le super typhon « Yolanda » (Haiyan) et dénonce la lenteur du gouvernement philippin à déployer les efforts de secours, lenteur qui sert à accroître la présence militaire des États-Unis au pays.

« Nous sommes reconnaissants pour toute aide humanitaire envers nos compatriotes éprouvés par le typhon. Il est par contre inacceptable que les États-Unis exploitent cette crise et l'incompétence criminelle du gouvernement Aquino pour consolider son pivot géopolitique en Asie », a déclaré le président de KMU, Elmer « Bong » Labog.

Les États-Unis ont expédié au pays six de leurs plus puissants navires de guerre dont son porte-avion vedette le USS George Washington, les bateaux de croisière USS Antietam et le USS Cowpens, les destroyers USS Mustin et le USS Lassen ainsi que le navire d'approvisionnement, le USS Charles Drew.

« Si les États-Unis veulent vraiment aider, ils auraient dû envoyer des médecins, des équipes d'intervention d'urgence et des travailleurs sociaux plutôt que leur navire de combat nuclaire qui transporte des avions de chasse, des hélicoptères d'attaque et des chars d'assaut. Cela représente une violation flagrante de notre souveraineté territoriale et une menace pour notre peuple et pour notre environnement », a dit Labog.

KMU a aussi affirmé que le déploiement de navires de guerre étasuniens aux Philippines est en violation de la constitution de 1987 du pays. Selon lui, ces navires de guerre sont inutiles puisqu'ils ne peuvent venir en aide ou servir à réhabiliter les régions éprouvées.

« Leurs navires de guerre ne sont d'aucune utilité ici. Leurs navires ne peuvent même pas transporter les articles de secours du port de Matnog à Samar et à Leyte. Leurs avions ne peuvent même pas transporter les survivants de Yolanda qui fuient vers Cebu ou vers Manille afin de laisser derrière eux les conditions insoutenables à Tacloban et d'autres régions dévastées », a-t-il ajouté.

Le centre ouvrier est sceptique face aux 20 millions $ d'aide humanitaire, somme faramineuse provenant des États-Unis pour les régions affectées. Il craint qu'il s'agirait d'un utang na loob (une dette d'honneur) qui devra être remboursée par la conclusion d'un nouveau traité qui autoriserait une présence militaire permanente des États-Unis aux Philippines.

« Les États-Unis n'ont jamais vraiment offert de l'aide sans exiger quelque chose en retour. Lors du tremblement de terre de 2010 en Haiti, les États-Unis ont versé d'importantes sommes d'aide et ont en même temps déployé des milliers de troupes en réaction à la catastrophe. D'autre part, leurs troupes n'ont jamais quitté le pays et leur aide a été mise au compte de la dette de Haiti, dette que le pays dévasté par le tremblement de terre ne pourra jamais rembourser », dit Labog.

Depuis trois ans déjà, les États-Unis accroissent leur présence militaire aux Philippines. Il s'agit de leur « pivot » militaire vers la région de l'Asie-pacifique.


Des manifestations à Manille le 4 juillet 2013 et le 11 octobre 2013 au centre-ville de Manille. Les manifestants s'opposent à l'Accord sur les forces étrangères qui autorise les forces militaires des États-Unis d'opérer aux Philippines ainsi que les plans du gouvernement philippin d'autoriser aux forces militaires étusuniennes un plus grand accès aux bases militaires et aux installations du pays. (Xinhua)

*Le Kilusang Mayo Uno est un centre ouvrier indépendant aux Philippines qui préconise un syndicalisme authentique, militant et anti-impérialiste. Il suit le chemin tracé par la tradition de lutte du premier syndicat du pays, le Union Impresores y Litografos de Filipinas en 1892 et le Congrès des organisations ouvrières (CLO) des années cinquante.

Haut de page


Opposons-nous à la militarisation de l'aide au
nom du peuple canadien !

Le 16 novembre, le ministère de la Défense nationale du gouvernement Harper a annoncé que deux hélicoptères CH-146 Griffon de l'Aviation royale canadienne partiront à bord d'un avion de transport militaire de la base des forces canadiennes BFC Trenton en direction des Philippines, pour soutenir l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe (EICC ) qui est déjà aux Philippines. Un troisième hélicoptère suivra bientôt. Selon le gouvernement, l'armée est là pour fournir des « secours d'urgence » afin de dégager les routes, fournir de l'eau potable et ainsi de suite pour les victimes du typhon Haiyan.

Rob Nicholson, le ministre de la Défense nationale, a déclaré que « Le Canada a une longue et fière histoire d'aider les pays dans le besoin et nous sommes déterminés à aider le peuple des Philippines en cette période de besoin. » Un telle affirmation vise à manipuler les préoccupations réelles des Canadiens concernant la situation aux Philippines et leur souci qu'on vienne en aide aux victimes le plus rapidement possible.

Lors du tsunami dans l'océan Indien le Jour de Noël 2004, Le Marxiste-Léniniste faisait remarquer :

« Exploitant le sentiment humanitaire des peuples et leur conscience du besoin de solidarité humaine suite aux ravages du tsunami dans l'océan Indien, une sorte d'humanitarisme au-delà des frontières est cultivé qui va à l'encontre de l'atteinte de l'objectif que les peuples ont à l'esprit.

« Il était évident pour beaucoup que la charité privée internationale et l'aide gouvernementale après le tsunami sont vite devenues une vaste promotion du militarisme, une attaque contre la souveraineté nationale de l'Indonésie, du Sri Lanka et de la Thaïlande et une occasion pour les grandes puissances de pêcher en eaux troubles.

« Les libéraux de Paul Martin ont participé à la militarisation de l'aide par une publicité massive sur les dépenses de l'Équipe d'intervention en cas de catastrophe (DART), un groupe militaire relevant du ministère de la Défense, au Sri Lanka. Les États-Unis ont dépêché un porte-avion dans les eaux indonésiennes et déployé des milliers de soldats au sol. Le Japon, qui s'affaire à ressusciter son militarisme, a lui aussi envoyé des troupes dans la région sous prétexte d'aide aux victimes. Les reportages étaient faits de manière à attaquer la souveraineté nationale des pays opprimés, à fomenter des conflits internes, à embellir les pratiques d'empires coloniaux et à militariser les relations internationales.

« L'attaque contre la souveraineté ne se fait pas seulement par les armées puissantes, elle se fait aussi par la prolifération de prétendues organisations non gouvernementales (ONG) qui n'ont aucun égard pour la souveraineté nationale ou les 'frontières '. Ces ' humanitaires ', que ce soit consciemment ou anti-consciemment, ne se rendent pas à l'étranger dans le même esprit que les véritables internationalistes, comme le héros canadien, le docteur Norman Béthune, comme les milliers de recrus de la Brigade Mackenzie-Papineau ou comme les médecins et enseignants cubains. Les véritables humanitaires se rendent à l'étranger pour répondre à l'appel de gouvernements souverains et agissent par les voies officielles ou à l'appel des mouvements de résistance qui combattent l'agression impérialiste étrangère. Ils ne se servent pas de leur position pour aider à créer des conditions favorables à l'invasion coloniale. »

Les États-Unis veulent rétablir leur domination militaire sur les Philippines qui sont géopolitiquement bien situées pour être une base pour la guerre et l'agression en Asie de l'Est et le reste du monde, dans le cadre de la Stratégie Pivot d'Obama. En plus de faire partie de ce programme de guerre impérialiste, le gouvernement Harper est aussi aux Philippines pour servir les « intérêts » canadiens, notamment pour protéger les compagnies minières canadiennes qui violent et pillent les terres et les ressources des Philippines et dans certains cas utilisent l'argent canalisé via les ONG canadiennes pour aider à « pacifier » la résistance du peuple philippin, y compris celle des peuples autochtones face à ce pillage. Ainsi l'intervention « humanitaire » du gouvernement canadien aux Philippines pour « aider » les victimes du typhon Haiyan doit être considérée pour ce qu'elle est : une action intéressée pour maintenir l'emprise des monopoles miniers canadiens sur les Philippines et aider à la domination impérialiste américaine des Philippines et de l'Asie orientale. Un gouvernement comme celui de Harper qui méprise les Canadiens, les Premières Nations et le peuple du Québec se fiche éperdument des Philippins.

Le gouvernement canadien a le devoir et la responsabilité d'entreprendre une véritable aide humanitaire en mobilisant une aide non militaire vers les Philippines dans le sillage du typhon Haiyan. On n'a pas besoin de soldats pour assurer une « eau propre » ou des « services médicaux ». Les médecins et les travailleurs de la santé, les ingénieurs et autres professionnels civils peuvent être facilement déployés pour aider le peuple des Philippines et être retirés dès que la zone de la catastrophe est stabilisée et la vie revient à la normale.

Haut de page


Le gouvernement Harper espère
profiter de la misère humaine

Le 14 novembre, le ministre de la Citoyenneté et de l'immigration du Canada Chris Alexander a annoncé qu'en raison de la situation catastrophique créée aux Philippines suite au passage du typhon Haiyan, le Canada va accélérer le traitement des demandes des Philippins désirant immigrer au Canada, obtenir un visa de touriste ou venir ici dans le cadre du Programme pour travailleurs étrangers temporaires (TET) pour des raisons humanitaires. Il a également annoncé que les Philippins présentement au Canada sur une base temporaire peuvent faire une demande d'extension de leur séjour et que ces demandes « seront évaluées de manière humanitaire et souple ».

Ces dernières années l'immigration au Canada en provenance des Philippines a connu une croissance importante et en 2012 le nombre de migrants philippins était de 31 696, soit la plus grande source d'immigration pour le Canada cette année-là. En octobre de cette année, Citoyenneté et Immigration Canada a annoncé que « le Canada admettra, en 2014, 17 500 résidents permanents dans le cadre du Programme d'aides familiaux résidants, ce qui représente presque le double des admissions de 2013 et constituera le nombre le plus élevé d'admissions en une année depuis la création de ce programme en 1993 ». À noter que ce programme n'est pas « aider les familles » mais pour faire venir des Philippines pour travailler dans des résidences familiales, à titre d'aidants familiaux. Le gouvernement Harper se sert donc de la misère humaine causée par le typhon pour atteindre ses quotas d'immigration en provenance des Philippines, en l'occurrence pour satisfaire les demandes du programme d'aidants familiaux, un programme qui est condamné au Canada parce que c'est une forme d'esclavage moderne qui lie ces femmes par contrat à l'obligation de travailler deux ans sur trois pour un même employeur sous peine de perdre leur statut. Il a été prouvé que ce système encourage l'exploitation et l'abus de ces femmes qui ont très peu de possibilité de recours en justice.

En raison du niveau d'exploitation et de domination étrangère des Philippines par des monopoles américains, japonais, canadiens et autres, qui ont ravagé l'économie et dispersé les populations, des dizaines de milliers de Philippins sont forcés de quitter leur pays chaque année à la recherche de meilleures perspectives pour eux et leurs familles. Beaucoup viennent au Canada par le programme d'aidants familiaux ou le programme de travailleurs étrangers temporaires. Ils viennent travailler sur les fermes, dans les hôpitaux et dans l'industrie de l'alimentation ainsi que dans les centres privés et publics d'accueil pour les personnes âgées. Les Philippins sont connus dans le monde comme de bons travailleurs et chaque année ils ramènent aux Philippines plus de 20 milliards $ CAN (2 milliards ne serait-ce que du Canada), ce qui aide à maintenir l'économie du pays.

Il n'y a rien d'humanitaire dans l'intervention du gouvernement canadien telle qu'annoncée par le ministre Alexander. Il s'agit tout simplement pour lui d'une occasion d'accroître la réserve de main-d'oeuvre bon marché et sans droit pour les monopoles et les entreprises du Canada. Une des raisons du piètre état de l'économie philippine est que les mieux éduqués des fils et filles de la classe ouvrière du pays sont forcés d'aller trouver du travail ailleurs.

Haut de page


Un appel à l'aide immédiate

Aux familles et amis des Philippins :

Migrante Canada est touché par la générosité, la sympathie et la solidarité envers les gens des Philippines en réponse aux reportages qui démontrent l'énorme dévastation provoquée par le typhon Haiyan. Selon les rapports, jusqu'à 10 000 personnes auraient perdu la vie dans la seule province de Leyte. Le typhon Haiyan suivait de trois semaines un tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 qui a fait des ravages dans la région centrale de Visayan.

À l'heure actuelle, les moyens de subsistance sont compromis dans toute l'archipel et d'innombrables résidents se retrouvent sans foyer ou ont dû être déplacés. Très peu d'aide gouvernementale se rend aux gens dans le besoin qui manquent d'eau, de nourriture et d'abri en sécurité. Les communautés affectées s'appuient sur des organisations sur le terrain, comme les partenaires de Migrante Canada aux Philippines, pour l'aide, l'information et les choses de premières nécessités. Depuis plusieurs années, Migrante Canada et Sagip Migrante poursuivent leurs efforts de secours et de réhabilitation et eux et leurs partenaires ont démontré qu'ils offrent un service intègre et loyal aux communautés philippines. Les mesures de distribution de Sagip Migrante font en sorte que les dons aillent directement à ceux qui en ont besoin.

Dans cette situation de calamité, nous lançons un appel urgent à envoyer des choses de premières nécessités comme de la nourriture, de l'eau propre, des médicaments et des matériaux pour construire des abris temporaires. Nous faisons appel à votre soutien et votre générosité pour que Migrante Canada puisse répondre à cet appel urgent. Les dons recueillis iront directement aux opérations de secours, aux missions médicales, à la distribution et la livraison des denrées essentielles comme le riz, les produits en boîte et l'eau, la mise sur pied de cuisines temporaires et d'autres missions de secours dans les régions touchées.

Les dons peuvent être faits par PayPall à www.migrante.ca ou par chèque à l'ordre de Migrante BC ou un dépôt dans le compte bancaire de Migrante Canada (Migrante Canada VanCity Acc # 663682 Branch 3). Des reçus seront donnés sur demande pour les dons de 20 $ et plus.

Pour assurer une réponse concertée, nous invitons tous ceux qui désirent contribuer à coordonner leurs efforts avec les organisations de Migrante Canada pour que notre action soit efficace et durable et qu'elle permette aux communautés locales de se prendre en main, surtout celles qui ont été les plus durement touchées et qui sont les plus pauvres.

Pour toute question ou information, prière d'écrire à migrantecanada@gmail.com ou de téléphoner à la ligne d'urgence de Migrante Canada au 1.800.559.8092.

Sincèrement,

Tess Agustin
présidente, Migrante Canada

Contacts régionaux :

Tess Agustin, Montréal/Québec
Jane Ordinario, Vancouver/BC
Joe Calugay, Ottawa/Est de l'Ontario
Marco Luciano, Edmonton/Alberta
Christopher Sorio, Toronto/Ontario
Diwa Marcelino, Winnipeg/Manitoba
Jonathan Almocerra, St. John's/Nouveau-Brunswick
Connie Sorio, Migrante/International Migrants Alliance-Canada

Haut de page


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca