Le
                              Marxiste-Léniniste

Numéro 62 - 17 avril 2013

Le règlement municipal P6 doit être retiré

Les jeunes continuent de défendre leur droit d'apporter des solutions aux problèmes de la société


Le règlement municipal P6 doit être retiré
Les jeunes continuent de défendre leur droit d'apporter des solutions aux problèmes de la société
Exigeons des comptes pour l'impunité policière - Pierre Soublière

Des élections le 14 mai en Colombie-Britannique
Non à l'ordre du jour anti-social! Défaisons les libéraux de Christy Clark!

Victoire pour la révolution bolivarienne aux élections présidentielles
Appuyons résolument le peuple vénézuélien!


Le règlement municipal P6 doit être retiré

Les jeunes continuent de défendre leur droit d'apporter des solutions aux problèmes de la société

Le règlement municipal P-6, adopté le 18 mai 2012 et qui interdit de manifester si le trajet n'est pas remis au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et d'avoir le visage couvert sans motif raisonnable, continue d'être vigoureusement contesté.

Depuis le 15 mars, Journée internationale contre la brutalité policière, le SPVM a procédé à des centaines d'interpellations de masse pendant des rassemblements qui sont transformés en véritable souricière. Le vendredi 1er avril, dans le cadre d'une autre manifestation contre le règlement P-6 au Parc Émilie-Gamelin, le SPVM a remis des constats d'infractions de 637 $ à la plupart des manifestants, soit 279 personnes sur 300.

Au début d'avril les membres de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) se sont prononcés pour l'abrogation du règlement P-6. L'association aidera également les manifestants qui veulent contester les contraventions. On se souviendra que lors des manifestations du printemps dernier, la Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE) avait mis sur pied un comité juridique pour aider ceux qui avaient été arrêtés par le SPVM.

Le samedi 6 avril, l'association a décidé d'étendre le mandat de ce comité pour permettre à tous ceux qui ont reçu une contravention lors des récentes manifestations et qui veulent la contester, de pouvoir en bénéficier. « On travaille avec des avocats depuis le printemps érable. On va les aider grâce à notre fonds légal », a dit Jérémie Bédard-Wien, le porte-parole de l'ASSÉ. « Nous avons également encouragé nos associations membres à créer leurs propres comités de soutien local. [...] Nombre de personnes qui ont été arrêtées sont des membres de l'ASSÉ, mais le mandat est large pour soutenir ceux qui ne sont pas étudiants ou membres de l'ASSÉ. »

Lors de leur congrès respectif tenu en fin de semaine du 7 avril, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) se sont également prononcées pour l'abrogation du règlement P-6 et contre les interpellations de masse. Lors des discussions, les étudiants ont décidé de profiter des prochaines élections municipales de Montréal qui se tiendront en novembre pour inviter chaque parti politique à prendre position contre le règlement P-6. Les deux fédérations prévoient également intervenir sur le terrain juridique en examinant la possibilité de contester la constitutionnalité du règlement municipal.

Répondant aux questions des libéraux à l'Assemblée nationale au sujet du règlement municipal, le ministre de la Sécurité publique Stéphane Bergeron a déclaré : « Je ne vais donc pas commenter plus avant le dit règlement, sinon pour dire, simplement à titre de conseil, que pour assurer aux manifestants la possibilité de manifester et pour assurer leur sécurité, il serait si simple de donner le trajet à l'avance. » Au moment où les manifestants, les activistes oeuvrant pour la reconnaissance des droits et la population s'inquiètent de toute cette violence et de ces arrestations de masse, cette réponse est tout à fait inopportune pour ne pas dire provocatrice. En tant que ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron se doit de défendre les actions légitimes de la jeunesse pour la reconnaissance de leurs droits et punir sévèrement ceux qui les brutalisent. Il s'agit du droit fondamental d'avancer des solutions aux problèmes de la société.

Non à l'impunité policière ! Amnistie pour tous et toutes !

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Exigeons des comptes pour l'impunité policière

P-6 est un règlement municipal de la Ville de Montréal qui accorde aux policiers le pouvoir arbitraire de déclarer une démonstration illégale sur la base que les autorités policières n'ont pas été avisées du point de départ et de l'itinéraire de la manifestation. Il s'agit d'un élément de plus de l'intervention brutale et arbitraire de la police contre les expressions publiques de dissidence politique et cela ne doit pas passer. La police s'arroge des pouvoirs qui ne lui appartiennent pas.

Lorsqu'appelés à prendre position contre les arrestations de masse abusives de centaines de manifestants, surtout des jeunes, les divers niveaux de gouvernements ne font que se passer la balle l'un à l'autre. Au printemps dernier, à Gatineau, suite à l'arrestation de près de 300 étudiants et supporters, des citoyens avaient exprimé leurs préoccupations auprès des élus municipaux lors d'une réunion, compte tenu que les arrestations avaient été faites par la police municipale et que des autobus de la ville avaient aussi été utilisés pour transporter les détenus au poste de police. Le maire de Gatineau avait répondu que la police ne reçoit pas ses ordres des autorités municipales mais qu'il fallait s'adresser au ministère de la Sécurité publique. Pourtant, récemment, le ministre de la Sécurité publique, Stéphane Bergeron, pressé de donner des réponses face aux récentes arrestations de masse à Montréal, a dirigé les questions vers le bureau du ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault. Ce dernier a simplement répondu que le gouvernement Marois ne ferait pas de commentaire sur la situation puisque le règlement P-6 est contesté devant la Cour supérieure.

Si les policiers ne sont pas redevables de leurs actes devant le gouvernement, alors, envers qui sont-ils redevables ? Qui donne les ordres pour supprimer la dissidence politique ?

Le Barreau du Québec

Le 16 mai 2012, le Barreau du Québec a fait parvenir une lettre à Claude Trudel, président de la Commission de la Sécurité publique, au sujet du projet de règlement intitulé Règlement modifiant le Règlement sur la prévention des troubles de la paix, de la sécurité et de l'ordre publics et sur l'utilisation du domaine public. Dans sa lettre, le Barreau, dont la raison d'être est la défense de la primauté du droit, réitère que le droit de manifester de façon paisible fait l'objet de garanties constitutionnelles liées aux libertés fondamentales que sont la liberté d'expression et la liberté de réunion pacifique. Il rappelle que les tribunaux ont maintes fois rappelé « l'importance fondamentale de la liberté d'expression pour la vie de chaque citoyen ainsi que pour la démocratie canadienne ». À cet égard, « le discours politique » se trouve « au coeur même de la liberté d'expression » et mérite, à ce titre, « une protection encore plus importante ».

Le Barreau remet en cause les exigences imposées par le règlement P-6 à l'effet que l'itinéraire d'une manifestation soit communiqué au Service de police avant la tenue « d'une assemblée, d'un défilé ou autre attroupement ». Il demande si chaque manifestant sera coupable d'avoir enfreint le règlement si l'itinéraire n'est pas divulgué par les organisateurs. Le Barreau affirme que de telles exigences peuvent constituer, en certaines circonstances, « une restriction trop importante à la liberté de réunion pacifique garantie par la Charte canadienne et la Charte québécoise ». Il cite une décision de la Cour européenne des droits de l'Homme à l'effet que « dans des circonstances particulières où pourrait se justifier une réaction immédiate à un événement politique, laquelle prendrait la forme d'une manifestation pacifique, disperser celle-ci au seul motif que l'obligation de déclaration préalable n'a pas été respectée et sans que les participants se soient comportés d'une manière contraire à la loi constitue une restriction disproportionnée à la liberté de réunion pacifique. » Le Barreau soulève que de telles restrictions pourraient aussi limiter, voire empêcher la formation de manifestations spontanées dans le cadre de conflits de tout ordre, dont les conflits de travail, ce qui porte entrave au droit à la liberté d'expression et d'association.

L'Association des juristes progressistes et Juripop

Le 26 mars dernier, l'Association des juristes progressistes et Juripop ont exigé que le règlement P-6 soit abrogé. Dans une lettre envoyée aux élus municipaux et provinciaux, ils affirment : « C'est inquiétant, ce qui se passe. Il y a eu environ 500 arrestations au cours des trois dernières manifestations à Montréal, pas parce qu'il y a eu des méfaits, mais parce que les organisateurs n'auraient pas donné le trajet... On se demande où sont nos élus ? Quand on nous renvoie au Service de police de Montréal et qu'un porte-parole de la police justifie l'intervention en disant que la population en a assez, on se demande si ce sont les policiers qui ont le pouvoir de décider de nos droits. »

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Des élections le 14 mai en Colombie-Britannique

Non à l'ordre du jour antisocial!
Défaisons les libéraux de Christy Clark!

Le 14 main prochain, les électeurs de la Colombie-Britannique iront aux urnes pour la 40e élection générale de la province. Il y a beaucoup en jeu et les défis sont grands. On dit que l'élection est un exercice démocratique d'engagement des Britanno-Colombiens dans la prise de décision sur les affaires qui les concernent. Le but d'une élection serait de traduire la volonté populaire en volonté légale mais la réalité en Colombie-Britannique est que les travailleurs sont privés de leur droit de décider de leurs affaires et d'amener au gouvernement leur volonté populaire et leur ordre du jour pour les transformer en volonté légale. Une petite élite politique et économique privilégiée y domine toutes les affaires économiques et politiques de la province, y compris le processus électoral. Cette élite a manipulé le processus politique de façon à imposer son ordre du jour d'austérité comme volonté légale en opposition à la volonté populaire.

La tâche qui fait face aux travailleurs de Colombie-Britannique est de se placer eux-mêmes à l'avant-scène pendant cette élection. Les travailleurs, les jeunes, les aînés, les Premières Nations, les pêcheurs, les fermiers et les petits entrepreneurs ont pris position contre le programme d'austérité antisocial du Parti libéral au pouvoir. Ils l'ont démontré de façon concrète en défaisant la Taxe de vente harmonisée que les libéraux de Campbell et Clark avaient imposée dans une attaque surprise. Les Britanno-Colombiens sont engagés dans une bataille pour défendre et augmenter les investissements dans la santé, l'éducation et les programmes sociaux et pour bloquer la privatisation tout azimut et la remise des fonds publics aux riches, comme avec BC Rail. Ils se battent pour donner une nouvelle direction à l'économie, pour assurer la reproduction élargie au service du peuple et non des monopoles mondiaux.

Par leur opposition à l'exportation de matières premières brutes, les travailleurs et le peuple cherchent à donner une nouvelle direction au secteur des ressources. Le démantèlement de l'industrie du bois et les projets de pipelines visant l'exportation du bitume brut sans le consentement du peuple et notamment des Premières Nations expriment bien la domination des monopoles et de leurs représentants qui sont au pouvoir à Victoria et à Ottawa. Les monopoles et leurs politiciens n'ont absolument aucun respect pour  le droit des résidents de la Colombie-Britannique et des Premières Nations de décider et d'exercer un contrôle sur les affaires économiques et politiques qui les affectent.

Le gouvernement Clark a travaillé main dans la main avec le gouvernement Harper pour imposer les bas salaires et l'extension du programme de travailleurs étrangers. Les courtiers et trafiquants de main-d'oeuvre sans scrupule et les entreprises qu'ils approvisionnent en travailleurs étrangers temporaires nient à ces travailleurs les droits qui sont les leurs en tant que travailleurs et en tant qu'êtres humains et privent les communautés où ils sont employés d'une économie stable qui subvient à ses besoins et d'une société civile unie à la défense des droits de tous. Tous les travailleurs qui résident et travaillent en Colombie-Britannique doivent jouir de droits pleins et égaux en tant qu'êtres humains. Les travailleurs migrants ne doivent pas faire l'objet de menaces d'expulsion parce qu'ils s'unissent aux autres travailleurs et défendent leurs droits aux endroits de travail.

Les travailleurs doivent s'organiser pour donner une direction prosociale à la Colombie-Britannique. Il faut commencer par défaire le Parti libéral néolibéral et antisocial qui est au service des monopoles. Il faut des actions avec analyse pour défaire les candidats libéraux dans les comtés clés afin que le Parti libéral de Christy Clark ne puisse pas former le prochain gouvernement. Dans le cours de cette mobilisation, il faut commencer à discuter de la direction et du programme qui doivent devenir la volonté légale pour que les droits de tous soient défendus et que l'économie serve le peuple et non les monopoles mondiaux.

Qui décide et qui contrôle la direction des affaires économiques et politiques sont des questions clés de tout processus politique et l'élection du 14 mai n'y fait pas exception. Est-ce que ceux qui sont les vrais producteurs de la richesse, la classe ouvrière et tous ceux qui travaillent pour vivre, sont dans la même position d'élire et d'être élus que ceux qui possèdent et contrôlent les secteurs clés de l'économie ? Il faut avoir cette discussion pendant les élections. Le Parti libéral a récemment dépensé beaucoup d'argent pour une annonce électorale d'une demi-heure qui vante les mérites de Christy Clark. On dit que les libéraux ont un budget de 11 millions $ pour gagner l'élection et garder le pouvoir. La plus grande partie de cet argent vient des coffres des monopoles et c'est de l'argent qu'ils ont réclamé en profit à la valeur produite par la classe ouvrière.

Les Premières Nations qui se battent pour leurs droits ancestraux et constitutionnels et les travailleurs et petits entrepreneurs n'ont pas le même accès à l'argent ou aux médias de masse que ceux qui baignent dans la richesse et les privilèges. Il faut discuter de ce problème d'inégalité dans l'application du droit  d'élire et d'être. Ce déficit démocratique devrait pousser la classe ouvrière et ses alliés à s'unir et à travailler encore plus fort dans cette élection pour défaire les libéraux antisociaux de Christy Clark.

Pour donner une direction prosociale à l'économie et au processus politique, il faut commencer par chasser le Parti libéral du pouvoir et l'empêcher de former un nouveau gouvernement. Joignez-vous à cet important travail. Unissons-nous avec tous ceux qui se battent pour défaire l'ordre du jour antisocial d'austérité des libéraux de Christy Clark !

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Victoire pour la révolution bolivarienne aux élections présidentielles

Appuyons résolument le peuple vénézuélien!


Le président Nicolas Maduro est submergé par une mer de partisans remplissant l'avenue Bolivar à Caracas pour
célébrer la victoire du peuple, le 14 avril 2013.

La majorité de l'électorat au Venezuela a voté pour la continuation de la révolution bolivarienne et en appui à l'héritage du président Hugo Chavez, décédé le 5 mars dernier. Le président par intérim Nicolas Maduro a remporté l'élection du 14 avril avec 50,75 % du vote malgré une campagne où la cinquième colonne des impérialistes étasuniens et de l'oligarchie vénézuélienne a joué de façon décidément malhonnête, avec une désinformation médiatique intense. Il y eu des actes de sabotage du réseau de distribution d'électricité et on a retenu la distribution de produits de première nécessité pour créer le désarroi. Des mercenaires ont été pris sur le fait, souvent armés jusqu'aux dents. Maintenant cette cinquième colonne tente de remettre en cause la légitimité du vote, continuant de provoquer la déstabilisation.

LML appelle tous les Canadiens à appuyer le peuple vénézuélien en exigeant que la décision de l'électorat soit respectée. Le peuple a choisi Nicolas Maduro comme président du Venezuela. Appuyons les appels du président Madura à la paix ! Appuyons pleinement la révolution bolivarienne ! Chavez vit ! La lutte continue !

Les résultats électoraux

Maduro a remporté l'élection avec une avance de près de deux points. Il a reçu 50,75 % du vote, avec 7 559 349 voix, tandis que le candidat de l'opposition, Henrique Capriles Radonski, a reçu 48,98 % du vote, avec 7 296 876 voix. Les autres quatre candidats ont reçu moins de 39 000 votes en tout et partout.

Maduro a été vainqueur dans quinze États : Amazonas, Apure, Aragua, Barinas, Carabobo, Cojedes, Delta Amacuro, Falcon, Guarico, Monagas, Portuguesa, Sucre, Trujillo, Vargas et Yaracu, ainsi que dans le district de la capitale. De son côté, Capriles a reçu le plus de votes dans les huit autres États du pays : Anzoategui, Bolivar, Lara, Merida, Miranda, Nueva Esparta, Tachira et Zulia.

La participation au scrutin a été de 79 %. Près de 19 millions d'électeurs se sont inscrits, y compris environ 100 000 à l'extérieur du pays. Près de 3,5 millions d'électeurs n'ont pas voté.


Des foules en liesse accueillent le président Maduro au moment d'aller aux urnes, le 14 avril 2013.

La présidente du Conseil électoral national (CNE) Tibisay Lucena a rabroué Capriles pour avoir déclaré qu'il n'accepterait pas les résultats et pour avoir tenté de discréditer le CNE avec sa campagne de désinformation pour demander un recomptage. Elle a fait valoir qu'il existe des recours légaux et constitutionnels pour ceux qui veulent contester les résultats d'une élection. Au moment de l'annonce officielle des résultats, aucune demande officielle de recomptage n'avait encore été faite. Elle a aussi fait valoir que la veille, 54 % des votes avaient été vérifiés et étaient conformes aux normes établies. Un processus électoral et une institution qui étaient acceptables lorsque les résultats étaient favorables à Capriles dans l'État de Miranda, où il a été élu gouverneur en décembre, avec une majorité de seulement 30 000 votes, ne peuvent maintenant être déclarés injustes tout juste parce que les résultats ne lui sont plus favorables, a-t-elle dit.


Tisibay Lucena, présidente du Conseil national électoral
(au centre), annonce les résultats de l'élection présidentielle
le 14 avril 2013.

Prenant la parole devant des milliers de partisans de la révolution bolivarienne devant le palais présidentiel de Miraflores, Nicolas Maduro a dit : « Aujourd'hui, nous avons une victoire juste, légale, constitutionnelle et populaire. » Parlant de la demande d'un recomptage il a dit : « Je l'ai dit hier et je le répète aujourd'hui, vous m'avez entendu, si je l'emporte par une voix, je gagne. Si je perds par une voix, je quitte sur-le-champ, comme le veut la constitution. Le pouvoir électoral a dit ce qu'est la volonté du peuple. » Il a mentionné que Capriles lui avait téléphoné pour en arriver à une entente, et il a répliqué : « J'ai dit non, le CNE a révélé les résultats tels quels, et j'ai dit à Capriles en public que si je devais perdre par une seule voix je lui offrirais la présidence demain matin, mais les choses ne se sont pas déroulées ainsi. Je l'ai remporté par près de 300 000 votes, voilà la décision du peuple. » Il a souligné qu'aucune entente entre eux n'était possible, que le CNE doit faire son travail et que Capriles devait accepter la victoire de la révolution.

Peu de temps après l'annonce des résultats, le ministre de la Défense, l'amiral en chef Morelo Diego, a dit que les Forces armées nationales bolivariennes défendront les résultats électoraux. Le major général Wilmer Barrientos du commandement opérationnel stratégique a affirmé que l'institution allait respecter la volonté du peuple.

Parmi ceux qui ont fait part de leurs félicitations au président Maduro il y avait le président cubain Raul Castro, qui a dit : « Cette victoire décisive et votre loyauté au peuple seront garants de la continuation de la révolution bolivarienne et d'une véritable intégration de Notre Amérique. »



Les élections au Venezuela se sont déroulées dans le calme. Le chef du Commandement opérationnel stratégique des Forces armées nationales bolivariennes, Wilmer Barrientos, a noté que tout s'était déroulé normalement le jour des élections, y compris le long des frontières, dans les régions côtières ainsi que les régions stratégiques pour la défense nationale. Les files d'attente aux bureaux de vote étaient plus rapides grâce aux ordinateurs portables qui ont facilité l'accès au système d'information électorale, selon le Conseil électoral national.

Extraits du discours de Nicolas Maduro à la fin de la campagne électorale

[...] Le legs de Chavez est d'une profondeur telle que même les dirigeants de l'opposition qui, il y a à peine quelques mois, le vilipendaient, déclarent qu'ils veulent maintenant défendre ses réalisations. Mais les Vénézuéliens se souviennent trop bien que ces mêmes individus avaient appuyé le coup raté contre Chavez en 2002 et ont tenté d'annuler des politiques qui avaient réduit la pauvreté et l'inégalité de façon dramatique.

Pour vraiment saisir l'ampleur de ces réalisations, il faut prendre le temps de se rappeler l'état du pays lorsque Chavez a pris le pouvoir en 1999. Au cours des vingt ans qui avaient précédé, le Venezuela avait subi l'un des déclins économiques les plus marqués au monde. Suite aux politiques néolibérales qui ont favorisé le capital transnational au détriment du peuple et de ses besoins fondamentaux, la pauvreté a monté en flèche. Un ordre du jour draconien axé sur le marché a été imposé par la méthode forte, y compris la répression de masse comme le massacre de milliers de personnes en 1989, le Caracazo.

Cette tendance désastreuse a été renversée par Chavez. Dès que le gouvernement a pu affirmer un véritable contrôle sur la compagnie gouvernementale de pétrole en 2003, nous avons commencé à investir le revenu du pétrole dans les programmes sociaux et depuis ce temps les soins de santé et l'éducation sont gratuits dans tout le pays. La situation économique s'est grandement améliorée. La pauvreté et l'extrême pauvreté ont été réduites considérablement. Aujourd'hui le Venezuela a le taux d'inégalité du revenu le plus faible de l'Amérique latine et des Caraïbes.

En conséquence notre gouvernement a remporté chaque élection et référendum depuis 1998 -- 16 au total -- dans un processus démocratique que l'ancien président des États-Unis Jimmy Carter a qualifié de « meilleur au monde ». Si vous entendez peu parler de ces réalisations, il est possible que ce soit l'influence de Washington et de ses alliés dans les médias internationaux. Ils tentent de ternir la légitimité de notre gouvernement et de s'en débarrasser depuis plus d'une décennie, en fait depuis la tentative de coup d'État de 2002 qu'ils ont appuyée.

Nous avons travaillé à la transformation de la région, à unir les pays de l'Amérique latine et à travailler ensemble pour nous attaquer aux causes et aux symptômes de la pauvreté. Le Venezuela a joué un rôle central dans la création de l'Union des nations sud-américaines (UNASUR) et de la Communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC), dans le but de promouvoir le développement social et économique et la coopération politique.

Le mythe créé par les médias à l'effet que notre projet allait s'écrouler sans Chavez ne fut qu'une fausse interprétation de la révolution vénézuélienne. Chavez a laissé un édifice solide avec comme fondation un mouvement large et uni qui appuie le processus de transformation. Nous avons perdu notre incomparable dirigeant, mais son projet -- pris en main collectivement par les travailleurs, les agriculteurs, les femmes, les peuples autochtones, les descendants africains et les jeunes -- est plus vivant que jamais.

Les médias présentent souvent le Venezuela comme étant au bord de l'effondrement économique, mais notre économie est plus forte que jamais. Le fardeau de la dette est minime, nous avons un important surplus commercial et nous avons accumulé près de 30 milliards $ en réserves internationales.

Il y a évidemment de nombreux défis à relever, et Chavez lui-même en était conscient. Un de mes objectifs premiers sera d'intensifier nos efforts pour supprimer le crime et nous attaquer de façon non équivoque à l'inefficacité et la corruption par une campagne nationale.

Sur le plan international, nous continuerons de travailler avec nos voisins pour consolider l'intégration régionale et pour combattre la pauvreté et l'injustice sociale. Il s'agit d'une vision partagée dans toute la région. Voilà pourquoi ma candidature a été fortement appuyée par des personnalités telles que l'ancien président brésilien Lula da Silva ainsi qu'un grand nombre de mouvements sociaux. Aussi sommes-nous toujours engagés à promouvoir la paix et la stabilité. C'est pourquoi nous continuerons d'appuyer avec enthousiasme les pourparlers pour la paix en Colombie.

Aujourd'hui l'Amérique latine connaît une profonde renaissance politique et sociale, une deuxième indépendance, après avoir laissé pendant des décennies sa souveraineté et sa liberté entre les mains de puissances mondiales et d'intérêts transnationaux. Sous ma présidence, le Venezuela continuera d'appuyer cette transformation régionale et d'édifier une forme nouvelle de socialisme pour notre temps. Fort de l'appui des gens progressistes de tous les continents, nous sommes confiants que le Venezuela insufflera un nouvel essor à la lutte pour un monde plus équitable, plus juste et plus paisible.


Le président Maduro et son épouse et compagne politique Cilia Flores visitent le lieu de repos de Hugo Chavez aux baraques de Montana après avoir voté le 14 avril 2013 (à gauche). Lors des célébrations de victoire plus tard ce jour-là, le président Maduro tient un exemplaire du Plan socialiste de la nation 2013-2019, pour lequel Hugo Chavez avait été réélu en 2012.

(Photos/Graphics: VTV, SiBCI, AVN, TeleSUR, O. Martinez)

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