Le Marxiste-Léniniste

Numéro 25 - 18 février 2013

Les changements antisociaux à l'assurance-emploi doivent être retirés!

Les manifestations se multiplient au Québec


23 février: Journée d'action contre
les changements à l'assurance-emploi

 

Manifestations à La Malbaie et à Mont-Joli le 4 février 2013


Les changements antisociaux à l'assurance-emploi doivent être retirés!
Les manifestations se multiplient au Québec

Opposition à l'offensive antisociale du gouvernement du Québec
Vive opposition aux coupures des budgets des centres de recherche gouvernementaux
L'équilibre budgétaire et l'intensification de la crise en éducation - Genevière Royer

Le logement est un droit!
En tant que société publique, la Société d'habitation et de développement de Montréal doit donner l'exemple - Serge Lachapelle


Les changements antisociaux à l'assurance-emploi doivent être retirés!

Les manifestations se multiplient au Québec


Montréal

Le 12 février, plus de 300 personnes ont tenu un vigoureux rassemblement devant le complexe Guy-Favreau, au centre-ville de Montréal, pour dénoncer les changements récents du gouvernement Harper à l'assurance-emploi, qui vont abandonner de plus en plus de monde à la misère. Entre autres, le gouvernement fédéral pousse la réorganisation de l'économie en détruisant les emplois professionnels en faveur des contrats de travail sans sécurité et des secteurs saisonniers pour ainsi fournir une main-d'oeuvre à bon marché aux secteurs qui en ont besoin, comme pour le Plan Nord, les sables bitumineux, les mines, entre autres.

La plupart des participants au rassemblement étaient des travailleurs, tels les travailleurs en grève de l'usine MAPEI à Laval, qui fabriquent des produits chimiques pour l'industrie de la construction, et des travailleurs en lock-out de l'hôtel Maritime, des membres de divers syndicats de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), des chargés de cours de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et plusieurs groupes luttant pour les droits des travailleurs en chômage. Le complexe Guy-Favreau héberge le centre de Service Canada et les bureaux régionaux du Québec de l'assurance-emploi.

Par les slogans, bannières et déclarations, les manifestants ont déclaré que les changements n'ont rien à voir avec une réforme de l'assurance-emploi et tout à faire avec un assaut sans précédent contre les plus vulnérables et une volonté d'abaisser le niveau de vie général.

L'offensive idéologique du gouvernement Harper contre les travailleurs en chômage, contrairement à ce que véhiculent les médias monopolisés, concerne tous les travailleurs, et non seulement dans les régions, mais à Montréal et dans les autres grandes villes canadiennes. Selon le Centre de développement économique et urbain de Montréal, 48 % des résidents de Montréal en âge de travailler ont un emploi à temps partiel : 52 % des femmes et 44 % des hommes ne travaillent pas à temps plein. Les conditions d'emploi dans plusieurs secteurs se détériorent et le travail à temps plein n'est plus la norme.

« La précarité du statut d'emploi demeure encore surtout l'apanage des femmes, des jeunes et des immigrants », a dit la trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain CSN, Manon Perron, qui dénonce les impacts sociaux des attaques des conservateurs. « Plusieurs secteurs d'emploi montréalais sont particulièrement touchés par cette réforme. On pense évidemment aux industries saisonnières comme les secteurs du tourisme ou de l'hôtellerie, mais des dizaines de milliers de salarié-es écoperont également dans le transport scolaire, la construction et l'enseignement, sans oublier le personnel des agences de placement qui seront aussi des plus fortement touchés. Au final, n'oublions pas que l'obligation d'accepter un emploi à salaire inférieur aura pour conséquence de tirer l'ensemble des salaires vers le bas. Il n'y a que des mauvaises nouvelles pour les travailleuses et les travailleurs là-dedans. »

Selon le vice-président de la CSN, Jean Lacharité : « Le gouvernement fédéral torpille ainsi le programme d'assurance-emploi en refusant toute forme de consultation. Pire encore, il va de l'avant malgré l'opposition manifestée par les syndicats, par les groupes de défense des chômeurs, par les partis politiques fédéraux présents au Québec, par l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale, par les municipalités, par les organismes de développement socio-économique ainsi que par de nombreux patrons et représentants du milieu des affaires, dans une rare unanimité de la société civile québécoise. Et n'oublions pas que le gouvernement ne met plus un sou dans la caisse depuis 1990 : elle est financée uniquement par les cotisations des travailleuses et des travailleurs ainsi que par les employeurs. Ce mépris doit cesser. »

La coordonnatrice du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE), Marie-Hélène Arruda, souligne que le gouvernement conservateur est déconnecté de la réalité des travailleurs ordinaires. « Lorsque la ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, encourage les chargé-es de cours à changer de carrière s'ils ne peuvent enseigner à temps plein, elle nie la réalité même de ce secteur. Il en va de même de tous les emplois précaires. Qui conduira les autobus scolaires ? Qui travaillera dans les hôtels, l'été ? Qui s'occupera de la saison touristique ? Personne, car tous seront à travailler pour des salaires de misère à un fast-food quelconque sans égard à leurs qualifications ou à leur expérience. C'est une perte nette pour la compétitivité économique du Québec. C'est ça le projet de société du Parti conservateur ? »

Parmi les nombreux rassemblements tenus au Québec, il y en a eu à Sherbrooke, Lévis, Dolbeau-Mistassini, Saguenay, Shawinigan et Joliette.

Tous ces rassemblements font ressortir la détermination des travailleurs et leurs alliés pour défaire les réformes à l'AE du gouvernement Harper. Participons tous aux actions nationales du 23 février.


Victoriaville


Dolbeau-Mistassini


Dolbeau-Mistassini (gauche); Shawinigan


Saguenay


Levis (gauche); Tracadie-Sheila, NB

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Opposition à l'offensive antisociale du gouvernement du Québec

Vive opposition aux coupures des budgets des centres de recherche gouvernementaux

Les chercheurs de plusieurs centres de recherche gouvernementaux s'opposent aux coupures de budgets à la recherche annoncées le 6 décembre qui vont grandement affecter leur travail et par conséquent le bien-être des Québécois. Dans un communiqué émis le 7 décembre, le gouvernement a annoncé les crédits qui seront alloués aux ministères et agences gouvernementales pour l'année fiscale 2013-2014.

Selon le communiqué, « Comme plusieurs ministères et organismes du gouvernement du Québec, les Fonds de recherche du Québec sont mis à contribution dans l'effort gouvernemental d'atteindre l'objectif de l'équilibre budgétaire. » « Selon le cahier des crédits déposé par le ministre du Conseil du Trésor, poursuit le communiqué, le budget du Fonds de recherche du Québec — Nature et technologies (FRQNT) passe de 50,1 millions de dollars en 2012-2013 à 35,2 millions en 2013-2014, soit une baisse de 30 %. Celui du Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS) passe de 79,8 millions de dollars en 2012-2013 à 69,8 millions en 2013-2014, soit une baisse de 13 %. Quant au Fonds de recherche du Québec — Société et culture (FRQSC), le budget annuel passe de 49,1 millions de dollars en 2012-2013 à 42,8 millions en 2013-2014, soit une baisse de 13 %. Au total, les budgets sont réduits de 31 millions de dollars pour l'année prochaine, soit 14,8 millions de moins pour le FRQNT, 10 millions pour le FRQS et 6,2 millions pour le FRQSC. »

Dès l'annonce du 6 décembre, des centaines de chercheurs du Fonds de recherche du Québec — Nature et technologies (FRQNT) ont dénoncé les compressions. Plus de 10 500 personnes ont signé une pétition adressée au ministre Duchesne pour le maintien intégral du budget lui demandant de revoir la décision du gouvernement. Au début février, les chercheurs ont lancé une autre vidéo diffusée sur le web où ceux-ci ramassent des bouteilles vides, lavent des pare-brise et organisent des lave-auto pour financer leurs travaux. À la fin de la vidéo, les chercheurs demandent que soit sauvée la recherche.

Le 30 janvier dernier, les chercheurs des 18 centres de recherche en établissements de santé du Québec ont lancé une vaste campagne pour demander l'annulation immédiate des coupures de 10 millions $ annoncées par le gouvernement Marois sur un budget de 80 millions, au Fonds de la recherche en santé du Québec lié au ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche, de la science et de la technologie.

La Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) et l'Association des étudiantes et des étudiants de Laval (AELIES) inscrits aux études supérieures se sont jointes aux signataires pour dénoncer la décision du gouvernement Marois. Cette décision, disent-elles, est de mauvais augure pour le Sommet sur l'enseignement supérieur qui se tiendra les 25 et 26 février et en particulier pour le financement des universités.

En appui à cette campagne, plusieurs centres de recherche en santé ont publié sur leurs sites web les témoignages de chercheurs, d'étudiants et de patients qui démontrent l'importance de la recherche et dénoncent les coupures.

Les médecins et chercheurs ont critiqué les coupures. « Notre budget 2012 est moins élevé qu'en 2002. Il n'y a jamais eu d'augmentation depuis 2002 et là, on vient d'y toucher davantage », a commenté le directeur du Centre de recherche du Centre hospitalier de Québec, le docteur Dr Serge Rivest. À Québec, près de 3500 personnes travaillent au Centre de recherche du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Québec. Sur ce nombre, on compte 1500 étudiants et 500 chercheurs.

Le Dr. Jacques Turgeon, directeur du Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal a dénoncé les coupures qui amputent « de manière radicale et définitive la recherche en santé au Québec, en plus de fragiliser l'espoir de milliers de patients qui bénéficient, en ce moment, de soins de pointe et de traitements expérimentaux ».

Louis Bernatchez de l'Université Laval, lauréat du Prix du Québec Marie-Victorin 2012, a dit que les subventions du FRQNT permettent de financer le fonctionnement d'équipes de recherche ainsi que la formation des étudiants diplômés, de même qu'un programme de bourses d'excellence offertes aux étudiants à la maîtrise et au doctorat. Les étudiants diplômés, soit la relève scientifique du Québec, seront vraisemblablement les grandes victimes de ces compressions, a-t-il ajouté.

La communauté scientifique et les chercheurs dénoncent le double langage qu'utilise le gouvernement quand il dit appuyer la recherche scientifique mais sabre dans ses budgets. Le gouvernement prétend que les coupures ne vont pas affecter les services à la population. Que ce soit en éducation, en santé ou dans les programmes sociaux, ces années de coupures « qui ne touchent pas les services à la population » ont détruit peu à peu le tissu social, les arrangements existants, ayant des conséquences réelles et souvent désastreuses dans tous les aspects de la vie.

Les coupures dans les fonds de recherche sont suivies par des investissements pour payer les riches

Devant la vive opposition des milliers de dirigeants, chercheurs, professeurs et étudiants du milieu de la recherche, le gouvernement du Québec a annoncé le 13 février qu'il compte réinvestir une partie du 31 millions de dollars qu'il avait préalablement décidé de couper dans les fonds de recherche du Québec lors du dépôt des crédits le 6 décembre dernier.

Le 29 janvier, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, a aussi annoncé un investissement non remboursable de 2 560 000 $ sur deux ans au Consortium de recherche et d'innovation en technologies médicales du Québec (MEDTEQ). Ce Consortium, constitué en 2012, a pour mission d'accélérer le développement de l'industrie des technologies médicales innovantes en facilitant la collaboration entre les entreprises et les établissements publics de recherche.

Le ministre a également annoncé la tenue d'assises nationales en avril qui devraient servir à l'élaboration de la future Politique nationale de la recherche et de l'innovation, qui sera lancée plus tard ce printemps. Quelle direction prendra la recherche ?

Dans le cadre de toutes les manoeuvres qui sont faites pour payer les riches à même les fonds publics soutirés aux programmes sociaux, il faut être vigilant face à la façon dont cet argent va être utilisé. Les Québécois vont continuer à se mobiliser contre l'offensive antisociale.

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L'équilibre budgétaire et l'intensification
de la crise en éducation

Les intervenants des maisons d'éducation des réseaux primaire et secondaire ne sont pas sans inquiétude alors que l'Assemblée nationale a repris ses travaux. Les représentants des deux organisations syndicales des enseignants du Québec, la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) et la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) ont soulevé leurs préoccupations quant à l'augmentation de 1,8 % pour l'année 2013-2014 qu'elles jugent insuffisantes. En effet, l'augmentation de 1,8 % du budget alloué en 2013-2014 comprend les engagements pris par le gouvernement précédent et enchâssés dans la dernière convention collective des enseignants, soit la réduction du nombre d'élèves par classe, l'ajout de professionnels et la bonification des services aux élèves en difficulté. Elle comprend aussi les dépenses pour l'administration du réseau de l'éducation préscolaire, primaire et secondaire, les sommes allouées aux régimes de retraites des employés de ce réseau et aux commissions scolaires.

« Où sont les sommes pour apporter les correctifs aux infrastructures vieillissantes et dont l'entretien est carrément négligé ? » a dit la FAE, faisant référence au rapport déposé par le Vérificateur général du Québec qui évoquait la situation de certaines écoles où l'air vicié par les moisissures porte atteinte à la santé. « On laisse aux commissions scolaires le soin de déterminer la part de leur budget qu'elles y consacreront. Or, avec les compressions qu'elles ont subies ces dernières années, quelle part pourraient-elles y consacrer ? », ajoute la fédération. La CSQ, elle, dit que « le réseau de l'éducation [ ] ne disposera pas de la marge de manoeuvre pour répondre adéquatement à ses besoins. [ ] Le gouvernement pourrait ne pas respecter pleinement sa promesse d'ajouter 600 professionnels dans le réseau scolaire pour les trois prochaines années », engagement pris par le PQ lors du déclenchement des dernières élections.

De plus, les commissions scolaires devront faire face à une nouvelle mesure mise de l'avant dans le dernier budget, soit une coupe de 200 millions de dollars dans leur financement par la disparition, sur 3 ans, du programme de péréquation scolaire. Ce programme, mis sur pied en 2007 par le gouvernement Charest, permettait aux commissions scolaires ne disposant pas des ressources fiscales nécessaires de recevoir des sommes du gouvernement au lieu d'augmenter leurs taxes scolaires.

La Fédération des Commissions scolaires du Québec, qui gère 60 des 72 commissions scolaires, dénonce cette coupure qui augmente à un demi-milliard de dollars les compressions subies par ces dernières depuis 3 ans. Elle menace donc d'augmenter les taxes scolaires ou de réduire certains de leurs secteurs responsables du transport, des bulletins, des payes, des conventions collectives, de l'entretien et des services des conseillers pédagogiques. À titre d'exemple, la Commission scolaire de Laval qui a déjà dû procéder à des coupures sous le gouvernement Charest dans le transport scolaire, le programme musical et le soutien aux élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage a dit, par la voix de sa présidente Louise Lortie : « Je n'ai pas beaucoup de marge de manoeuvre. Ou bien je garde les mêmes services, mais je monte la taxe. Ou bien je maintiens la taxe scolaire comme elle est et je baisse l'offre de services. »

Le gouvernement, dans son document sur le budget, dit qu'il « présente le plan gouvernemental nécessaire pour assurer l'équilibre budgétaire et réduire la dette pour les générations futures. Le budget prévoit également les gestes requis pour assurer le financement des services publics et pour promouvoir et accélérer la croissance économique du Québec. » Concernant la disparition du programme de péréquation, Stéphane Bédard, président du Conseil du Trésor, a dit : « Cette révision du programme a pour effet de rétablir son objectif d'équité fiscale et d'accorder plus de pouvoirs décisionnels et également d'imputabilité aux commissaires scolaires. Les commissions scolaires qui verraient leur subvention de péréquation réduite devraient normalement pouvoir diminuer d'autant la portion de leurs dépenses n'affectant pas les services aux élèves. » La logique du gouvernement à l'effet que faire des coupures dans l'éducation publique ne devrait « normalement » pas diminuer les services aux élèves et les conditions de travail des enseignants est en entière contradiction avec l'expérience des intervenants de ce secteur. Suivant cette logique, l'augmentation de taxes tirées à même des revenus des familles ou les diminutions et disparitions de services aux élèves sont le prix à payer pour une paix sociale que devrait nous garantir un équilibre budgétaire...

Comment les enseignants et les intervenants du milieu de l'éducation et les familles du Québec peuvent-ils avoir un avenir dans une notion d'équilibre qui ne sert pas les responsabilités sociales des enseignants envers l'éducation et la formation de la jeunesse. Le seul équilibre qui est valable est celui qui tient compte de la richesse sociale créée par la classe ouvrière québécoise et la partie qui doit être investie en éducation. Les travailleurs produisent une quantité plus que suffisante de richesse sociale pour que des ressources adéquates soient allouées au secteur de l'éducation.

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Le logement est un droit!

En tant que société publique, la Société d'habitation et de développement de Montréal doit donner l'exemple


Dans un communiqué émis le 29 janvier, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) somme le maire de Montréal, monsieur Applebaum, de remettre à l'ordre la Société d'habitation et de développement de Montréal (SHDM). Le Regroupement constate que de plus en plus de locataires de la SHDM se plaignent de hausses de loyer salées qui dépassent largement les taux d'ajustement de la Régie du logement. Devant l'ampleur que prennent ces pratiques, le RCLALQ croit qu'il est temps de donner un coup de barre : « Nous demandons au maire d'intervenir afin que la SHDM applique un contrôle rigoureux des loyers. Un parc de logements à faibles coûts pour les ménages les plus modestes est une nécessité », affirme France Émond, porte-parole du RCLALQ. Selon le RCLALQ, les loyers de la métropole auraient augmenté de 29 % dans la dernière décennie, une hausse de 159 $ par mois.

Le Comité logement du Plateau Mont-Royal travaille étroitement avec les locataires du Rigaud, un immeuble de la SHDM comprenant 314 logements et dont la moyenne d'âge des locataires est d'environ 80 ans. Trente de ces locataires ont décidé de refuser leur augmentation de loyer. Lors de l'audience à la Régie, ils ont découvert que la SHDM omet de déclarer les revenus de ses locaux commerciaux, ne retire pas les montants de TPS de ces factures alors qu'elle ne les paie pas, et pire, soumet des factures pour des travaux faits dans un autre immeuble. Les locataires du Rigaud ne sont pas les seuls à se plaindre. Des locataires de Parc Extension, de Rosemont et de l'Est de l'Île rapportent des problèmes similaires. Plus récemment, des locataires du Lambert-Closse situé dans Ville-Marie sont venus grossir les rangs des locataires lésés. Le RCLALQ demande donc à la SHDM d'adopter une conduite exemplaire en matière de contrôle des loyers. « Seuls les locataires qui se plaignent auront gain de cause », déplore Paule Lespérance, organisatrice communautaire au Comité logement du Plateau Mont-Royal, « alors que des centaines d'autres ménages subiront ces hausses abusives », ajoute-t-elle.

Le RCLALQ déplore que la SHDM cherche à rentabiliser son parc locatif sur le dos des ménages les plus démunis. En effet, les responsables de la Ville ont toujours balayé de la main les demandes des locataires arguant que le prix des logements de la SHDM était en deçà du loyer moyen. « Quand la Ville soutient que des logements d'une chambre à coucher à 793 $/mois constituent des loyers abordables sous prétexte que dans le même secteur, de tels logements sur le marché privé sont plus chers, il y a dérive », plaide Paule Lespérance. « Avec une telle philosophie, la Ville de Montréal accentue la disparition d'un parc locatif à faibles coûts », renchérit France Émond.

De plus, le RCLALQ reproche à la SHDM de gonfler le prix des loyers lors de la location d'un logement. En effet, la SHDM omet d'inscrire sur le bail des nouveaux locataires le loyer le plus bas payé dans les douze derniers mois. Certains locataires ont découvert, après coup, avoir été victimes de hausses de loyers de 100 $ par mois, voire plus. « Non seulement, cette société paramunicipale se comporte-t-elle en mauvais propriétaire, s'indigne France Émond, mais en plus elle déroge de son mandat d'offrir des logements abordables. » Le RCLALQ presse donc le maire d'intervenir immédiatement avant les prochaines hausses de loyer.

En tant que société publique, la Société d'habitation et de développement de Montréal doit donner l'exemple en s'assurant que le droit au logement soit pleinement respecté.

Le logement est un droit ! Exigeons des mesures concrètes pour sa pleine réalisation !

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