Le Marxiste-Léniniste

Numéro 23 - 7 mars 2012

8 mars 2012

Avançons la lutte à la défense des droits de toutes
et tous! Vive la Journée internationale de la femme!

CALENDRIER D'ACTIVITÉS

Avançons la lutte à la défense des droits de toutes et tous! Vive la Journée internationale de la femme! - Parti marxiste-léniniste du Québec
Alors que les femmes se battent pour un programme prosocial, la ministre de la Condition féminine refuse de prendre ses responsabilités - Geneviève Royer
La Table des partenaires influents: une «mesure» de mépris du gouvernement envers les femmes - Christine Dandenault

À titre d'information
Quelques statistiques sur les conditions des femmes et des femmes autochtones du Québec


Vive le 8 mars, Journée internationale de la femme!

Avançons la lutte à la défense des droits de toutes
et tous! Vive la Journée internationale de la femme!


En ce 8 mars 2012, les femmes du Québec sont à la tête de batailles importantes, refusant de se soumettre à l'offensive antisociale du gouvernement Charest et du gouvernement pro-guerre de Stephen Harper contre elles, leur famille et le peuple. C'est l'esprit de résistance résolue des femmes qui marque le 8 mars, que ce soit à Alma dans l'importante bataille des travailleurs, leur famille et communauté contre le monopole Rio Tinto, qui jouit de la collaboration du gouvernement, que ce soit dans la lutte des étudiantes et étudiants pour le droit à l'éducation et contre la hausse des frais de scolarité, ou dans la lutte des éducatrices pour les conditions de travail et de salaires adéquats pour prendre soin des jeunes. Les femmes prennent position et se placent du côté du changement en faveur d'une société qui sied au bien-être de tous.

Ce faisant, elles confrontent l'ordre du jour néolibéral de Charest dont les interventions entourant le 8 mars, par sa ministre de la Condition féminine Christine St-Pierre, se résument à vanter les actions gouvernementales en matière d'égalité femmes-hommes et tous les efforts que son ministère fait pour promouvoir la présence des femmes dans les conseils d'administration grâce à des partenaires comme Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto Alcan, avec qui le gouvernement collabore actuellement contre la région toute entière du Saguenay-Lac-St-Jean. Quant au premier ministre Charest, après s'être indigné de l'intimidation dont des jeunes sont victimes dans les écoles, il transforme l'Assemblée nationale en forteresse armée pour accueillir les jeunes manifestant pour le droit à l'éducation et leur envoie des gaz lacrymogènes. Et le 8 mars, alors que le collectif des femmes réaffirmera ses demandes pour que toutes les ressources et richesses de la société soient mises au service du bien-être collectif, Jean Charest se rendra à Gatineau pour poursuivre la promotion du Plan Nord et la braderie de nos ressources.

Toutes les questions sont à l'ordre du jour pour le collectif des femmes et elles refusent que leurs demandes soient marginalisées ou réduites à des questions de « femmes » : l'opposition à la hausse des frais de scolarité, l'opposition au démantèlement du réseau public de la santé et des services sociaux, contre l'attaque sur les fonds de pension, le droit au logement, contre les nombreuses fermetures d'usine et la destruction des secteurs manufacturier et forestier, pour des conditions de travail et de salaires décents, des services de garde, pour l'affirmation des droits des Premières Nations, l'opposition à la participation du Canada aux guerres d'agression et à la militarisation de l'espace public. Les femmes et leurs collectifs répondent au besoin d'établir la cohérence entre une économie socialisée par les richesses créées par les travailleurs et travailleuses du Québec et la responsabilité de l'État de veiller au bien-être des membres de la société.

À mesure que les femmes mettent le plein poids de leur nombre et de leurs organisations derrière leurs demandes prosociales, elles posent obstacle à la minorité riche qui impose son diktat sur les décisions économiques et politiques au Québec et se placent en position de rendre le gouvernement responsable de l'affirmation des droits des femmes et des membres de la société.

En ce 8 mars 2012, le Parti marxiste-léniniste du Québec salue les femmes du Québec et partout au pays qui hissent la bannière de la responsabilité sociale, les femmes des Premières Nations dans leur lutte pour l'affirmation de leurs droits ancestraux et pour mettre fin à l'héritage raciste et colonialiste du Canada, et les femmes du monde, en lutte elles aussi pour l'établissement d'un monde nouveau, anti-guerre, où les relations entre les nations sont sur la base d'égal à égal, sans menace ni ingérence.

Arrêter de payer les riches ! Des investissements dans les programmes sociaux maintenant !
Notre sécurité repose dans notre lutte à la défense des droits de tous !
Femmes du Québec : à la tête des changements pour une société humaine !
Vive le 8 mars, Journée internationale de la femme !






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Alors que les femmes se battent pour un programme prosocial, la ministre de la Condition féminine refuse de prendre ses responsabilités

La Journée internationale de la femme est historiquement une occasion pour les femmes et leurs organisations de mettre sur la place publique le bilan de leurs luttes et les demandes qu'elles font à la société pour les aider à mettre fin aux inégalités et indignités commises contre elles et leurs collectifs.

Le 23 février dernier, des représentantes du Collectif du 8 mars* ont rencontré Christine St-Pierre, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine pour lui parler de sujets incontournables pour les femmes : privatisation et coupures dans les services publics, avenir de la retraite, menaces au droit à l'avortement. Elles ont aussi interpellé la ministre sur le sous-financement dont sont victimes plusieurs groupes oeuvrant auprès de femmes : « Au contraire, le Collectif revendique une augmentation des sommes allouées afin de leur permettre de réaliser pleinement leur mission de défense des droits des femmes. »

Elles ont aussi demandé à la ministre l'assurance de maintenir, en tant qu'organismes distincts, le Conseil du statut de la femme (CSF) et le Secrétariat à la condition féminine (SCF) ainsi que leurs missions respectives.

Rien n'a été publié sur le site de la ministre concernant cette rencontre. Elle a par contre donné une entrevue au Devoir le 3 mars, où, loin de répondre aux préoccupations des femmes quant à la défense des droits politiques, économiques et sociaux de tous, Christine St-Pierre a plutôt avancé la pensée antisociale à l'effet que les inégalités ont leur source dans les attitudes des individus : « En matière d'égalité, mieux vaut commencer tôt que tard. Bon nombre des 102 actions du Plan [d'action gouvernemental pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015 ], réalisé en concertation avec 26 ministères et organismes, visent les écoles et même les centres de la petite enfance (CPE). Une attention particulière est aussi portée aux immigrants. »

Le fait que des milliers de jeunes étudiantes se soient fait gazées la veille devant l'Assemblée nationale alors qu'elles défendaient l'accès à l'éducation doit-il être considéré comme faisant partie du Plan pour agir tôt ? La ministre ne le dit pas.

Elle remarque qu'un grand bout de chemin a été fait. « Quand j'étais au début de la vingtaine, on devait travailler sur plusieurs aspects, comme l'accès au marché du travail, l'avortement, etc. Il y a eu des acquis, et nous devons modérer notre discours si nous voulons qu'il continue d'être accrocheur. Les hommes profitent en grand nombre du congé parental aujourd'hui. Les femmes ont pris leur place sur le marché du travail en grande partie grâce à l'arrivée des garderies. »

On serait en droit de s'attendre d'une ministre de la Condition féminine qu'elle note les luttes passées de femmes pour que l'État organise socialement la garde des enfants, et qu'elle parle des luttes actuelles des femmes pour des places dans les CPE, contre la privatisation des services de garde et la bataille des travailleuse des CPE pour des conditions de salaires et de travail adéquats, mais c'est sans doute là un exemple de « modération du discours » ...

« Il ne faut pas baisser la garde et il y a encore du travail à faire, mais il y a des avancées. Pour arriver à davantage de résultats, nous devons être inclusives. Les hommes et les femmes feront l'égalité ensemble. Les hommes sont des partenaires », affirme Christine St-Pierre dans l'entrevue.

La bataille fait rage au Québec contre la logique néolibérale selon laquelle les êtres humains doivent être au service des monopoles, et les femmes en sont au premier rang, côte à côte avec les travailleurs et l'ensemble du peuple. C'est cette « inclusion » des femmes et des hommes qui effraie le plus la représentante du gouvernement Charest.

Elle le prouve encore lorsqu'elle traite des nouveaux arrivants et de leurs aspirations à ne faire qu'un avec la classe ouvrière du Québec, dans ses luttes et dans ses victoires : « On n'a pas tous la même notion de l'égalité et il y a du travail à faire là. Ces jeunes femmes veulent s'émanciper, s'habiller à l'occidentale, aller danser, sortir avec les garçons. C'est souvent un choc pour les parents et il faut être vigilant. », affirme-t-elle.

En fin d'entrevue, elle souligne qu'« un autre volet essentiel de l'atteinte de l'égalité entre les hommes et les femmes porte sur l'autonomie financière. » Pour réaliser cette autonomie financière, « le Plan d'action a entre autres accordé des fonds à la Conférence régionale des élus (CRÉ) de Montréal pour stimuler l'entrepreneuriat chez les femmes immigrantes ».

Les interventions de la ministre St-Pierre pour tenter d'accommoder les femmes à l'offensive anti-peuple et antisociale de son gouvernement sont rejetées en pratique par les jeunes en lutte pour le droit à l'éducation, par les femmes et travailleuses des communautés, comme celles d'Alma qui luttent pour la dignité du travail et l'avenir de leur région, et par tous les autres collectifs dans lesquels les femmes se battent pour établir une société digne de l'être humain. Charest n'est pas à la hauteur de cette bataille, utilisant son gouvernement pour le soumettre à la minorité riche qui domine les décisions politiques au Québec.

La sécurité économique, politique et sociale des femmes repose dans la lutte qu'elles mènent à la défense des droits de tous. Le défi est d'utiliser le plein poids de leurs collectifs pour forcer le gouvernement à prendre ses responsabilités sociales envers tous les membres de la société.

Note

* Le Collectif du 8 Mars est formé de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec — FIQ, de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

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La Table des partenaires influents: une «mesure» de mépris du gouvernement envers les femmes

Le 9 janvier dernier, la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre, annonçait la création de la Table des partenaires influents. « Le regroupement examinera les meilleurs moyens de promouvoir la présence des femmes dans les conseils d'administration (CA) et dans la haute direction des grandes entreprises privées québécoises cotées en Bourse. », peut-on lire dans le communiqué émis pour l'occasion. Cette mesure s'inscrit dans les objectifs fixés par le Plan d'action gouvernemental pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015 lancé en juin dernier.

Les partenaires dont la ministre parle ne sont pas les milliers de femmes du Québec ainsi que leurs organisations qui mettent de l'avant leurs préoccupations et demandes pour un Québec moderne qui reconnaît leurs droits. « La Table est composée de huit membres du monde des affaires qui ont été nommés par la ministre St-Pierre. (...) les membres veilleront à développer les moyens de promouvoir et de susciter l'adhésion des grandes entreprises à cet objectif. » La préoccupation de la ministre est morbide : que les femmes soient représentées à part égale dans des sociétés et multinationales avec leur vision axée sur le capital et qu'elles adoptent cette vision.

Monique Jérome-Forget et Guy Saint-Pierre coprésident la Table. Ancienne ministre des finances du Québec, Jérome-Forget a été dénoncée par les femmes du Québec pour sa gouvernance antisociale et antipeuple. On la surnommait la « dame de fer ». Elle est maintenant conseillère spéciale chez Osler, un des partenaires de la Table. Celle-ci a déclaré : « Selon moi, la principale raison pour laquelle il faut plus de femmes dans les CA, c'est parce que c'est essentiel pour le développement économique du Québec. En effet, il m'apparaît primordial d'utiliser tout le potentiel du savoir et la diversité des compétences qui existent dans la société québécoise. »

Guy Saint-Pierre, qui a été député libéral sous Robert Bourassa et qui a entre autres siégé aux conseils d'administration d'Alcan, BCE, Bell, General Motors du Canada, la Banque royale du Canada et SCN-Lavallin, a déclaré : « Je suis très heureux de coprésider cette table des partenaires influents. Je suis d'avis qu'il revient aux décideurs du plus haut niveau des entreprises de faire bouger les choses en se faisant les champions de la représentation des femmes dans leurs organisations. C'est pourquoi il faut continuer de leur faire part des bénéfices possibles d'une gouvernance inclusive de la moitié de la population, notamment sur la performance de leur entreprise. »

« Nous déploierons tous les efforts nécessaires pour encourager l'adhésion des entreprises, afin que le Québec devienne et demeure un chef de file quant à la place des femmes à la direction des grandes sociétés privées », ont conclu la coprésidente et le coprésident.

Qui sont donc ces partenaires influents ?

Le gouvernement est très fort pour se trouver des « partenaires » : il y a les partenaires du Plan Nord, les multinationales minières, il y a les partenaires triés sur le volet que le gouvernement consulte pour le budget. Il y a maintenant les partenaires avec qui il veut s'associer pour utiliser les femmes pour les intérêts privés des grandes entreprises dans leurs ambitions de conquérir les marchés mondiaux, comme l'indiquent clairement la coprésidente et le coprésident.

Les membres partenaires influents sont :
M. Yvon Charest, président et chef de la direction, Industrielle Alliance
Mme Jacynthe Côté, chef de la direction, Rio Tinto Alcan
Me Paule Gauthier, avocate, Stein Monast
M. Serge Godin, président-directeur général, CGI
Mme Isabelle Hudon, présidente, Financière Sun Life pour le Québec
M. Hubert T. Lacroix, président-directeur général, Radio-Canada
Mme Monique Leroux, présidente, Mouvement Desjardins
Me Brian Levitt, avocat-conseil, Osler

Le gouvernement a nommé ces partenaires en janvier 2012. Jacynthe Côté, chef de direction de Rio Tinto Alcan, est à la tête de la société qui a envoyé des fiers à bras pour sortir manu militari les travailleurs de l'usine d'Alma le 31 décembre 2011 et leur imposer un lockout. Ce même monopole tente actuellement d'imposer son diktat aux femmes, aux familles et à la région toute entière. Le gouvernement montre ainsi de quel bord il se place et vers quelle voie il veut amener les femmes : la soumission aux intérêts privés.

Dans un monde idéal pour le gouvernement Charest, les femmes du Québec s'accommoderaient de cette « mesure » et se plieraient à cette vision. Leur avancement serait assuré et encouragé par les sociétés privées qui manoeuvrent avec le gouvernement pour imposer leur droit de monopole contre le droit public. Elles abandonneraient leur programme indépendant pour l'affirmation des droits des femmes et des droits de tous. Mais dans le monde réel, les femmes n'aspirent pas à être à la tête de sociétés d'exploitation. Elles se placent à la tête du mouvement émancipateur de la classe ouvrière et du peuple qui défend une vision claire axée sur l'être humain et se battent pour une société qui éliminera tous les obstacles et les fléaux dont elles sont victimes.

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À titre d'information

Quelques statistiques sur la conditions des femmes
et des femmes autochtones du Québec

La condition des femmes au Québec accuse des retards qui sont inacceptables pour une société moderne et riche en ressources comme la nôtre. Que ce soit au niveau du revenu ou des indignités qui leur sont infligées, leur situation rappelle que leurs luttes pour établir une société digne de l'être humain doivent bénéficier des appuis de tous.

Au Québec en 2010 :
- les femmes sont au nombre de 3 986 711 et constituent 50,4 % de la population.
- 15,1 % ont moins de 15 ans ;
- 67,8 % se situent dans le groupe des 15 à 64 ans ;
- 17,1 % sont âgées de 65 ans et plus.

Éducation

Les femmes sont de plus en plus scolarisées. En 2010-2011, elles représentent 49 % des effectifs étudiants du secondaire et 58 % de ceux du collégial. En 2009, elles formaient 57,9 % de ceux des universités québécoises.

À l'université, les sciences humaines et les sciences sociales regroupent, en 2007, 60 % des étudiantes et 48 % des étudiants inscrits au premier cycle. Les hommes dominent en sciences appliquées où ils représentent 76 % des effectifs étudiants alors que les femmes sont majoritaires en sciences de la santé. À l'automne 2007, la majorité des personnes inscrites dans les domaines suivants étaient des femmes : sciences de l'éducation (77 %), lettres (71 %), sciences humaines (63 %), sciences de la santé (77 %), droit (64 %) et arts (63 %)

Revenu

En emploi, les jeunes femmes ne récoltent pas les bénéfices de leur scolarisation poussée. Quel que soit leur niveau d'études, les femmes touchent, à leur entrée sur le marché du travail, un salaire hebdomadaire brut inférieur à celui des hommes. Par exemple, en 2009, celui des diplômées du baccalauréat se chiffre à 819 $ et celui des diplômées de maîtrise, à 1 039 $. Leurs confrères touchent respectivement 899 $ et 1 169 $

Si l'on se limite aux revenus d'emploi, les gains des femmes et ceux des hommes sont encore loin de la parité. En 2008, le revenu d'emploi des femmes travaillant à temps plein toute l'année correspond à 78,4 % de celui des hommes, comparativement à 73 % en 1998. En 2010, le salaire hebdomadaire moyen de femmes correspondait à 78 % de celui des hommes.

En 2006, le gain moyen des hommes de 45 à 54 ans est de 51 661 $, tandis que celui des femmes du même âge est de 33 699 $.

On constate une tendance à la hausse du taux d'emploi à temps partiel chez les femmes au Québec de 1987 à 2007. Il était de 11,7 % en 1987 et de 14,8 % en 2007.

Conditions de vie

Au Québec, 17,1 % des femmes et 14,8 % des hommes habitaient seuls en 2006. Dans la région montréalaise, c'est 22,1 % des femmes et 19,2 % des hommes.

À partir de 55 ans, la proportion de femmes vivant seules augmente considérablement, beaucoup plus que chez les hommes. Elle passe de 23,0 % pour les 55 à 64 ans à 59,0 % pour les 85 ans et plus.

Par ailleurs, 352 830 familles monoparentales vivaient en 2006. Ce sont toujours largement les femmes qui se retrouvent à la tête d'une famille monoparentale (77,9 %). Ce taux atteint 84,9 % lorsqu'on ne retient que les familles comprenant au moins un enfant d'âge préscolaire.

Plus de la moitié des femmes qui vivent seules (56,6 %) consacrent plus de 25,0 % de leur revenu au coût du logement et près d'une femme seule sur cinq (19,9 %) y consacre plus de la moitié.

Davantage de femmes que d'hommes vivent sous le seuil de faible revenu au Québec, peu importe l'âge. En effet, 419 735 femmes et 339 880 hommes étaient dans cette situation en 2005. C'est parmi les 15 à 29 ans que l'on dénombre la plus grande proportion de personnes vivant avec un faible revenu (15,8 % des femmes et 14,2 % des hommes). Une proportion également importante de personnes de 55 à 64 ans se trouve sous ce seuil (14,7 % des femmes et 12,3 % des hommes).

Violence contre les femmes

En 2007, 22 % des victimes de crimes contre la personne ont été agressées dans un contexte conjugal. Les femmes sont victimes de violence conjugale 5 fois plus souvent que les hommes. En 2006, elles étaient 91,8 % des victimes d'agressions sexuelles et 84,5 % des victimes des autres infractions d'ordre sexuel.

Par ailleurs, on constate que les filles sont plus touchées que les garçons par les agressions sexuelles et les autres infractions d'ordre sexuel. Elles représentent 79,7 % des victimes d'agressions sexuelles commises envers des mineurs et 76,8 % des victimes d'autres infractions d'ordre sexuel.

Les femmes des Premières Nations du Québec

Les conditions des femmes membres des Premières nations sont des plus dramatiques et forment à elles seules un puissant réquisitoire contre un système politique raciste, qui n'a pas réglé ses comptes avec ses institutions colonialistes héritées de l'empire britannique.

Au Québec, les Premières Nations comptent 70 9461 personnes demeurant dans plus de 40 communautés (excluant les Inuits).

Au total, les femmes sont un peu plus nombreuses que les hommes au sein de la population autochtone (40 991 contre 39 149). Elles sont d'ailleurs en plus grand nombre que les hommes dans toutes les régions, à l'exception de la Mauricie (taux de féminité de 47,9 %) et du Nord-du-Québec (49,7 %). C'est dans le Centre-du-Québec que le taux de féminité de la population autochtone est le plus élevé (55,7 %), suivi par la Capitale-Nationale (54,3 %) et les Laurentides (54,0 %).


À gauche: Marche à Montréal le 14 février 2012 pour la Justice envers les femmes autochtones disparues et assassinées au Canada (Photo: CATHII). À droite: Manifestation à Kanehsatake, 20 ans après la «Crise d'Oka».

De 65 000 en 2001, la population des Premières Nations du Québec devrait atteindre 93 000 personnes en 2026. 42 % de la population est âgée de moins de 25 ans par rapport à 31 % pour la population québécoise.

Revenu

En 2006, la moyenne du revenu total chez les autochtones est de 22 332 $, alors qu'il est de 33 117 $ chez la population québécoise, non autochtone.

À Montréal, en 2008, plus de 50 % des autochtones vivent sous le seuil de la pauvreté.

Conditions de vie

La Loi sur les Indiens fait en sorte qu'un individu peut difficilement devenir propriétaire de son logement sur le territoire d'une Première Nation. Cette situation, combinée au fait que les biens sont insaisissables sur une réserve, rend très difficile l'accès aux prêts hypothécaires et aux fonds destinés à la construction de logements.

En plus de créer un phénomène de surpeuplement, la pénurie de logement sur les réserves entraîne la création de listes d'attente. Près de 90 % des communautés des Premières Nations du Québec ont une liste d'attente pour leur programme de logement. Un délai de 4 à 6 ans est nécessaire dans près du tiers des communautés (36,7 %) et, dans près du quart (21,4 %), le délai d'attente dépasse les sept ans.

21 140 membres des Premières Nations vivent à l'extérieur des communautés, selon les données recueillies par Affaires indiennes et du Nord Canada. Parmi les villes du Québec, c'est à Montréal que l'on retrouve le plus grand nombre de personnes ayant déclaré leur appartenance à un peuple autochtone.

Selon le Conseil des Montréalaises, les femmes autochtones comptent pour la moitié de la population autochtone vivant une situation d'itinérance à Montréal.

Violence contre les femmes

Selon l'article « Stratégies adoptées par les femmes autochtones dans un contexte de violence familiale au Québec » paru dans la revue Érudit, l'état des connaissances sur les taux de violence familiale chez les autochtones au Québec est très limité. Aucune étude ne permet d'établir un portrait global de la situation actuelle. Pourtant, au Québec, comme ailleurs au Canada, les statistiques policières semblent indiquer que la violence vécue par les femmes autochtones est fréquente. Par exemple, une étude conduite par La Prairie (1991) dans les collectivités cries de la Baie James précise que 68 % des voies de fait rapportées à la police constituent des cas de violence conjugale.

Sur le territoire de l'Administration régionale Kativik et sur celui de l'Administration régionale crie, le taux de mortalité féminine par suicide est beaucoup plus haut que dans le reste du Québec. Sur le territoire de l'Administration régionale Kativik, le taux de suicide chez les femmes dépasse même celui des hommes au Québec (62,1 pour 100 000 femmes).

(Sources : documents du Conseil du Statut de la femme, Mémoire Le phénomène de l'itinérance chez les Premières Nations au Québec présenté par L'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL) & La Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, Criminologie Volume 42, numéro 2, automne-hiver 2009 )

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