Numéro 23 - 7 mars
2012
8 mars 2012
Avançons la lutte à la
défense des droits de toutes
et tous! Vive la Journée internationale de la femme!
- Parti marxiste-léniniste du
Québec -
CALENDRIER
D'ACTIVITÉS
•
Avançons la lutte à la
défense des droits de toutes et tous! Vive la Journée
internationale de la femme! - Parti marxiste-léniniste
du Québec
• Alors que les femmes se battent pour un
programme prosocial, la ministre de la Condition féminine refuse
de prendre ses responsabilités - Geneviève Royer
• La Table des partenaires influents: une
«mesure» de mépris du gouvernement envers les femmes
- Christine Dandenault
À titre
d'information
• Quelques statistiques sur les conditions des
femmes et des femmes autochtones du Québec
Vive le 8 mars, Journée
internationale de la femme!
Avançons la lutte à la défense des
droits de toutes
et tous! Vive la Journée internationale de la femme!
- Parti marxiste-léniniste du
Québec -
En ce 8 mars 2012, les femmes du Québec sont
à la tête de batailles importantes, refusant de se
soumettre à l'offensive antisociale du gouvernement Charest et
du gouvernement pro-guerre de Stephen Harper contre elles, leur famille
et le peuple. C'est l'esprit de résistance résolue des
femmes qui marque le 8 mars, que ce soit à Alma dans
l'importante bataille des travailleurs, leur famille et
communauté contre le monopole Rio Tinto, qui jouit de la
collaboration du gouvernement, que ce soit dans la lutte des
étudiantes et étudiants pour le droit à
l'éducation et contre la hausse des frais de scolarité,
ou dans la lutte des éducatrices
pour les conditions de
travail et de salaires adéquats pour prendre soin des jeunes.
Les femmes prennent position et se placent du côté du
changement en faveur d'une société qui sied au
bien-être de tous.
Ce faisant, elles confrontent l'ordre du jour
néolibéral de Charest dont les interventions entourant le
8 mars, par sa ministre de la Condition féminine Christine
St-Pierre, se résument à vanter les actions
gouvernementales en matière d'égalité
femmes-hommes et tous les efforts que son ministère fait pour
promouvoir la présence des femmes dans
les conseils d'administration grâce à des partenaires
comme Jacynthe Côté, chef de la direction de Rio Tinto
Alcan, avec qui le gouvernement collabore actuellement contre la
région toute entière du Saguenay-Lac-St-Jean. Quant au
premier ministre Charest, après s'être indigné de
l'intimidation dont des jeunes sont victimes dans les écoles, il
transforme
l'Assemblée nationale en forteresse armée pour accueillir
les jeunes manifestant pour le droit à l'éducation et
leur envoie des gaz lacrymogènes. Et le 8 mars, alors que le
collectif des femmes réaffirmera ses demandes pour que toutes
les ressources et richesses de la société soient mises au
service du bien-être collectif, Jean Charest se rendra à
Gatineau pour poursuivre la promotion du Plan Nord et la braderie de
nos ressources.
Toutes les questions sont à l'ordre du jour pour
le collectif des femmes et elles refusent que leurs demandes soient
marginalisées ou réduites à des questions de
« femmes » : l'opposition à la hausse des frais de
scolarité, l'opposition au démantèlement du
réseau public de la santé et des services sociaux, contre
l'attaque sur les fonds de
pension, le droit au logement, contre les nombreuses fermetures d'usine
et la destruction des secteurs manufacturier et forestier, pour des
conditions de travail et de salaires décents, des services de
garde, pour l'affirmation des droits des Premières Nations,
l'opposition à la participation du Canada aux guerres
d'agression et à la militarisation de
l'espace public. Les femmes et leurs collectifs répondent au
besoin d'établir la cohérence entre une économie
socialisée par les richesses créées par les
travailleurs et travailleuses du Québec et la
responsabilité de l'État de veiller au bien-être
des membres de la société.
À mesure que les femmes mettent le plein poids de
leur nombre et de leurs organisations derrière leurs demandes
prosociales, elles posent obstacle à la minorité riche
qui impose son diktat sur les décisions économiques et
politiques au Québec et se placent en position de rendre le
gouvernement responsable de l'affirmation des droits des
femmes et des membres de la société.
En ce 8 mars 2012, le Parti marxiste-léniniste du
Québec salue les femmes du Québec et partout au pays qui
hissent la bannière de la responsabilité sociale, les
femmes des Premières Nations dans leur lutte pour l'affirmation
de leurs droits ancestraux et pour mettre fin à
l'héritage raciste et colonialiste du Canada, et les femmes du
monde, en
lutte elles aussi pour l'établissement d'un monde nouveau,
anti-guerre, où les relations entre les nations sont sur la base
d'égal à égal, sans menace ni ingérence.
Arrêter de payer les riches ! Des
investissements dans les programmes sociaux maintenant !
Notre sécurité repose dans notre lutte à la
défense des droits de tous !
Femmes du Québec : à la tête des changements pour
une société humaine !
Vive le 8 mars, Journée internationale de la femme !
Alors que les femmes se battent pour un programme
prosocial, la ministre de la Condition féminine refuse de
prendre ses responsabilités
- Geneviève Royer -
La Journée internationale de la femme est
historiquement une occasion pour les femmes et leurs organisations de
mettre sur la place publique le bilan de leurs luttes et les demandes
qu'elles font à la société pour les aider à
mettre fin aux inégalités et indignités commises
contre elles et leurs collectifs.
Le 23 février dernier, des représentantes
du Collectif du 8 mars* ont rencontré Christine St-Pierre,
ministre de la Culture, des Communications et de la Condition
féminine pour lui parler de sujets incontournables pour les
femmes : privatisation et coupures dans les services publics, avenir de
la retraite, menaces au droit à l'avortement. Elles ont
aussi interpellé la ministre sur le sous-financement dont sont
victimes plusieurs groupes oeuvrant auprès de femmes : «
Au contraire, le Collectif revendique une augmentation des sommes
allouées afin de leur permettre de réaliser pleinement
leur mission de défense des droits des femmes. »
Elles ont aussi demandé à la ministre
l'assurance de maintenir, en tant qu'organismes distincts, le Conseil
du statut de la femme (CSF) et le Secrétariat à la
condition féminine (SCF) ainsi que leurs missions respectives.
Rien n'a été publié sur le site de
la ministre concernant cette rencontre. Elle a par contre donné
une entrevue au Devoir le 3 mars, où, loin de
répondre aux préoccupations des femmes quant à la
défense des droits politiques, économiques et sociaux de
tous, Christine St-Pierre a plutôt avancé la pensée
antisociale à l'effet que les
inégalités ont leur source dans les attitudes des
individus : « En matière d'égalité, mieux
vaut commencer tôt que tard. Bon nombre des 102 actions du Plan
[d'action gouvernemental pour l'égalité entre les femmes
et les hommes 2011-2015 ], réalisé en concertation avec
26 ministères et organismes, visent les écoles et
même les centres de la petite
enfance (CPE). Une attention particulière est aussi
portée aux immigrants. »
Le fait que des milliers de jeunes étudiantes se
soient fait gazées la veille devant l'Assemblée nationale
alors qu'elles défendaient l'accès à
l'éducation doit-il être considéré comme
faisant partie du Plan pour agir tôt ? La ministre ne le dit pas.
Elle
remarque
qu'un
grand bout de chemin a
été fait. « Quand j'étais au début de
la vingtaine, on devait travailler sur plusieurs aspects, comme
l'accès au marché du travail, l'avortement, etc. Il y a
eu des acquis, et nous devons modérer notre discours si nous
voulons qu'il continue d'être accrocheur. Les hommes profitent en
grand nombre du
congé parental aujourd'hui. Les femmes ont pris leur place sur
le marché du travail en grande partie grâce à
l'arrivée des garderies. »
On serait en droit de s'attendre d'une ministre de la
Condition féminine qu'elle note les luttes passées de
femmes pour que l'État organise socialement la garde des
enfants, et qu'elle parle des luttes actuelles des femmes pour des
places dans les CPE, contre la privatisation des services de garde et
la bataille des travailleuse des CPE pour des
conditions de salaires et de travail adéquats, mais c'est sans
doute là un exemple de « modération du discours
» ...
« Il ne faut pas baisser la garde et il y a encore
du travail à faire, mais il y a des avancées. Pour
arriver à davantage de résultats, nous devons être
inclusives. Les hommes et les femmes feront l'égalité
ensemble. Les hommes sont des partenaires », affirme Christine
St-Pierre dans l'entrevue.
La bataille fait rage au Québec contre la logique
néolibérale selon laquelle les êtres humains
doivent être au service des monopoles, et les femmes en sont au
premier rang, côte à côte avec les travailleurs et
l'ensemble du peuple. C'est cette « inclusion » des femmes
et des hommes qui effraie le plus la représentante du
gouvernement
Charest.
Elle le prouve encore lorsqu'elle traite des nouveaux
arrivants et de leurs aspirations à ne faire qu'un avec la
classe ouvrière du Québec, dans ses luttes et dans ses
victoires : « On n'a pas tous la même notion de
l'égalité et il y a du travail à faire là.
Ces jeunes femmes veulent s'émanciper, s'habiller à
l'occidentale, aller danser, sortir avec les
garçons. C'est souvent un choc pour les parents et il faut
être vigilant. », affirme-t-elle.
En fin d'entrevue, elle souligne qu'« un autre
volet essentiel de l'atteinte de l'égalité entre les
hommes et les femmes porte sur l'autonomie financière. »
Pour réaliser cette autonomie financière, « le Plan
d'action a entre autres accordé des fonds à la
Conférence régionale des élus (CRÉ) de
Montréal pour stimuler l'entrepreneuriat chez les
femmes immigrantes ».
Les interventions de la ministre St-Pierre pour tenter
d'accommoder les femmes à l'offensive anti-peuple et antisociale
de
son gouvernement sont rejetées en pratique par les jeunes en
lutte pour le droit à l'éducation, par les femmes et
travailleuses des communautés, comme celles d'Alma qui luttent
pour la dignité du travail et l'avenir de leur
région, et par tous les autres collectifs dans lesquels les
femmes se battent pour établir une société digne
de l'être humain. Charest n'est pas à la hauteur de cette
bataille, utilisant son gouvernement pour le soumettre à la
minorité riche qui domine les décisions politiques au
Québec.
La sécurité économique, politique
et sociale des femmes repose dans la lutte qu'elles mènent
à la défense des droits de tous. Le défi est
d'utiliser le plein poids de leurs collectifs pour forcer le
gouvernement
à prendre ses responsabilités sociales envers tous les
membres de la société.
Note
* Le Collectif du 8 Mars est formé de
l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé
et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats
démocratiques (CSD), de la Confédération des
syndicats nationaux (CSN), de la Centrale des syndicats du
Québec (CSQ), de la Fédération des femmes du
Québec
(FFQ), de la Fédération interprofessionnelle de la
santé du Québec — FIQ, de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la
fonction publique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de
professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec
(SPGQ).
La Table des partenaires influents: une
«mesure» de mépris du gouvernement envers les femmes
- Christine Dandenault -
Le 9 janvier dernier, la ministre de la Culture, des
Communications et de la Condition féminine, Christine St-Pierre,
annonçait la création de la Table des partenaires
influents. « Le regroupement examinera les meilleurs moyens de
promouvoir la présence des femmes dans les conseils
d'administration (CA) et dans la haute direction des grandes
entreprises privées québécoises cotées en
Bourse. », peut-on lire dans le communiqué émis
pour l'occasion. Cette mesure s'inscrit dans les objectifs fixés
par le Plan d'action gouvernemental pour l'égalité entre
les femmes et les hommes 2011-2015 lancé en juin dernier.
Les partenaires dont la ministre parle ne sont pas les
milliers de femmes du Québec ainsi que leurs organisations qui
mettent de l'avant leurs préoccupations et demandes pour un
Québec moderne qui reconnaît leurs droits. « La
Table est composée de huit membres du monde des affaires qui ont
été nommés par la ministre St-Pierre. (...) les
membres veilleront à
développer les moyens de promouvoir et de susciter
l'adhésion des grandes entreprises à cet objectif.
» La
préoccupation de la ministre est morbide : que les femmes soient
représentées à part égale dans des
sociétés et multinationales avec leur vision axée
sur le capital et qu'elles adoptent cette vision.
Monique Jérome-Forget et Guy Saint-Pierre
coprésident la Table. Ancienne ministre des finances du
Québec, Jérome-Forget a été
dénoncée par les femmes du Québec pour sa
gouvernance antisociale et antipeuple. On la surnommait la « dame
de fer ». Elle est maintenant conseillère spéciale
chez Osler, un des partenaires de la Table. Celle-ci a
déclaré : « Selon moi, la principale raison pour
laquelle il faut plus de femmes dans les CA, c'est parce que c'est
essentiel pour le développement économique du
Québec. En effet, il m'apparaît primordial d'utiliser tout
le potentiel du savoir et la diversité des compétences
qui existent dans la société québécoise.
»
Guy Saint-Pierre, qui a été
député libéral sous Robert Bourassa et qui a entre
autres siégé aux conseils d'administration d'Alcan, BCE,
Bell, General Motors du Canada, la Banque royale du Canada et
SCN-Lavallin, a déclaré : « Je suis très
heureux de coprésider cette table des partenaires influents. Je
suis d'avis qu'il revient aux décideurs du
plus haut niveau des entreprises de faire bouger les choses en se
faisant les champions de la représentation des femmes dans leurs
organisations. C'est pourquoi il faut continuer de leur faire part des
bénéfices possibles d'une gouvernance inclusive de la
moitié de la population, notamment sur la performance de leur
entreprise. »
« Nous déploierons tous les efforts
nécessaires pour encourager l'adhésion des entreprises,
afin que le Québec devienne et demeure un chef de file quant
à la place des femmes à la direction des grandes
sociétés privées », ont conclu la
coprésidente et le coprésident.
Qui sont donc ces partenaires influents ?
Le gouvernement est très fort pour se trouver des
« partenaires » : il y a les partenaires du Plan Nord, les
multinationales minières, il y a les partenaires
triés sur le volet que le gouvernement consulte pour le budget.
Il y a maintenant les partenaires avec qui il veut s'associer pour
utiliser les femmes pour les intérêts privés des
grandes
entreprises dans leurs ambitions de conquérir les marchés
mondiaux, comme l'indiquent clairement la coprésidente et le
coprésident.
Les membres partenaires influents sont :
M. Yvon Charest, président et chef de la direction, Industrielle
Alliance
Mme Jacynthe Côté, chef de la direction, Rio Tinto Alcan
Me Paule Gauthier, avocate, Stein Monast
M. Serge Godin, président-directeur général, CGI
Mme Isabelle Hudon, présidente, Financière Sun Life pour
le Québec
M. Hubert T. Lacroix, président-directeur général,
Radio-Canada
Mme Monique Leroux, présidente, Mouvement Desjardins
Me Brian Levitt, avocat-conseil, Osler
Le gouvernement a nommé ces partenaires en
janvier 2012. Jacynthe Côté, chef de direction de Rio
Tinto Alcan, est à la tête de la société qui
a envoyé des fiers à bras pour sortir manu militari
les travailleurs de l'usine d'Alma le 31 décembre 2011 et leur
imposer
un lockout. Ce même monopole tente actuellement d'imposer son
diktat aux
femmes, aux familles et à la région toute entière.
Le gouvernement montre ainsi de quel bord il se place et vers quelle
voie il veut amener les femmes : la soumission aux
intérêts privés.
Dans un monde idéal pour le gouvernement Charest,
les femmes du Québec s'accommoderaient de cette « mesure
» et se plieraient à cette vision. Leur avancement serait
assuré et encouragé par les sociétés
privées qui manoeuvrent avec le gouvernement pour imposer leur
droit de monopole contre le droit public. Elles abandonneraient leur
programme indépendant pour l'affirmation des droits des femmes
et des droits de tous. Mais dans le monde réel, les femmes
n'aspirent pas à être à la tête de
sociétés d'exploitation. Elles se placent à la
tête du mouvement émancipateur de la classe
ouvrière et du peuple qui défend une vision claire
axée sur l'être humain et se battent pour une
société qui éliminera tous les obstacles et les
fléaux dont elles sont victimes.
À titre d'information
Quelques statistiques sur la conditions des femmes
et des femmes autochtones du Québec
La condition des femmes au Québec accuse des
retards qui sont inacceptables pour une société moderne
et riche en ressources comme la nôtre. Que ce soit au niveau du
revenu ou des indignités qui leur sont infligées, leur
situation rappelle que leurs luttes pour établir une
société digne de l'être humain doivent
bénéficier des appuis de tous.
Au Québec en 2010 :
- les femmes sont au nombre de 3 986 711 et constituent 50,4 % de la
population.
- 15,1 % ont moins de 15 ans ;
- 67,8 % se situent dans le groupe des 15 à 64 ans ;
- 17,1 % sont âgées de 65 ans et plus.
Éducation
Les femmes sont de plus en plus scolarisées. En
2010-2011, elles représentent 49 % des effectifs
étudiants du secondaire et 58 % de ceux du collégial. En
2009, elles formaient 57,9 % de ceux des universités
québécoises.
À l'université, les sciences humaines et
les sciences sociales regroupent, en 2007, 60 % des étudiantes
et 48 % des étudiants inscrits au premier cycle. Les hommes
dominent en sciences appliquées où ils
représentent 76 % des effectifs étudiants alors que les
femmes sont majoritaires en sciences de la santé. À
l'automne 2007, la majorité des
personnes inscrites dans les domaines suivants étaient des
femmes : sciences de l'éducation (77 %), lettres (71 %),
sciences humaines (63 %), sciences de la santé (77 %), droit (64
%) et arts (63 %)
Revenu
En emploi, les jeunes femmes ne récoltent pas les
bénéfices de leur scolarisation poussée. Quel que
soit leur niveau d'études, les femmes touchent, à leur
entrée sur le marché du travail, un salaire hebdomadaire
brut inférieur à celui des hommes. Par exemple, en 2009,
celui des diplômées du baccalauréat se chiffre
à 819 $ et celui des diplômées
de maîtrise, à 1 039 $. Leurs confrères touchent
respectivement 899 $ et 1 169 $
Si l'on se limite aux revenus d'emploi, les gains des
femmes et ceux des hommes sont encore loin de la parité. En
2008, le revenu d'emploi des femmes travaillant à temps plein
toute l'année correspond à 78,4 % de celui des hommes,
comparativement à 73 % en 1998. En 2010, le salaire hebdomadaire
moyen de femmes correspondait à 78 %
de celui des hommes.
En 2006, le gain moyen des hommes de 45 à 54 ans
est de 51 661 $, tandis que celui des femmes du même âge
est de 33 699 $.
On constate une tendance à la hausse du taux
d'emploi à temps partiel chez les femmes au Québec de
1987 à 2007. Il était de 11,7 % en 1987 et de 14,8 % en
2007.
Conditions de vie
Au Québec, 17,1 % des femmes et 14,8 % des hommes
habitaient seuls en 2006. Dans la région montréalaise,
c'est 22,1 % des femmes et 19,2 % des hommes.
À partir de 55 ans, la proportion de femmes
vivant seules augmente considérablement, beaucoup plus que chez
les hommes. Elle passe de 23,0 % pour les 55 à
64 ans à 59,0 % pour les 85 ans et plus.
Par ailleurs, 352 830 familles monoparentales vivaient
en 2006. Ce sont toujours largement les femmes qui se
retrouvent à la tête d'une famille monoparentale (77,9 %).
Ce taux atteint 84,9 % lorsqu'on ne retient que les familles comprenant
au moins un enfant d'âge préscolaire.
Plus de la moitié des femmes qui vivent seules
(56,6 %) consacrent plus de 25,0 % de leur revenu au
coût du logement et près d'une femme seule sur cinq (19,9
%) y consacre plus de la moitié.
Davantage de femmes que d'hommes vivent sous le seuil de
faible revenu au Québec, peu importe l'âge. En effet, 419
735 femmes et 339 880 hommes étaient dans cette situation en
2005. C'est parmi les 15 à 29 ans que l'on dénombre la
plus grande proportion de personnes vivant avec un faible revenu (15,8
% des femmes et 14,2 % des
hommes). Une proportion également importante de personnes de 55
à 64 ans se trouve sous ce seuil (14,7 % des femmes et 12,3 %
des hommes).
Violence contre les
femmes
En 2007, 22 % des victimes de crimes contre la personne
ont été agressées dans un contexte conjugal. Les
femmes sont victimes de violence conjugale 5 fois plus souvent que les
hommes. En 2006, elles étaient 91,8 % des victimes d'agressions
sexuelles et 84,5 % des victimes des autres infractions d'ordre sexuel.
Par ailleurs, on constate que les filles sont plus
touchées que les garçons par les agressions sexuelles et
les autres infractions d'ordre sexuel. Elles représentent 79,7 %
des victimes d'agressions sexuelles commises envers des mineurs et 76,8
% des victimes d'autres infractions d'ordre sexuel.
Les femmes des Premières Nations du
Québec
Les conditions des femmes membres des Premières
nations sont des plus dramatiques et forment à elles seules un
puissant réquisitoire contre un système politique
raciste, qui n'a pas réglé ses comptes avec ses
institutions colonialistes héritées de l'empire
britannique.
Au Québec, les Premières Nations comptent
70 9461 personnes demeurant dans plus de 40 communautés
(excluant les Inuits).
Au total, les femmes sont un peu plus nombreuses que les
hommes au sein de la population autochtone (40 991 contre 39 149).
Elles sont d'ailleurs en plus grand nombre que les hommes dans toutes
les régions, à l'exception de la Mauricie (taux de
féminité de 47,9 %) et du Nord-du-Québec (49,7 %).
C'est dans le Centre-du-Québec que le taux de
féminité de
la population autochtone est le plus élevé (55,7 %),
suivi par la Capitale-Nationale (54,3 %) et les Laurentides (54,0 %).
À gauche: Marche
à Montréal le 14 février 2012 pour la
Justice envers les femmes autochtones disparues et assassinées
au Canada (Photo: CATHII). À droite: Manifestation à
Kanehsatake, 20 ans après la «Crise d'Oka».
De 65 000 en 2001, la population des Premières
Nations du Québec devrait atteindre 93 000 personnes en 2026.
42 % de la
population est âgée de moins de 25 ans par rapport
à 31 % pour la population québécoise.
Revenu
En 2006, la moyenne du revenu total chez les autochtones
est de 22 332 $, alors qu'il est de 33 117 $ chez la population
québécoise, non autochtone.
À Montréal, en 2008, plus de 50 % des
autochtones vivent sous le seuil de la pauvreté.
Conditions de vie
La Loi sur les Indiens fait en sorte qu'un
individu peut difficilement devenir propriétaire de son logement
sur le territoire d'une Première Nation. Cette situation,
combinée au fait que les biens sont insaisissables sur une
réserve, rend très difficile l'accès aux
prêts hypothécaires et aux fonds destinés à
la construction de
logements.
En plus de créer un phénomène de
surpeuplement, la pénurie de logement sur les réserves
entraîne la création de listes d'attente. Près de
90 % des communautés des Premières Nations du
Québec ont une liste d'attente pour leur programme de logement.
Un délai de 4 à 6 ans est nécessaire
dans près du tiers des communautés (36,7 %) et, dans
près du quart (21,4 %), le délai d'attente dépasse
les sept ans.
21 140 membres des Premières Nations vivent
à l'extérieur des communautés,
selon les données recueillies par Affaires indiennes et du Nord
Canada. Parmi les villes du Québec, c'est à
Montréal que l'on retrouve le plus grand nombre de personnes
ayant déclaré leur appartenance à un peuple
autochtone.
Selon le Conseil des Montréalaises, les femmes
autochtones comptent pour la moitié de la population autochtone
vivant une situation d'itinérance à Montréal.
Violence contre les
femmes
Selon l'article « Stratégies
adoptées par les femmes autochtones dans un contexte de violence
familiale au Québec » paru dans la revue Érudit,
l'état
des
connaissances
sur
les
taux de violence familiale chez
les autochtones au Québec est très limité. Aucune
étude ne permet d'établir un portrait global de la
situation actuelle.
Pourtant, au Québec, comme ailleurs au Canada, les statistiques
policières semblent indiquer que la violence vécue par
les femmes autochtones est fréquente. Par exemple, une
étude conduite par La Prairie (1991) dans les
collectivités cries de la Baie James précise que 68 % des
voies de fait rapportées à la police constituent des cas
de violence
conjugale.
Sur le territoire de l'Administration régionale
Kativik et sur celui de l'Administration régionale crie, le taux
de mortalité féminine par suicide est beaucoup plus haut
que dans le reste du Québec. Sur le territoire de
l'Administration régionale Kativik, le taux de suicide chez les
femmes dépasse même celui des hommes au Québec
(62,1 pour 100
000 femmes).
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