Porto Rico

Manifestation pour exiger l'indépendance et la libération du prisonnier politique Lopez Rivera


«Oscar Lopez Rivera: Nous le voulons
à la maison! 30 ans c'est assez!»

Les Portoricains resserrent leurs rangs pour exiger la libération du prisonnier politique Oscar Lopez Rivera et pour défendre leur indépendance à l'occasion de la visite du président Barack Obama à Puerto Rico le 14 juin. Ils ont tenu une manifestation pour exprimer les demandes des Portoricains. Ils veulent qu'Obama et le monde entier sachent que le Puerto Rico appartient aux Portoricains !

Un large front uni d'organisations portoricaines, y inclus des groupes à la défense des droits de la personne, des organisations étudiantes, des organisations anti-guerre ainsi que divers groupes politiques s'unissent pour presser le président Obama de réhabiliter Oscar ou de lui accorder une clémence sans condition. Oscar est détenu dans des prisons étatsuniennes depuis plus de trente ans. Il n'a jamais flanché dans sa dénonciation du crime que constitue le colonialisme étatsunien ni dans sa défense du droit des Portoricains dans leur lutte pour l'indépendance. La commission des libérations conditionnelles des États-Unis lui a refusé sa libération conditionnelle, même s'il y est éligible.

LML salue les Portoricains dans leur juste lutte pour l'indépendance et pour leurs droits. Nous exigeons que le président Obama agisse dans le sens de réhabiliter ou d'accorder une clémence sans plus tarder à Oscar Lopez Rivera.

La résistance est un droit et Oscar doit être libéré !
L'indépendance sans plus tarder pour le Puerto Rico !

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Mettez un terme au colonialisme et offrez
des réparations sans plus tarder!

À la lecture des diverses recommandations mises de l'avant par la Force opérationnelle sur l'économie et la gouvernance de Puerto Rico, il est clair que les États-Unis n'ont aucune intention de soutenir l'auto-détermination du peuple portoricain. Par exemple, ces recommandations n'incluent pas le retrait des forces militaires étatsuniennes. Par contre, le rapport soulève que « des organismes fédéraux (étatsuniens) d'application de la loi devraient renforcer de façon significative leur engagement envers le système de justice pénale portoricain afin de leur offrir l'assistance technique et la formation requises ». Le département de la Justice, Homeland Security et autres organismes fédéraux d'application de la loi doivent tenter de déceler « des intervenants de haut niveau au Puerto Rico dans le but que ceux-ci se lient » aux agents de maintien de l'ordre étatsunien afin « de mettre en marche les réformes nécessaires au système judiciaire portoricain ». Une activité de « coordination et de collaboration » « inter organismes » doit se développer. Dès les premiers jours de la colonisation, les États-Unis se sont servis du système judiciaire contre les droits des Portoricains, exigeant jusqu'à ce jour que les tribunaux étatsuniens à l'oeuvre au Puerto Rico procèdent en anglais. En surcroît, la Force opérationnelle fait une recommandation à l'effet que « Le président et le Congrès travaillent de près avec le Puerto Rico et appuient ses efforts pour transformer de façon fondamentale les positions de l'île vis-à-vis l'énergie et l'environnement ». Ceci révèle les plans bellicistes à long terme des États-Unis visant à consolider davantage ses approvisionnements énergétiques, ce qui inclut annexer le Canada et ses ressources, contrôler le pétrole mexicain et transformer « de façon significative » la vision du Puerto Rico vis-à-vis l'énergie et l'environnement.

Cette inquiétude face à l'environnement vient d'un gouvernement étatsunien qui a empoisonné et décimé l'environnement ainsi que la population de Vieques. Le rapport ne contient aucune recommandation exigeant des réparations pour ces crimes. Aussi le rapport souhaite pour Vieques, ville où les Portoricains ont réussi à chasser les forces navales étatsuniennes, qu'il s'y déploie un effort coordonné entre la « Force navale, la Garde côtière, l'Agence de protection de l'environnement, le département du Commerce et le département de l'Intérieur » afin de mieux cibler ceux qui continuent de défendre Vieques, bien que ce ne soit pas exprimé ainsi. Ces nouvelles attaques contre Vieques sont contenues dans des appels à promouvoir « un plan pour mettre sur pied des multi agences qui s'en prendraient aux intrus en les empêchant d'avoir accès aux terres contaminées et aux eaux affectées ».

C'est en fait un plan visant à criminaliser la résistance continue, à ne pas répondre de ses responsabilités envers la réparation de  l'environnement et la protection de la population. Le rapport exige aussi que Puerto Rico « change sa structure de réglementation énergétique ». C'est une autre recommandation qui vise à paver la voie à un contrôle plus serré par les États-Unis des ressources énergétiques et à l'élimination de toutes entreprises publiques. Les États-Unis ont aussi des plans en ce qui concerne la jungle portoricaine et autres ressources. Le rapport prévoit aussi un « projet de bioraffinerie » qui verrait le jour grâce à un « partenariat public- privé », lequel projet produirait des biocarburants et autres produits à des fins d'exportation. On peut s'attendre à ce que le côté « public » du projet se poursuive sur la base des fonds publics du Puerto Rico tandis que le côté « privé » sera soumis au contrôle et à l'exploitation des monopoles étatsuniens. Il y a aussi le projet des États-Unis pour un port des Amériques (PA) visant à transformer le port de Ponce, à Puerto Rico, en un mégaport. À ce sujet, la Force opérationnelle énonce que le PA est « un projet stratégique visant à générer des investissements et à encourager le développement économique dans toute la région des Caraïbes ». Elle demande aux départements étatsuniens du Commerce et de la Homeland Security de travailler avec les représentants portoricains afin d' « utiliser de façon optimale l'emplacement stratégique du PA permettant de transporter du cargo étatsunien par le biais du canal de Panama jusqu'aux océans des Caraïbes, de l'Atlantique et du Pacifique ». On ne parle pas ici du rôle militaire stratégique d'un tel port dans la domination par les États-Unis des Caraïbes et de l'Amérique du Sud.

Voilà quelques-unes des nombreuses recommandations contenues dans le rapport. Ce qui caractérise chacune d'elles est l'ingérence du gouvernement étatsunien dans les structures de gouvernance du Puerto Rico et le fait qu'elles visent toutes à contrôler et à dicter son économie et ses ressources, son système judiciaire, la privatisation de tout ce qui est public, ainsi de suite. Obama pourra sans doute faire valoir certaines de ces recommandations en tentant de faire la preuve d'une « relation politique, économique, sociale et culturelle » avec les États-Unis.

L'auto-détermination n'est qu'un mot si le gouvernement étatsunien domine la vie politique et économique de Puerto Rico. Si les États-Unis veulent s'engager envers « l'auto-détermination du peuple de Puerto Rico », ils devront agir de sorte à mettre fin à la colonisation étatsunienne. Ils devront retirer toutes leurs troupes et leurs bases, toutes leurs agences de maintien de l'ordre, ainsi qu'abandonner tout contrôle économique et politique de Puerto Rico. Ils devront payer des réparations et respecter le mandat de l'ONU visant à la décolonisation et à ce que les États-Unis, que ce soit par la voix de leur président ou du Congrès, n'aient plus un mot à dire quant aux décisions prises par les Portoricains eux-mêmes.

Le Puerto Rico aux Portoricains !
Libérez Oscar Lopez Rivera !
Mettez fin aux crimes perpétrés par le colonialisme étatsunien
et offrez des réparations immédiatement !

* Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

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Bulletin du 20 juin 2011 • Retour à l'index • Écrivez à: redaction@cpcml.ca