Le Marxiste-Léniniste

Numéro 171 - 3 novembre 2010

Deuxième Forum sur la sécurité internationale à Halifax

Canada hors de l'OTAN! Démantelez l'OTAN !

Deuxième Forum sur la sécurité internationale à Halifax
Canada hors de l'OTAN ! Démantelez l'OTAN !
Le Conseil de l'Atlantique: L'appropriation du XXIe siècle par l'OTAN - Rick Rozoff, Stop NATO

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Deuxième Forum sur la sécurité internationale à Halifax

Canada hors de l'OTAN ! Démantelez l'OTAN !

Le Marxiste-léniniste lance l'appel à tous d'appuyer les actions qui s'organisent contre le Deuxième Forum sur la sécurité internationale d'Halifax (FSIH) à l'Hôtel Westin du 5 au 7 novembre. L'événement inaugural de l'an dernier tenu au même endroit avait été contesté par de nombreux groupes venant de partout des Maritimes.

En 2009, l'opinion publique progressiste au Canada et partout dans le monde a décrit ce forum sur la « sécurité » comme un rassemblement de fauteurs de guerre et la population de Halifax a réitéré sa demande que Halifax et le Canada ne fournissent « Pas de ports pour la guerre ! » Cette année, alors que le nombre de « vedettes » de l'OTAN semble être en déclin, des groupes encore plus nombreux des Maritimes se sont joints au mouvement d'opposition et envoient des représentants.

Ce n'est pas par hasard qu'une conférence de l'OTAN soit imposée à la population de Halifax. Halifax et son port ont depuis longtemps une importance stratégique pour les impérialistes et leurs visées monopolistes. Il s'agit de l'un des plus grands ports naturels au monde, il est le plus à l'est des ports en Amérique du Nord et il est relié à tout le continent par un réseau de chemins de fer transcontinental. Durant la Première Guerre mondiale, Halifax a été au centre de l'effort de guerre des impérialistes britanniques et la population de Halifax l'a payé chèrement. L'explosion du 6 décembre 1917, causée par un incendie sur un navire transportant des munitions, a tué environ 2 000 personnes, blessé un autre 7 000 et détruit la moitié des logements de la ville. C'était la plus grande explosion de ce genre en terme d'envergure avant le bombardement atomique de Hiroshima. À cette époque, la zone autour du port de Halifax était habitée principalement par des ouvriers, par une importante population afro-canadienne et par des autochtones.

En 2009, la version inaugurale de ce rassemblement de fauteurs de guerre réunis par l'OTAN, présenté comme un « forum sur la sécurité internationale » et convoqué sur ce qui semblait être le point de départ d'une agression par les États-Unis contre la République islamique d'Iran, a réuni plus de 400 personnes. Selon une liste mise à jour le 27 octobre par les commanditaires de la conférence, il y a environ 75 % moins de participants attendus à l'événement cette année.



Le 21 novembre 2009: Vigoureuse manifestation à Halifax contre le premier Forum sur la sécurité internationale.

Sur les 102 participants cités à ce jour, 67 sont des élus ou des fonctionnaires, des représentants des institutions de la défense, de l'industrie de la guerre et de groupes de réflexion de la plupart (mais pas tous) des 28 pays membres de l'OTAN, plus l'État d'Israël et l'Autorité palestinienne, et un certain nombre d'autres pays (Japon, Monténégro, Pakistan et Yémen).

Des États-Unis, il y a sur la liste 34 représentants élus et non élus, des journalistes et représentants du German Marshall Fund des États-Unis.

Du Canada, il y a en tout neuf représentants, soit :

- deux ministres du cabinet conservateur actuel : Vic Toews, de la Sécurité publique, et Peter MacKay, de la Défense ;
- l'ancien ministre libéral, ancien vice-premier ministre et maintenant président du Conseil canadien des chefs d'entreprise, John Manley ;
- le chef d'état-major de la Défense, le général Walter Natynczyk ;
- le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney ;
- la sénatrice et ex-chef de pupitre de CTV, Pamela Wallin ;
- le journaliste et ancien adjoint exécutif du ministre de la Défense, Dan Dugas ;
- l'actuelle correspondante à Washington pour CBC, Susan Bonner, et
- la directrice du groupe canadien de réflexion sur les affaires étrangères, Janice Gross Stein, du Munk School of Global Affairs à l'Université de Toronto.

Les commanditaires principaux de cet événement sont le German Marshall Fund des États-Unis et le ministère de la Défense nationale du Canada. Cependant, l'ordre du jour du Forum provient du Pentagone. Malgré que les contradictions entre les membres de l'OTAN sur ce programme et son « nouveau concept stratégique » fasse rage derrière des portes closes et loin de la vue du public, ces contradictions sont objectives et s'aiguisent à l'heure où les États-Unis veulent élargir l'OTAN pour déplacer et remplacer tous les autres arrangements militaires et de sécurité en place dans le monde entier.

La population de Halifax a une longue tradition d'opposition à l'utilisation du port comme tremplin pour des aventures impérialistes à l'étranger. Sous le slogan « Pas de port pour la guerre ! », les Haligoniens s'opposent vigoureusement à la présence de navires de guerre et de criminels de guerre américains qui considèrent leur ville comme un territoire colonial où ils peuvent faire comme bon leur plaît, tandis que les gouvernements canadiens quisling leur facilitent la vie.

Non au Forum sur la sécurité internationale de Halifax !
Pas de port pour la guerre ! Canada, hors d'Afghanistan !
Oui à la fin de l'occupation et au rapatriement des troupes dès maintenant !
Pas un jeune pour la guerre impérialiste !
Canada, hors de l'OTAN ! Démantelez l'OTAN !



Halifax le 1er décembre 2004: Manifestation contre la visite du criminel de guerre George W. Bush.

(Pour plus d'information sur les actions prévues contre le Forum de cette année, voir le TML Daily)


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Le Conseil de l'Atlantique

L'appropriation du XXIe siècle par l'OTAN

L'article qui suit de Rick Rozoff trace les traits les plus importants de l'agenda impérial de l'administration Obama, en particulier sa soi-disant « nouvelle doctrine de sécurité » que doit adopter le Sommet de l'OTAN à Lisbonne du 17 au 19 novembre prochains. Il discute aussi de la nouvelle attribution des missions de l'OTAN, dans lesquelles le gouvernement de Stephen Harper entraîne toujours plus le Canada.

* * *

Le 28 avril, le Conseil de l'Atlantique a tenu son dîner annuel de remise des prix à l'hotel Ritz-Carlton dans le quartier de Foggy Bottom, à Washington, où se trouve également le département d'État des États-Unis.

À la tête des personnes méritantes était l'ancien président, Bill Clinton, qui s'est vu décerner le Prix d'excellence de leadership international pour son intervention dans les Balkans dans les années 90, pour son renforcement de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord et pour la mise sur pied de l'Accord du libre-échange nord-américain. Josef Ackermann, président du Comité de gestion et du Comité du coordinateur en chef de la Deutsche Bank AG, fut le récipiendaire du Prix d'excellence de leadership en affaires.

Des prix d'excellence de leadership militaire ont été accordés conjointement au général de la Marine américaine, James Mattis, présentement chef du Commandement des forces interarmées, et au commandant suprême des Forces alliées Transformation de 2007 à 2009, le général français Stéphane Abrial, qui a pris la relève de Mattis à la tête du Commandement de l'OTAN à Norfolk, en Virginie, l'an dernier.

Le Conseil de l'Atlantique des États-Unis a aussi attribué son premier Prix de leadership humanitaire au chanteur populaire irlandais Bono.

Le NBC a annoncé l'événement ainsi :

« Le Conseil de l'Atlantique, dont les anciens employés à son actif incluent l'actuel conseiller à la sécurité nationale James L. Jones et l'ambassadrice à l'ONU Susan Rice, est un groupe non partisan dont la mission est de promouvoir la coopération internationale, en particulier entre les États-Unis et l'Europe. L'événement mondain accueillera aussi le président des chefs d'état major Mike Mullen, le sénateur John McCain et un ensemble de politiciens et membres de la haute société. »[1]

Jones a été président du Conseil de l'Atlantique depuis 2007, jusqu'à ce qu'il soit nominé conseiller à la sécurité nationale où on l'a comparé à un nouveau Henry Kissinger[2]. À la Conférence sur la sécurité à Munich, en février 2008, peu après sa nomination à son nouveau poste, Jones s'est adressé à la conférence en ces termes :

« Je vous remercie du vibrant hommage à Henry Kissinger, hier. Toutes mes félicitations. En tant qu'actuel conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, je reçois mes ordres sur une base quotidienne du Dr. Kissinger, transmis par le biais du général Brent Scowcroft et Sandy Berger, qui est aussi présent ce soir. » [3]

Avant d'être à la tête du Conseil de l'Atlantique, Jones avait été un général quatre étoiles pour le Marine Corps, commandant en chef du Commandement États-Unis-Europe et commandant suprême des Forces alliées pour l'Europe de 2005 à 2006, et émissaire spécial de la secrétaire d'État Condoleeza Rice, pour la sécurité au Moyen-Orient, où il a recommandé de déployer des troupes de l'OTAN en Cisjordanie, recommandation qui a été répétée par son collègue du Conseil de l'Atlantique, Brent Scowcroft, et par l'ancien conseiller à la sécurité nationale des États-Unis Zbigniew Brzezinski.

Scowcroft, un général des Forces armées à la retraite et conseiller à la sécurité nationale sous les auspices des présidents Gérald Ford et George H. W. Bush, est présentement le président du Conseil consultatif international du Conseil de l'Atlantique.

Lors du gala de cette année, auquel ont participé « plus de 900 dirigeants venant de plus de 50 pays », Scowcroft a « présenté l'amiral Mike Mullen, le président des chefs d'état major et récipiendaire en 2008 du prix d'excellence de leadership militaire, le général des Forces de l'air françaises Stéphane Abrial, commandant suprême des Forces alliées Transformation et co-récipiendaire du prix d'excellence de leadership militaire ainsi que le général James Mattis, son prédécesseur à ACT et aussi co-récipiendaire. »[4]

La fille de Zbigniew Brzezinski, Mika Brzezinski, du réseau MSNBC, a coanimé le gala. Son frère Ian, ancien secrétaire général adjoint à la Défense pour l'OTAN et la politique européenne, est un rapporteur au Conseil de l'Atlantique.

Le Conseil de l'Atlantique des États-Unis fut mis sur pied en 1961 par les anciens secrétaires d'État Dean Acheson et Christian Herter, dans le but de consolider l'appui à l'OTAN. Des Conseils de l'Atlantique ont été mis sur pied dans d'autres pays membres pour la même raison, et à l'heure actuelle ils sont au nombre de 40 dans les pays membres de l'OTAN et du Partenariat pour la Paix. Le nom provient du Conseil de l'Atlantique Nord, instance dirigeante de l'OTAN.

Selon le site web du Conseil de l'Atlantique britannique, les Conseils sont les successeurs de l'Association du Traité de l'Atlantique formée en 1954, et celle-ci sert toujours en tant que « groupe d'encadrement visant à coordonner les divers efforts des Conseils à promouvoir l'appui public aux institutions qui rassemblent les dirigeants politiques, académiciens et diplomates dans le but de promouvoir les valeurs telles que comprises dans le Traité de l'Atlantique Nord ».[5]

Le Conseil de l'Atlantique des États-Unis, par contre, est aussi prééminent que les États-Unis le sont dans l'OTAN. Des porte-parole étrangers – chefs d'État, ministres de la Défense et des Affaires étrangères – visitent fréquemment le siège du Conseil de l'Atlantique à Washington, D.C., lorsqu'ils visitent la Maison Blanche, le Pentagone ou le département d'État.

Le banquet de cette année « incluait dix chefs d'État et de gouvernements actuels ou remplacés, deux douzaines de membres du Congrès, 40 ambassadeurs aux États-Unis et 35 sous-secrétaires d'État mondiaux, et plusieurs hauts fonctionnaires de l'administration Obama ».[6]

En février 2009, James Jones a démissionné en tant que président du Conseil de l'Atlantique pour devenir conseiller à la sécurité nationale pour Barack Obama. Brent Scowcroft a aidé à choisir l'équipe de sécurité nationale d'Obama, donc la nomination de Jones n'a rien de surprenant.

Simultanément, Susan Rice a quitté le Conseil de l'Atlantique pour devenir ambassadrice des États-Unis à l'ONU et Richard Holbrooke a fait de même pour de devenir représentant spécial de la Maison Blanche et du département d'État en Afghanistan et au Pakistan. Deux autres collègues du Conseil, le général Eric Shinseki et Anne-Marie Slaughter, sont devenus respectivement secrétaire des Anciens combattants et directeur de la Planification des politiques au département d'État.

Pour mieux comprendre pourquoi Clinton a été récipiendaire du prix principal, dans ses commentaires il s'est vanté de ses interventions militaires en Bosnie et au Kosove, même si « 78 % du public américain s'opposait à toute intervention dans les Balkans ».[7]

Les médias géorgiens annonçaient que le président du pays, Mikheil Saakashvili, avait « participé au gala annuel en tant que co-président du gala du prestigieux Conseil de l'Atlantique à Washington ».[8]

Afin de confirmer le sérieux de la mission du Conseil à promouvoir « un leadership américain constructif et un engagement envers les affaires internationales sur la base du rôle central de la communauté de l'Atlantique à relever les défis internationaux du XXIe siècle »[9] et sa loyauté envers les quatre piliers du Traité de l'Atlantique Nord, « la démocratie, la liberté, la sécurité et la primauté du droit »[10], des prix ont été remis au cours des années aux personnes suivantes :

2009 : Le prix d'excellence de leadership international à l'ancien président George H.W. Bush et à l'ancien chancelier allemand Helmut Kohl.

Le prix d'excellence de leadership militaire au général en chef du Commandement central des États-Unis David Petraeus « pour sa force et son courage en Irak, en Afghanistan et tout au long de sa carrière militaire ».

Le secrétaire de la Défense, Robert Gates, a fait la présentation pour Bush, et Zbigniew Brzezinski pour le représentant allemand acceptant le prix pour Kohl. Bill Clinton a fait parvenir un message personnel à Bush.

2008 : Le prix d'excellence de leadership international fut accordé à l'ancien premier ministre britannique Tony Blair, le prix militaire au président de l'Instance collégiale des chefs d'état-major l'amiral Michael Mullen et le prix d'affaires au magnat des médias australien Rupert Murdoch.

L'ancien premier ministre espagnol et membre du Conseil consultatif international du Conseil de l'Atlantique, Jose Maria Aznar, a présenté Blair. Au cours du gala, des présentations furent faites par les anciens secrétaires d'État Henry Kissinger et Colin Powell ainsi que par l'ex-conseiller en sécurité nationale Scowcroft.

2007 : Le prix d'excellence de leadership international fut accordé à l'ancien président de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan et le prix militaire au commandant suprême des Forces alliées sortant, le général Jones. Colin Powell, le récipiendaire du prix 2005 de leadership international, a présenté les récipiendaires.

Parmi les autres récipiendaires, on retrouve Scowcroft lui-même, Henry Kissinger, l'ancien commandant suprême des Forces alliées de l'OTAN, Joseph Ralston, et l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Lord Robertson.

Sur le site web du Conseil de l'Atlantique, sous la rubrique, « Renouveler l'Alliance pour le 21e siècle »[11], parmi les liens vers d'autres sites, on retrouve, sous la rubrique « groupes de réflexion » :

L'Institut de l'entreprise américaine
Le Conseil de la politique étrangère américaine
L'Institut Aspen
L'Institution Brookings
La Fondation Carnegie
L'Institut Cato
Centre pour une nouvelle sécurité américaine
Centre d'études stratégiques et internationales
Centre de relations translatlantiques / École John Hopkins Paul H. Nitze de hautes études internationales
Le Conseil en relations étrangères
L'Institut de recherche en politique étrangère
Le German Marshall Fund des États-Unis
La fondation Héritage
L'Institut Hudson
La fondation New America
Le Centre Nixon
La Corporation Rand
L'Institut de la paix des États-Unis
Le Centre international Wilson pour académiciens

L'ancien jargon du monde corporatif et financier dirait que les conseils d'administration des organisations ci-haut mentionnées sont enchevêtrés. Les porte-parole et membres sont les mêmes d'une organisation à l'autre.

Avec des groupes semblables et connexes tels que Freedom House, Project for the New American Century, le Comité des États-Unis sur l'OTAN, le Projet de démocraties transitionnelles, National Endowment for Democracy et son International Forum for Democratic Studies, le Mouvement mondial pour la démocratie et son Réseau d'instituts en recherche sur la démocratie, International Republican Institute, National Democratic Institute for International Affairs ainsi qu'une myriade d'organisations complémentaires non gouvernementales à la solde du spéculateur financier, le milliardaire George Soros, et autres – ces organisations sont toutes étiquetées « sans but lucratif », « non-partisanes » (ce qui, aux États-Unis, veut dire, « bi-partisanes », c'est-à-dire démocrate-républicaine), bien que plusieurs soient financées par le gouvernement américain, le Conseil de l'Atlantique et les liens vers d'autres sites sont collectivement la meilleure illustration de ce qu'est ce fameux gouvernement invisible dont il est question depuis plus d'un siècle. Plus spécifiquement, c'est une organisation visant la politique étrangère, non redevable, qui accorde une attention particulière aux liens stratégiques euro-atlantiques de l'OTAN en tant que bloc militaire.

Le personnel et les membres des groupes de réflexion et d'organisations soi-disant non gouvernementales alternent allègrement entre ces organismes et des postes importants au sein du département d'État, du département de la Défense, du Conseil de sécurité nationale et ailleurs dans le gouvernement fédéral.

Le Conseil sur les relations étrangères offre des bourses de recherche, un exemple étant la Bourse d'études Cyrus Vance en études diplomatiques, offrant une année d'études au personnel du département d'État.

Tel que ci-haut mentionné, l'ambassadrice des États-Unis aux Nations unies, Susan Rice, est présentement en congé du conseil administratif du Conseil de l'Atlantique. Elle a aussi quitté temporairement l'Institution Brookings et a déjà été membre du Conseil sur les relations étrangères et du groupe de stratégie Aspen, un projet de l'Institut Aspen. Les avant-derniers co-présidents du groupe sont Brent Scowcroft, du Conseil de l'Atlantique, et le professeur en relations internationales du Sultan d'Oman à l'école du gouvernement Kennedy à l'Université de Harvard, Joseph Nye. Ses membres incluent les protégées de Josef Korbel et de Zbigniew Brzezinski, Madeleine Albright et Condoleezza Rice, ainsi que Richard Armitage, Richard Haass, Richard Lugar, William Perry et Strobe Talbott.

Haass préside le Conseil sur les relations étrangères depuis 2003, et était le directeur de planification des politiques pour le département d'État. Strobe Talbott est le président de l'Institution Brookings et était, au sein de l'administration Clinton, sous-secrétaire d'État et conseiller spécial au secrétaire d'État responsable des nouveaux pays indépendants dans l'ancienne Union soviétique.

Le directeur du Groupe de stratégie Aspen est R. Nicholas Burns, qui a siégé au conseil de la Sécurité nationale de 1990 à 1995, faisant une transition sans heurts de l'administration de George H.W. Bush à celle de Bill Clinton en tant qu'assistant spécial au président et directeur principal pour la Russie, l'Ukraine et les questions eurasiennes. Burns a aussi été représentant permanent des États-Unis à l'OTAN de 2001 à 2005 sous l'administration de George W. Bush et siège au conseil d'administration du Fonds des frères Rockefeller et du Conseil de l'Atlantique.

La liste de membres du Conseil de l'Atlantique est bourrée d'anciens vétérans du Pentagone, du département d'État et de la Central Intelligence Agency. Son président est l'ancien sénateur républicain, Chuck Hagel. Son président et premier dirigeant est Frederick Kempe, un journaliste du Wall Street Journal depuis trente ans et membre actuel du Conseil sur les relations étrangères et qui siège sur le Groupe de conseil supérieur de l'amiral James Stavridis, commandant du Commandement États-Unis-Europe et commandant suprême des Forces alliées de l'OTAN en Europe.

Son conseiller supérieur en sécurité internationale est Kurt Volker, ambassadeur des États-Unis à l'OTAN de 2008 à 2009 (remplacé par Ivo Daalder, de l'Institution Brookings), ancien analyste pour la Central Intelligence Agency, directeur adjoint au bureau personnel du secrétaire-général de l'OTAN, George Robertson, directeur par intérim des Affaires européennes et eurasiennes pour le Conseil de sécurité nationale, et secrétaire d'État adjoint délégué aux affaires européennes et eurasiennes.

Le président du Conseil consultatif international est Brent Scowcroft.

Le conseil d'administration est composé (incluant les anciens titres de chacun) des secrétaires à la Défense, Harold Brown et William Perry ; de R. Nicholas Burns ; des anciens commandants militaires de niveau supérieur de l'OTAN, Joseph Ralston, Wesley Clark et Bantz John Craddock ; de la sous-secrétaire d'État pour la démocratie et les affaires mondiales de 2001 à 2009, Paula Dobriansky (originaire de l'Europe de l'est et employée de l'État dans la période post-soviétique) ; du sous-secrétaire de la politique de défense, Eric Edelman ; du secrétaire délégué à la Trésorerie et ambassadeur des États-Unis à l'Union européenne, Stuart Eizanstat ; de l'envoyé de l'administration Clinton aux Balkans, Robert Gelbard ; de l'envoyé spécial pour les questions européennes, envoyé spécial pour l'énergie eurasienne et ambassadeur à l'Union européenne, C. Boyden Gray ; du secrétaire d'État adjoint pour les questions européennes et sous-secrétaire d'État pour les questions politiques, Marc Grossman ; du conseiller pour la sécurité nationale, Stephen Hadley ; de Richard Holbrooke ; du directeur du Conseil de sécurité nationale des questions de l'Europe occidentale et directeur des questions du Moyen-Orient, ambassadeur de l'OTAN et conseiller supérieur actuel de la corporation RAND, Robert E. Hunter ; de Henry Kissinger ; du président adjoint de l'instance collégiale des chefs d'état-major et représentant des États-Unis délégué à l'OTAN, le général, Barry McCaffrey ; du commandant adjoint du Commandement États-Unis-Europe, Charles Wald ; du directeur de la Central Intelligence Agency, R. James Woolsey et du chef du Commandement central des États-Unis, Anthony C. Zinni.

Parmi les directeurs honoraires, nous trouvons les sept derniers secrétaires d'État : George Schultz, James Baker, Warren Christopher, Madeleine Albright, Colin Powell et Condoleeza Rice. Frank Carlucci, maître à penser du changement de régime lorsque le Congo belge a été remis au Portugal et ancien secrétaire de la Défense, en est un autre, tout comme son collègue, l'ancien chef du Pentagone, James Schlesinger et l'ancien directeur du Federal Bureau of Investigation et président actuel du Conseil consultatif de la sécurité intérieure, William Webster.

Parmi les membres du Conseil consultatif international du Conseil de l'Atlantique se trouvent Jose Maria Aznar, de l'Espagne, Zbigniew Brzezinski, Rupert Murdoch et Lord (George) Robertson.

Son Groupe de conseillers stratégiques (SAG) fut fondé en 2007 par James Jones et Brent Scowcroft et comprend plusieurs des membres du conseil d'administration ainsi qu'un plus haut pourcentage d'Européens et autres membres non-américains. On y trouve aussi l'ancien commandant adjoint du Commandement États-Unis-Europe, le général Charles Boyd, l'ancien vice-président de l'instance collégiale des chefs d'état-major, l'amiral de la Marine Edmund Giambastiani, l'ancien chef des Forces armées allemandes et président du Comité militaire de l'OTAN, le général Harald Kujat, ainsi que l'ancien directeur général du personnel militaire de l'Union européenne, le lieutenant-général Jean-Paul Perruche.

« En 2008, le SAG a concentré ses efforts sur la réforme de l'OTAN, faisant équipe avec le Centre d'études stratégiques et internationales, l'université de la Défense nationale, et l'école John Hopkins des études internationales supérieures afin de produire un rapport intitulé La renaissance d'une alliance : une convention de l'Atlantique conçue pour XXIe siècle. Cet effort visait à décrire comment les Alliés pouvait donner une nouvelle vigueur à l'OTAN, incluant améliorer les instances de prises de décisions, rehausser ses capacités militaires et relever haut la main le défi pour que l'OTAN soit en mesure d'affronter toutes nouvelles menaces se dessinant à l'horizon. »[12]

Le Conseil de l'Atlantique reçoit des subventions de la part d'un grand nombre de fondations, notamment la Fondation Ford, le Open Society Institute, le German Marshall Fund des États-Unis et la Cuba Policy Foundation. Il a aussi l'appui des départements américains de l'Air, des Forces armée, de la Marine et de l'Énergie et de la Mission des États-Unis auprès de l'OTAN et de la Mission des États-Unis auprès de l'Union européenne.

Ses membres corporatifs proviennent de près de 100 entreprises, y inclus les manufacturiers d'armes, Boeing, EADS North America, General Dynamics, Lockheed Martin, Northrop Grunman et Raytheon, et une multitude d'autres compagnies telles que AT&T, Chevron U.S.A., Daimler, Goldman Sachs, JPMorgan Chase, MSNBC, Sony, Textron, Time Warner, Toyota et Viacom.

Bien que toujours concentré dans la zone euro-atlantique, le Conseil de l'Atlantique a suivi l'OTAN jusque dans les Caucases soviétiques et les territoires de l'Asie centrale, en Asie comme telle, au Moyen-Orient et en Afrique. Il comporte maintenant un Centre de l'Asie du Sud ainsi qu'un Centre eurasien Dinu Patriciu qui « sert de centre de liaison pour le Conseil de l'Atlantique pour tout travail relié aux questions énergétiques de la mer Noire, de la mer Caspienne et de l'Asie centrale, telles que les politiques reliées aux oléoducs, au corridor énergétique Est-Ouest, ainsi qu'aux politiques énergétiques de l'Europe de l'Est et du Sud-Est. La raison d'être du Centre devient plus pertinente à la lumière des inquiétudes soulevées par la sécurité dans toute la grande région eurasienne, par les crises pétrolières et les débats sans fin au sujet des oléoducs visant l'Europe ».[13]

Dans ses propres mots, ses objectifs prioritaires actuels sont :

- identifier les enjeux majeurs de l'Alliance de l'Atlantique et ses relations transatlantiques et y trouver des solutions appropriées ;

- forger un consensus autour de la politique des États-Unis face à la Russie, la Chine, le Japon, la Corée et le Taïwan ;

- faire la promotion de solutions équilibrées face aux besoins énergétiques grandissants et à la protection de l'environnement ;

- planifier des itinéraires pour la politique des États-Unis dans les Balkans, en Afrique, à Cuba, en Irak, en Iran et au Lybie ;

- impliquer les étudiants dans toute la région euro-atlantique dans le processus de la transformation et de l'expansion de l'OTAN.

Depuis deux ans, le Groupe de consultation stratégique (SAG) a « concentré ses efforts à la réforme de l'OTAN, faisant équipe avec le Centre d'études stratégiques et internationales, l'université de la Défense nationale et l'école John Hopkins des études internationales supérieures afin de produire un rapport intitulé La renaissance d'une alliance : une convention de l'Atlantique conçue pour le XXIe siècle. Cet effort visait à décrire comment les Alliés pouvait donner une nouvelle vigueur à l'OTAN, incluant améliorer ses instances de prises de décisions, rehausser ses capacités militaires et relever haut la main le défi afin que l'OTAN puisse affronter toutes nouvelles menaces se dessinant à l'horizon. Le rapport de la « renaissance de l'Alliance » a servi de prélude au projet ‘STRATCON 2010' du SAG, cherchant à nuancer le débat au sujet du développement par l'OTAN d'un nouveau Concept stratégique. Dirigé par les membres du SAG, Yves Boyer et Julian Lindley-French, le projet influence le processus de développement du Concept stratégique à l'intérieur et à l'extérieur du processus formel. »[14]

Le SAG n'a rien à voir avec un organisme de planification à but abstrait, puisqu'il « produit des mémoires et des rapports de politique publique majeurs, organise des Sessions stratégiques informelles pour les principaux dirigeants militaires et civils tant en Europe qu'aux États-Unis, et offre de façon informelle son expertise aux principaux élaborateurs de politiques ».[15] Le rapport de celui-ci intitulé Sauver l'Afghanistan : un appel et un plan favorisant une action immédiate, dont l'auteur est James Jones, fut dévoilé devant le Comité du Sénat sur les relations étrangères en la présence du président du comité, le sénateur John Kerry, et Jones a fait état de son contenu devant ce même comité.

Le Groupe de consultation stratégique a ensuite visité le siège de l'OTAN, le siège suprême des puissances alliées en Europe ainsi que le siège de l'Union européenne au Belgique afin de faire connaître le rapport aux dirigeants militaires et civils européens.

Le groupe était présent aux cinq conférences officielles de l'OTAN sur le nouveau Concept stratégique et a été l'hôte de la plus grande d'entre elles tenue à Washington en février à l'université de la Défense nationale avec le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire de la Défense, Gates, et la secrétaire d'État, Clinton.[16] Cette dernière a inauguré le séminaire du Concept stratégique à Washington au Ritz Carlton, l'endroit même qui avait accueilli le récent gala du Conseil de l'Atlantique, et le président du Conseil de l'Atlantique, Chuck Hagel, a livré le discours d'accueil.

Le Conseil de l'Atlantique des États-Unis a laissé transparaître sa nature quasi gouvernementale en accueillant le premier discours du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, aux États-Unis en septembre dernier, ayant succédé au néerlandais Jaap de Hoop Scheffer le 1er août.

Lors de ce même événement, un membre du Conseil de l'Atlantique, le sénateur, Richard Lugar, a réitéré la revendication que les anciennes républiques soviétiques soient absorbées à même l'OTAN. Voici un extrait de ses commentaires :

« Les contributions de l'OTAN passent inaperçues. Il est important de se rendre compte de ce fait remarquable que l'OTAN est impliquée dans un combat à 3 000 milles de l'Europe. Nous devrions aussi célébrer ce fait que les membres de l'OTAN ont été un immense facteur de réforme au sein de membres potentiels, les assistant à atteindre les structures institutionnelles nécessaires au succès du XXIe siècle. Il ne faut pas répéter la folie des premiers jours de la Guerre froide alors que l'apparition d'un périmètre de défense rigide tracé par les États-Unis a pu laisser croire que nous tolérerions toute perturbation géopolitique au-delà de ce périmètre. L'Ouest doit offrir aux pays qui s'y qualifient et qui y aspirent la possibilité de se joindre à nous, et ces pays incluent l'Ukraine, la Géorgie et la région entière des Balkans. »[17]

Le Conseil de l'Atlantique a accueilli et mis en valeur les présidents de la Géorgie et de l'Ukraine, Mikheil Saakashvili et Viktor Yushchenko, après leur arrivée au pouvoir suite à des révolutions dites colorées en 2004 et en 2005, respectivement.

Le 7 octobre dernier, le Conseil de l'Atlantique a tenu un forum intitulé « La défense antimissile en Europe : la prochaine étape » avec le directeur de l'Agence de défense antimissile des États-Unis, le lieutenant général, Patrick O'Reilly, et la secrétaire d'État pour le contrôle d'armements et les questions de sécurité internationale, Ellen Tauscher, au sujet du système mondial de missiles d'interception en expansion de l'administration Obama.

Voici un échantillon des commentaires exubérants de Tauscher :

« Je tiens à remercier tous mes amis au Conseil de l'Atlantique, surtout des gens comme le sénateur Hagel et d'autres qui sont ici tout en réitérant que votre leadership est essentiel pour garantir que la très, très forte relation entre nous soit toujours entretenue, relation non seulement avec nos partenaires de l'OTAN, mais au-delà de l'Atlantique avec des amis qui ne sont pas nos partenaires commerciaux mais qui sont décidément nos partenaires en sécurité nationale. Je suis convaincue que l'OTAN est la plus importante alliance de défense au monde. »

« D'entrée de matière, laissez-moi débuter en déclarant de façon non équivoque que l'administration Obama est engagée à déployer des défenses antimissiles appropriées, économiques et pertinentes afin de protéger les États-Unis, nos troupes déployées à l'avant ainsi que nos amis et alliés des attaques par missiles balistiques. Des déclarations entendues à l'effet que le président Obama a décidé de passer outre, d'annuler ou de mettre aux rancarts les plans de déploiement du système de défense de missiles balistiques basé en Europe ne sont tout simplement que mensonges. La suggestion que nous avons abandonné nos alliés de l'OTAN en Europe, que nous n'avons pas l'intention d'honorer nos obligations envers l'OTAN telles que stipulées dans notre article V, ou que nous avons dévalué nos obligations envers nos alliés telles qu'exprimées dans les traités ou envers tout autre engagement envers nos amis impliquant la sécurité, est également mensongère. Il n'y a eu aucune tentative de gagner les faveurs du gouvernement russe ni de négocier un quelconque compromis dans les négociations d'un traité pour donner suite au START. »[18]

O'Reilly, pour sa part, a parlé du projet de missile d'interception des États-Unis en Europe de l'Est en tant que projet beaucoup plus vaste et intégré à l'OTAN que celui qu'avait prévu le président George W. Bush et a martelé qu'« il a toujours été possible d'adapter ce projet aux plans de l'OTAN et il a été conçu selon les protocoles de l'OTAN, de sorte qu'il peut à tout moment être intégré au système de l'OTAN. Nous sommes maintenant au point ou par le biais du projet de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre et d'autres discussions nous sommes très ouverts à intégrer la commande et le contrôle au système de commande et au contrôle de l'OTAN. »[19]

Le 2 février, le vice-président du Conseil de l'Atlantique et directeur du programme de sécurité internationale, Damon Wilson, a parlé lors d'une conférence vidéo dans la capitale ukrainienne de Kiev et son discours avait pour titre « Les attentes des États-Unis face aux élections en Ukraine » cinq jours avant l'élection présidentielle alternative.

Wilson était adjoint spécial au président et directeur principal des questions européennes au Conseil sur la sécurité nationale de décembre 2007 à janvier 2009 alors qu'il « a joué un rôle prépondérant dans le développement et la coordination des efforts du gouvernement des États-Unis pour faire épanouir une Europe intégrale, libre et en paix et pour travailler avec l'Europe afin de promouvoir la sécurité, la prospérité et la démocratie partout dans le monde. Il a géré la politique inter-institutions pour l'OTAN, l'Union européenne, la Géorgie, l'Ukraine, les Balkans, la Sécurité énergétique eurasienne et la Turquie, et a planifié de nombreuses visites présidentielles en Europe, y inclus lors de sommets États-Unis/Union européenne et de l'OTAN. »

Au préalable, il avait fait partie du Conseil de sécurité nationale en tant que directeur pour les questions de l'Europe centrale, occidentale et nordique de janvier 2004 à novembre 2006. « Pendant tout ce temps, M. Wilson a renforcé ses liens avec la chancellerie allemande, a coordonné la politique inter-institutions en appui aux réformes en Ukraine, y inclus au cours de la révolution orange, a travaillé à des engagements accrus envers les alliés américains en Europe centrale et occidentale et a promu des consultations personnelles avec les partenaires de la coalition en Irak et en Afghanistan. »[20]

Lors de la conférence de Kiev, il a dit qu'un « statut de neutralité n'est pas une option pour l'Ukraine » et a « averti l'Ukraine contre des modèles alternatifs pour renforcer la sécurité de l'Ukraine ».

« De telles alternatives pourraient empêcher l'Ukraine de s'intégrer davantage à l'Europe, croit Wilson. Selon lui, la meilleure garantie pour la sécurité de l'Ukraine est sa coopération avec l'OTAN et des réformes mises de l'avant à l'interne. »[21]

Au-delà de l'expansion de l'OTAN en Europe et encore plus profondément dans l'espace qui appartenait jadis à l'Union soviétique, y inclus les transformations concomitantes – légales, économiques, politiques et touchant à la politique étrangère – ainsi que le déploiement d'un bouclier antimissile le long de la frontière occidentale de la Russie, le Conseil de l'Atlantique joue un rôle majeur dans la confrontation continue avec la Russie sur la question des approvisionnements de gaz et de pétrole vers l'Europe.

Au mois d'août dernier, Alexandros Petersen, agrégé supérieur du Centre eurasien Dinu Patriciu, du Conseil de l'Atlantique, s'est adressé au Trend News Agency d'Azerbaïdjan en ces mots :

« Non seulement l'Azerbaïdjan a-t-il des réserves importantes, mais aussi est-il un passage vers de vastes réserves sur la rive orientale de la mer Caspienne et plus loin vers l'Asie centrale, y inclus le Turkménistan, le Kazakgstab et l'Uzbékistan. L'Azerbaïdjan est aussi important puisqu'il fournit déjà du pétrole aux pays occidentaux par le biais de l'oléoduc de Bakou-Tbilisi-Ceyhan, son gaz passe par l'oléoduc de la Caucase du sud et il est le pays producteur le plus en lice en ce moment pour alimenter l'oléoduc de Nabucco. »

« Le potentiel dont jouit le Turkménistan est énorme et il sera un joueur de plus en plus présent dans la région et mondialement pour son gaz naturel, mais la question centrale qui se pose pour le Turkménistan est si ses ressources prendront principalement la route de l'est ou celle de l'ouest. »[22]

Avant d'arriver au Conseil, Petersen « était issu du Centre international Woodrow Wilson pour académiciens où il a servi en tant qu'universitaire en politique de l'Europe du Sud-Est, et au Centre d'études stratégiques et internationales où il était professeur permanent adjoint pour le programme russe et eurasien. Avant ces postes, il avait servi de directeur de programme pour le Centre de l'Europe caspienne à Bruxelles et de recherchiste en chef à l'Institut international pour les études stratégiques à Londres. En 2006, il était chercheur invité à la Fondation géorgienne pour les études stratégiques et internationales à Tbilisi. Il a aussi été chercheur pour le Groupe de travail de la politique et de la géopolitique de Conseil national du pétrole des États-Unis et pour le Groupe de travail du Conseil des relations étrangères sur les relations Russie-États-Unis. »[23]

Le mois suivant, les commentaires du sénateur Richard Lugar préconisaient aussi l'activation de la clause d'assistance militaire mutuelle de l'OTAN en lien avec la politique énergétique :

« Il y a trois ans, au sommet de l'OTAN à Riga, j'ai encouragé l'Alliance à faire de la sécurité énergétique un fer de lance de l'article V par lequel tout membre victime d'une interruption délibérée de son énergie recevra de l'assistance des autres membres de l'Alliance. J'ai soutenu qu'il y avait peu de différences entre une interruption énergétique et une invasion armée. Le lien entre l'appui énergétique et la mission centrale de l'OTAN serait aussi un facteur renforçant la cohésion de l'Alliance et renforcerait aussi l'appui public pour l'Alliance. Le défi de stabiliser des approvisionnements d'énergie abordables est une préoccupation majeure de chaque allié, au même titre que les questions de transport, d'industries, d'environnement et de politique de Sécurité nationale. »[24]

Le même mois, le Conseil de l'Atlantique a accueilli le général William Ward, commandant du Commandement de l'Afrique des États-Unis, et celui-ci a décrit les opérations et les exercices prévus dans tout le continent. Le site web du Conseil a annoncé que son Centre africain Ansari est « le plus récent ajout aux programmes régionaux du Conseil de l'Atlantique Nord ».[25]

Le Conseil de l'Atlantique des États-Unis compte sur ses affiliés en Europe et en Asie pour restreindre leurs citoyens locaux respectifs devant un désenchantement grandissant face à la guerre en Afghanistan et une insatisfaction générale envers l'Alliance. Les Conseils de l'Atlantique régionaux sont aussi au premier plan dans les tentatives de recruter les pays de la Scandinavie (la Finlande et la Suède), des Balkans et de l'ancienne Union soviétique dans le bloc.

Le mois dernier, le Conseil de l'Atlantique de la Finlande a organisé une conférence avec la ministre de la Défense norvégienne, Anne-Grete Strom-Erichsen, où elle a fait des sombres déclarations au sujet de la Russie, voisine de la Norvège et de la Finlande.

Dans un rapport de ses commentaires, on peut lire que « Strom-Erichsen a tracé dans ses grandes lignes l'importance de forger une position commune en matière de défense et de sécurité liées au Grand Nord. La ministre a insisté sur "l'importance de renforcer l'OTAN". À la lumière d'une présence accrue de la Russie dans les sphères militaires et économiques de la mer arctique, Strom-Erichsen perçoit des inquiétudes à l'horizon face à une possible déstabilisation dans la région ».[26]

Lors d'une entrevue menée par le Conseil de l'Atlantique au sujet du nouveau Concept stratégique en décembre dernier avec Julian Lindley-French, un membre de son groupe de consultation stratégique et enseignant à l'Académie militaire royale des Pays-Bas, les propos n'étaient guère plus rassurants. On y affirmait qu' « un pouvoir militaire crédible sera toujours la base d'un pouvoir crédible » et « on verra sans doute croître la nécessité de projeter l'image d'un pouvoir militaire crédible et stabilisant ».

En particulier, Lindley-French a souligné que « la Russie devra une fois pour toutes décider si elle fait partie de la mission de sécurité de l'Alliance ou si elle s'y oppose. L'invasion de la Géorgie était une atteinte à la liberté et l'OTAN doit fermement résister à un tel aventurisme ».[27]

Lors du gala le 28 avril, le ministre des Affaires étrangères polonais, Radoslaw Sikorski, s'est adressé à la question de son pays en tant que membre de l'OTAN lors de son voyage à Washington alors qu'il rencontrait la secrétaire d'État, Clinton, le secrétaire de la Défense, Gates, et Zbigniew Brzezinski avec qui la discussion a porté sur « la coopération militaire, en particulier un nouveau projet de défense américain qui devrait remplacer le soi-disant bouclier antimissile ». [28]

L'amiral Michael Mullen, président de l'Instance collégiale des chefs d'état-major, a aussi parlé et s'est référé à l'envergure mondiale grandissante de l'OTAN : « Choisissez le lieu, les Balkans, l'Irak, l'Afrique, la Méditerranée, l'Haïti, et, oui, l'Afghanistan – et vous y trouverez l'Alliance qui relève ces défis de façon spectaculaire. » [29]

L'OTAN mondiale du XXIe siècle ne tolérera pas la compétition, ni dans son propre territoire euro-atlantique, ni ailleurs. Le siège du bloc militaire de l'Atlantique nord est à Bruxelles, mais sa stratégie internationale est élaborée à Washington, D.C.

Notes

1) NBC Washington, le 28 avril 2010
2) Global Energy War : Washington's New Kissinger's African Plans, Stop NATO, le 22 janvier 2009http ://rickrozoff.wordpress.com/2009/08/26/global-energy-war-washingtons-new-kissingers-african-plans|
3) Real Clear Politics, le 8 février 2009
http ://www.realclearpolitics.com/articles/2009/02/jones_munich_conference.html
4) Le Conseil de l'Atlantique, le 29 avril 2010
5) Le Conseil de l'Atlantique du Royaume-Uni
http ://atlanticcounciluk.org/wp/ ?page_id=9
6) Le Conseil de l'Atlantique, le 29 avril 2010
7) Agence France-Presse, le 29 avril 2010
8) Rustavi 2, le 29 avril 2010
9) le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/about
10) Le Conseil de l'Atlantique du Royaume-Uni http ://atlanticcounciluk.org/wp/ ?page_id=9
11) http ://www.acus.org
12) Le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/people/sag
13) Le Conseil de l'Atlantique http ://acus.org/tags/patriciu-eurasia-center
14) Le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/people/sag
15) Ibid
16) Une stratégie pour le XXIe siècle : l'Europe militarisée, l'OTAN mondialisée, Stop NATO, le 26 février 2010
http ://rickrozoff.wordpress.com/2010/02/26/21st-century-strategy-militarized-europe-globalized-nato
17) Kokomo Perspective, le 29 septembre 2009
18) Le Conseil de l'Atlantique
http ://www.acus.org/event/missile-defense-europe-next-steps/tauscher-transcript
19) Le Conseil de l'Atlantique
http ://www.acus.org/event/missile-defense-europe-next-steps/oreilly-transcript
20) Le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/users/damon-wilson
21) Interfax-Ukraine, le 2 février 2010
22) Trend News Agency, le 28 août 2009
23) Le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/users/alexandros-petersen
24) Kokomo Perspective, le 29 septembre 2009
25) Le Conseil de l'Atlantique http ://www.acus.org/program/ansari-africa-center
26) Le ministère norvégien de la Défense, le 14 mai 2009
27) Julian Lindley-French, Stratcon 2010 : A Military Route to Freedom ?, Le Conseil de l'Atlantique, le 16 décembre 2009
28) Radio polonaise, le 28 avril 2010
29) Le Conseil de l'Atlantique, le 28 avril 2010
http ://acus.org/event/2010-awards-dinner/transcript

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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