LML dénonce la tentative de la
direction américaine du CN de changer unilatéralement une
fois de plus les conditions de travail. Elle a essayé de le
faire pour les conducteurs de locomotive en décembre
2009 mais l'opposition des travailleurs l'a forcée à
retraiter. Cette fois-ci, le CN vise les 2 700 chefs de train, agents
de
triage et coordonnateurs de la circulation.
La convention collective s'est terminée le
22 juillet 2010. Les travailleurs ont présenté leurs
demandes qui mettent l'accent sur leur santé et leur
sécurité comme condition de la santé et de la
sécurité du public et surtout des gens qui vivent
à proximité des voies ferrées. Ils demandent entre
autres une amélioration des horaires de travail.
Plutôt que d'être sur appel 24 heures sur 24 et
7 jours semaine, comme c'est le cas présentement, ils
proposent d'être divisés en blocs de travailleurs qui sont
sur appel pour des périodes de 8, 10 ou 12 heures. Le but
est de se donner une plus grande stabilité de vie pour
être mieux reposés physiquement et mentalement
quand ils travaillent.
La direction du CN a répondu qu'elle est
prête à accepter cette proposition si les travailleurs
renoncent à leurs périodes de repos prescrites dans la
convention collective. Seules s'appliqueraient alors les
périodes de repos prescrites dans la loi, lesquelles sont bien
inférieures à celles que les travailleurs ont fait
inscrire dans la convention collective
au fil des années, dans leurs luttes pour leur santé et
leur sécurité et celles du public. Les travailleurs du CN
ont rejeté avec raison cette proposition scandaleuse du
transporteur.
Selon le CN, le Code du travail fédéral
lui donne le droit de changer unilatéralement les conditions de
travail si la négociation ne produit pas d'entente à
l'intérieur d'une période de temps donnée. Les
travailleurs n'accepteront jamais qu'il soit légal que leurs
conditions de travail soient décidées sans qu'ils aient
leur mot à dire. Ils n'accepteront
jamais non plus que quelqu'un d'autre leur impose des conditions de
travail qui mettent en danger leur bien-être physique et mental.
Est-ce que le CN prétend ne pas savoir que le nombre de
travailleurs à son emploi a été réduit
drastiquement, que les travailleurs sont épuisés et que
des déraillements se produisent partout, parfois avec
déversement
de produits toxiques dans les communautés? Le Code du travail
fédéral dit effectivement que les employeurs peuvent
changer unilatéralement les conditions de travail s'il n'y a pas
d'entente après un certain temps. Mais le Code dit aussi que les
négociations doivent être menées de bonne foi et
que des efforts raisonnables doivent être faits pour en
arriver à une entente. Est-ce que c'est un effort raisonnable
que de demander l'élimination des périodes de repos
prévues dans la convention collective et de déclarer que
c'est cette demande qui doit être le sujet des discussions sinon
« les négociations sont un
échec » ?
Dans le scénario qui se joue sous nos yeux, le CN
pousse les travailleurs à la grève, ce qui amènera
le gouvernement fédéral à intervenir et à
endosser le « droit » du CN d'agir comme il le
fait en passant une loi de retour au travail qui criminalise
l'opposition.
Les travailleurs du CN ont alerté le public au
sujet des plans du transporteur. Tous les travailleurs doivent exiger
que le CN renonce à ses plans et doivent avertir le gouvernement
Harper qu'il ne doit pas intervenir pour criminaliser ceux qui se
battent pour la santé et la sécurité de tous.
Le CN est en train de forcer ses travailleurs
à
déclencher la grève
- La Conférence ferroviaire de
Teamsters Canada, 28 août 2010 -
« L'enjeu principal des négociations
est la santé et la sécurité des travailleurs et de
la population qui vit à proximité des voies
ferrées. »
Après quelques jours de négociations
seulement, il semble que la Compagnie des chemins de fer nationaux du
Canada (CN) soit en train de forcer ses travailleurs à
déclencher une grève malgré l'insistance du
syndicat à poursuivre les discussions. Les pourparlers ont pris
fin vendredi dernier et la compagnie refuse de présenter ses
offres au
Comité de négociations des travailleurs. De plus, aucune
date de discussions n'a été planifiée et le CN
refuse d'allonger le mandat du conciliateur assigné au dossier.
En effet, le CN veut utiliser le Code du travail pour
imposer un règlement aux parties plutôt que
négocier de gré à gré avec le syndicat des
quelque 2 700 chefs de train, agents de triage et coordinateurs de la
circulation. Ces travailleurs sont représentés par la
Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC).
Le syndicat croit que le Canadien National veut imposer
rapidement un arbitre au dossier, invalidant de ce fait le processus
normal de négociation. Ces pourparlers ont cours depuis le mois
de mai dernier puisque le contrat de travail prenait fin en juillet.
« Nous avons à peine commencé les discussions
que l'employeur veut y mettre fin,
explique Bryan Boechler, porte-parole de la CFTC dans ce dossier. Pour
danser, il faut
être deux. »
La santé et la sécurité des
travailleurs et de la population sont en jeu. Le transporteur
ferroviaire propose des modifications pour éliminer toutes les
dispositions relatives au repos en arguant qu'elles sont
désuètes. Les travailleurs seraient donc contraints de
travailler 24 sur 32 heures, puis recommencer ce cycle
8 heures plus
tard. Le syndicat croit que cette demande aura pour conséquence
d'augmenter les risques d'accident.
« Soyons clairs : l'enjeu principal des
négociations est la santé et la sécurité
des travailleurs et de la population qui vit à proximité
des voies ferrées, explique Bryan Boechler, porte-parole de la
Conférence ferroviaire dans ce dossier. Notre inquiétude
est fondée sur le travail de terrain, pas sur une théorie
bidon mise de l'avant par
les dirigeants de la compagnie. »
Le conflit qui se dessine à l'horizon ressemble
donc étrangement à la situation qui prévalait
entre les ingénieurs de locomotives et la compagnie en
décembre 2009. On se rappellera que le CN avait voulu changer
unilatéralement les conditions de travail des ingénieurs
de locomotive, ce qui provoqua une grève. La santé et la
sécurité des
travailleurs et du public étaient également au coeur du
litige.
Le syndicat n'a eu d'autre choix que de faire parvenir
par la poste un vote de grève à ses membres. Les
résultats sont attendus d'ici la fin septembre. Un
débrayage ou un lockout pourrait donc avoir lieu au courant de
l'automne. « Nous avons l'impression que la compagnie tente
de nous inciter à déclencher une grève ou
de décréter un lock-out dans le but que le gouvernement
enclenche le processus d'arbitrage,
ajoute Boechler. Nous invitons plutôt la compagnie à
revenir à la table des négociations avec une attitude
d'ouverture. »
En terminant, le CN rapportait des profits de
1.26 G $ en 2009. Cette société exploite un
réseau transcontinental de 28 200 km qui dessert plusieurs
provinces canadiennes et États américains. Il traverse
l'ensemble du Canada d'est en ouest entre la Nouvelle-Écosse et
la Colombie-Britannique et dispose d'un axe nord-sud qui
traverse les États-Unis entre la région des Grands Lacs
et le golfe du Mexique.
Le syndicat des Teamsters représente 125 000
membres au Canada dans tous les corps de métiers. La
Fraternité internationale des Teamsters, à laquelle
Teamsters Canada est affiliée, compte 1,4 million de
membres en Amérique du Nord. La Conférence ferroviaire de
Teamsters Canada représente plus de 12 000 travailleurs
dans tous les corps de métiers de l'industrie ferroviaire au
pays.
Foresterie
Au sujet du vol légalisé des pensions
des
travailleurs de Papiers Fraser
- Entrevue avec Gaétan
Ménard, secrétaire-trésorier du Syndicat
canadien
des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) -
Plus de 1 000 pensionnés des usines de papier
ayant appartenu à Papiers Fraser au Québec, en Ontario et
au Nouveau-Brunswick ont récemment été
informés que leurs chèques de pension sont coupés
de 40 % et que la coupure s'applique de manière
rétroactive au 1er avril. C'est en juin 2009 que Papiers
Fraser s'est placé sous la loi de la protection de la faillite
au Canada et aux États-Unis. Brookfield Asset Management,
l'actionnaire qui a le
contrôle de Papiers Fraser, a utilisé la procédure
de faillite pour se vendre l'entreprise à lui-même et la
réorganiser. Par le biais de cette manoeuvre, il s'est
déchargé de ses responsabilités envers les
pensionnés et les primes de séparation et les autres
obligations envers les travailleurs qui ont perdu leur emploi. La
nouvelle entreprise, toujours
contrôlée par Brookfield, a redémarré ses
opérations au Nouveau-Brunswick sous le nom de Twin Rivers.
Gaétan Ménard, le
secrétaire-trésorier du SCEP, nous présente une
mise à jour sur la situation des pensionnés et anciens
employés de Papiers Fraser.
(Les travailleurs apprennent une
amère leçon sur les fonds de pension à cotisations
déterminées.)
L'entente semblait avantageuse. En 1997, les
employés de ce qui était alors Riverside Forest Products
Ltd. à Kelowna en Colombie-Britannique avaient reçu une
offre valable une
seule fois : demeurer avec leur fonds de pension (à
prestations déterminées) ou le changer pour un nouveau
fonds de pension à « cotisations
déterminées ». « Que ce soit pour
un nouveau manteau ou une nouvelle voiture, nous faisons notre choix
uniquement sur la base de
nos besoins personnels », avait alors affirmé
l'entreprise dans un bulletin distribué aux plus de 200
employés. « Quand il s'agit de planifier notre
retraite, chacun l'imagine différemment. D'où
l'importance d'avoir un choix dans la planification de notre
avenir. »
(Le mot « choix » est devenu
un thème central des politiques antisociales ; on parle par
exemple de « choix » individuels pour remplacer
et détruire le système public d'éducation et de
santé. Dans le langage des propriétaires du capital, plus
de choix veut dire plus de moyens pour plumer le poulet. Le
seul choix véritable pour la classe ouvrière c'est ce qui
sert ses intérêts contre les intérêts des
propriétaires du capital et de leurs monopoles.)
L'entreprise admettait que le nouveau fonds de
pension (à cotisations déterminées) ne garantirait
plus combien le travailleur toucherait à sa retraite. Chaque
employé a alors reçu une trousse personnalisée
avec graphiques et chartes qui estimaient combien il recevrait avec le
nouveau fonds. Plusieurs employés ont accepté de faire le
saut.
(C'est un signe de détresse et du besoin de
nouveaux arrangements quand ceux qui contrôlent le pouvoir
économique et politique n'ont pas d'autre recours que la magie
des mots pour imposer leur choix.)
En 2004, Vernon Tolko Industries Ltd, qui est
basé en Colombie-Britannique, a pris le contrôle de
l'entreprise. Un employé qui avait opté pour le nouveau
fonds de pension (à cotisations déterminées) a
décidé, soucieux de son avenir, d'examiner son fonds de
pension avec l'aide d'un conseiller financier. Les chiffres ne
concordaient plus
avec ce qui avait été promis, et l'affaire fait
présentement l'objet d'une requête en justice devant la
Cour Supérieure de la province. Selon cette requête
déposée par un groupe d'employés qui demandent
maintenant réparations, Tolko s'est rendu coupable de fausse
représentation par négligence en sous-estimant la valeur
de l'ancien fonds de pension
et en surestimant la valeur du nouveau fonds. Les projections de
revenus, a dit en cour l'avocat Irwin Nathanson,
« étaient de la pure fiction ».
(Cet article du Globe and Mail absout les
gouvernements. C'est la responsabilité sociale d'un gouvernement
de défendre ses citoyens. Les travailleurs sont victimes de ce
genre de fraude dans les pensions partout au Canada. Les fonds de
pension à prestations déterminées sont
attaqués et non seulement les gouvernements
fédéral et provinciaux refusent-ils d'intervenir à
la défense des travailleurs, mais ils bloquent les propositions
de réformer le Régime de pensions du Canada pour en faire
un fonds de pension universel à prestations
déterminées à un standard canadien pour tous les
gens âgés.
En Ontario, le monopole de l'acier US Steel,
après avoir réussi à imposer cette concession aux
métallos de Lake Erie Works suite à un lock-out brutal de
neuf mois, cherche maintenant à forcer les nouveaux
engagés à Hamilton Works à se placer sous un fonds
à cotisations déterminées. Qu'est-ce que le
gouvernement a fait pour défendre les
Canadiens dans ce cas et contre les attaques sur les pensions en
général ?
Le gouvernement sait très bien que la prise
de contrôle de Stelco par US Steel n'a pas apporté un
avantage net au Canada et pourtant il permet que ces attaques
continuent. Bien que les gouvernements aient plein d'experts financiers
et en matière de pensions, ils ont refusé d'intervenir en
1997 au moment de la fraude à Riverside
Forest Products et ils refusent toujours de se tenir debout face
à US Steel, Nortel et tous les autres monopoles qui attaquent
ouvertement les pensions des Canadiens. Les gouvernements qui refusent
de défendre leurs citoyens ne méritent pas d'être
au pouvoir.)
Un fonds de pension traditionnel à
prestations déterminées (PD) garantit aux employés
un montant de pension prévisible. Dans les fonds de pension
à cotisations déterminées (CD), les employeurs et
les employés cotisent mais le montant des pensions peut
fluctuer. Ces dernières années, plusieurs entreprises
canadiennes ont troqué le
coûteux fonds de pension PD pour un fonds CD, lequel
transfère les risques d'investissements de l'employeur – qui
n'est plus obligé de combler le déficit du fonds –
à l'employé. Des avocats spécialisés en
matière de pensions prédisent que des conflits du genre
vont se multiplier à mesure que les employés qui sont
allés vers les fonds CD ces
vingt dernières années vont s'approcher de la retraite et
ne pas aimer ce qui les attend. Murray Gold, qui a
représenté des syndicats, des employés et des
retraités dans des litiges concernant les pensions,
prédit que d'autres poursuites en justice comme celle en
Colombie-Britannique vont vraisemblablement se produire.
« Il faut se demander, a
dit Gold, si une entreprise qui change son fonds de pension le fait
pour s'avantager elle-même en tant qu'employeur ou en tant
qu'administrateur de fonds de pension qui veille au bien-être des
membres. » Il ajoute que la question soulève un
problème plus vaste.
« Est-ce que c'est votre devoir d'expliquer
à vos employés que même si vous prédisez des
rendements de 5, 6 ou 7 %, les résultats peuvent
être bien moindres ? Ou alors est-ce juste une question de
malchance ? » Les employés ont fait valoir que
Tolko et ses actionnaires ont mal calculé les montants que
les employés transféraient de leur ancien fonds de
pension dans leur nouveau fonds. Ils accusent également Tolko
d'avoir fait une prédiction
« déraisonnable » des revenus que le
nouveau plan apporterait aux pensionnés. Tolko et son conseiller
ont rejeté les accusations et ont fait remarquer que le fonds a
été approuvé par le surintendant des pensions de
Colombie-Britannique.
(Cela n'absout pas Tolko mais prouve tout simplement
une fois de plus que les gouvernements fédéral et
provinciaux et leurs institutions sont en collusion avec les monopoles
pour nier les droits des travailleurs. Les travailleurs et leurs
alliés doivent exposer au grand jour ces fraudes contre les
pensions, défendre vigoureusement les
pensions qu'ils ont et demander des pensions à prestations
déterminées à un standard canadien pour tous.)
Honduras
Honte et espoir au Honduras
- Manuel E. Yepe, le 24septembre 242010 -
Chaque fois que je lis ou que j'entends des nouvelles
sur le Honduras, je me souviens toujours avec admiration d'un Mexicain
d'origine hondurienne, le plus jeune des 81 hommes qui
accompagnaient Fidel Castro lors de son retour à Cuba,
amerrissant à proximité des contreforts de la Sierra
Maestra le 2 décembre 1956, pour
commencer la guerre de libération qui a mis fin à la
tyrannie de Fulgencio Batista.
Son nom est Alfonso Zelaya et il a servi la
révolution cubaine avec courage et fidélité
jusqu'à sa mort des suites d'une crise cardiaque en 1994, alors
qu'il visitait sa ville natale de Coahuila. Il y était né
en 1936, le fils d'un exilé du Honduras qui avait
été forcé de quitter sa patrie à cause de
sa participation aux luttes sociales. Alfonso était le
neveu du poète national hondurien Zelaya Alfonso Guillén
et a choisi son nom de guerre « Guillén »
en son honneur.
Le lien héréditaire militant existant
entre lui et le président hondurien Manuel Zelaya est
évident, comme en témoigne l'esprit rebelle rempli
d'honneur que Zelaya a affiché avant, pendant et après le
coup d'État du 28 juin 2009.
Avec ce coup d'État, les forces
néo-conservatrices des États-Unis et l'oligarchie locale
corrompue ont écrasé une administration qui, même
si elle avait été élue dans des conditions
difficiles qu'imposent les systèmes démocratiques
bourgeois, avait mené honnêtement les affaires publiques
et entrepris des mesures en faveur du peuple – que la
bourgeoisie a jugées inacceptables.
Surtout, Washington a cherché à attaquer
l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA), l'association
de solidarité des pays les plus progressistes de la
région, afin de commencer une contre-offensive en
Amérique centrale et du Sud contre les avances faites par les
forces anti-impérialistes et de gauche, cherchant à
rétablir les anciens
rapports de domination et d'assujettissement.
Il n'y a rien de nouveau en ce qui a trait à la
répression brutale existant aujourd'hui au Honduras. Les
citoyens de cette nation d'Amérique centrale sont très
familiers avec les méthodes que l'oligarchie asservie aux
visées des États-Unis a employées pour exercer le
pouvoir pendant de nombreuses années, ce qui a
entraîné de la pauvreté et
l'injustice.
Ce qui est nouveau, c'est la force de la
résistance du peuple hondurien – non pas parce que le Honduras
n'avait pas de leaders patriotiques durant sa lutte pour
l'indépendance politique de l'Espagne, puis, après avoir
obtenu l'indépendance politique il y a 189 années,
durant la lutte pour la deuxième indépendance
définitive. Ce sont des
hommes qui ont risqué leur vie avec leurs frères
d'Amérique latine et des Caraïbes. Non, ce qui est nouveau,
c'est l'éveil des masses suite à la léthargie
créée par les illusions néolibérales.
Cherchant à légitimer la dictature qui est
arrivée au pouvoir par un coup militaire, les États-Unis
ont « recommandé » au gouvernement de
facto qu'il tienne une élection – qui a placé au pouvoir
Porfirio Lobo – tout comme il avait instamment prié le dictateur
Batista, à Cuba, de tenir une élection frauduleuse qui
l'a confirmé en
tant que président. Derrière les farces
électorales en Irak et en Afghanistan il y a le même
but : « légitimer » les marionnettes
de Washington.
Sous l'administration progressiste de Manuel Zelaya, le
peuple hondurien a joui d'avantages notables ; maintenant, toutes
ces réalisations ont été effacées en peu de
temps. Les auteurs du coup d'État ont restauré les
privilèges des puissantes compagnies pétrolières
étasuniennes que l'administration du pouvoir civique de Zelaya
leur avait
retirés après avoir surmonté d'énormes
obstacles.
L'adhésion du Honduras à l'ALBA, un projet
de solidarité qui a été très utile pour ce
pays d'Amérique centrale, a été annulée,
laissant le pays à la merci des politiques monétaires des
grandes banques étasuniennes et du système financier
international qu'elles défendent.
La situation actuelle au Honduras est éminemment
pré-révolutionnaire. D'une part, la répression
sélective et générale, les disparitions, les
meurtres, les violations des droits civils, les tortures de
prisonniers, la censure, les menaces et les enlèvements de
journalistes. D'autre part, les progrès de la résistance
du peuple, parce que les gens ont perdu leur crainte de l'armée
et de la police et la fusion des
mouvements populaires en un Front national de la résistance
populaire (FNRP) avec l'incorporation croissante dans la lutte des
individus et des organisations sociales et professionnelles.
La victoire du peuple cubain le 1er janvier
1959 n'aurait pas été possible sans le coup
d'État de Batista, le 10 mars 1952.
Cela a été la contribution contradictoire
de l'oligarchie cubaine – qui a été honteusement
dépendante de l'impérialisme étasunien – pour les
réalisations actuelles de Cuba et, par extension, à
l'avenir de l'Amérique latine et les Caraïbes.
Le fait que les Cubains – même s'ils font l'objet
de la plus longue campagne de diffamation dans l'histoire du monde et
le plus important blocus économique, commercial et financier
auquel une nation ait jamais été soumise – ont
sauvé leur révolution et ils jouissent maintenant d'un
des niveaux de vie parmi les plus élevés du Tiers-monde,
démontre que les rêves que chérissaient les
pères fondateurs des nations latino-américaines peuvent
devenir réalité.
Sans la résistance des Cubains contre
l'impérialisme étasunien durant plus d'un
demi-siècle, les perspectives actuelles de l'Amérique
latine seraient impensables.
Le peuple hondurien résiste résolument
depuis le coup d'État honteux de juin 2009 contre le
Honduras, qui vise l'Amérique latine. L'avenir est rempli
d'espoir.
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Marxiste-Léniniste
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