Le Marxiste-Léniniste

Numéro 77 - 30 avril 2010

35e anniversaire de la libération du Viet Nam

Vive le Viet Nam!


Gauche: monument à la mémoire de la courageuse résistance vietnamienne sur le site de l'infâme massacre de
My Lai perpétré par l'armée américaine. Droite:
le camarade Hô Chi Minh, dirigeant légendaire du peuple vietnamien

Vive le Viet Nam!

Premier Mai 2010
Rassemblement et marche à Edmonton
Activités du Premier Mai à Toronto

Sujets d'intérêt pour les travailleurs partout au Canada
Pour la classe ouvrière, les concessions ne sont pas des solutions - K.C. Adams

Réflexions de Fidel Castro
L'insanité de notre époque

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35e anniversaire de la libération du Viet Nam

Vive le Viet Nam!

En ce jour il y a 35 ans, les impérialistes américains subissaient la défaite au Viet Nam. Nous les vîmes à la télévision fuir le pays à toutes jambes, craignant d'être anéantis par le mouvement de libération nationale. Après quinze années de résistance courageuse contre les pires formes d'agression criminelle aux mains de l'envahisseur, le peuple vietnamien parvenait à chasser les impérialistes de son pays et à remporter la victoire totale. Les Vietnamiens avaient auparavant vaincu les colonialistes français, dans le milieu des années 1950, qui leur avaient infligé de graves blessures pour ensuite être aussitôt la cible de l'agression américaine.

En cette occasion, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) transmet ses salutations les plus chaleureuses au peuple vietnamien et à ses dirigeants révolutionnaires. Le PCC(M-L) tiendra toujours en haute estime la résistance vietnamienne, le grand dirigeant que fut le camarade Hô Chi Minh et les autres révolutionnaires vietnamiens. Hô Chi Minh a résumé comme suit la lutte du peuple à Hanoï en mai 1969 : « Mon seul désir est que tout notre Parti et notre peuple, étroitement unis dans cette lutte, construisent un Viet Nam unifié, en paix, indépendant, démocratique, prospère et qui apporte une contribution à la Révolution mondiale. »

Le gouvernement du Canada a joué un rôle honteux dans la guerre du Viet Nam. Bien que n'étant pas en guerre avec ce pays, le Canada prêta main forte aux impérialistes américains de plusieurs façons. La délégation canadienne à la Conférence de Genève sur l'Indochine de 1962 fut le principal auteur du Rapport spécial du co-président qui appuya les allégations des États-Unis à propos de « l'agression interne » commise par le Nord-Viet Nam. Il appuyait ainsi les prétentions non fondées sur l'existence de « deux Viet Nam ». Le secrétaire des Affaires extérieures du premier ministre John Diefenbaker fit l'affirmation que « toutes les actions des États- Unis ont été des mesures défensives contre les actions des communistes ». En 1965, Paul Martin père, parlant au nom du gouvernement libéral de Pearson, déclara que « les Forces armées américaines étaient dans leur droit de répliquer aux attaques commises contre eux et contre le Sud-Viet Nam ». Les délégations canadiennes au Sud-est asiatique fournirent des renseignements stratégiques aux États-Unis et retransmettaient des menaces émises par l'armée américaine. Le gouvernement canadien a permis l'utilisation de ses installations pour des exercices d'entraînement et l'essai d'armements. Des entreprises canadiennes exportèrent des milliards de dollars de matériaux de guerre aux États-Unis, comme des munitions, du napalm et de l'agent Orange, qui allaient être utilisés contre le peuple vietnamien.

Le peuple vietnamien a subi d'énormes souffrances à cause de cette « démocratie » anglo-américaine de la Guerre froide. Des agressions barbares ont été commises également contre la Corée, contre les peuples d'Indochine et contre d'autres pays en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes, de même que contre l'ancienne Union soviétique et les démocraties populaires au nom de cette « démocratie ». Elle a fait des centaines de milliers de victimes. Les agressions ouvertes s'accompagnaient de guerres secrètes, les sales guerres menées sous les auspices de la CIA et qui ont fait des millions de victimes. Les exemples sont bien connus : Grèce, Corée, Viet Nam, Iran, Indonésie, Cuba, Guatemala, Congo, Brésil, Chili, Nicaragua, Argentine, Paraguay, Uruguay, Grenade, Panama, Venezuela, pour ne nommer que ceux-là. Aujourd'hui, la « démocratie » de la Guerre froide s'étant réinventée, les tactiques de la sale guerre utilisées jadis dans des opérations clandestines sont devenues les tactiques officielles des impérialistes américains et de leurs alliées, dont le Canada, comme on l'a vu en Irak et en Afghanistan. Les agissements d'Israël au Moyen-Orient en sont un autre exemple.

Cliquez pour le vidéoSi le peuple coréen, suivi du peuple vietnamien, a mis en déroute les impérialistes américains, les peuples d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes leur ont également infligé une défaite après l'autre et continuent de défendre leur droits démocratiques et de refuser l'impunité. Il n'en demeure pas moins que les impérialistes américains, le Canada et les grandes puissances de la vieille Europe déclarent maintenant que les crimes commis contre l'humanité dans leurs sales guerres, les horribles actes illégaux qu'ils ont commis, tous justifiés au nom de la lutte contre le communisme, doivent aujourd'hui être légalisés au nom de la lutte contre le terrorisme et la défense de la sécurité nationale. Ça ne doit pas passer ! Les sacrifices consentis par le peuple vietnamien et les peuples du monde ne seront pas en vain !

À l'occasion du 35e anniversaire de l'héroïque victoire du mouvement de libération nationale du peuple vietnamien contre l'agresseur impérialiste américain, intensifions la lutte contre la guerre et l'agression de l'empire étasunien !

Les jeunes du Parti ont préparé un montage vidéo pour commémorer cet important événement historique. Cliquez sur l'image à droite. (format MP4 sur QuickTime Player).

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Premier Mai 2010

Rassemblement et marche à Edmonton

Samedi le 1er mai à 16 h
Rassemblement au parc Giovanni Caboto
Suivi d'une fête populaire de 18 h à minuit
Jekyll and Hyde Pub and Restaurant, 10209 100 Ave.

Les travailleurs n'ont pas créé cette crise économique mais c'est nous qui en subissons les conséquences. Les gouvernements continuent de protéger les grandes sociétés et nous passent la facture par les coupures dans les programmes sociaux, les hausses de frais de toutes sortes, la déréglementation et les atteintes aux droits des travailleurs. On nous dit de faire preuve de patience, de nous serrer la ceinture et d'attendre la prochaine vague. Nous n'allons pas attendre passivement pour les patrons et les politiciens pour améliorer notre sort !

Plus que jamais, il est essentiel que nous reprenions la fière historique du Premier Mai, Journée internationale des travailleurs. Cette histoire a ses racines dans la lutte pour la journée de 8 heures et aujourd'hui le Premier Mai représente l'esprit de solidarité internationale. C'est une occasion de mettre en valeur la véritable solidarité entre tous les travailleurs, sans égard au statut, qu'ils soient chômeurs ou sous-employés, autochtones, étudiants, et avec tous les secteurs exploités de la société canadienne.

À Edmonton, nous nous joignons aux millions de travailleurs dans le monde qui se mobilisent pour le Premier Mai depuis plus de cent ans, qui marchent pour célébrer leurs luttes et leur unité. Nous célébrons nos réalisations et la dignité conquise par la lutte pour créer une société plus juste et égale.

Essor ou récession : dans la lutte des travailleurs nous croyons !

1. Les travailleurs et les étudiants ne vont pas payer pour la crise qu'ils n'ont pas créée ;

2. Reprenons et célébrons la fière histoire du Premier Mai ;

3. Une attaque contre un est une attaque contre tous ;

4. Les travailleurs se battent pour gagner !

Nous invitons les organisations à appuyer notre célébration du Premier Mai. Engagez-vous ! Aidez-nous à fabriquer des pancartes et des bannières ou contactez-nous pour savoir comment contribuer. Pour toute information, écrire à : maydayedmonton@gmail.com ou voir maydayedmonton.ca

Émis par le Comité de la marche du Premier Mai 2010 d'Edmonton, un groupe ad hoc formé pour préparer cet événement après l'annulation du Festival des arts ouvriers de mai 2010.

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Activités du Premier Mai à Toronto

La célébration du Premier Mai à Toronto a gagné en popularité ces dernières années et la tendance se poursuit. Plusieurs organisations font de la mobilisation en vue du donner une expression aux luttes des travailleurs et des peuples du monde et à la solidarité internationale lors de la Journée internationale de la classe ouvrière.

Malheureusement, les organisateurs cette année ont été incapables de s'entendre sur la tenue d'une seule marche pour faire honneur à toutes les luttes des travailleurs et des opprimés. Il y aura donc deux marches au même moment.

Le groupe Personne n'est illégal, en collaboration avec plusieurs autres organisations, tiendra sa cinquième Journée annuelle du Premier Mai sous le thème : Marche pour un statut pour tous ! qui débute à 13 h au coin des rues Wellesley et Ontario, dans le quartier St-Jamestown.

Pour sa part, le Mouvement du Premier Mai, qui regroupe lui aussi plusieurs organisations, prévoit une marche dans le quartier Bathurst-St-Clair sous le mot d'ordre : Le Premier Mai 2010 : Unité de la classe ouvrière la Journée internationale des travailleurs. Les participants se rassembleront à 13 h au bureau du SCFP au 1482, rue Bathurst et la marche se termine avec un spectacle à Wychwood Barns, au 601 rue Christie.

D'autres festivités concluront le Festival du Premier Mai à 19 h 30 à la salle The Garrison sur la rue Dundas, culminant une semaine d'activités (voir www.maywords.ca pour plus de détail).

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Sujets d'intérêt pour les travailleurs partout au Canada

Pour la classe ouvrière, les concessions
ne sont pas des solutions

L'édification nationale requiert des bâtisseurs et, à l'ère des monopoles, les bâtisseurs
sortiront des rangs de la classe ouvrière, la classe des vrais producteurs.

Il faut discuter des raisons qui ont permis à US Steel d'obtenir une concession sur les pensions de la part des métallos de la section locale 8782 de Lake Erie Works. On peut avoir une bonne idée de ce qui est à la source de cette concession en lisant le communiqué de presse de la compagnie. Selon le communiqué, cette concession était nécessaire pour permettre à l'entreprise d'affronter la concurrence en Amérique du Nord et d'être viable à l'avenir. L'exclusion des nouveaux embauchés du fonds de pension à prestations déterminées soulage US Steel d'un problème et cela est supposé nous convaincre que cette concession est une solution. Cette concession augmente la réclamation de l'entreprise à la valeur ajoutée créée par les métallos de Lake Erie. La réclamation accrue de US Steel peut être utilisée comme profit d'entreprise, comme intérêt ou pour un investissement quelque part dans son empire international.

Cette concession ne règle pas le problème de la sécurité des pensions pour la classe ouvrière et en particulier pour les nouveaux embauchés. Elle ne règle pas non plus la question de la viabilité du fonds de pension à prestations déterminées en vigueur. La convention ne mentionne même pas ce problème de la viabilité des fonds de pension de Stelco. Pas un sou de plus n'a été promis pour rendre les plans solvables dans l'immédiat afin de prévoir le cas où US Steel déclarerait que sa filiale canadienne est en faillite « suite à des circonstances économiques imprévues ». Ça n'est pas impensable que US Steel puisse se placer sous la loi de la protection de la faillite ou fermer une ou toutes ses opérations canadiennes. Le monopole a déjà invoqué des « circonstances économiques imprévues » pour fermer Lake Erie et Hamilton Works, briser unilatéralement son entente avec Investissement Canada et demander des concessions aux membres de la section locale 8782 et les mettre en lock-out par la suite.

Du point de vue de la classe ouvrière, la concession sur les pensions ne règle rien. Elle transfère un plus grand montant de valeur ajoutée dans les coffres des propriétaires du capital, n'ajoute aucun montant aux fonds de pension existants et laisse une nouvelle génération de travailleurs dans une position plus précaire. Plus encore, la concession crée un nouveau problème aux travailleurs de Lake Erie. Elle crée un gouffre entre les travailleurs de différentes générations, un fossé que seuls pourront combler des actes et non des paroles creuses de solidarité.

Les concessions ont leur base dans les classes sociales. Une concession consentie par la classe ouvrière règle un problème dans la perspective des propriétaires du capital. Par contre, les restrictions au droit de monopole, qu'on peut appeler des concessions imposées aux monopoles, résolvent des problèmes auxquels la classe ouvrière et son projet d'édification nationale font face.

Les concessions faites par la classe ouvrière fournissent une quantité supplémentaire de capital aux propriétaires du capital et pour eux c'est ce qui compte avant tout.

La restriction du droit de monopole permet à la classe ouvrière d'utiliser une plus grande partie de la valeur ajoutée qu'elle produit pour résoudre le problème de la sécurité des individus et de la sécurité et de l'indépendance de l'économie socialisée dont les gens dépendent. Restreindre le droit de monopole permet au droit public de fleurir.

La valeur ajoutée accrue qui fera l'objet de réclamation par US Steel en vertu de la concession sur les pensions à Lake Erie réduit le montant de valeur ajoutée que les travailleurs peuvent réclamer. US Steel a le contrôle sur la valeur ajoutée à laquelle il fait sa réclamation et les Canadiens n'ont pas leur mot à dire sur ce qui en adviendra. Cela veut dire que les concessions faites par la classe ouvrière permettent au produit social créé au Canada d'échapper encore plus à leur surveillance et à leur contrôle. À cause de ces concessions, les Canadiens ont encore moins leur mot à dire sur l'économie et ils sont encore plus marginalisés par rapport aux décisions la concernant. Plus ils font des concessions, plus grande est leur perte de contrôle et du pouvoir de décider. Le fait que des monopoles étrangers contrôlent d'importants secteurs de l'économie signifie que non seulement le contrôle de l'économie échappe de plus en plus à la classe ouvrière mais qu'il en est de même pour les Canadiens en général puisque le pouvoir sur l'économie se déplace vers les centres impérialistes ailleurs dans le monde, que ce soit aux États-Unis, en Europe et même dans certaines grandes puissances émergentes.

Les concessions ne règlent pas les problèmes des travailleurs. Aucun sophisme n'y changera quoi que ce soit. En dernière analyse, le seul but que les monopoles recherchent avec les concessions est de protéger et d'étendre leur capital et leurs empires au détriment des peuples partout dans le monde. Ils appellent cela « être concurrentiels et améliorer leur viabilité » et cela définit bien ce que c'est en réalité si on se place dans leur perspective de servir l'empire privé d'un monopole. Si les travailleurs acceptent cette perspective, ils abandonnent leur propre point de vue et leurs propres intérêts et ils deviennent les esclaves des monopoles.

Les concessions faites par la classe ouvrière rendent les monopoles plus puissants et arrogants. Chaque concession rend les monopoles plus déterminés que jamais à subordonner toutes les ressources naturelles et matérielles du Canada à leurs intérêts étroits et à bloquer toute avenue de renouveau économique qui profite au peuple. Les propriétaires du capital et leurs idéologues ont tort lorsqu'ils affirment qu'un monopole devenu plus fort remettra une certaine quantité de valeur dans les mains des Canadiens et est synonyme d'une plus grande sécurité pour eux. Les monopoles sont un phénomène mondial ; ils se bâtissent en exigeant que les ressources naturelles et matérielles de l'univers servent l'édification de leur empire quelles qu'en soient les conséquences pour les populations et la Terre Mère.

Un aspect essentiel de leur force consiste à monter les peuples les uns contre les autres en les amenant à se faire la concurrence pour l'investissement monopoliste et d'autres faveurs. Les monopoles n'ont pas d'amis en affaires ou en politique mais seulement leurs intérêts étroits. Donner aux monopoles ce qu'ils veulent et accroître leur force revient inévitablement hanter les travailleurs, comme en ont fait l'expérience les travailleurs de l'automobile, les travailleurs forestiers et des centaines de milliers de Canadiens et leurs communautés pendant cette période de destruction de la base manufacturière et de crise économique.

Restreignons le droit de monopole ! Laissons le droit public s'épanouir !

En restreignant le droit de monopole on peut résoudre plusieurs problèmes qui affectent la vie des travailleurs et de l'économie, mais pour que cela se produise, il faut que la classe ouvrière bâtisse sa force organisationnelle basée sur sa propre vision qui donne toute la priorité aux besoins de la classe ouvrière et de l'économie socialisée du Canada. La classe ouvrière doit développer sa vision moderne de l'édification nationale selon laquelle la souveraineté réside dans le peuple, le pouvoir est mis dans les mains des Canadiens et surtout de la classe ouvrière afin qu'ils deviennent les maîtres de leur propre destinée, contrôlent leur économie et prennent les décisions dans la société.

Une nation est bâtie par des bâtisseurs de nations et, à l'époque des monopoles, les bâtisseurs de la nation se trouvent dans la classe ouvrière, la classe des véritables producteurs. Les travailleurs doivent devenir politiques dans le plein sens du mot. Ils doivent eux-mêmes devenir des dirigeants politiques de l'économie et de la société, qui contrôlent et décident et qui édifient la nation en restreignant le droit de monopole avec courage et détermination et en permettant au droit public de s'épanouir.

Les concessions ne sont pas des solutions !
À nous les bâtisseurs de la nation de prendre le contrôle !
À nous les bâtisseurs de la nation de décider !

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Réflexions de Fidel Castro

L'insanité de notre époque

Il faut bien appeler les choses par leur nom. Ceux qui conservent un grain de bon sens peuvent constater sans de gros efforts combien le réalisme s'éteint dans le monde actuel.

Quand le président des États-Unis, Barack Obama, fut nommé Prix Nobel de la paix, Michael Moore lui lança : « Eh bien, gagnez-le donc maintenant ! » Ce commentaire vif et ingénieux plut à bien des gens, quoique beaucoup n'aient rien vu d'autre dans la décision du Comité norvégien que démagogie et exaltation de la politicaillerie apparemment inoffensive du nouveau président, un Afro-étasunien, bon orateur et politicien intelligent à la tête d'un puissant Empire plongé dans une profonde crise économique.

Le Sommet mondial de Copenhague était sur le point de s'ouvrir, et Obama fit sourdre l'espoir d'un accord obligatoire aux termes duquel les USA se joindraient enfin au consensus mondial pour éviter la catastrophe écologique qui menace l'espèce humaine. Mais ce qu'il s'y passa fut décevant, et l'opinion publique internationale se rendit compte qu'elle avait été douloureusement bernée.

À la récente Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques et les droits de la Terre nourricière, qui vient de se tenir en Bolivie, les vieilles nationalités indigènes, envahies et virtuellement détruites par les conquistadores européens qui, en quête d'or et de richesses faciles, leur imposèrent des siècles durant leurs cultures égoïstes et incompatibles avec les intérêts les plus sacrés de l'humanité, ont donnée des réponses pleines de sagesse.

Deux nouvelles parues hier expriment la philosophie de l'Empire qui prétend toutefois nous faire croire à sa nature « démocratique », « pacifique », « désintéressée » et « honnête ». Il suffit de lire les deux dépêches en provenance de la capitale des États-Unis :

« WASHINGTON. 23 avril 2010. Le président des États-Unis, Barack Obama, évalue la possibilité de déployer un arsenal de missiles à ogives classiques, non nucléaires, mais capables d'atteindre des cibles n'importe où dans le monde en une heure environ et dotés d'une capacité explosive extrêmement puissante.

« Même si la nouvelle superbombe, installée sur des missiles du type Minuteman, n'a pas d'ogives atomiques, sa capacité destructive en sera l'équivalent, comme le confirme le fait que son déploiement est prévu dans l'accord START 2 récemment signé avec la Russie.

« Les autorités russes, après avoir réclamé, sont parvenues à faire figurer dans cet accord que les USA éliminent un de leurs missiles à tête nucléaire pour chacun de ces nouveaux missiles.

« Selon les informations du New York Times et de la chaîne de télévision CBS, la nouvelle bombe, baptisée PGS (Prompt Global Strike) devra être capable de tuer le leader d'Al-Qaeda, Osama ben Laden, dans une grotte afghane, de détruire un missile nord-coréen en pleine préparation ou d'attaquer un silo nucléaire iranien, "tout ceci sans dépasser le seuil atomique".

« L'administration Obama juge intéressant cet avantage de disposer comme option militaire d'une arme non atomique mais ayant les mêmes effets d'impact localisé.

« Le projet avait été lancé au départ par le prédécesseur d'Obama, le républicain George W. Bush, mais bloqué à la suite des protestations de Moscou. Étant donné que les Minutemen transportent aussi des ogives nucléaires, affirmèrent les autorités moscovites, il est impossible de savoir si le lancement d'une PSG n'est pas le début d'une attaque atomique.

« Mais l'administration Obama estime pouvoir donner à la Russie ou à la Chine les garanties requises pour éviter des malentendus. Les silos des missiles de la nouvelle arme seront montés à des sites éloignés des dépôts d'ogives nucléaires et pourront être inspectés périodiquement par des experts de Moscou et de Beijing.

« La superbombe pourrait être larguée par un missile Minuteman capable de voler à travers l'atmosphère à la vitesse du son et d'emporter mille livres d'explosifs. Des équipements ultrasophistiqués permettront au missile de décrocher la bombe et de la laisser tomber sur les cibles choisies avec une précision extrême.

« La responsabilité du projet PGS – aux coûts estimés de 250 millions de dollars rien que dans la première année d'expérimentation – a été confiée au général Kevin Chilton, à la tête de l'arsenal nucléaire étasunien, qui a expliqué que la PGS comblera un vide dans la gamme de choix à la disposition du Pentagone.

« "Nous pouvons frapper actuellement par des armes non nucléaires n'importe quel endroit du monde, mais en un laps de temps d'au moins quatre heures", a affirmé le général. "Pour une action plus rapide – a-t-il avoué – nous ne disposons que des options nucléaires".

« Ave cette nouvelle bombe, les USA pourront agir vite à l'avenir par des moyens classiques aussi bien contre un groupe terroriste que contre un pays ennemi, en un laps de temps bien plus bref et sans éveiller la colère internationale que causerait l'usage d'armes atomiques.

« Il est prévu de commencer les premiers tests en 2014 et d'équiper l'arsenal étasunien de cette bombe en 2017. Obama ne sera plus au pouvoir, mais la superbombe peut être le legs non nucléaire de ce président qui a déjà gagné le Prix Nobel de la paix. »

« WASHINGTON. 22 avril 2010. Un engin spatial sans pilote des forces de l'air étasuniennes a décollé ce jeudi de Floride dans le plus grand mystère quant aux objectifs de sa mission militaire.

« L'engin spatial robotisé, ou X-37B, a été lancé du cap Canaveral sur une fusée Atlas V à 19 h 52 heure locale (23 h 52 GMT), selon une vidéo distribuée par l'armée.

« "Le lancement est imminent", a dit à l'AFP Angie Blair, major des forces de l'air.

« Semblable à un transbordeur spatial en miniature, l'avion mesure 8,9 m de long et 4,5 m d'envergure.

« La fabrication de ce véhicule spatial réutilisable a pris des années, et l'armée n'a offert que de vagues explications sur son objectif ou sur son rôle dans l'arsenal militaire.

« Le véhicule est conçu pour "fournir l'environnement d'un laboratoire en orbite" afin de tester de nouvelles technologies et de nouveaux composants, avant que ces technologies ne soient confiées à des programmes de satellites en service", ont affirmé les forces de l'air dans un communiqué récent.

« Des fonctionnaires ont informé que le X-37B atterrirait sur la base aérienne Vandenberg, en Californie, mais n'ont rien dit au sujet de la durée de sa mission inaugurale.

« "A vrai dire, nous ne savons pas quand il reviendra", a dit aux journalistes cette semaine Gary Payton, second sous-secrétaire aux programmes spéciaux des forces de l'air.

« Selon Payton, l'engin pourrait rester dans l'espace jusqu'à neuf mois.

« Cet avion, fabriqué par Boeing, a commencé en 1999 comme un projet de l'Agence spatial étasunienne (NASA) pour être confié ensuite aux forces de l'air qui prévoient d'en lancer un second en 2011. »

Faut-il faire des commentaires ?

Ils se heurtent toutefois à un obstacle colossal : les changements climatiques désormais impossibles à endiguer. On parle de l'élévation inévitable de la température de plus de deux degrés. Les conséquences en seront catastrophiques. La population mondiale augmentera de deux milliards d'habitants en quarante ans seulement pour atteindre alors neuf milliards. Des quais, des hôtels, des stations balnéaires, des voies de communication, des usines et des installations proches des ports se retrouveront sous les eaux en moins de temps que la génération d'un pays développé et riche qui refuse égoïstement aujourd'hui de faire le moindre sacrifice pour préserver la survie de l'espèce humaine et qui pourra jouir de la moitié de son existence. Les terres arables et l'eau potable diminueront considérablement. Les mers se pollueront ; de nombreuses espèces marines cesseront d'être comestibles et d'autres disparaîtront. Ce n'est pas la logique qui le dit, mais les recherches scientifiques.

L'être humain était parvenu, grâce à la génétique naturelle et au transfert de variétés d'un continent à l'autre, à accroître la production par hectares d'aliments et d'autres produits utiles à l'homme et qui soulagèrent un temps la rareté d'aliments comme le maïs, la pomme de terre, le blé, les fibres et d'autres produits nécessaires. Plus tard, la manipulation génétique et l'usage de fertilisants chimiques ont contribué aussi à la satisfaction de besoins vitaux, mais ces recours arrivent désormais au bout de leurs possibilités dans la production d'aliments sains et aptes à la consommation. Par ailleurs, les ressources en hydrocarbures que la Nature a mis quatre cent millions d'années à constituer sont en train de s'épuiser en à peine deux siècles. De même, des ressources minérales vitales et non renouvelables dont a besoin l'économie s'épuisent. De son côté, la science a créé la capacité de détruire plusieurs fois la planète en quelques heures. La pire contradiction de notre époque est justement la capacité de l'espèce à s'autodétruire et son incapacité à se gouverner.

L'être humain a pu élever ses possibilités de vie à des limites qui dépassent sa propre capacité de survie. Dans cette bataille, elle consomme à toute allure les matières premières qui sont à sa portée. La science a permis de convertir la matière en énergie, comme dans la réaction nucléaire, au prix d'investissements énormes, mais on n'envisage même pas qu'il soit possible de convertir l'énergie en matière. Le coût infini des investissements faits dans les recherches pertinentes prouve qu'il est impossible de parvenir en quelques dizaines d'années à faire ce que l'Univers a mis des dizaines de milliards d'années à créer. Faudra-t-il que l'enfant prodige, Barack Obama, nous l'explique ? La science a fait des progrès extraordinaires, mais l'ignorance et la pauvreté progressent aussi. Quelqu'un peut-il prouver le contraire ?

Fidel Castro Ruz
Le 25 avril 2010
18 h 30

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