Le Marxiste-Léniniste

Numéro 54 - 19 mars 2010

Non à l'Accord de libre-échange Canada-Colombie!
Souveraineté Oui! Annexion Non!

Non à l'Accord de libre-échange Canada-Colombie! Souveraineté Oui! Annexion Non!
Vigile à Toronto pour les personnes tuées parce qu'elles s'opposaient aux sociétés minières

Mexique
Intensification des luttes populaires contre le vol des ressources
Les entreprises minières canadiennes au Mexique: violence made in Canada - Mandeep Dhillon, MiningWatch Canada

Accueil | Archives | English

Non à l'Accord de libre-échange Canada-Colombie! Souveraineté Oui! Annexion Non!

Le Marxiste-Léniniste se joint à tous ceux au Canada et en Colombie qui s'opposent à l'adoption de l'Accord de libre-échange Canada-Colombie.

Suite à la reprise des travaux parlementaires, Peter Van Loan, ministre du Commerce international, a tenu une conférence de presse le 19 mars pour annoncer que le gouvernement Harper va de l'avant avec ses plans pour un Accord de libre-échange Canada-Colombie, appelé projet de loi C-23 avant la prorogation et maintenant réintroduit en tant que projet de loi C-2.

Il y a une vaste opposition internationale à un tel accord dans le contexte de la répression à grande échelle par l'État colombien des forces sociales progressistes afin de faciliter le fonctionnement des monopoles étrangers. Afin d'ouvrir leurs mines, les monopoles de l'industrie minière canadienne ont déplacé l'ensemble des populations indigènes et détruit l'environnement social et naturel, avec l'aide de l'État colombien et des groupes paramilitaires.

Ceux qui résistent au droit de monopole sont réputés criminels et un danger pour « la sécurité ». Des dirigeants syndicaux et des dirigeants autochtones sont systématiquement tués par des groupes paramilitaires et les forces de répression de l'État colombien. La vision antisociale reflétée dans le but avoué du projet de loi C-2 est la défense de « la sécurité » des investissements canadiens dans les secteurs miniers, pétroliers et gaziers en Colombie, tout en suggérant que « le développement » et « la démocratie » en Colombie sont favorisés par la domination étrangère et le pillage par les monopoles. Au contraire, l'adoption de l'accord anti-peuple de libre-échange Canada-Colombie est une licence pour davantage d'impunité, au nom d'idéaux élevés. Ça ne doit pas passer !

Lors d'une conférence tenue à Toronto en mai 2002, organisée par le Centre de recherche sur l'Amérique latine et les Caraïbes à l'Université York (CERLAC) et Mining Watch Canada, et intitulée « Les sociétés minières canadiennes en Amérique latine : les droits communautaires et la responsabilité des entreprises », Francisco Ramírez a documenté le nombre élevé de cas de corruption et de violence impliquant des sociétés minières et le gouvernement colombien. L'escroquerie des droits miniers de citoyens colombiens ordinaires découle dans de nombreux cas d'une loi de 1971 qui a établi qu'il n'y a pas de propriété privée du sous-sol et que l'exploitation des ressources minérales peut être entreprise seulement par l'obtention de droits de concession accordés par le gouvernement. La corruption généralisée de l'État conditionne également le développement de la législation vis-à-vis la réglementation concernant l'exploitation des ressources minérales.

Ramírez a noté que les révisions apportées au code minier colombien, rédigé par des avocats à la solde des compagnies minières étrangères, a considérablement réduit à un infime 0,4 % le taux global de taxation pour les sociétés minières, sans qu'il y ait d'impôt. D'autres amendements ont servi à affaiblir la protection de l'environnement, en ouvrant les aires protégées comme les parcs nationaux à l'exploitation potentielle par l'émission de permis gouvernementaux. Ramirez a souligné que la réponse des compagnies minières et de l'État colombien à la mobilisation et au refus populaire a été d'utiliser plus souvent la coercition.

L'un des moyens par lequel l'État « garantit » des zones d'investissement minier est les expulsions et les déplacements de petits propriétaires terriens en vertu d'un programme appelé par euphémisme le « programme de substitution économique ». En utilisant la manière forte, les sociétés minières ont embauché des escadrons de la mort et des paramilitaires, souvent financés par les programmes des États-Unis de soi-disant lutte au trafic des narcotiques, tel que documentés par Ramírez dans le cas de la société minière Corona. Le gouvernement colombien a renforcé les efforts paramilitaires en faisant appel à l'armée colombienne, en finançant de manière éhontée de telles opérations par de fausses déclarations et par le détournement des redevances minières.

En annonçant le projet de loi C-2, le ministre Van Loan a étouffé toute information concernant cette campagne meurtrière du gouvernement colombien contre les forces sociales progressistes et a présenté le point de vue inacceptable du gouvernement Harper que le bien-être et la prospérité des Canadiens peuvent se faire au détriment de la classe ouvrière et du peuple de la Colombie : « Le commerce international est essentiel à notre redressement économique. Alors que nous allons au-delà des mesures incitatives de dépenser et de diversifier les débouchés pour les entreprises canadiennes à l'étranger, cet accord de libre-échange permettra aux Canadiens de prospérer (...) Le libre-échange, avec ses accords parallèles sur la main d'oeuvre et l'environnement, n'est qu'un parmi de nombreux instruments du gouvernement du Canada, qui sont un appui aux efforts de la Colombie vers une plus grande paix, sécurité et prospérité. »

La répression du peuple colombien comprend également le programme de longue date de l'impérialisme américain de lutte aux narco-trafiquants, le fameux Plan Colombie. Entre autres choses, le plan Colombie met dans le même panier les forces rebelles des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) engagées dans une lutte de libération légitime, avec des trafiquants de drogue et les forces paramilitaires à leur service afin de blâmer les FARC pour la violence calculée des monopoles. Ainsi, Scott Brison, le critique libéral en matière de commerce international, a présenté une scandaleuse déformation de la réalité dans son discours au Parlement le 14 septembre 2009 :

« Si nous refusions de nous associer à un pays comme la Colombie qui a réalisé des progrès, où les dirigeants de la société civile, les syndicats, le gouvernement et les victimes à la fois de la violence des paramilitaires et de la guérilla des FARC, cherchent tous à aller de l'avant, et si nous isolions la Colombie dans la région andine et laissions la Colombie vulnérable aux attaques unilatérales et idéologiques du Venezuela de Chavez, nous permettrerions au mal de s'épanouir. »

Les Canadiens sont opposés au pillage et au diktat de monopole au pays comme à l'étranger. Ils rejettent avec véhémence l'usage de la force et le meurtre de personnes qui exigent que le développement serve leurs intérêts et le commerce international fondé sur le respect mutuel et l'avantage réciproque. Les activités des États-Unis en Amérique latine et les Caraïbes pour bloquer les aspirations des peuples à l'autodétermination, libres de toute domination impérialiste, s'intensifient. Les peuples des Amériques sont sérieusement préoccupés par la transformation de la Colombie en une géante base militaire étasunienne utilisée pour lancer des attaques contre d'autres nations qui refusent de se conformer au diktat des États-Unis. Les Canadiens n'acceptent pas la propagande qui dit que les luttes des peuples de Cuba, du Venezuela, de la Bolivie et d'autres soient une menace pour la sécurité des Canadiens et tous les jours, ils prennent des mesures pour s'opposer à la menace réelle à la sécurité posée par l'annexion du Canada et d'autres pays à l'empire étasunien.

Parmi ceux qui prennent une position ferme contre l'accord proposé, il y a le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario, qui a publié le 10 mars une déclaration intitulée : « Pas en notre nom : Pourquoi le Canada appuie les assassinats, les violations des droits de la personne et les déplacements forcés en Colombie ? » On y indique en partie : « Le Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario se joint aujourd'hui aux syndicats et aux organismes de justice sociale à travers le Canada pour exiger que le gouvernement Harper mette fin immédiatement à l'Accord de libre-échange Canada-Colombie. Comment pouvons-nous permettre à notre gouvernement de collaborer avec un régime qui a permis que 45 dirigeants syndicaux soient tués l'an dernier, 114 dirigeants autochtones assassinés et des milliers de personnes déplacées ? Nous exigeons que le gouvernement fédéral écoute la voix des gens ordinaires ici et en Colombie et empêche la conclusion de cet accord avant qu'il ne soit trop tard (...) Il est temps de résilier cet accord maintenant parce que nous savons tous qu'il ne bénéficiera à aucun de nous. Les seuls qui en ont bénéficié sont les sociétés canadiennes et l'élite économique dont les bénéfices augmenteront au même rythme que les meurtres et les disparitions. »

Le Marxiste-Léniniste lance l'appel à tous à intensifier les efforts pour soutenir les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes dans l'établissement de leur propre voie de développement, libres de toute ingérence extérieure, y compris en s'opposant à l'Accord de libre-échange Canada-Colombie et en exigeant que le gouvernement canadien n'adopte pas le projet de loi C-2.

Haut de page


Vigile à Toronto pour les personnes tuées parce qu'elles s'opposaient aux sociétés minières

Le 9 mars, des manifestants ont organisé une vigile pour les dirigeants communautaires en Amérique latine tués par les sociétés minières, en face de l'une des conférences minières les plus importantes au monde, la Prospectors and Developers Association of Canada (PDAC) qui se tenait du 7 au 10 mars au Centre des Congrès du Toronto métropolitain. Ils brandissaient des photos de plusieurs militants de l'Amérique centrale tués pour leur rôle dans l'opposition aux compagnies minières canadiennes.

« Nous sommes réunis ici pour parler au nom des personnes qui n'ont pas une voix à l'intérieur de ce congrès », a déclaré Rosa Noyola, du Réseau de solidarité latino-américaine. Elle a ensuite procédé à la lecture des noms des dirigeants communautaires qui avaient été tués pour s'être opposés à des projets miniers et des sociétés qu'elle tenait responsable de leur décès. « Nous sommes extrêmement inquiets pour la vie des dirigeants et des communautés qui sont victimes de la politique de complicité et exigeons une enquête sur ces meurtres et un terme à ces atrocités. »

De grandes photos des dirigeants assassinés de communauté provenant du Salvador, du Mexique et du Guatemala étaient tenues par les militants. Ils ont dénoncé les sociétés minières canadiennes, y compris Blackfire, Pacific Rim et Barrick Gold.

« Plus de 70 % des sociétés minières sont basées au Canada. Cela montre que notre gouvernement a fait du Canada un endroit d'impunité car il n'est pas disposé à ce que ces compagnies soient redevables de leurs actes », a déclaré Susan Caxaj, membre de Community Solidarity Response Toronto, le groupe qui a organisé l'événement.


« Aujourd'hui, il est prévu que Gold Corp va faire une présentation sur la garantie du consentement préalable libre et éclairé des communautés locales. Dans quel monde vivons-nous lorsqu'une entreprise comme Gold Corp fournit des conseils à d'autres sociétés minières sur la façon de protéger les droits de l'homme des collectivités locales ? Nous parlons d'une société qui a démontré à maintes reprises qu'elle ne respecte pas les droits humains des communautés locales - en particulier leur droit de dire non. »

Les milliers de participants à la conférence à l'intérieur avaient des opinions partagées sur l'informations présentée par les protestataires : « C'est horrible lorsqu'une personne est tuée, l'exploitation minière a de mauvaises relations avec les populations partout dans le monde », a dit l'un. Un autre était moins favorable : « Je ne pense pas que [l'exploitation minière] a tué autant de personnes que la guerre en Irak. »

Un membre de la vigile avait brandi des pancartes en face du centre des congrès depuis le début du congrès, vendredi le 5 mars. Il a dit que le samedi 6 mars, il a été « accompagné par 40 membres des Métallos, section locale 6500, de Sudbury, en grève contre Vale Inco et arborant leurs drapeaux ».

La vigile tenue le 9 mars a duré une heure et demie. Quand ce fut terminé, la plupart des participants ont défilé dans le centre des congrès scandant « l'industrie minière canadienne a du sang sur ses mains ! » Lorsqu'ils ont compris qu'ils ne seraient pas arrêtés par la sécurité, ils ont monté jusqu'à trois étages d'escaliers mécaniques et se sont promenés de l'édifice sud du centre de congrès sur la rue Bremner vers l'édifice nord situé sur la rue Front en marchant devant plusieurs centaines de congressistes.

(Toronto Media Co-Op)

Haut de page


Mexique

Intensification des luttes populaires
contre le vol des ressources

Depuis le début de l'année 2010, plusieurs luttes contre l'exploitation débridée des ressources naturelles, la violation des droits humains, les normes gouvernementales d'exploitation et la destruction de l'environnement sont menées par les travailleurs mexicains des mines et les organisations de défenses des droits et de l'environnement. Certaines de ces luttes ont connu des développements positifs en février dernier.


Protestation à La Paz, Basse Californie, au Mexique contre la mine Paredones Amarillos.

Le 19 février se tenait une grande manifestation à La Paz, Baja California, organisée par le mouvement Paredones Amarillos No ! Les manifestants marchaient en scandant « Non à la mine qui contamine ! », « L'eau vaut plus que l'or ! », « Le peuple uni ne sera jamais vaincu ! » La manifestation avait pour but le lancement d'une campagne d'information et de mobilisation contre le projet Paredones Amarillos. Ce projet dirigé par la compagnie minière canadienne Vista Gold, vise l'exploitation d'une mine d'or à ciel ouvert dans la région sud-est de La Paz, principale ville de l'État de Baja California. Le mouvement d'opposition regroupant des citoyens, spécialistes et organisations civiles exige l'annulation du projet car celui-ci sera développé dans la zone d'amortissement de la Réserve de la biosphère Sierra La Lagua. Cette réserve constitue le seul parc protégé d'envergure de la péninsule de Baja California qui est connu pour son climat et son environnement aride et son manque flagrant de ressource en eau.

Suite à la mobilisation populaire, le 21 février, le secrétariat de l'Environnement et des Ressources naturelles (connu sous le nom de Semarnat) a repoussé la demande de changement d'usage de sol au projet Paredones Amarillos. Dans sa décision, le secrétariat mentionne que l'entreprise, Vista Gold, n'a pas réuni l'information suffisante pour accréditer la prétention que la mine ne causerait pas d'érosion et d'impact à la biodiversité de cette région. Bien que réjouie par la décision du Semarnat, l'organisation civile Niparajá, qui oeuvre au programme d'eau de la région, a émis l'opinion qu'il fallait poursuivre la lutte car la victoire « ne signifie pas la fin du projet. L'entreprise continuera de chercher à obtenir le changement d'usage de sol. »

En novembre dernier, c'est la compagnie minière canadienne New Gold-Minera San Xavier qui essuyait un revers juridique. En effet, le 13 novembre 2009, le Semarnat confirmait la décision du Tribunal fédéral de justice fiscale et administrative (TFJFA) et invalidait le permis d'impact environnemental qui avait été octroyé par le même Semarnat, le 10 avril 2006.

Il s'agit d'une victoire importante pour la population de Cerro de San Pedro, qui lutte depuis plus de dix ans pour faire cesser les activités de la New-Gold-Minera San Xavier en raison de la destruction environnementale, de la contamination des nappes d'eau et des problèmes majeurs de santé que ces activités causent à la population de la région. Cette révocation de permis signifie que les activités de la New Gold et de son projet minier San Xavier à Cerro de San Pedro, Mexique devront complètement cesser. Toutefois, cette victoire fut contestée par la New Gold, qui, déterminée à maintenir son exploitation dévastatrice, a soumis une nouvelle demande d'autorisation environnementale auprès du Semarnat. Fin février, celui-ci a refusé cette nouvelle demande et décidé de maintenir la décision de fermer la mine de New Gold.

À ce sujet, le Frente Amplio (Front large) opposé (FAO) à la New Gold-Minera San Xavier note dans son dernier bulletin que « la New Gold-Minera Sain Xavier continue de tenter, par divers moyens, d'empêcher sa fermeture définitive, tout comme la réparation des dommages et les vérifications devant permettre de fixer ses responsabilités pénales dans l'affaire. La stratégie de l'entreprise est de discréditer les facultés par lesquelles les autorités de l'environnement ont suspendu ses activités. En plus de cela, elle nourrit aussi la tension contre ses adversaires et continuent d'exciter les travailleurs pour engendrer une violence dans la Vallée de Luis Sain alors que pendant ce temps les autorités étatiques restent impassibles. Il existe des dommages sociaux très sévères causés par l'activité de la New Gold et aucune attention sérieuse n'y est accordée par les autorités. » Et de conclure : « Finalement, nous informons que le FAO suivra de très près les événements, en plus de continuer les actions légales jusqu'à obtenir le châtiment des responsables et de leurs complices pour les dommages patrimoniaux et sociaux engendrés par l'activité délictueuse de l'entreprise canadienne New Gold Minera San Xavier et de ses partenaires mexicains. »

Notons que selon les données de 2008 du secrétariat de l'Économie du Mexique, les compagnies minières canadiennes occupaient 78 % de ce champ d'activité au Mexique et cela principalement pour le zinc, le cuivre, l'argent et l'or.

Haut de page


Les entreprises minières canadiennes au Mexique: violence made in Canada

L'exploitation minière au Mexique possède une longue histoire. Les richesses du sous-sol mexicain furent un des motifs de la conquête au XVIe siècle et l'industrie minière est indiquée comme l'une des causes qui a mené à la révolution mexicaine en 1910. La répression sanglante de la grève minière en 1906 des mains de l'entreprise Cananean Consolidated Copper, d'origine américaine, est considérée comme l'un des antécédents aux conflits dans le monde du travail qui persistent encore aujourd'hui au Mexique. Les principaux acteurs de la révolution mexicaine ont lutté pour faire de leur rêve de répartir le contrôle de la terre à ceux qui la travaillent une réalité. Pour protéger la terre des intérêts étrangers, l'article 27 de la Constitution de 1917 proclame que la terre, le sous-sol et ses richesses appartiennent à l'État mexicain. Plus important encore, l'article 27 reconnaît le droit collectif à la terre des communautés au travers de la reconnaissance des « ejidos » et de terres communales, et la restriction de la propriété privée.

De même que sur des terres indigènes sous d'autres latitudes, l'exploitation minière revêtait une grande importance pour les forces colonisatrices mais, pour les communautés autochtones, elle représenta blessures, morts, destruction de l'environnement et appauvrissement. De nos jours cette injustice historique persiste encore. Aujourd'hui ce sont les entreprises minières canadiennes qui sont en première ligne des forces colonisatrices au Mexique, grâce aux richesses créées par le vol et l'exploitation – historique et constante – des territoires autochtones au Canada.

Les changements qui ont bouleversé la Constitution mexicaine en 1992, en vue de l'entrée en vigueur de l'Accord de libre échange nord américain (ALENA), ont également facilité la privatisation de la terre et l'ingérence des corporations étrangères. L'un des changements dans l'article 27 a permis la vente de terres communales à des particuliers, qu'ils soient des personnes physiques ou juridiques (entreprises transnationales) ou même le gouvernement. Une autre transformation a eu lieu au travers de la Loi Minière de 1992 qui, conjointement avec la Loi d'Investissements Étrangers, a permis que des entités étrangères contrôlent 100 % des activités d'exploitation et de production. L'article 6 de la Loi Minière établit que l'exploration et l'exploitation de minéraux aura la priorité sur toute autre utilisation de la terre, y compris l'agriculture ou le logement. Ces modifications ont permis la participation du secteur privé dans l'exploitation de minéraux qui, comme le charbon ou le fer, étaient autrefois réservés au gouvernement.

Même si les corporations canadiennes veulent souvent répandre une image de « moindre mal » face à l'expansion agressive des entreprises américaines, la réalité est tout autre dans l'industrie minière. Sans aller plus loin, un des meilleurs exemples se trouve dans le Mexique actuel.

Les portées de l'industrie minière canadienne

En effet, les entreprises canadiennes sont à la pointe de l'industrie minière dans le monde. L'industrie canadienne est la première dans l'exploitation de zinc, d'uranium, de nickel et de potassium ; elle est la deuxième pour le soufre, l'amiante, l'aluminium et le cadmium ; troisième pour le cuivre et le platine ; quatrième pour l'or et cinquième pour le plomb. Les transnationales canadiennes ont des intérêts dans 8300 propriétés dans le monde, desquelles 3400 se trouvent dans 100 pays. En Amérique latine et aux Caraïbes, zones prioritaires pour l'exploitation de minéraux, les entreprises minières canadiennes possèdent la majeure partie de toutes les activités minières étrangères, détenant ainsi plus de 1 200 propriétés. En 1998, les entreprises minières canadiennes ont présenté des projets d'exploitation évalués à 4 500 millions de dollars, c'est-à-dire, 51 % de tout le capital minier au monde.

Les intérêts des entreprises minières canadiennes au Mexique

Les politiques néolibérales mises en valeur au Mexique depuis la moitié des années 80 et stimulées avec plus grande énergie à partir de l'entrée en vigueur de l'ALENA ont eu une énorme importance pour les activités des entreprises minières canadiennes au Mexique. Depuis le début de l' ALENA, le commerce bilatéral entre les deux pays a augmenté de 300 %. Selon le rapport intitulé « En ouvrant les portes du monde : les priorités du Canada dans le marché international », « plus de 1 500 entreprises canadiennes ont une présence au Mexique et quelques 3 100 autres sont en train de faire un pas pour réaliser sous peu leur première transaction dans le pays ». Les entreprises canadiennes au Mexique occupent la cinquième place quant au montant total de leurs investissements. Parmi les corporations canadiennes les plus grandes au Mexique se détachent les noms de Scotiabank, TransAlta, Transcontinental, Magna International, Palliser, Presion Drilling, Fairmount et Four Seasons Hotels.

Dans un discours prononcé en 2005, l'ambassadeur canadien au Mexique, Gaétan Lavertu, a indiqué que « plus de la moitié des concessions minières octroyées au Mexique à des entreprises étrangères appartient à des entreprises canadiennes. La majeure partie de ces investissements provient de la province de Colombie-Britannique... Le Mexique reconnaît le leadership et les avantages technologiques du Canada sur des sujets de minéraux et d'équipements miniers ».

L'importance du Mexique pour l'industrie minière canadienne a été confirmée dans un rapport intitulé "Les relations mexico-canadiennes dans le secteur minier" de Cecilia Costero, publié en 2004. Ce rapport indique que le Mexique est un pays presque totalement « minéralisé », mais que 85 % des réserves minérales reste non exploitées, malgré le fait que 10380 mines ont été ouvertes. Seul le secteur de la manufacture est plus important que le secteur minier pour les entreprises canadiennes. En l'an 2000, les entreprises canadiennes ont investi plus de 150 millions de dollars US. En décembre 2001, 225 entreprises minières canadiennes opéraient au Mexique (ce qui représente 40 % des investissements étrangers dans ce secteur), parmi lesquelles 209 entreprises possédaient plus de 50 % des capitaux dans leurs projets. En 2001, les entreprises du Canada ont plus investi dans le secteur minier au Mexique que les entreprises de n'importe quel autre pays. De plus, le Mexique importe du Canada 75 % de sa machinerie minière et 4,4 % des besoins totaux de son marché.

Made in Canada : violences et déplacement de populations

Les dévastations et les violences perpétrées par les entreprises minières canadiennes ont été largement documentées et liées à des violations des droits de l'homme au Guatemala, au Pérou, en Roumanie, aux Philippines, au Honduras, en Équateur, en Bolivie, au Ghana, au Surinam, en République démocratique du Congo, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Tanzanie, en Inde, en Indonésie, en Zambie et au Soudan. De nombreuses critiques ont été réitérées envers les entreprises minières canadiennes pour être en train de profiter du peu de protection des droits humains dans le sud, mais les destructions et les déplacements de populations de communautés autochtones au Canada par ces mêmes entreprises reçoivent encore moins d'attention. Dans la province de Saskatchewan, par exemple, sur le territoire Deline Dene, ont été versées plus de 1,7 millions de tonnes de déchets et de résidus radioactifs autour du Great Bear Lake pendant les années 40 et 50, contaminant toutes les sources de nourriture du peuple Dene. Cinquante hommes sont morts dus aux effets des radiations. Depuis 1927, 27 % des 609 réserves de populations autochtones du Canada ont soufferts d'une activité d'exploration de minéraux non métalliques.

En Colombie-Britannique, où 97 % des terres sont encore des territoires autochtones qui n'ont jamais été cédés en accord avec la loi canadienne et internationale, le plan minier de Colombie-Britannique de 2005 a classé plus de 85 % des terres comme « ouvertes à l'exploration », et a même ouvert un système sur Internet pour enregistrer les droits d'exploitation minière. Dans cette province, l'activité minière apporte 5 millions de dollars à l'économie et beaucoup de corporations minières canadiennes siègent à Vancouver. Dans une enquête préliminaire sur les entreprises minières canadiennes au Mexique, il fut déterminé que plus de 60 d'entre elles ont leur siège à Vancouver.

La vente de projets miniers

Sur la page Internet de l'entreprise Endeavour Silver, qui est basée à Vancouver, on peut trouver un article intitulé « Pourquoi le Mexique ? ». Cet article nous informe que « le Mexique est un des principaux pays pour l'exploration et l'exploitation d'argent dans le monde pour diverses raisons (...) l'exploitation minière fait partie intégrale de l'économie aux niveaux national et local (...) cette situation a une importance croissante dans un contexte où les phénomènes migratoires des zones rurales vers les villes augmentent en raison du manque d'emplois: les mines créent une ancre économique où qu'elles soient, ce qui atténue les effets localement et permet que les résidents ruraux conservent des emplois bien payés, dignes et productifs. »

En réalité, les analyses faites de la politique néolibérale au Mexique depuis la moitié des années 80, incluant la période de mise en vigueur de l'ALENA, ont démontré que la privatisation de la terre pour un usage industriel, y compris les projets miniers, a provoqué une augmentation exponentielle des migrations et des déplacements de population. Depuis que l'ALENA est entré en vigueur en 1994, plus de 15 millions de Mexicains ont été déplacés de leurs terres. Mais le mythe qui consiste à faire croire que l'exploitation minière est une activité fondamentale pour le développement économique fut crucial pour l'industrie. La plupart des emplois créés pour la population locale sont à court terme et de bas salaires. De plus, les entreprises minières reçoivent de fortes aides du gouvernement dans la majorité des pays, produisent des villages fantômes quand les projets se terminent et laissent aux gouvernements locaux le problème de la gestion de déchets. Le coût environnemental à long terme pour les communautés locales n'est jamais calculé. L'article cité antérieurement ose dire que « le Mexique possède des lois environnementales fortes et s'engage à les faire respecter, mais il existe peu d'organisations environnementales obstructionnistes efficaces. » Comme il est démontré dans la communauté de Cerro de San Pedro au Mexique, qui lutte depuis plus de 10 ans contre l'entreprise Metallica Resources de Toronto, le prix à payer pour les communautés est la perte de terres, de maisons, de santé et de vies humaines.

« Culturellement, » écrit l'auteur, « les Mexicains maintiennent une relation amicale avec l'exploitation minière à tous les niveaux. Ceci signifie - que les entreprises seront les bienvenues lorsqu'elles s'installeront dans une région - contrairement à l'accueil qui leur sera fait dans d'autres régions du monde. » Il n'existe pas actuellement au Mexique de lois qui exige qu'une audience publique soit réalisée avant l'attribution d'une concession minière. Les communautés locales sont souvent les dernières à être mises au courant des projets miniers et elles n'obtiennent presque jamais les informations sur les effets prévus des opérations minières sur leurs terres et leur santé. Ce phénomène n'apparaît pas seulement au Mexique. Malgré le soi-disant respect pour le processus de consultation au Canada, les communautés affectées par l'exploitation minière dans ce pays ont souvent rapporté l'existence de processus de consultation truqués ou d'accords avec de supposés leaders de communautés dans leur propre dos. Ce fut le cas de l'entreprise Niocan de Montréal qui, sans posséder de concession, a tenté d'ouvrir une mine de niobium sur les terres du peuple Mohawk à proximité de la communauté de Kanehsatake. Les habitants de Kanehsatake ont été prévenus de la consultation seulement quelques jours avant qu'elle ne se réalise ; de plus, lorsque les négociations commencèrent entre Niocan et un leader indigène soutenu par le gouvernement, que la communauté avait essayé de chasser plusieurs fois, les portes leur ont été fermées.

Les mythes qui entourent les entreprises minières ne sont pas portés seulement par ces mêmes compagnies. Le gouvernement canadien a joué un rôle primordial dans la promotion des intérêts des entreprises minières à l'étranger et au Mexique à travers ses ambassades et ses chambres de commerce. Le gouvernement canadien continue à faire pression même lorsque les projets miniers provoquent l'assassinat d'opposants locaux, comme ce fut le cas au Guatemala face au rejet populaire pour la présence de l'entreprise Glamis Gold dans la mine de Marlin. Dans un exemple récent, l'ambassadeur du Canada au Guatemala, Kenneth Cook, a été dénoncé pour la campagne de désinformation qu'il a réalisée pour minimiser l'importance d'un vidéo qui rend compte de l'expulsion violente de communautés indigènes Maya Q'eqchi' de El Estor, à la demande d'une autre entreprise basée a Vancouver, Skye Resources.

De la Colombie Britannique à Oaxaca

L'entreprise Endeavour affirme sur sa page Internet que le Mexique est un lieu idéal pour l'exploitation d'argent car « le Mexique est le pays le plus stable en Amérique latine. » Un rapport de l'industrie minière insiste sur le fait que « la stabilité politique et financière, la sécurité légale pour les investisseurs - sont tous des facteurs qui ont aujourd'hui des répercussions positives sur l'industrie minière au Mexique. Cependant, il faut considérer le fait que les travailleurs miniers et métallurgiques possèdent un fort taux de syndicalisation et que les problèmes socio-économiques que produisent les bas salaires et le sous-emploi représentent des obstacles pour que l'industrie continue à prospérer. »

L'affaiblissement des droits du travail et la mise sous silence des mouvements sociaux sont des pré-requis pour que les projets miniers prospèrent au Mexique et ailleurs. Les rapports de l'industrie minière, comme celui cité précédemment, ne laissent pas de place au moindre doute. La « stabilité politique » à laquelle font référence les rapports des entreprises et le gouvernement canadiens n'est pas une stabilité sociale mais un contrôle des mouvements avec une main de fer, une militarisation de la campagne et un déplacement des populations locales qui se réalisent actuellement au Mexique et qui permettent la mise en place et la protection des investissements corporatifs.

Le monde a récemment été témoin du mouvement social à Oaxaca où l'on lutte pour que s'arrête l'appauvrissement provoqué depuis des années par les politiques néolibérales, le déplacement des populations autochtones et la violence officielle. La violence de l'État contre ce mouvement a atteint des niveaux sans précédent. Comme tout le sud du Mexique, l'État de Oaxaca possède des ressources naturelles abondantes qui ont attiré le regard des entreprises étrangères depuis de nombreuses années. La compagnie Continuum Resources de Vancouver possède dix projets à Oaxaca à différentes étapes d'avancement, ceux-ci couvrent plus de 70 000 hectares et l'entreprise « continue à consolider sa domination sur des terres plus vastes encore. » Fin septembre [2006], l'entreprise Chesapeake Gold Corp de Vancouver a annoncé qu'elle avait cédé 70 % de deux de ses projets à Oaxaca à l'entreprise Pinnacle Mines, également de Vancouver. La compagnie Horseshoe Gold Mining, toujours de Vancouver, a acquis 60 % des actions de Almaden's Fuego, une exploitation minière à Oaxaca. La compagnie Linear Gold Corp de Halifax est également propriétaire d'un projet minier en cours à Oaxaca. L'État voisin du Chiapas, un autre des États les plus pauvres et les plus militarisés du Mexique, est également la cible des entreprises minières canadiennes. Entre 2003 et 2006, le gouvernement fédéral a autorisé 72 concessions minières au Chiapas qui couvrent 727 435 hectares. Plus de la moitié de ces terres (419 337 hectares) appartiennent à deux entreprises canadiennes, Linear Gold et Fronteer Development Group, mais il n'y a pas eu d'information ni de consultation pour les communautés locales.

Les entreprises minières à Oaxaca et au Chiapas ne sont pas de simples observateurs passifs face à la violence qui entoure cette situation mais comptent sur celle-ci pour protéger leur profits. Les entreprises et le gouvernement annoncent que l'une des limites de l'ALENA est que « ses bénéfices » n'arriveront pas aux États du sud du Mexique, alors qu'en réalité l'augmentation de la pauvreté et de l'inégalité est due à l'ALENA. Dans les rapports les plus récents des entreprises et dans les dialogues entre gouvernements canadien, mexicain et américain, le principal thème fut l'Alliance pour la Sécurité et la Prospérité de l'Amérique du Nord (ASPAN), l'accès aux sources d'énergie du Mexique, en particulier pour les corporations canadiennes, a été d'une importance primordiale (tout comme le futur développement des sources d'énergie canadiennes). Selon le Groupe Consultant Indépendant sur le Futur de l'Amérique du Nord, un centre d'analyses et de recherche dans le secteur privé et promoteur de l'ASPAN, « l'amélioration du capital humain et de l'infrastructure physique au Mexique, et en particulier dans le centre et le sud du pays, provoquera une meilleure intégration de ces régions dans l'économie de l'Amérique du Nord, ceci représente un intérêt pour les trois pays pour des raisons économiques et sécuritaires. » Il n'est pas surprenant d'entendre que les mêmes corporations et gouvernements appellent à l'expansion du programme canadien exploiteur des « travailleurs agriculturels temporaux qu'ils citent comme un exemple de succès bilatéral. Pour les gouvernements canadien et mexicain ainsi que pour le business, un tel programme de « travailleurs invités » est une situation « gagnant gagnant » car il fournit les moyens de contrôler une migration forcée engendrée par les corporations et les déplacements de populations militarisés pendant qu'ils peuvent récolter les profits économiques d'une main-d'oeuvre manipulable et exploitable au Canada ainsi qu'à travers les devises envoyées au Mexique. Selon les dires d'un fonctionnaire du gouvernement mexicain qui fut responsable de ce programme pendant deux ans dans l'un des États du sud du Mexique, ces programmes permettent au gouvernement mexicain d'affaiblir les mouvements sociaux et de faciliter de façon périodique l'exode de milliers de citoyens qui vivent dans des conditions marginales. Nous pouvons donc nous attendre à ce que le gouvernement canadien soit complice dans l'augmentation de ces déplacements de populations tant au Canada qu'au Mexique.

La perception que le Canada n'est qu'un partenaire junior des États-Unis cache souvent la responsabilité du Canada dans l'histoire des violences et des déplacements de populations à l'intérieur ainsi qu'à l'extérieur de ses propres frontières. Le travail de solidarité réalisé par des canadien(ne)s en soutien aux mouvements des communautés autochtones, de paysans et de travailleurs au Mexique permet parfois de médiatiser la responsabilité qu'ont le gouvernement et les entreprises canadiennes dans la violence exercée contre de tels mouvements. Les entreprises minières canadiennes sont un exemple de plus de la complicité des Canadien(ne)s, non seulement pour leur silence face à ces problèmes mais aussi pour leur complicité active. L'exploitation minière offre cependant les motifs d'une solidarité entre ceux qui sont déplacés dans le sud et les communautés autochtones au Canada. Les activistes au Canada ne peuvent pas seulement pointer du doigt le « gouvernement mexicain corrompu » ou l'attitude impérialiste américaine. Pour comprendre ce qui provoque les déplacements de populations, il faut tout d'abord regarder ce qui a été perpétré contre les populations autochtones au Canada et comprendre que les auteurs de cette violence sont également derrière les crimes commis contre les peuples de Oaxaca, du Chiapas et d'autres régions du Mexique.

Sur les terres côtières occupées du Salish, à Vancouver, ces relations deviennent visiblement un cercle qui se referme. Les premières constructions pour les Jeux Olympiques de 2010 provoquent la destruction des terres indigènes, l'embourgeoisement des anciens quartiers populaires et la répression contre les populations autochtones à l'intérieur comme à l'extérieur de la ville. Beaucoup d'emplois dans la construction, dangereux et mal payés, sont occupés par des Mexicains qui proviennent de communautés appauvries qui, comme au Canada, ont été réprimés au nom du « développement ». En fond apparaissent les gratte-ciels de l'ouest de Vancouver, siège de la plupart des entreprises minières et des conglomérats du « développement ».

Suit une liste non exhaustive des entreprises minières canadiennes qui opèrent actuellement au Mexique (beaucoup opèrent au travers de filiales).

Company Headquarters States with Presence
Alamos Gold Toronto Sonora
Aquiline Resources Vancouver Sonora
Aurcana Corporation Vancouver Queretaro
Avino Silver and Gold Mines Ltd. Vancouver Durango
Baja Mining Corp. Vancouver Baja Peninsula
Bralorne Gold Mines Ltd. Vancouver Durango
Canasil Vancouver Durango, Sinaloa, Zacatecas
Canplats Resources Corporation Vancouver Durango, Chihuahua
Capstone Gold Corp. Vancouver Zacatecas
Cardero Resource Group Vancouver Baja California
CDG Investments Inc. Calgary Sinaloa
Chesapeake Vancouver Oaxaca, Sonora, Durango, Sinaloa, Chihuahua
Columbia Metals Corporation Ltd. Toronto Sonora
Comaplex Minerals Corp. Calgary Mexico State
Coniagas Resources Toronto Zacatecas
Continuum Resources Ltd. Vancouver Oaxaca
Copper Ridge Explorations Inc. Vancouver Sonora
Corex Gold Corporation Vancouver Zacatecas
Cream Minerals Ltd. Vancouver Nayarit
Diadem Resources Toronto Zacatecas
ECU Silver Mining Rouyn-Noranda Durango
Endeavour Silver Vancouver Durango
Energold Drilling Corp [Impact Silver Corp.] Vancouver Mexico State
Evolving Gold Corp. Vancouver currently exploring acquisitions in Mexico
Esperanza Silver Corp. Vancouver Morelos
Excellon Resources Toronto Durango
Exmin Resources Inc. Vancouver Chihuahua
Dundarave Resources Inc. Vancouver Chihuahua
Farallon Resources Ltd. [Hunter Dickinson] Vancouver Guerrero
Firesteel Resources Vancouver Durango
First Majestic Silver Corp. Vancouver Jalisco, Coahuila, Durango, Zacatecas
Fording Canadian Coal Trust [NYCO] Calgary Sonora
Formation Capital Corporation Vancouver Tamaulipas
Fronteer Development Group Vancouver Jalisco, Chiapas
Frontera Copper Corporation Toronto Sonora
Gammon Lake Resources Halifax Chihuahua, Guanajuato
Genco Resources Vancouver Mexico State
Goldcorp Inc. Vancouver Sinaloa, Durango, Chihuahua, Guerrero, Zacatecas
Gold-Ore Resources Ltd. Vancouver Sinaloa
Golden Goliath Resources Vancouver Chihuahua
Grandcru Resources Vancouver Sinaloa
Grayd Resource Corporation Vancouver Sonora
Great Panther Resources Ltd. Vancouver Durango, Guanajuato, Chihuahua
Grid Capital Corporation Vancouver Chihuahua
Hawkeye Gold and Diamonds Vancouver Nayarit
Horseshoe Gold Mining Vancouver Oaxaca
Iamgold Corporation -royalties- Toronto Chihuahua
Iciena Ventures Vancouver Sonora
Impact Silver Corp. Vancouver Zacatecas
International Croesus Ltd. Vancouver Jalisco
Intrepid Mines Toronto Sonora
Kimber Resources Vancouver Chihuahua
Linear Gold Corp Halifax Chiapas, Oaxaca
Macmillan Gold Toronto Durango, Sinaloa, Zacatecas, Jalisco, Nayarit
MAG Silver Corp Vancouver Chihuahua, Zacatecas, Durango
Minefinders Vancouver Chihuahua, Sonora
Morgain Minerals Inc. Vancouver Durango, Sonora
Metallica Resources Inc. Toronto San Luis Potosi
Mexoro Minerals Ltd. Vancouver Chihuahua
Northair Group Vancouver Durango, Sinaloa
Northwestern Mineral Ventures Toronto Durango
Oromex Resources Vancouver Durango
Orko Silver Corp. Vancouver Durango
Pacific Comox Resources Toronto Sonora
Palmarejo Silver and Gold Longueuil Chihuahua
Pan American Silver Vancouver Sonora
Pinnacle Mines Ltd. Vancouver Mexico State, Oaxaca
Quaterra Vancouver Durango, Zacatecas
Rome Resources Ltd. Vancouver Sonora
Ross River Minerals Vancouver Sinaloa
Roxwell Gold Mines Vancouver Sinaloa
Santoy Resources Ltd. Vancouver Sinaloa
Scorpio Mining Corporation Vancouver Sinaloa
Silver Crest Mines Vancouver Sonora
Silver Standard Resources Vancouver Durango, Mexico
Soho Resources Group Vancouver Durango
Sonora Gold Corp Vancouver Sonora
Sparton Resources Toronto Sinaloa, Sonora
Starcore International Ventures Vancouver Puebla
Stingray Resources Toronto Chihuahua
Southern Silver Exploration Vancouver Jalisco, Chihuahua
Stroud Resources Toronto Chihuahua
Teck Cominco Ltd. Vancouver Guerrero, Oaxaca, Chiapas
Terra Novo Gold Corp. Vancouver Michoacan
Tumi Resources Vancouver Chihuahua, Sonora
Tyler Resources Calgary Chihuahua
UC Resources Vancouver Durango, Nayarit
Valdez Gold Toronto Chihuahua
War Eagle Mining Company Vancouver Chihuahua
West Timmins Mining Corp. Vancouver Sinaloa, Chihuahua
Zaruma Resources Inc. Toronto Sonora

Écrit avec l'aide de : Antoine Libert Amico. Traduction au français : Grégoire Valadié.

Haut de page


Lisez Le Marxiste-Léniniste
Site web:  www.pccml.ca   Courriel: redaction@cpcml.ca