Le Marxiste-Léniniste

Numéro 217 - 10 décembre 2009

Le besoin d'humaniser l'environnement social et naturel

L'arnaque de la bourse du carbone

Le besoin d'humaniser l'environnement social et naturel
L'arnaque de la bourse du carbone
L'Alberta et le gouvernement Harper paient les monopoles de l'énergie pour «sauver l'environnement» - Un enseignant en sciences de l'Alberta

Discussion
Il n'y a pas de consensus sur le réchauffement planétaire – Il y a une tentative évidente d'établir la vérité par la répétition perpétuelle et non par des méthodes scientifiques - Le professeur Richard S. Lindzen
Réchauffement planétaire: «Façonner les données climatiques pour concorder avec la politique» - Michel Chossudovsky (extraits)

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Le besoin d'humaniser l'environnement social et naturel

L'arnaque de la bourse du carbone

La classe ouvrière et le peuple au Canada sont de plus en plus préoccupés par la sécurité de l'environnement et les dommages causés par les monopoles avec leur pillage sans limites de la Terre Mère, leurs guerres d'agression et de conquête et leur poursuite obsédée du profit le plus élevé dans le moins de temps possible. Les monopoles n'ont aucune intention de changer leurs façons de faire mais ils se soucient de leur image publique et craignent d'être obligés de restreindre leur activité à cause de l'opposition croissante. Les gouvernements au Canada ont fait plusieurs propositions concernant les « émissions de carbone » pour apaiser les gens et en même temps permettre aux monopoles de s'enrichir davantage. L'une de ces propositions est celle du gouvernement de l'Alberta, appelée « captage et stockage »[1]. Le gouvernement albertain verse plus de 2 milliards $ aux monopoles de l'énergie, au-delà de ce qu'ils reçoivent du gouvernement fédéral, pour appliquer cette technologie par ailleurs très peu testée.

Le gouvernement Harper favorise une autre approche, appelée bourse du carbone ou programme de plafond d'émission et d'échange de droits d'émission. Le 17 avril 2009, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie a publié une étude faite sur toute une année qui conclut que le Canada n'a « pas d'autre choix » que d'appliquer un système national de bourse du carbone. On pouvait déjà voir cette conclusion dans le Discours du Trône de novembre 2008 qui disait que le gouvernement Harper se concertera « avec les gouvernements des provinces et nos partenaires pour élaborer et mettre en place un système nord-américain de plafonnement et d'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre, ainsi qu'un protocole international efficace pour l'après-2012 ». Le chef de l'opposition Michael Ignatieff a lui aussi réclamé une bourse du carbone à négocier avec les États-Unis. Le Québec et l'Ontario sont également en faveur d'une bourse du carbone.

Le premier ministre de l'Alberta Ed Stelmach et son allié, le premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall, s'opposent fermement à la bourse du carbone mais pas parce qu'elle enrichit les monopoles. En novembre 2008, Stelmach s'est plaint que personne n'avait consulté l'Alberta. En mars 2009, il a parlé de la bourse du carbone comme d'un transfert de richesse aux autres provinces. Il n'aborde évidemment pas ce problème sous l'angle de la protection de l'environnement mais de la bataille que se livrent depuis toujours Ottawa et l'Alberta pour déterminer lequel des deux contrôlera les ressources pétrolières et gazières et éventuellement les revenus tirés de ces ressources. L'application d'une bourse du carbone est également une autre manoeuvre du gouvernement fédéral pour consolider son contrôle sur les ressources naturelles de la nation et sur la richesse qui est générée par leur vente aux monopoles étrangers.

Qu'est-ce qu'une bourse du carbone ?

La bourse du carbone, aussi appelée échange des droits d'émission, est basée sur la théorie selon laquelle on fournit des stimulants économiques, via un soi-disant libre marché, aux entreprises qui réduisent leurs niveaux d'émission de carbone. Les entreprises sont libres de décider, individuellement, si et comment elles vont réduire leurs émissions. Chaque entreprise participante reçoit d'abord un certain nombre de crédits de carbone qui lui donnent le droit d'émettre une quantité donnée de carbone. Bien que les crédits de carbone aient censément une « valeur », les crédits initiaux sont donnés gratuitement. La limite des émissions totales pour une entreprise donnée est appelée « plafond ». Ce plafond est réduit lentement avec temps, selon une norme nationale, par exemple de 5 % par année.

Les entreprises qui veulent augmenter leur limite permise d'émissions doivent acheter des crédits auprès d'autres entreprises. Le transfert de crédits est appelé « échange ». Si la norme nationale par exemple est d'une réduction de 5 %, l'entreprise A, qui a réduit ses émissions de 10 %, pourrait vendre son « surplus » de 5 % en crédits de carbone à l'entreprise B qui cherche à augmenter sa limite du même pourcentage. Dans plusieurs systèmes de bourse du carbone, des organisations non polluantes telles que les groupes environnementaux peuvent aussi participer. Elles peuvent acheter et « retirer » des crédits de carbone de la circulation. Les entreprises peuvent en faire autant en les donnant à des organismes non lucratifs en échange de déductions d'impôts.

Tous les pays signataires du Protocole de Kyoto de 1997 sont tenus à un système de plafond et d'échange pour six gaz à effet de serre majeurs. Chaque pays participant a accepté un quota d'émission initial et le but est de réduire l'ensemble des émissions de 5 % d'ici la fin de 2012. Les pays peuvent aussi acheter et vendre des émissions de crédits sur le marché et obtenir des crédits additionnels en parrainant des projets dans d'autres pays qui affirment réduire les émissions, tels que des projets d'énergie éolienne. Le système d'échange de quotas d'émission de l'Union européenne, créé en 2005, est le plus grand programme multinational d'échange de crédits d'émission de gaz à effet de serre du monde et 25 des 27 États membres de l'Union européenne y participent.

Le carbone est une bonne affaire

L'échange de carbone ne change rien à la situation parce que les entreprises peuvent décider de ne pas réduire leurs émissions ou bien de faire des profits additionnels simplement en échangeant leurs crédits sur le « marché du carbone ». Ce sont des agences de l'État qui fixent le plafond initial sur les émissions et qui proposent les rythmes de réduction. Finalement, ces agences agissent pour le compte des monopoles (qui peuvent même utiliser le chantage économique pour obtenir une meilleure allocation) en établissant un plafond initial très élevé et un taux de réduction très bas. Les entreprises peuvent donc continuer de polluer l'environnement au même rythme ou à un rythme encore plus élevé, tout en accumulant des crédits afin d'augmenter leur « valeur » sur le marché du crédit du carbone. Même si une entreprise dépasse son plafond, les pénalités sont minimales et elles peuvent en refiler les coûts à leurs clients.

Un des aspects de la fraude de la bourse du carbone est l'affirmation que le processus d'assignation des crédits est basé scientifiquement sur la quantité de pollution qu'une entreprise émet. Ça n'a pas de sens. Même avec les instruments les plus sophistiqués, les niveaux de plusieurs types d'émissions peuvent être mesurés seulement théoriquement et non empiriquement, et il n'est donc pas possible de déterminer avec précision la quantité d'un polluant émis par une entreprise donnée. De plus, dans le système de plafond et d'échange, ce sont les entreprises qui prennent les mesures et qui font rapport de leurs émissions, ce qui revient à demander au renard de prendre soin du poulailler. Pour une action qui réduit réellement les émissions, il faut les réduire à la source plutôt que par des crédits, parce que la logique du marché du crédit du carbone n'a rien à voir avec la protection de l'environnement.

Il n'y a pas de doute que le marché d'échange du carbone est une arnaque qui sert à enrichir les riches et n'aide en rien l'environnement. Le milliardaire George Soros a d'ailleurs déclaré que les gestionnaires de l'argent et les banquiers de Wall Street vont trouver les façons de manipuler n'importe quel marché de plafond et d'échange en Amérique du Nord. En juillet 2009, Soros a avoué assez candidement, lors d'une conférence à Londres : « On peut jouer avec le système. C'est pourquoi les financiers comme moi aiment le système qui offre tant de possibilités de réalisations financières. » Soros est bien placé pour le savoir : en 1992, il a fait plus d'un milliard de dollars en forçant la livre anglaise à la baisse. Le climatologue James Hansen, ex-employé de la NASA, commentait lui aussi le système de plafond et d'échange dans un article au New York Times du 7 décembre : « Au centre de son plan (Obama) il y a le système du plafond et de l'échange, une approche basée sur le marché [qui]... permet tout simplement aux pollueurs et aux investisseurs de Wall Street de piller le public. »

Qui décide ? Nous décidons !

La bourse du carbone est un autre moyen de permettre aux monopoles de continuer à maximiser leurs profits tout en attaquant la conscience sociale grandissante qui blâme les monopoles et les gouvernements à leur service pour la détérioration de l'environnement et qui demande qu'ils soient forcés de réparer les dommages qu'ils ont causés à la Terre Mère. Le système de plafond et d'échange est un moyen de manipuler les inquiétudes concernant les dommages causés par les monopoles privés, dont le seul but est d'accroître leur pouvoir et leurs privilèges. Au lieu de confronter les monopoles et de les forcer à changer leurs façons de faire, le système de plafond et d'échange leur permet de s'en tirer, leur remplit les poches et fait croire aux gens peuple qu'on « fait quelque chose » au sujet de la pollution.

C'est le comble de l'hypocrisie de mettre en place un système de plafond et d'échange au Canada qui prétend protéger l'environnement tout en blanchissant les monopoles de tout soupçon. Pour combattre les dommages que les monopoles ont causés à la Terre Mère, le peuple doit leur opposer sa volonté politique. Pour réellement améliorer l'environnement, il faut le courage et la volonté politique de contester le droit de monopole de contrôler la direction de l'économie et de la société, sinon le dommage causé à la Terre Mère ne fera qu'empirer. Le gouvernement Harper et les libéraux d'Ignatieff n'ont aucun intérêt à bâtir un Canada viable, qui s'appuie sur ses propres forces et qui humanise l'environnement naturel et social parce que cela contredit la volonté des monopoles. C'est à la classe ouvrière et au peuple de relever le défi.

Note

1. Voir Le Marxiste-Léniniste du 3 février 2009.

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L'Alberta et le gouvernement Harper
paient les monopoles de l'énergie
pour «sauver l'environnement»

Le Marxiste-Léniniste du 7 décembre 2009 (numéro 214) comprenait un article intitulé : « Copenhague détournée par les propriétaires du capital mondial et leurs visions et visées antisociales » dans lequel il est dit que « les propriétaires du capital se servent de la science du changement climatique de façon sélective, pour servir leurs fins étroites. »

L'Alberta offre le meilleur exemple de ce nouveau stratagème à grande échelle pour payer les riches. Le 8 juillet 2008, le gouvernement de l'Alberta a annoncé un « fonds de technologie du captage du carbone » par lequel des fonds publics seraient versés à des monopoles du pétrole et autres industries du secteur de l'énergie pour « réduire le carbone dans l'atmosphère ». Le fonds est géré par un conseil composé de 16 personnes, soit 9 représentants de monopoles du secteur, 5 des gouvernements fédéral et provincial et deux représentants du monde universitaire. Il est présidé par Jim Carter, l'ex-pdg du géant des sables bitumineux Syncrude.

Le fonds albertain de captage du carbone a déjà versé, au cours des deux derniers mois, plus de 1,68 milliard $ à trois monopoles énergétiques, auquel se sont ajoutés 526 millions $ du gouvernement fédéral, pour un total de plus de 2 milliards $. C'est :

* 745 millions $ sur 15 ans pour le projet Shell Quest, propriété de Shell Canada, Chevron Canada et Marathon Oil Sands, pour mettre au point la technologie pour le captage et storage de 1,2 million de tonnes de dioxyde de carbone chaque année aux usines de Shell à Scotford et Edmonton. Le gouvernement fédéral y ajoute 120 millions $. Le dioxyde de carbone serait capté des unités de production d'hydrogène à la vapeur de méthane puis enfoui 2 300 mètres sous terre.

* 436 millions $ sur 15 ans pour un projet (Project Pioneer) pour équiper des générateurs Keephills 3 (alimentés au charbon), situés à Edmonton, pour le captage du carbone. L'usine est la propriété de Transalta, qui génère de l'électricité en partenariat avec Capital Power. Le gouvernement fédéral y contribuera 343 millions $ de plus. Le CO2 sera enfoui en permanence à quelque 2 800 mètres sous terre près de l'usine.

* 495 millions $ sur 15 ans pour un pipeline de 240 km auquel pourront se brancher des entreprises pour la collecte et le storage du dioxyde de carbone. Le gouvernement fédéral y contribue 63 millions $ de plus. Le pipeline sera construit par Enhance Energy Inc. en partenariat avec North West Upgrading et reliera le coeur industriel de la province, dans le nord-ouest d'Edmonton, à des champs pétrolifères près de Clive, situé au centre de l'Alberta. Le pipeline acheminera le CO2 vers des champs pétrolifères arrivés au terme de leur développement où il sera injecté dans les gisements sous terre pour faire monter le pétrole à la surface, un procédé appelé récupération assistée des hydrocarbures. La construction est prévue débuter en 2011 et le pipeline sera en opération en 2012.

« Le fonds de technologie pour le captage du carbone » de l'Alberta a été créé sans consulter les résidents de la province. Comme l'indiquait Le Marxiste-Léniniste : « Les travailleurs et tous les Canadiens concernés et leur motif centré sur l'être humain ont été écartés du débat sur la Conférence de Copenhague et du débat sur l'humanisation de l'environnement naturel et social. Les peuples sont officiellement exclus de l'enquête sur les causes de la détérioration de l'environnement et de la pollution planétaire et on leur enlève ainsi la possibilité de formuler et d'appliquer des solutions centrées sur l'être humain. [...] Les politiciens ouvriers doivent créer leur propre espace pour discuter de la situation en toute lucidité et démêler les prétentions scientifiques qui appuient des solutions dominées par le même motif centré sur le capital, qui a mené aux problèmes environnementaux actuels. »

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Discussion

Il n'y a pas de consensus sur le réchauffement
planétaire – Il y a une tentative évidente d'établir
la vérité par la répétition perpétuelle et non
par des méthodes scientifiques

Selon le nouveau film d'Al Gore, Une vérité qui dérange, le monde connaîtra une « urgence planétaire », caractérisée par la fonte des glaciers, la hausse constante du niveau des océans, des ouragans de plus en plus violents et fréquents et des invasions de maladies tropicales, entre autres cataclysmes, à moins que nous ne changions notre mode de vie.

Bill Clinton est devenu le nouveau prêcheur de l'évangile de M. Gore. Il affirme que les phénomènes météorologiques lui donnent raison, à lui et à M. Gore, et que nous subissons tous les conséquences de l'entêtement du président Bush dans cette affaire. Et pourquoi pas ? M. Gore nous assure même que le « débat dans la communauté scientifique est clos ».

Il faut faire suivre d'un astérisque cette déclaration que M. Gore a faite dans une entrevue avec George Stephanopoulos du réseau ABC. À quel débat exactement M. Gore fait-il référence ? Y a–t-il vraiment une communauté scientifique qui débat de ces choses et qui s'entend sur toutes les questions ? Non, le débat est loin d'être clos, et je n'ai d'ailleurs jamais été convaincu que le « débat » se fait réellement.

Les médias aident rarement à faire la lumière. Dans le numéro de Newsweek sur le réchauffement planétaire de 1988, on disait que tous les scientifiques sont d'accord. Puis il y a eu des des périodes de doute. M. Gore lui-même a mis des bémols à sa déclaration au réseau ABC quelques minutes après l'avoir faite, avec une clarification importante. Quand M. Stephanopoulos lui a fait remarquer que les estimations les plus précises sur les niveaux des océans sont beaucoup moins alarmantes que son film ne le laisse entendre, Al Gore a défendu ses affirmations en disant que les scientifiques « n'ont pas de modèle qui pourrait leur donner un haut niveau de confiance » dans un sens ou dans l'autre et il a ajouté – à sa défense – que les scientifiques « ne le savent pas, ils ne le savent tout simplement pas. »

Il faut donc présumer que ces scientifiques ne font pas partie du « consensus ». Malgré tout, leur recherche est incorporée, qu'elle le confirme ou non, dans le moule de réchauffement planétaire préféré de M. Gore, qui est de l'alarmisme pur et simple. Pour y adhérer, on doit fermer les yeux sur des faits vraiment dérangeants. Prenons la question du niveau des océans qui monte, il y a le fait que l'Arctique était aussi chaud sinon plus chaud en 1940 ; que les icebergs existent depuis les temps les plus reculés ; que les faits jusqu'à présent permettent d'affirmer qu'en moyenne la couche de glace du Groënland connaît en réalité une expansion. Cela crée vraisemblablement une pression qui repousse la couche glacière loin des côtes du pays, à l'opposé de ce que M. Gore prétend avec tant d'alarme dans son film. En l'absence du contexte factuel, ces images peuvent en effet être inquiétantes.

Elles le sont moins lorsque vues dans leur contexte. Les glaciers alpins reculent depuis le début du XIXe siècle, après s'être rapprochés pendant des siècles. Depuis 1970 environ, plusieurs glaciers ont cessé de reculer et certains se rapprochent à nouveau. Et, pour tout vous dire, nous n'en connaissons pas les raisons.

Les autres éléments du scénario d'apocalypse du réchauffement planétaire souffrent aussi de ce manque de perspective. La malaria, qu'on dit un sous-produit du réchauffement, affectait autrefois le Michigan et la Sibérie et demeure fréquente aujourd'hui en Sibérie – les moustiques n'ont pas besoin de la chaleur tropicale. Les ouragans varient aussi selon les échelles de temps multidécennales ; la température de surface de la mer y joue sans doute un rôle important. Cette température varie elle-même lorsque mesurée sur plusieurs décennies. Or, les causes des changements de température de surface de la mer qui entraînent ces conséquences et les tendances de l'intensité des ouragans sont des problèmes chaudement débattus dans la profession.

Même si tout le monde ne s'entend pas sur ces questions, tous ou presque s'accordent généralement pour dire qu'on ne peut établir de lien entre un ouragan particulier et le réchauffement planétaire. L'exception, bien sûr, est Greg Holland du National Center for Atmospheric Research, de Boulder, Colorado, qui soutient que le réchauffement planétaire doit être en cause parce qu'il ne lui vient rien d'autre à l'esprit. Si de tels arguments, qui s'inspirent d'avantage de la lassitude, sont de plus en plus courants dans les analyses du climat, il demeure qu'ils ne sont pas très convaincants, surtout compte tenu de l'état primitif de la science du climat et des températures.

Une caractéristique générale de l'approche de M. Gore est qu'il fait assidûment abstraction de la dynamique entre la terre et son climat, qui sont dans un état de changement perpétuel, même sans la pression externe. Il est déjà assez détestable de considérer tout changement comme quelque chose à craindre ; c'est pire encore si on le fait pour exploiter cette crainte. Le débat sur ces questions n'est évidemment pas épuisé, du moins pas en ce qui concerne la science.

Le journaliste environnementaliste Gregg Easterbrook est plus catégorique. Il affirme que la communauté scientifique s'entend aujourd'hui pour dire que nous assistons à un réchauffement planétaire d'importance et que l'impact humain sur le système climatique a été prouvé. C'est tout de même assez surprenant comme affirmation. Jusqu'à un certain point, elle n'a jamais vraiment été contestée. Presque toute la communauté de la science du climat s'entend depuis 1988 pour dire que les températures moyennes globales ont augmenté de l'ordre d'un degré Fahrenheit en cent ans : on a observé une hausse significative de 1919 à 1940, puis une baisse entre 1940 et le début des années 1970, et à nouveau une hausse jusqu'aux années 1990, sans changement significatif depuis 1998.

Il y a aussi peu de désaccord sur le fait que les niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère ont augmenté d'environ 280 ppmv (parties par million en volume) au XIXe siècle jusqu'à environ 387 ppmv aujourd'hui. On ne remet pas en question non plus que le dioxyde de carbone absorbe l'infrarouge (c'est-à-dire qu'il est un gaz à effet de serre, bien que mineur) et que son augmentation devrait en théorie contribuer au réchauffement. En fait, toutes proportions gardées, l'augmentation du dioxyde de carbone aurait dû causer plus de réchauffement que ce qu'on a observé, si l'on accepte que le faible réchauffement observé est en effet causé par les augmentations de dioxyde de carbone plutôt qu'une fluctuation naturelle dans le système climatique. Il n'y aurait toujours pas raison de s'alarmer, mais il y a une campagne intense pour dire que la contribution au réchauffement prévue en théorie par un excès de dioxyde de carbone a été détectée dans les faits.

Comme nous ne comprenons pas le phénomène de la variabilité interne naturelle du changement climatique, cette détection est présentement impossible. Il y a malgré tout un effort persistant, avec une efficacité surprenante, pour prétendre le contraire. Conséquemment, même si le texte de 1996 du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a présenté de manière précise l'état des divergences sur cette question, le tristement célèbre « résumé à l'intention des décideurs » rapporte que « l'ensemble de la preuve suggère un impact humain discernable sur le climat planétaire ». Il n'en fallait pas plus pour préparer Kyoto.

Le rapport suivant du GIEC décrit encore une fois les problèmes reliés à ce qu'on appelle maintenant la problématique de l'attribution, c'est-à-dire l'attribution des changements observés dans le climat à des mécanismes donnés. Certains invoquent la lassitude comme « argument » (que nous n'avons pas d'autre alternative) pour soutenir l'attribution des changements à l'humain. Le « résumé à l'intention des décideurs » affirme, presque sans référence au texte du rapport comme tel, qu'« à la lumière de la preuve récente et en tenant compte des incertitudes qui demeurent, le réchauffement observé ces 50 dernières années a sans doute été causé dans une grande mesure par l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre ».

Dans la même veine, la National Academy of Sciences a émis un bref rapport (15 pages) en réponse aux questions de la Maison Blanche. Elle y énonce les problèmes reliés à l'attribution, mais le rapport est précédé encore une fois d'une note dans laquelle on affirme que : « Les changements observés depuis plusieurs décennies sont sans doute dus dans une grande mesure à l'activité humaine, mais nous ne pouvons écarter qu'une partie importante de ces changements soit aussi un reflet de la variabilité naturelle. » Il n'en fallait pas plus pour que Michelle Mitchell du réseau CNN déclare que le rapport représentait « la décision unanime que le réchauffement planétaire est réel, qu'il s'aggrave et qu'il est causé par l'homme. Il n'y a plus de place pour le doute. »

Plus récemment, dans étude publiée dans la revue Science la spécialiste en sciences sociales Nancy Oreskes affirme qu'une recherche dans la base de données ISI Web of Knowledge Database pour les années entre 1993 et 2003 en utilisant les mots clés « changement climatique planétaire » a produit 928 articles dont les résumés analytiques appuient ce qu'elle appelle un consensus d'opinion. Un expert britannique, Benny Peiser, a vérifié cette recherche et conclu que seuls 913 des 928 articles comportaient un résumé analytique et que seuls 13 de ces 913 articles appuyaient de façon explicite le soi-disant consensus. En fait, plusieurs le contredisaient.

Encore plus récemment, le Climate Change Science Program, l'agence de l'administration Bush qui coordonne la recherche en changement planétaire, a déclaré « avoir trouvé une preuve claire de l'impact humain sur le système climatique ». Pour M. Easterbrook cela voulait dire : « Affaire classée ». Qu'elle était cette preuve exactement ? Les modèles supposent que le réchauffement par effet de serre aurait plus d'impact sur les températures atmosphériques que sur les températures de surface, et pourtant les données recueillies par satellite n'ont pas signalé de réchauffement dans l'atmosphère depuis 1979. Le rapport a montré que des corrections sélectives aux données atmosphériques pourraient permettre de conclure à un certain réchauffement, ce qui réduirait l'écart entre les observations et les descriptions par modèles de ce qu'est le réchauffement par effet de serre. Selon moi, cela veut dire que le débat est encore grand ouvert.

Alors que faut-il conclure de ce soi-disant débat ? Je propose au moins trois choses.

D'abord, généralement ceux qui ne sont pas des scientifiques préfèrent s'épargner la peine de comprendre la science. Les affirmations à propos d'un consensus dispensent les décideurs, les défenseurs de l'environnement et les politiciens du besoin de le faire. Elles servent aussi à intimider le public et même les scientifiques, surtout ceux qui oeuvrent en dehors du secteur de la dynamique des climats.

Deuxièmement, compte tenu qu'on ne peut pas vraiment résoudre le problème de l'attribution humaine, il est tout au plus un concept accrocheur pour la promotion des visions apocalyptiques. Cela n'augure rien de bon si c'est le prélude à ce que M. Gore dit être non pas une affaire politique mais un combat « moral ».

Finalement, on assiste clairement à un effort pour établir la vérité non pas par des méthodes scientifiques mais par la répétition perpétuelle. La première tentative a été une tragédie. Peut-être que Marx avait raison. Cette fois-ci ce sera la farce, si nous sommes chanceux.

* Richard S. Lindzen est professeur à la chaire Alfred P. Sloan de sciences atmosphériques de l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT). Cet article a été publié dans le Wall Street Journal et il est traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.

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Réchauffement planétaire: «Façonner les données climatiques pour concorder avec la politique»

Plus de 15 000 personnes se réuniront à Copenhague pour COP15 : la 15e Conférence des Parties de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

 

Des délégations officielles de 192 pays se mêleront aux représentants de grandes sociétés multinationales, dont Royal Dutch Shell et British Petroleum. Les représentants d’organisations environnementales et de la société civile seront également présents. (Parties et observateurs).

 

Il est prévu que des chefs d’État et de gouvernement seront présents pour la dernière partie de l’événement. (Voir The essentials in Copenhagen - COP15 United Nations Climate Change Conference Copenhagen 2009)

 

Il convient de noter que les décisions et orientations clés du COP15 avaient déjà été conclues au Sommet mondial des affaires sur le changement climatique (SMACC) qui s’est tenu en mai à Copenhague, six mois avant COP15.

 

Le SMACC a réuni certains des plus éminents dirigeants d’entreprise et leader mondiaux, dont Al Gore et le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon. (The World Business Summit on Climate Change, inclut une webémission)

 

Les résultats de ces consultations de haut niveau ont été transmis au gouvernement danois ainsi qu’aux gouvernements des États membres participants. Un soi-disant résumé sommaire pour les responsables a été rédigé par PricewaterhouseCoopers LLP pour le compte des dirigeants d’entreprises ayant participé à l’événement. Ce rapport a peu à voir avec la protection environnementale. Il consiste largement en un programme motivé par le profit, lequel utilise le consensus du réchauffement climatique comme justification. (Pour connaître les détails, voir Climate Council: The World Business Summit on Climate Change)

« L’ambition sous-jacente au Sommet était d’aborder les défis jumeaux des changements climatiques et de la crise économique. Les participants au Sommet ont examiné comment ces risques peuvent être transformés en opportunité si le milieu des affaires et les gouvernements travaillent ensemble et quelles politiques, quels incitatifs et quels investissements stimuleront le plus efficacement une croissance à faibles émissions de carbone » (Copenhagen Climate Council)

À la fois les gouvernements, les dirigeants d’entreprise et la communauté des organisations non gouvernementales (ONG) maintiennent que le programme de la Conférence sur le changement climatique (7-18 décembre 2009) est « l’un des rassemblements les plus significatifs de l’histoire. On dit de cette conférence qu’elle constitue l’accord le plus complexe et le plus crucial que le monde ait jamais vu ».

 

On proclame que les émissions de CO2 sont la seule et la plus importante menace pour le futur de l’humanité. 

 

Le point central de la Conférence porte sur des questions strictement environnementales. On ne mentionne pas la « guerre » mondiale – c’est-à-dire la guerre menée par les États-Unis et l’OTAN et ses conséquences environnementales désastreuses.

 

On ne mentionne pas l’usage préemptif d’armes nucléaires comme instrument d’« établissement de la paix ». 

 

On n’en mentionne pas, à titre d’élément d’un débat environnemental, les retombées radioactives résultant des bombes nucléaires humanitaires du Pentagone. Les armes nucléaires tactiques, selon l’opinion scientifique commandée par le Pentagone sont « sécuritaires pour les populations environnantes »

 

On ne mentionne pas la « guerre météorologique » ou les « techniques de modification de l’environnement » (CNMOD), ni la guerre climatique.

 

Dans le débat sur les changements climatiques, on ne fait aucune mention du projet 2025 de l’Armée de l’air étatsunienne intitulé « Owning the Weather » (Posséder la météo), à des fins militaires. (Voir FAS, AF2025 v3c15-1 | Weather as a Force Multiplier: Owning... | (Ch 1) et SPACE.com -- U.S. Military Wants to Own the Weather)

 

Malgré un vaste corpus de connaissances scientifiques, la question de manipulations climatiques délibérées à des fins militaires ne fait plus partie du programme de l’ONU sur le changement climatique. Elle était cependant à l’ordre du jour au Sommet de Rio en 1992. (Voir Michel Chossudovsky, Environmental Warfare and Climate Change, Global Research, 27 novembre 2005 et, du même auteur, Weather Warfare: Beware the US military’s experiments with climatic warfare, The Ecologist, décembre 2007)

 

Le CO2 est le logo qui décrit la crise mondiale. Aucune autre variable n’est examinée.

 

Par ailleurs, aucune politique antipollution atmosphérique significative visant les émissions de CO2 ne peut être formulée comme objectif à part entière, puisque la réduction des émissions de CO2 est subordonnée au consensus du réchauffement planétaire.

 

Les mots « pauvreté », « chômage » et « maladies » résultant d’une dépression économique mondiale ne sont pas une question d’emphase, car les sources financières officielles mentionnent sans équivoque que « la récession économique est terminée ».

 

Et la guerre au Moyen-Orient et en Asie centrale n’est pas une guerre mais « une opération humanitaire dirigée contre les terroristes et les États voyous ».

 

La vraie crise

 

Le sommet de Copenhague sert non seulement de puissants intérêts d’entreprises, lesquelles ont des intérêts dans le système mondial d’échange de droits d’émission de carbone valant plusieurs milliards de dollars, il sert également à détourner l’attention du public de la dévastation résultant de la « vraie crise » sous-jacente au processus de mondialisation économique et à une guerre sans frontières dictée par le profit, que le Pentagone appelle « la longue guerre ».

 

Nous sommes au carrefour de la crise la plus sérieuse de l’histoire moderne. La guerre et la dépression économique constituent la vraie crise. Pourtant, à la fois les gouvernements et les médias ont dirigé leur attention sur la dévastation environnementale causée par les émissions de CO2, que l’on affirme être la plus grande menace pour l’humanité.

 

Le très lucratif système d’échange de droits d’émission de carbone

 

Le système d’échange de droits d’émission de carbone est un fructueux filon de plusieurs milliards de dollars pour l’establishment financier. Les enjeux sont extrêmement élevés et les divers groupes de pression travaillant pour le compte de Wall Street se sont déjà positionnés.

 

Selon un récent reportage « le marché du carbone pourrait devenir deux fois plus important que le vaste marché du pétrole, d’après la nouvelle catégorie de joueurs de la City transigeant des émissions de gaz à effet de serre par le système d’échange de droits d’émission de carbone […] La rapidité de cette croissance dépendra de l’approbation ou non d’une économie à faibles émissions de carbone au sommet de Copenhague, mais Ager affirme que peu importe ce qu’il arrive, des projets tel l’ETS (Emissions Trading Scheme, marché du carbone) se développeront à travers le monde ». (Terry Macalister, Carbon trading could be worth twice that of oil in next decade, The Guardian, 28 novembre 2009)

 

Les grands conglomérats financiers impliqués dans le commerce des dérivés, dont JP Morgan Chase, Bank America Merrill Lynch, Barclay's, Citi Bank, Nomura, la Société Générale, Morgan Stanley et Goldman Sachs prennent part activement aux échanges de droits d’émission de carbone. ( FACTBOX: Investment banks in carbon trading | Reuters, 14 septembre 2009)

 

La légitimité de ce système d’échange repose sur la légitimité du consensus du réchauffement climatique, lequel voit les émissions de CO2 comme la seule menace environnementale. Et pour Wall Street, le système d’échange de droits d’émission de carbone est un filet de sécurité profitable et opportun permettant le transfert de milliards de dollars dans les poches d’une poignée de conglomérats.

« Tous les établissements financiers de Londres et New York ont mis en place des opérations d’échange de droits d’émission de carbone. De très gros montants dansent dans leurs têtes et ils en ont besoin pour remplacer la "richesse" qui s’est évaporée dans l’effondrement immobilier. Louis Redshaw, chef des marchés environnementaux chez Barclays Capital a confié au New York Times que "le marché du carbone sera le plus grand de tous" Barclays croit que l’actuel marché du carbone d’une valeur de 60 milliards de dollars pourrait atteindre 1 billion de dollars en l’espace d’une décennie. Il y a quatre ans, M. Redshaw un ancien négociateur en électricité, n’arrivait pas à trouver personne pour lui parler du carbone ». (Mark Braly, The Multibillion Dollar Carbon Trading, RenewableEnergyWorld.com, 5 mars 2008)

La base de données du réchauffement climatique

 

Le consensus du réchauffement climatique est-il basé sur des données fiables?

 

Il existe des indices démontrant qu’à la fois les concepts et les données sur la température et les émissions de gaz à effet de serre incluant le CO2 ont été ajustés et modelés pour cadrer avec le programme du Groupe d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (GIEC).

 

Depuis plusieurs années on questionne les affirmations du GIEC, incluant la base données. (Voir Le dossier de Global Research sur les changements climatiques : Archive de plus de 100 articles en anglais) 

 

Dans des reportages, de nombreux scientifiques éminents ont fait une analyse critique du consensus sur les changements climatiques.

 

À cet égard, on a résolument tenté de faire taire les critiques, comme le mentionne dans ses écrits le météorologue du Massachusetts Institute of Technology (MIT) Richard S. Lindzen (Voir Richard Lindzen, Climate of Fear: Global-warming alarmists intimidate dissenting scientists into silence, Global Research, 7 avril 2007)

Les scientifiques qui ont une opinion différente de l’alarmisme ont vu leurs fonds de subvention disparaître, leur travail tourné en ridicule et se sont vus étiquetés comme étant des laquais des industries, des scientifiques ratés de seconde main ou pire encore. Par conséquent, les mensonges à propos des changements climatiques gagnent en confiance même s’ils contredisent la science qui leur sert supposément de base. [...]

Enquête du Congrès des États-Unis

 

À peine deux semaines avant l’inauguration du sommet de Copenhague, le Congrès états-unien enquête maintenant sur les « courriels du réchauffement climatique » :

 

« Le Congrès des États-Unis a commencé à enquêter sur les scientifiques dont les courriels et les documents ont été piratés, afin de voir si leurs théories du réchauffement planétaire ont déformé la vérité derrière la cause des changements climatiques.

 

Les enquêteurs ont commencé à « étudier » les 1079 courriels et plus de 3800 documents que des pirates informatiques ont volé la semaine dernière au Climate Research Unit (CRU) à l’Université East Anglia au Royaume-Uni, a déclaré le représentant de la Californie Darrel Issa au Wall Street Journal.

 

Certains des courriels et des fichiers qui ont fui – mis en ligne sur des sites comme www.Wikileaks.org et www.EastAngliaEmails.com – démontrent des tensions croissantes entre les scientifiques et les sceptiques. D’autres sont des annonces triviales de futures conférences ou de voyages de recherche.

 

Selon son site web, le représentant James Inhofe de l’Oklahoma a dit lundi que la correspondance qui a coulé suggère que les chercheurs ont « truqué les données scientifiques pour donner l’impression que dans cette affaire, la science était établie, alors que tout le long, bien sûr, nous savions qu’elle ne l’était pas ».

 

Le Conseiller scientifique de la Maison-Blanche John Holdren a lui aussi fait l’objet d’une enquête, après qu’un de ses courriels écrit en 2003 à Michael Mann du Pennsylvania State University a été piraté.

 

« Je suis heureux de m’en tenir à ma contribution à cet échange. Je crois que quiconque lit en entier ce que j’ai écrit considérera qu’il s’agit d’un traitement sérieux et équilibré de la question du "fardeau de la preuve" dans des situations où la science relative à la politique publique est contestée »

 

Entre-temps, l’Université d’East Anglia a affirmé qu’elle coopérerait avec la police et procéderait à sa propre enquête interne. L’université a publié une déclaration qualifiant la révélation de « malveillante » et affirmant qu’elle aide la police dans son enquête.

 

La déclaration cite également M. Jones, le directeur du CRU, expliquant son courriel de novembre 1999, lequel disait : « Je viens de terminer le truc de Mike's Nature [le journal scientifique] consistant à ajouter les vraies températures à chaque série pour les 20 dernières années (c’est-à-dire à partir de 1981) et à partir de 1961 pour celui de Keith pour cacher le déclin. »

 

M. Jones a dit que le terme « truc » était utilisé de façon « familière en signifiant quelque chose de brillant » et qu’il est « ridicule de suggérer qu’il fait référence à quoi que ce soit d’inconvenant ».

 

Les données divulguées arrivent seulement deux semaines avant le début de la conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague qui se tient du 7 au 18 décembre et où 192 pays se rencontreront pour discuter d’une solution destinée à réduire les émissions planétaires de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. (International Business Times, 24 novembre 2009)

 

Pendant ce temps, la « communauté internationale » (appuyée par les médias dominants) a lancé une contre-offensive, accusant les critiques de mener une campagne de diffamation :

 

La semaine dernière le président du GIEC, Rajendra Pachauri, a soutenu les conclusions de 2007 de son groupe d’experts. Cette étude constitue la base d’une réaction mondiale pour le climat, incluant les cibles d’émission de carbone proposées cette semaine par la Chine et les États-Unis.

 

Jusqu’à maintenant, les scientifiques travaillant sur le climat ne disent rien des courriels divulgués [qui] invalident le fait que les preuves du changement climatique sont solides. En fait, une nouvelle étude dans la revue Science démontre que la calotte glaciaire fond à un rythme plus rapide que ce qui avait été prévu il n’y a que quelques années. 

 

Lors d’un appel téléconférence avec des journalistes cette semaine, un des scientifiques dont les courriels ont fuit, le paléoclimatologue du Pennsylvania State University Michael Mann, a déclaré que « peu importe comment les courriels sont sélectionnés » il n’y a « absolument rien dans aucun des courriels qui questionne le niveau élevé du consensus sur le changement climatique ».

 

Il s’agit d’une « campagne de détraction pour distraire le public », a ajouté M. Mann, un co-auteur du Diagnostic de Copenhague, le rapport sur les changements climatiques publié cette semaine avant le sommet de Copenhague. « Ceux qui s’opposent à une action pour le climat n’ont tout simplement pas la science de leur côté », a-t-il lancé.

 

Le professeur Trevor Davies du CRU d’East Anglia a qualifié les données volées du dernier exemple d’une campagne destinée « à détourner l’attention d’un débat rationnel » sur les changements climatiques avant le sommet de Copenhague. (As Copenhagen summit nears, ‘Climategate’ dogs global warming debate | csmonitor.com, Christian Science Monitor, 28 novembre 2009, c’est l’auteur qui souligne)

 

Toutefois, ce qu’il y a de significatif à propos de cette contre-offensive est que l’authenticité des courriels n’a pas été contestée par les scientifiques du GIEC.

 

Les scientifiques ne disent pas « nous ne l’avons pas fait ». Ils disent que le consensus sur les changements climatiques tient, indépendamment des gestes qu’ils ont posés d’une part pour manipuler les données de façon sélective et d’autre part pour exclure les critiques du débat scientifique sur le changement climatique. [...]

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.

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