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Le besoin d'humaniser l'environnement
social et naturel
L'arnaque de la bourse du carbone
La classe ouvrière et le peuple au Canada sont de
plus en plus préoccupés par la sécurité de
l'environnement et les dommages causés par les monopoles avec
leur pillage sans limites de la Terre Mère, leurs guerres
d'agression et de conquête et leur poursuite
obsédée du profit le plus élevé dans le
moins de temps possible. Les monopoles n'ont
aucune intention de changer leurs façons de faire mais ils se
soucient de leur image publique et craignent d'être
obligés de restreindre leur activité à cause de
l'opposition croissante. Les gouvernements au Canada ont fait plusieurs
propositions concernant les « émissions de
carbone » pour apaiser les gens et en même temps
permettre
aux monopoles de s'enrichir davantage. L'une de ces propositions est
celle du gouvernement de l'Alberta, appelée « captage
et stockage »[1]. Le gouvernement albertain verse plus de 2
milliards $ aux monopoles de l'énergie, au-delà de
ce qu'ils reçoivent du gouvernement fédéral, pour
appliquer cette technologie par ailleurs très
peu testée.
Le gouvernement Harper favorise une autre approche,
appelée bourse du carbone ou programme de plafond
d'émission et d'échange de droits d'émission. Le
17 avril 2009, la Table ronde nationale sur l'environnement et
l'économie a publié une étude faite sur toute une
année qui conclut que le Canada n'a « pas d'autre
choix » que
d'appliquer un système national de bourse du carbone. On pouvait
déjà voir cette conclusion dans le Discours du
Trône de novembre 2008 qui disait que le gouvernement Harper se
concertera « avec les gouvernements des provinces et nos
partenaires pour élaborer et mettre en place un système
nord-américain de plafonnement et d'échange
de droits d'émission de gaz à effet de serre, ainsi qu'un
protocole international efficace pour l'après-2012 ».
Le chef de l'opposition Michael Ignatieff a lui aussi
réclamé une bourse du carbone à négocier
avec les États-Unis. Le Québec et l'Ontario sont
également en faveur d'une bourse du carbone.
Le premier ministre de l'Alberta Ed Stelmach et son
allié, le premier ministre de la Saskatchewan Brad Wall,
s'opposent fermement à la bourse du carbone mais pas parce
qu'elle enrichit les monopoles. En novembre 2008, Stelmach s'est plaint
que personne n'avait consulté l'Alberta. En mars 2009, il a
parlé de la bourse du carbone comme
d'un transfert de richesse aux autres provinces. Il n'aborde
évidemment pas ce problème sous l'angle de la protection
de l'environnement mais de la bataille que se livrent depuis toujours
Ottawa et l'Alberta pour déterminer lequel des deux
contrôlera les ressources pétrolières et
gazières et éventuellement les revenus tirés de
ces ressources.
L'application d'une bourse du carbone est également une autre
manoeuvre du gouvernement fédéral pour consolider son
contrôle sur les ressources naturelles de la nation et sur la
richesse qui est générée par leur vente aux
monopoles étrangers.
Qu'est-ce qu'une bourse du carbone ?
La bourse du carbone, aussi appelée
échange des droits d'émission, est basée sur la
théorie selon laquelle on fournit des stimulants
économiques, via un soi-disant libre marché, aux
entreprises qui réduisent leurs niveaux d'émission de
carbone. Les entreprises sont libres de décider,
individuellement, si et comment elles vont réduire leurs
émissions. Chaque entreprise participante reçoit d'abord
un certain nombre de crédits de carbone qui lui donnent le droit
d'émettre une quantité donnée de carbone. Bien que
les crédits de carbone aient censément une
« valeur », les crédits initiaux sont
donnés gratuitement. La
limite des émissions totales pour une entreprise donnée
est appelée « plafond ». Ce plafond est
réduit lentement avec temps, selon une norme nationale, par
exemple de 5 % par année.
Les entreprises qui veulent augmenter leur limite
permise d'émissions doivent acheter des crédits
auprès d'autres entreprises. Le transfert de crédits est
appelé « échange ». Si la norme
nationale par exemple est d'une réduction de 5 %,
l'entreprise A, qui a réduit ses émissions de 10 %,
pourrait vendre son
« surplus » de 5 % en crédits de
carbone à l'entreprise B qui cherche à augmenter sa
limite du même pourcentage. Dans plusieurs systèmes de
bourse du carbone, des organisations non polluantes telles que les
groupes environnementaux peuvent aussi participer. Elles peuvent
acheter et « retirer » des crédits de
carbone de la circulation. Les entreprises peuvent en faire autant en
les donnant à des organismes non lucratifs en échange de
déductions d'impôts.
Tous les pays signataires du Protocole de Kyoto de 1997
sont tenus à un système de plafond et d'échange
pour six gaz à effet de serre majeurs. Chaque pays participant a
accepté un quota d'émission initial et le but est de
réduire l'ensemble des émissions de 5 % d'ici la fin
de 2012. Les pays peuvent aussi acheter et vendre des émissions
de crédits sur le marché et obtenir des crédits
additionnels en parrainant des projets dans d'autres pays qui affirment
réduire les émissions, tels que des projets
d'énergie éolienne. Le système d'échange de
quotas d'émission de l'Union européenne,
créé en 2005, est le plus grand programme multinational
d'échange de crédits d'émission de gaz à
effet de serre du monde et 25 des 27 États membres de l'Union
européenne y participent.
Le carbone est une bonne affaire
L'échange de carbone ne change rien à la
situation parce que les entreprises peuvent décider de ne pas
réduire leurs émissions ou bien de faire des profits
additionnels simplement en échangeant leurs crédits sur
le « marché du carbone ». Ce sont des
agences de l'État qui fixent le
plafond initial sur les émissions et qui proposent les rythmes
de réduction. Finalement, ces agences agissent pour le compte
des monopoles (qui peuvent même utiliser le chantage
économique pour obtenir une meilleure allocation) en
établissant un plafond initial très élevé
et un taux de réduction très bas. Les entreprises peuvent
donc continuer de
polluer l'environnement au même rythme ou à un rythme
encore plus élevé, tout en accumulant des crédits
afin d'augmenter leur « valeur » sur le
marché du crédit du carbone. Même si une entreprise
dépasse son plafond, les pénalités sont minimales
et elles peuvent en refiler les coûts à leurs clients.
Un des aspects de la fraude de la bourse du carbone est
l'affirmation que le processus d'assignation des crédits est
basé scientifiquement sur la quantité de pollution qu'une
entreprise émet. Ça n'a pas de sens. Même avec les
instruments les plus sophistiqués, les niveaux de plusieurs
types d'émissions peuvent être mesurés seulement
théoriquement et non empiriquement, et il n'est donc pas
possible de déterminer avec précision la quantité
d'un polluant émis par une entreprise donnée. De plus,
dans le système de plafond et d'échange, ce sont les
entreprises qui prennent les mesures et qui font rapport de leurs
émissions, ce qui revient à demander au renard de prendre
soin du
poulailler. Pour une action qui réduit réellement les
émissions, il faut les réduire à la source
plutôt que par des crédits, parce que la logique du
marché du crédit du carbone n'a rien à voir avec
la protection de l'environnement.
Il n'y a pas de doute que le marché
d'échange du carbone est une arnaque qui sert à enrichir
les riches et n'aide en rien l'environnement. Le milliardaire George
Soros a d'ailleurs déclaré que les gestionnaires de
l'argent et les banquiers de Wall Street vont trouver les façons
de manipuler n'importe quel marché de plafond et
d'échange en
Amérique du Nord. En juillet 2009, Soros a avoué assez
candidement, lors d'une conférence à Londres :
« On peut jouer avec le système. C'est pourquoi les
financiers comme moi aiment le système qui offre tant de
possibilités de réalisations
financières. » Soros est bien placé pour le
savoir : en 1992, il a fait plus d'un
milliard de dollars en forçant la livre anglaise à la
baisse. Le climatologue James Hansen, ex-employé de la NASA,
commentait lui aussi le système de plafond et d'échange
dans un article au New York Times du 7 décembre :
« Au centre de son plan (Obama) il y a le système du
plafond et de l'échange, une approche basée
sur le marché [qui]... permet tout simplement aux pollueurs et
aux investisseurs de Wall Street de piller le public. »
Qui décide ? Nous décidons !
La bourse du carbone est un autre moyen de permettre aux
monopoles de continuer à maximiser leurs profits tout en
attaquant la conscience sociale grandissante qui blâme les
monopoles et les gouvernements à leur service pour la
détérioration de l'environnement et qui demande qu'ils
soient forcés de réparer les dommages qu'ils ont
causés à la Terre Mère. Le système de
plafond et d'échange est un moyen de manipuler les
inquiétudes concernant les dommages causés par les
monopoles privés, dont le seul but est d'accroître leur
pouvoir et leurs privilèges. Au lieu de confronter les monopoles
et de les forcer à changer leurs
façons de faire, le système de plafond et
d'échange leur permet de s'en tirer, leur remplit les poches et
fait croire aux gens peuple qu'on « fait quelque
chose » au sujet de la pollution.
C'est le comble de l'hypocrisie de mettre en place un
système de plafond et d'échange au Canada qui
prétend protéger l'environnement tout en blanchissant les
monopoles de tout soupçon. Pour combattre les dommages que les
monopoles ont causés à la Terre Mère, le peuple
doit leur opposer sa volonté politique. Pour réellement
améliorer
l'environnement, il faut le courage et la volonté politique de
contester le droit de monopole de contrôler la direction de
l'économie et de la société, sinon le dommage
causé à la Terre Mère ne fera qu'empirer. Le
gouvernement Harper et les libéraux d'Ignatieff n'ont aucun
intérêt à bâtir un Canada viable, qui
s'appuie sur ses propres forces et qui
humanise l'environnement naturel et social parce que cela contredit la
volonté des monopoles. C'est à la classe ouvrière
et au peuple de relever le défi.
Note
1. Voir Le Marxiste-Léniniste du 3
février 2009.
L'Alberta et le gouvernement Harper
paient les monopoles de l'énergie
pour «sauver l'environnement»
- Un enseignant en sciences de l'Alberta
-
Le Marxiste-Léniniste du 7
décembre 2009 (numéro 214) comprenait un article
intitulé : « Copenhague détournée
par les propriétaires du capital mondial et leurs visions et
visées antisociales » dans lequel il est dit que
« les propriétaires du capital se servent de la
science du changement climatique de façon
sélective, pour servir leurs fins étroites. »
L'Alberta offre le meilleur exemple de ce nouveau
stratagème à grande échelle pour payer les riches.
Le 8 juillet 2008, le gouvernement de l'Alberta a annoncé un
« fonds de technologie du captage du carbone »
par lequel des fonds publics seraient versés à des
monopoles du pétrole et autres industries du secteur de
l'énergie pour
« réduire le carbone dans
l'atmosphère ». Le fonds est géré par
un conseil composé de 16 personnes, soit 9 représentants
de monopoles du secteur, 5 des gouvernements fédéral et
provincial et deux représentants du monde universitaire. Il est
présidé par Jim Carter, l'ex-pdg du géant des
sables bitumineux Syncrude.
Le fonds albertain de captage du carbone a
déjà versé, au cours des deux derniers mois, plus
de 1,68 milliard $ à trois monopoles
énergétiques, auquel se sont ajoutés 526
millions $ du gouvernement fédéral, pour un total de
plus de 2 milliards $. C'est :
* 745 millions $ sur 15 ans pour le projet Shell
Quest, propriété de Shell Canada, Chevron Canada et
Marathon Oil Sands, pour mettre au point la technologie pour le captage
et storage de 1,2 million de tonnes de dioxyde de carbone chaque
année aux usines de Shell à Scotford et Edmonton. Le
gouvernement fédéral y ajoute 120
millions $. Le dioxyde de carbone serait capté des
unités de production d'hydrogène à la vapeur de
méthane puis enfoui 2 300 mètres sous terre.
* 436 millions $ sur 15 ans pour un projet (Project
Pioneer) pour équiper des générateurs Keephills 3
(alimentés au charbon), situés à Edmonton, pour le
captage du carbone. L'usine est la propriété de
Transalta, qui génère de l'électricité en
partenariat avec Capital Power. Le gouvernement fédéral y
contribuera 343 millions $ de
plus. Le CO2 sera enfoui en permanence à quelque 2 800
mètres sous terre près de l'usine.
* 495 millions $ sur 15 ans pour un pipeline de 240
km auquel pourront se brancher des entreprises pour la collecte et le
storage du dioxyde de carbone. Le gouvernement fédéral y
contribue 63 millions $ de plus. Le pipeline sera construit par
Enhance Energy Inc. en partenariat avec North West Upgrading et reliera
le coeur
industriel de la province, dans le nord-ouest d'Edmonton, à des
champs pétrolifères près de Clive, situé au
centre de l'Alberta. Le pipeline acheminera le CO2 vers des champs
pétrolifères arrivés au terme de leur
développement où il sera injecté dans les
gisements sous terre pour faire monter le pétrole à la
surface, un procédé appelé
récupération
assistée des hydrocarbures. La construction est prévue
débuter en 2011 et le pipeline sera en opération en 2012.
« Le fonds de technologie pour le captage du
carbone » de l'Alberta a été
créé sans consulter les résidents de la province.
Comme l'indiquait Le Marxiste-Léniniste :
« Les travailleurs et tous les Canadiens concernés et
leur motif centré sur l'être humain ont été
écartés du débat sur la Conférence de
Copenhague et du débat sur l'humanisation de l'environnement
naturel et social. Les peuples sont officiellement exclus de
l'enquête sur les causes de la détérioration de
l'environnement et de la pollution planétaire et on leur
enlève ainsi la possibilité de formuler et d'appliquer
des solutions centrées sur l'être humain. [...] Les
politiciens ouvriers
doivent créer leur propre espace pour discuter de la situation
en toute lucidité et démêler les prétentions
scientifiques qui appuient des solutions dominées par le
même motif centré sur le capital, qui a mené aux
problèmes environnementaux actuels. »
Discussion
Il n'y a pas de consensus sur le réchauffement
planétaire – Il y a une tentative évidente
d'établir
la vérité par la répétition
perpétuelle et non
par des méthodes scientifiques
- Le professeur Richard S. Lindzen*, le
26 décembre 2006 -
Selon le nouveau film d'Al Gore, Une
vérité qui dérange, le monde connaîtra
une « urgence planétaire »,
caractérisée par la fonte des glaciers, la hausse
constante du niveau des océans, des ouragans de plus en plus
violents et fréquents et des invasions de maladies tropicales,
entre autres cataclysmes, à moins que nous
ne changions notre mode de vie.
Bill Clinton est devenu le nouveau prêcheur de
l'évangile de M. Gore. Il affirme que les
phénomènes météorologiques
lui donnent raison, à lui et à M. Gore, et que nous
subissons tous les conséquences de l'entêtement du
président Bush dans cette affaire. Et pourquoi pas ? M.
Gore nous assure même que le
« débat dans la communauté scientifique est
clos ».
Il faut faire suivre d'un astérisque cette
déclaration que M. Gore a faite dans une entrevue avec George
Stephanopoulos du réseau ABC. À quel débat
exactement M. Gore fait-il référence ? Y a–t-il
vraiment une communauté scientifique qui débat de ces
choses et qui s'entend sur toutes les questions ? Non, le
débat est loin
d'être clos, et je n'ai d'ailleurs jamais été
convaincu que le « débat » se fait
réellement.
Les médias aident rarement à faire la
lumière. Dans le numéro de Newsweek sur le
réchauffement planétaire de 1988, on disait que tous les
scientifiques sont d'accord. Puis il y a eu des des périodes de
doute. M. Gore
lui-même a mis des bémols à sa
déclaration au réseau ABC quelques minutes après
l'avoir faite, avec une clarification importante. Quand M.
Stephanopoulos lui a fait remarquer que les estimations
les plus précises sur les niveaux des océans sont
beaucoup moins alarmantes que son film ne le laisse entendre, Al Gore
a défendu ses affirmations en disant que les
scientifiques « n'ont pas de modèle qui pourrait leur
donner un haut niveau de confiance » dans un sens ou dans
l'autre et il a ajouté – à sa défense – que les
scientifiques « ne le savent pas, ils ne le savent tout
simplement pas. »
Il faut donc présumer que ces scientifiques ne
font pas partie du « consensus ». Malgré
tout, leur recherche est incorporée, qu'elle le confirme ou non,
dans le moule de réchauffement planétaire
préféré de M. Gore, qui est de l'alarmisme pur et
simple. Pour y adhérer, on doit fermer les yeux sur des faits
vraiment dérangeants.
Prenons la question du niveau des océans qui monte, il y a le
fait que l'Arctique était aussi chaud sinon plus chaud en
1940 ; que les icebergs existent depuis les temps les plus
reculés ; que les faits jusqu'à présent
permettent d'affirmer qu'en moyenne la couche de glace du
Groënland connaît en réalité une expansion.
Cela crée
vraisemblablement une pression qui repousse la couche glacière
loin des côtes du pays, à l'opposé de ce que M.
Gore prétend avec tant d'alarme dans son film. En l'absence du
contexte factuel, ces images peuvent en effet être
inquiétantes.
Elles le sont moins lorsque vues dans leur contexte. Les
glaciers alpins reculent depuis le début du XIXe siècle,
après s'être rapprochés pendant des siècles.
Depuis 1970 environ, plusieurs glaciers ont cessé de reculer et
certains se rapprochent à nouveau. Et, pour tout vous dire, nous
n'en connaissons pas les raisons.
Les autres éléments du scénario
d'apocalypse du réchauffement planétaire souffrent aussi
de ce manque de perspective. La malaria, qu'on dit un sous-produit du
réchauffement, affectait autrefois le Michigan et la
Sibérie et demeure fréquente aujourd'hui en
Sibérie – les moustiques n'ont pas besoin de la chaleur
tropicale. Les ouragans varient
aussi selon les échelles de temps multidécennales ;
la température de surface de la mer y joue sans doute un
rôle important. Cette température varie elle-même
lorsque mesurée sur plusieurs décennies. Or, les causes
des changements de température de surface de la mer qui
entraînent ces conséquences et les tendances de
l'intensité des
ouragans sont des problèmes chaudement débattus dans la
profession.
Même si tout le monde ne s'entend pas sur ces
questions, tous ou presque s'accordent généralement pour
dire qu'on ne peut établir de lien entre un ouragan particulier
et le réchauffement planétaire. L'exception, bien
sûr, est Greg Holland du National Center for Atmospheric
Research, de Boulder, Colorado, qui soutient que le
réchauffement
planétaire doit être en cause parce qu'il ne lui vient
rien d'autre à l'esprit. Si de tels arguments, qui s'inspirent
d'avantage de la lassitude, sont de plus en plus courants dans les
analyses du climat, il demeure qu'ils ne sont pas très
convaincants, surtout compte tenu de l'état primitif de la
science du climat et des températures.
Une caractéristique générale de
l'approche de M. Gore est qu'il fait assidûment abstraction de la
dynamique entre la terre et son climat, qui sont dans un état de
changement perpétuel, même sans la pression externe. Il
est déjà assez détestable de considérer
tout changement comme quelque chose à craindre ; c'est pire
encore si on le fait
pour exploiter cette crainte. Le débat sur ces questions n'est
évidemment pas épuisé, du moins pas en ce qui
concerne la science.
Le journaliste environnementaliste Gregg Easterbrook est
plus catégorique. Il affirme que la communauté
scientifique s'entend
aujourd'hui pour dire que nous assistons à un
réchauffement planétaire d'importance et que l'impact
humain sur le système climatique a été
prouvé. C'est tout de même assez
surprenant comme affirmation. Jusqu'à un certain point, elle n'a
jamais vraiment été contestée. Presque toute la
communauté de la science du climat s'entend depuis 1988 pour
dire que les températures moyennes globales ont augmenté
de l'ordre d'un degré Fahrenheit en cent ans : on a
observé une hausse significative de 1919 à 1940, puis
une baisse entre 1940 et le début des années 1970, et
à nouveau une hausse jusqu'aux années 1990, sans
changement significatif depuis 1998.
Il y a aussi peu de désaccord sur le fait que les
niveaux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère ont
augmenté d'environ 280 ppmv (parties par million en volume) au
XIXe siècle jusqu'à environ 387 ppmv aujourd'hui. On ne
remet pas en question non plus que le dioxyde de carbone absorbe
l'infrarouge (c'est-à-dire qu'il est un gaz à effet de
serre, bien que mineur) et que son augmentation devrait en
théorie contribuer au réchauffement. En fait, toutes
proportions gardées, l'augmentation du dioxyde de carbone aurait
dû causer plus de réchauffement que ce qu'on a
observé, si l'on accepte que le faible réchauffement
observé est en effet causé par les augmentations de
dioxyde de carbone
plutôt qu'une fluctuation naturelle dans le système
climatique. Il n'y aurait toujours pas raison de s'alarmer, mais il y a
une campagne intense pour dire que la contribution au
réchauffement prévue en théorie par un
excès de dioxyde de carbone a été
détectée dans les faits.
Comme nous ne comprenons pas le phénomène
de la variabilité interne naturelle du changement climatique,
cette détection est présentement impossible. Il y a
malgré tout un effort persistant, avec une efficacité
surprenante, pour prétendre le contraire. Conséquemment,
même si le texte de 1996 du Groupe d'experts intergouvernemental
sur
l'évolution du climat (GIEC) a présenté de
manière précise l'état des divergences sur cette
question, le tristement célèbre
« résumé à l'intention des
décideurs » rapporte que « l'ensemble de
la preuve suggère un impact humain discernable sur le climat
planétaire ». Il n'en fallait pas plus pour
préparer Kyoto.
Le rapport suivant du GIEC décrit encore une fois
les problèmes reliés à ce qu'on appelle maintenant
la problématique de l'attribution, c'est-à-dire
l'attribution des changements observés dans le climat à
des mécanismes donnés. Certains invoquent la lassitude
comme « argument » (que nous n'avons pas d'autre
alternative) pour
soutenir l'attribution des changements à l'humain. Le
« résumé à l'intention des
décideurs » affirme, presque sans
référence au texte du rapport comme tel,
qu'« à la lumière de la preuve récente
et en tenant compte des incertitudes qui demeurent, le
réchauffement observé ces 50 dernières
années a sans doute été causé dans une
grande mesure par l'augmentation des concentrations de gaz à
effet de serre ».
Dans la même veine, la National Academy of
Sciences a émis un bref rapport (15 pages) en réponse aux
questions de la Maison Blanche. Elle y énonce les
problèmes reliés à l'attribution, mais le rapport
est précédé encore une fois d'une note dans
laquelle on affirme que : « Les changements
observés depuis plusieurs décennies
sont sans doute dus dans une grande mesure à l'activité
humaine, mais nous ne pouvons écarter qu'une partie importante
de ces changements soit aussi un reflet de la variabilité
naturelle. » Il n'en fallait pas plus pour que Michelle
Mitchell du réseau CNN déclare que le rapport
représentait « la décision unanime que le
réchauffement
planétaire est réel, qu'il s'aggrave et qu'il est
causé par l'homme. Il n'y a plus de place pour le
doute. »
Plus récemment, dans étude publiée
dans la revue Science la spécialiste en sciences
sociales Nancy Oreskes affirme qu'une recherche dans la base de
données ISI Web of Knowledge Database pour les années
entre 1993 et 2003 en utilisant les mots clés
« changement climatique planétaire » a
produit 928 articles dont les
résumés analytiques appuient ce qu'elle appelle un
consensus d'opinion. Un expert britannique, Benny Peiser, a
vérifié cette recherche et conclu que seuls 913 des 928
articles comportaient un résumé analytique et que seuls
13 de ces 913 articles appuyaient de façon explicite le
soi-disant consensus. En fait, plusieurs le contredisaient.
Encore plus récemment, le Climate Change Science
Program, l'agence de l'administration Bush qui coordonne la recherche
en changement planétaire, a déclaré
« avoir trouvé une preuve claire de l'impact humain
sur le système climatique ». Pour M. Easterbrook cela
voulait dire : « Affaire classée ».
Qu'elle était
cette preuve exactement ? Les modèles supposent que le
réchauffement par effet de serre aurait plus d'impact sur les
températures atmosphériques que sur les
températures de surface, et pourtant les données
recueillies par satellite n'ont pas signalé de
réchauffement dans l'atmosphère depuis 1979. Le rapport a
montré que des corrections
sélectives aux données atmosphériques pourraient
permettre de conclure à un certain réchauffement, ce qui
réduirait l'écart entre les observations et les
descriptions par modèles de ce qu'est le réchauffement
par effet de serre. Selon moi, cela veut dire que le débat est
encore grand ouvert.
Alors que faut-il conclure de ce soi-disant
débat ? Je propose au moins trois choses.
D'abord, généralement ceux qui ne sont pas
des scientifiques préfèrent s'épargner la peine de
comprendre la science. Les affirmations à propos d'un consensus
dispensent les décideurs, les défenseurs de
l'environnement et les politiciens du besoin de le faire. Elles servent
aussi à intimider le public et même les scientifiques,
surtout ceux qui
oeuvrent en dehors du secteur de la dynamique des climats.
Deuxièmement, compte tenu qu'on ne peut pas
vraiment résoudre le problème de l'attribution humaine,
il est tout au plus un concept accrocheur pour la promotion des visions
apocalyptiques. Cela n'augure rien de bon si c'est le prélude
à ce que M. Gore dit être non pas une affaire politique
mais un combat « moral ».
Finalement, on assiste clairement à un effort
pour établir la vérité non pas par des
méthodes scientifiques mais par la répétition
perpétuelle. La première tentative a été
une tragédie. Peut-être que Marx avait raison. Cette
fois-ci ce sera la farce, si nous sommes chanceux.
* Richard S. Lindzen est professeur à la
chaire
Alfred P. Sloan de sciences atmosphériques de l'Institut de
technologie du Massachusetts (MIT). Cet article a été
publié dans le Wall Street Journal et il est traduit
de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.
Réchauffement planétaire:
«Façonner les données climatiques pour concorder
avec la politique»
- Michel Chossudovsky, 7 décembre
2009 (extraits) -
Plus de 15 000
personnes se réuniront à Copenhague pour COP15 : la
15e Conférence des Parties de la
Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Des
délégations officielles de 192 pays se mêleront aux
représentants de
grandes sociétés multinationales, dont Royal Dutch Shell
et British
Petroleum. Les représentants d’organisations environnementales
et de la
société civile seront également présents.
(Parties
et observateurs).
Il est
prévu que
des chefs d’État et de gouvernement seront présents pour
la dernière partie de l’événement. (Voir The essentials in Copenhagen -
COP15 United Nations Climate Change Conference Copenhagen 2009)
Il
convient de noter que
les décisions et orientations clés du COP15 avaient
déjà été conclues au Sommet mondial des
affaires sur le changement climatique (SMACC) qui s’est tenu en mai
à Copenhague, six mois avant COP15.
Le
SMACC a réuni certains des plus éminents dirigeants
d’entreprise et
leader mondiaux, dont Al Gore et le Secrétaire
général des Nations
Unies Ban Ki Moon. (The World Business
Summit
on Climate Change,
inclut une webémission)
Les
résultats de ces consultations de haut niveau ont
été transmis au
gouvernement danois ainsi qu’aux gouvernements des États membres
participants. Un soi-disant résumé sommaire pour les
responsables a été
rédigé par PricewaterhouseCoopers LLP pour le compte des
dirigeants
d’entreprises ayant participé à
l’événement.
Ce rapport a peu à voir
avec la protection environnementale. Il consiste largement en un
programme motivé par le profit, lequel utilise le consensus du
réchauffement climatique comme justification. (Pour
connaître les
détails, voir Climate Council: The World Business Summit on
Climate
Change)
« L’ambition
sous-jacente au Sommet était d’aborder les défis jumeaux
des
changements climatiques et de la crise économique. Les
participants au
Sommet ont examiné comment ces risques peuvent être
transformés en
opportunité si le milieu des affaires et les gouvernements
travaillent
ensemble et quelles politiques, quels incitatifs et quels
investissements stimuleront le plus efficacement une croissance
à
faibles émissions de carbone » (Copenhagen Climate
Council)
À
la fois les gouvernements, les dirigeants d’entreprise et la
communauté
des organisations non gouvernementales (ONG) maintiennent que le
programme de la Conférence sur le changement climatique (7-18
décembre
2009) est « l’un des rassemblements les plus significatifs
de
l’histoire. On dit de cette conférence qu’elle constitue
l’accord le
plus complexe et le plus crucial que le monde ait jamais
vu ».
On
proclame que les
émissions de CO2 sont la seule et la plus importante menace pour
le futur de l’humanité.
Le
point central de la Conférence porte sur des questions
strictement
environnementales. On ne mentionne pas la
« guerre » mondiale –
c’est-à-dire la guerre menée par les États-Unis et
l’OTAN et ses
conséquences environnementales désastreuses.
On ne
mentionne pas
l’usage préemptif d’armes nucléaires comme instrument
d’« établissement de la paix ».
On
n’en mentionne pas, à titre d’élément d’un
débat environnemental, les
retombées radioactives résultant des bombes
nucléaires humanitaires du
Pentagone. Les armes nucléaires tactiques, selon l’opinion
scientifique
commandée par le Pentagone sont « sécuritaires
pour les populations
environnantes »
On
ne mentionne pas la « guerre
météorologique » ou les
« techniques de
modification de l’environnement » (CNMOD), ni la guerre
climatique.
Dans
le débat sur les changements climatiques, on ne fait aucune
mention du
projet 2025 de l’Armée de l’air étatsunienne
intitulé « Owning the
Weather » (Posséder la météo), à
des fins militaires. (Voir FAS, AF2025 v3c15-1
|
Weather as a Force Multiplier: Owning... | (Ch 1) et SPACE.com -- U.S. Military
Wants to Own the Weather)
Malgré
un
vaste
corpus
de
connaissances
scientifiques, la question de
manipulations climatiques délibérées à des
fins militaires ne fait plus
partie du programme de l’ONU sur le changement climatique. Elle
était
cependant à l’ordre du jour au Sommet de Rio en 1992. (Voir Michel Chossudovsky, Environmental Warfare and
Climate Change,
Global Research, 27 novembre 2005 et, du même auteur, Weather Warfare:
Beware
the US military’s experiments with climatic warfare, The Ecologist, décembre 2007)
Le CO2
est le logo qui
décrit la crise mondiale. Aucune autre variable n’est
examinée.
Par
ailleurs, aucune politique antipollution atmosphérique
significative
visant les émissions de CO2 ne peut être formulée
comme objectif à part
entière, puisque la réduction des émissions de CO2
est subordonnée au
consensus du réchauffement planétaire.
Les
mots « pauvreté »,
« chômage » et
« maladies » résultant d’une
dépression économique mondiale ne sont pas une question
d’emphase, car
les sources financières officielles mentionnent sans
équivoque que « la
récession économique est terminée ».
Et
la guerre au Moyen-Orient et en Asie centrale n’est pas une guerre mais
« une opération humanitaire dirigée contre les
terroristes et les États
voyous ».
La vraie crise
Le
sommet de Copenhague sert non seulement de puissants
intérêts
d’entreprises, lesquelles ont des intérêts dans le
système mondial
d’échange de droits d’émission de carbone valant
plusieurs milliards de
dollars, il sert également à détourner l’attention
du public de la
dévastation résultant de la « vraie
crise » sous-jacente au processus
de mondialisation économique et à une guerre sans
frontières dictée par
le profit, que le Pentagone appelle « la longue
guerre ».
Nous
sommes au carrefour de la crise la plus sérieuse de l’histoire
moderne.
La guerre et la dépression économique constituent la
vraie crise.
Pourtant, à la fois les gouvernements et les médias ont
dirigé leur
attention sur la dévastation environnementale causée par
les émissions
de CO2, que l’on affirme être la plus grande menace pour
l’humanité.
Le
très
lucratif
système
d’échange
de
droits d’émission de
carbone
Le
système d’échange de droits d’émission de carbone
est un fructueux
filon de plusieurs milliards de dollars pour l’establishment financier.
Les enjeux sont extrêmement élevés et les divers
groupes de pression
travaillant pour le compte de Wall Street se sont déjà
positionnés.
Selon un
récent
reportage « le marché du carbone pourrait devenir
deux fois plus important que le vaste marché du pétrole,
d’après
la
nouvelle
catégorie de joueurs de la City transigeant des
émissions de gaz à effet de serre par le système
d’échange de droits
d’émission de carbone […] La rapidité de cette croissance
dépendra de
l’approbation ou non d’une économie à faibles
émissions de carbone au
sommet de Copenhague, mais Ager affirme que peu importe ce qu’il
arrive, des projets tel l’ETS (Emissions Trading Scheme, marché
du
carbone) se développeront à travers le
monde ». (Terry
Macalister, Carbon trading could be
worth twice that of oil in next decade, The Guardian, 28 novembre 2009)
Les
grands conglomérats financiers impliqués dans le commerce
des dérivés,
dont JP Morgan Chase, Bank America Merrill Lynch, Barclay's, Citi Bank,
Nomura, la Société Générale, Morgan Stanley
et Goldman Sachs prennent
part activement aux échanges de droits d’émission de
carbone. ( FACTBOX: Investment banks in carbon trading | Reuters,
14
septembre
2009)
La
légitimité de ce système d’échange repose
sur la légitimité du
consensus du réchauffement climatique, lequel voit les
émissions de CO2
comme la seule menace environnementale. Et pour Wall Street, le
système
d’échange de droits d’émission de carbone est un filet de
sécurité
profitable et opportun permettant le transfert de milliards de dollars
dans les poches d’une poignée de conglomérats.
« Tous
les établissements financiers de Londres et New York ont mis en
place
des opérations d’échange de droits d’émission de
carbone. De très gros
montants dansent dans leurs têtes et ils en ont besoin pour
remplacer
la "richesse" qui s’est évaporée dans l’effondrement
immobilier. Louis
Redshaw, chef des marchés environnementaux chez Barclays Capital
a
confié au New York Times que "le marché du carbone sera
le plus grand
de tous" Barclays croit que l’actuel marché du carbone d’une
valeur de
60 milliards de dollars pourrait atteindre 1 billion de dollars en
l’espace d’une décennie. Il y a quatre ans, M. Redshaw un ancien
négociateur en électricité, n’arrivait pas
à trouver personne pour lui
parler du carbone ». (Mark
Braly, The
Multibillion Dollar
Carbon Trading,
RenewableEnergyWorld.com, 5 mars 2008)
La base de
données du réchauffement climatique
Le
consensus du
réchauffement climatique est-il basé sur des
données fiables?
Il
existe des indices démontrant qu’à la fois les concepts
et les données
sur la température et les émissions de gaz à effet
de serre incluant le
CO2 ont été ajustés et modelés pour cadrer
avec le programme du Groupe
d’experts de l’ONU sur l’évolution du climat (GIEC).
Depuis
plusieurs
années on questionne les affirmations du GIEC, incluant la base
données. (Voir Le dossier de Global Research sur les changements
climatiques : Archive de plus de 100 articles en
anglais)
Dans
des reportages, de nombreux scientifiques éminents ont fait une
analyse
critique du consensus sur les changements climatiques.
À
cet égard, on a résolument tenté de faire taire
les critiques, comme le
mentionne dans ses écrits le météorologue du
Massachusetts Institute of
Technology (MIT) Richard S. Lindzen (Voir Richard Lindzen, Climate of
Fear: Global-warming alarmists intimidate
dissenting scientists into silence, Global Research, 7 avril
2007)
Les
scientifiques qui ont une opinion différente de l’alarmisme ont
vu
leurs fonds de subvention disparaître, leur travail tourné
en ridicule
et se sont vus étiquetés comme étant des laquais
des industries, des
scientifiques ratés de seconde main ou pire encore. Par
conséquent, les
mensonges à propos des changements climatiques gagnent en
confiance
même s’ils contredisent la science qui leur sert
supposément de base. [...]
Enquête
du Congrès des États-Unis
À
peine deux semaines avant l’inauguration du sommet de Copenhague, le
Congrès états-unien enquête maintenant sur les
« courriels du
réchauffement climatique » :
« Le
Congrès
des
États-Unis
a
commencé
à
enquêter sur les scientifiques dont
les courriels et les documents ont été piratés,
afin de voir si leurs
théories du réchauffement planétaire ont
déformé la vérité derrière la
cause des changements climatiques.
Les
enquêteurs ont commencé à
« étudier » les 1079 courriels et plus de
3800 documents que des pirates informatiques ont volé la semaine
dernière au Climate Research Unit (CRU) à
l’Université East Anglia au
Royaume-Uni, a déclaré le représentant de la
Californie Darrel Issa au
Wall Street Journal.
Certains
des courriels et
des fichiers qui ont fui – mis en ligne sur des sites comme
www.Wikileaks.org
et www.EastAngliaEmails.com
– démontrent des tensions croissantes entre les scientifiques et
les
sceptiques. D’autres sont des annonces triviales de futures
conférences
ou de voyages de recherche.
Selon
son site web, le représentant James Inhofe de l’Oklahoma a dit
lundi
que la correspondance qui a coulé suggère que les
chercheurs ont
« truqué les données scientifiques pour donner
l’impression que dans
cette affaire, la science était établie, alors que tout
le long, bien
sûr, nous savions qu’elle ne l’était pas ».
Le
Conseiller scientifique de la Maison-Blanche John Holdren a lui aussi
fait l’objet d’une enquête, après qu’un de ses courriels
écrit en 2003
à Michael Mann du Pennsylvania State University a
été piraté.
« Je
suis
heureux
de
m’en
tenir
à ma contribution à cet
échange. Je crois
que quiconque lit en entier ce que j’ai écrit considérera
qu’il s’agit
d’un traitement sérieux et équilibré de la
question du "fardeau de la
preuve" dans des situations où la science relative à la
politique
publique est contestée »
Entre-temps,
l’Université
d’East
Anglia
a
affirmé
qu’elle
coopérerait avec la police
et procéderait à sa propre enquête interne.
L’université a publié une
déclaration qualifiant la révélation de
« malveillante » et affirmant
qu’elle aide la police dans son enquête.
La
déclaration cite également M. Jones, le directeur du CRU,
expliquant
son courriel de novembre 1999, lequel disait : « Je
viens de terminer
le truc de Mike's Nature [le journal scientifique] consistant à
ajouter
les vraies températures à chaque série pour les 20
dernières années
(c’est-à-dire à partir de 1981) et à partir de
1961 pour celui de Keith
pour cacher le déclin. »
M.
Jones a dit que le terme « truc » était
utilisé de façon « familière en
signifiant quelque chose de brillant » et qu’il est
« ridicule de
suggérer qu’il fait référence à quoi que ce
soit d’inconvenant ».
Les
données divulguées arrivent seulement deux semaines avant
le début de
la conférence de l’ONU sur le climat à Copenhague qui se
tient du 7 au
18 décembre et où 192 pays se rencontreront pour discuter
d’une
solution destinée à réduire les émissions
planétaires de dioxyde de
carbone et autres gaz à effet de serre. (International Business
Times, 24 novembre
2009)
Pendant
ce temps, la « communauté internationale »
(appuyée par les médias
dominants) a lancé une contre-offensive, accusant les critiques
de
mener une campagne de diffamation :
La
semaine dernière le président du GIEC, Rajendra Pachauri,
a soutenu les
conclusions de 2007 de son groupe d’experts. Cette étude
constitue la
base d’une réaction mondiale pour le climat, incluant les cibles
d’émission de carbone proposées cette semaine par la
Chine et les
États-Unis.
Jusqu’à
maintenant,
les
scientifiques
travaillant
sur
le climat ne disent rien
des courriels divulgués [qui] invalident le fait que les preuves
du
changement climatique sont solides. En fait, une nouvelle étude
dans la
revue Science démontre que la calotte glaciaire
fond à un rythme plus rapide que ce qui avait été
prévu il n’y a que quelques années.
Lors
d’un appel téléconférence avec des journalistes
cette semaine, un des
scientifiques dont les courriels ont fuit, le paléoclimatologue
du
Pennsylvania State University Michael Mann, a déclaré que
« peu importe
comment les courriels sont sélectionnés » il
n’y a « absolument rien dans aucun des courriels
qui questionne le niveau élevé du consensus sur le
changement climatique ».
Il
s’agit d’une « campagne de détraction pour distraire
le public », a
ajouté M. Mann, un co-auteur du Diagnostic de Copenhague, le
rapport
sur les changements climatiques publié cette semaine avant le
sommet de
Copenhague. « Ceux qui s’opposent à une action pour
le climat n’ont
tout simplement pas la science de leur côté »,
a-t-il lancé.
Le
professeur Trevor Davies du CRU d’East Anglia a qualifié les
données
volées du dernier exemple d’une campagne destinée
« à détourner
l’attention d’un débat rationnel » sur les
changements climatiques
avant le sommet de Copenhague. (As Copenhagen summit
nears, ‘Climategate’ dogs
global warming debate | csmonitor.com, Christian Science Monitor, 28 novembre 2009, c’est
l’auteur qui souligne)
Toutefois,
ce
qu’il
y
a
de
significatif à propos de cette contre-offensive
est que
l’authenticité des courriels n’a pas été
contestée par les
scientifiques du GIEC.
Les
scientifiques ne disent pas « nous ne l’avons pas
fait ». Ils disent
que le consensus sur les changements climatiques tient,
indépendamment
des gestes qu’ils ont posés d’une part pour manipuler les
données de
façon sélective et d’autre part pour exclure les
critiques du débat
scientifique sur le changement climatique. [...]
Traduction : Julie
Lévesque pour Mondialisation.ca.
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