Le Marxiste-Léniniste

Numéro 167 - 28 septembre 2009

Vive le peuple hondurien et sa résistance!



21 septembre 2009:  Des milliers de Honduriens entourent l'ambassade brésilienne à Tegucigalpa exprimant leur appui au président constitutionnel Manuel Zelaya rentré au pays lundi dernier. Les chefs du coup ont répondu en assiégeant l'ambassade et en intensifant la répression, tandis que partout en Amrique latine et dans le monde les appels au rétablissement de Zelaya dans ses fonctions se multiplient.

Vive le peuple hondurien et sa résistance!

Déclarations
Coordination nationale du Front national de résistance au coup d'État
Association canadienne de solidarité latino-américaine
Pays de l'ALBA à l'OEA
Parlement cubain
Les dirigeants latino-américains
XVe Renconter du Forum de Sao Paulo
Ministère des Affaires étrangères du Canada

Les derniers développements


Réflexions du camarade Fidel Castro
Une révolution y est en gestation

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Vive le peuple hondurien et sa résistance!

Le Marxiste-Léniniste salue la résistance héroïque du peuple du Honduras qui vient de remporter une autre victoire avec le retour de son président constitutionnel Manuel Zelaya, 86 jours après son expulsion du pays de force par un coup d'État militaire.

Nous dénonçons la répression de la résistance et le rôle traître que jouent les forces réactionnaires aux États-Unis et au Canada en appui au coup et nous appelons les Canadiens à appuyer par tous les moyens la lutte du peuple hondurien pour défaire le coup une fois pour toute et établir de nouveaux arrangements qui lui permettront d'exercer un contrôle sur ses affaires, y compris défendre les peuples de la région contre l'ingérence étrangère.


Tegucigalpa, Honduras, 23 septembre, 2009

Les comploteurs ont sous-estimé dès le départ l'ampleur, l'intensité et l'organisation de la résistance à leurs manoeuvres ainsi que la détermination de la communauté internationale à exiger le respect de l'état de droit. Ainsi, le 21 septembre les putschistes ont été pris par surprise par l'apparition du président Zelaya à l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, capitale du Honduras. N'ayant pas réussi à présenter un argument qui tienne pour légitimer leur régime aux yeux de la communauté internationale ni à surmonter l'opposition à leur autorité illégitime par le peuple, les forces du coup d'État se vengent en essayant d'illégaliser la résistance par des couvre-feu et le déploiement militaire et en assiégeant l'ambassade brésilienne, lui coupant l'eau et l'électricité. Ça ne passera pas ! Les peuples d'Amérique latine ont collectivement une très riche expérience d'opposition à des arrangements réactionnaires nés de l'intervention étrangère, de coups d'État et de pouvoir d'exception et ils ne permettront pas que cela se reproduise.


Toronto, 23 septembre 2009: Action de solidarité avec le peuple hondurien devant le consulat du Brésil

Pendant que les auteurs du coup cherchent à imposer des arrangements anti-démocratiques, les forces réactionnaires aux États-Unis et le gouvernement du Canada cherchent à établir une nouvelle définition de la démocratie et de l'état de droit en essayant de donner de la légitimité aux actions des comploteurs. Les forces militaires honduriennes au service du coup d'État ont déjà tué deux personnes devant l'ambassade brésilienne et le président du coup Robert Michelitti continue de refuser tout véritable dialogue. Et pourtant la secrétaire d'État des États-Unis Hillary Clinton et le ministre d'État du Canada pour les Amériques Peter Kent continuent d'émettre des déclarations à l'effet que « les deux côtés » doivent arrêter la violence et à propos de la nécessité d'un « dialogue ». Selon eux, il existe déjà un ordre naturel de démocratie au Honduras : le pouvoir de l'oligarchie. Avec son projet d'investir le peuple du pouvoir par l'établissement d'une assemblée constituante, Zelaya serait celui qui vient bouleverser cet ordre démocratique naturel, car ceux qui rejettent la primauté des monopoles sur les besoins du peuple pourraient élire quelqu'un qui représente les intérêts du peuple. Ainsi, selon cette logique les mesures de correction comme les coups d'État et la répression de l'opposition sont un mal nécessaire et si les comploteurs ont « exagéré » en chassant Zelaya, leur geste est compréhensible et justifiable. Clinton et Kent continuent d'essayer d'imposer l'Accord de San José comme solution, un accord qui donne de la légitimité au coup d'État et qui prévoit le rétablissement du président Zelaya dans ses fonctions uniquement s'il accepte de limiter son mandat, et ce malgré le fait que ni les putschistes ni Zelaya ne l'ont accepté. Ces tentatives de dicter ce qui est démocratique et constitutionnel en éliminant le peuple de l'équation ou de faire croire que la bienveillante dictature des oligarques est en réalité une démocratie ne passeront pas !

Vive le peuple hondurien et sa résistance !

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Déclarations

Dénonciation nationale et internationale

À la lumière de la répression brutale par la dictature militaire de M. Roberto Micheletti Bain, le Front national de résistance au coup d'État demande à l'opinion publique nationale et internationale de dénoncer et :

1. Condamner la répression sauvage de la dictature militaire contre les gens qui manifestent pacifiquement pour célébrer le retour du président du Honduras, Manuel Zelaya. Cette répression s'est répandue aux quartiers et villages par une agression brutale et sans discernement de l'armée et de la police. La répression est d'une telle ampleur que la dictature a commencé à utiliser des centres sportifs comme centres de détention, sous prétexte de faire respecter le couvre-feu. Nous demandons donc la libération immédiate de tous les prisonniers politiques !

2. Condamner les mesures inhumaines que le régime usurpateur utilise contre ceux qui sont à l'intérieur de l'ambassade de la République fédérale du Brésil, dont le président et sa famille, d'autres réfugiés de la résistance et des membres du personnel diplomatique de l'ambassade, comme l'interruption de l'électricité et de l'eau. À la lumière de ces faits, nous dénonçons devant le monde ces violations et appelons au renforcement de la solidarité internationale et demandons au monde de passer des déclarations aux actes.

Tegucigalpa, 22 septembre 2009
Coordination nationale
Front national de la résistance au coup d'État

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Défendons la démocratie au Honduras maintenant!

Le Marxiste-Léniniste publie ci-dessous une lettre ouverte de l'Association canadienne de solidarité latino-américaine adressée au ministre d'État pour les Amériques, Peter Kent, au ministre des Affaires étrangères Lawrence Cannon, au premier Ministre Stephen Harper ainsi qu'au député de London Ouest Ed Holder.

* * *

Il y a une crise humanitaire et politique qui se déploie sous nos yeux au Honduras. Le régime oligarcomilitaire de Micheletti répond au retour du président légitime Zelaya de la seule façon qu'il a répondu jusqu'à présent : avec répression et violence.

Au cours des deux derniers jours, le pays a été complètement militarisé en vertu d'un état de siège. Au moins 12 personnes ont été tuées, incluant un enfant, probablement morts d'asphyxie due aux gaz lacrymogènes. Des centaines de gens ont été blessés et arrêtés. Des camps de concentration ont été mis sur pied dans la capitale pour détenir les membres de la Résistance. Tous les aéroports ont été fermés pour empêcher l'arrivée de Miguel Insulza, secrétaire général de l'Organisation des États américains. L'ambassade brésilienne est assiégée, l'électricité y a été coupée et aucune nourriture ne peut y pénétrer. Les 300 personnes qui ont cherché refuge à l'intérieur de la mission diplomatique, incluant le président Zelaya, sont en danger.

Ce régime illégal et criminel est complètement isolé sur la scène internationale. L'ONU, l'UE, l'OEA, l'UNASUR et les États-Unis ont tous condamné le coup et appliquent des sanctions économiques contre le régime et les auteurs du coup.

L'absence d'action de la part du Canada équivaut à de la complicité. Au nom de la vaste majorité des Latino-Américains vivant dans ce pays et au nom de tous les honnêtes Canadiens qui croient en la démocratie et aux droits humains, nous vous pressons de prendre s'il vous plaît immédiatement les mesures suivantes :

- Condamnez haut et fort et publiquement le régime du coup pour sa violation flagrante des droits humains et exigez qu'ils cessent de réprimer leur propre peuple immédiatement ;

- Imposez des sanctions économiques, diplomatiques et politiques au régime illégal et criminel, par exemple, la suspension des visas pour tous les membres du régime et leurs supporters (les États-Unis l'ont déjà fait) ; suspendre les liens diplomatiques ;

- Utilisez votre influence à l'ONU, présentement en session, pour condamner le régime et demandez l'intervention des forces de l'ONU pour protéger le président Zelaya et ses supporters.

Si vous n'agissez pas maintenant, le Canada sera le seul pays des Amériques à avoir donné son appui tacite à ce régime du coup. Notre réputation dans la région sera irrévocablement entachée.

Merci de votre attention sur cette question extrêmement grave et urgente.

Sincèrement,

Marie-France Arismendi
pour l'Association canadienne de solidarité latino-américaine (LACASA)
London, Ontario
lacasa_london@yahoo.ca

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

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Déclaration des pays de l'ALBA à l'OEA
sur la situation au Honduras

Réunis à Washington DC, en tant que représentants à l'Organisation des États américains (OEA) des pays membres de l'Alternative bolivarienne des peuples des Amériques (ALBA), nous condamnons les violations massives des droits humains du peuple du Honduras qui, partout au pays, démontre son appui au président constitutionnel de la République du Honduras, Jose Manuel Zelaya Rosales, et à son retour à Tegulcigalpa.

L'agression continue et le harcèlement qui ont débuté ce matin contre l'ambassade brésilienne à Tegulcigapa, où le président Zelaya est protégé, est une violation brutale des normes des droits internationaux et de toutes les conventions qui gouvernent et garantissent le respect civilisé dans les relations diplomatiques entre les pays, incluant la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

Nous joignons nos voix aux organisations et institutions régionales, nationales et internationales qui ont exprimé leur rejet de ces actes barbares commis au Honduras par les dirigeants du coup et leurs partisans. Nous demandons la fin de la répression, une suspension ferme du couvre-feu, le respect de l'inviolabilité du quartier général diplomatique brésilien et la restitution immédiate et inconditionnelle du président Zelaya dans ses fonctions en tant que président constitutionnel et démocratique du Honduras.

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste.)

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Déclaration du Parlement cubain
sur la situation au Honduras

Devant la gravité des faits qui se déroulent dans la République soeur du Honduras, l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire de la République de Cuba fait part de sa plus profonde préoccupation face aux violations flagrantes des droits les plus élémentaires du peuple de ce pays, comme conséquence de sa ferme et constante résistance au coup d'État, et à la rupture de l'ordre constitutionnel et démocratique qui prévalait sous le gouvernement du président Manuel Zelaya.

Nous nous joignons à la communauté internationale, qui désapprouve et condamne le régime militaire imposé dans ce pays, et nous appelons à l'application de mesures plus énergiques et profondes de la part de la communauté internationale pour obtenir le retour à la normalité et la restitution de son président démocratiquement élu, comme manifestation de la volonté de son peuple.

La présence de Zelaya à Tegucigalpa constitue un geste courageux, qui s'appuie sur le droit légitime qui incombe au président constitutionnel du Honduras. L'intégrité physique du président et de sa famille, du personnel diplomatique et des autres employés de l'ambassade du Brésil, ainsi que du groupe de Honduriens qui s'y trouvent, doit être respectée et garantie par les putschistes. D'autre part, il s'impose de mettre un terme à la répression barbare exercée contre la population qui manifeste son soutien au président Zelaya et à la démocratie à laquelle elle a droit.

(Tiré du site Granma international)

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Les dirigeants latino-américains

À l'occasion des débats de haut niveau tenus lors de la séance annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU les dirigeants de l'Amérique latine ont lancé l'appel au retour au pouvoir du président du Honduras, Manuel Zelaya, soulignant que la volonté politique est vitale pour confronter et défaire les menaces contre la paix, le développement et la démocratie.


Le président bésilien  Luiz Inácio Lula da Silva prenant la parole à l'Assemblée générale de l'ONU

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, le président uruguayen Tabaré Vazquez ainsi que Carlos Mauricio Funes, président du Salvador, ont utilisé leur temps de parole pour exprimer leurs inquiétudes quant à la situation actuelle au Honduras.

« Tant qu'il n'y a pas de volonté politique, nous serons témoins de plus en plus de coups comme celui qui a renversé le président constitutionnel du Honduras », a dit da Silva.

« La communauté internationale exige le retour immédiat de M. Zelaya comme président de son pays et doit être vigilante pour assurer l'inviolabilité de la mission diplomatique du Brésil au Honduras », a-t-il ajouté.

Dans son discours, monsieur Funes a dit que « le gouvernement de facto 'de Tegucigalpa' n'a pas tenu compte de la clameur de la communauté internationale à l'effet que le Honduras retourne le plus rapidement possible dans l'ordre constitutionnel. »

Pendant ce temps, toute élection organisée par les autorités de facto n'aura pas la légitimité nécessaire et la transparence pour assurer des résultats crédibles pouvant contribuer à la résolution de la crise, a-t-il insisté.

« Nous devons écarter toute possibilité de retour à l'ère de l'autoritarisme ou de dictatures militaires ou civilo-militaires. Nous ne devons pas laisser le coup au Honduras créer un précédent qui mettrait en danger les gains obtenus en ce qui a trait à la stabilité et la démocratie régionale institutionnelle. »

Le Dr. Vasquez a dit que l'Uruguay rejette « la dégradation des institutions dans la république du Honduras et nous exigeons le rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel, réintégrant à leurs postes les autorités démocratiquement élues par le peuple hondurien. »

Il a aussi appelé à persévérer dans les efforts à intégrer les Amériques « sans exclusion, exception ou embargo » tel que celui imposé à Cuba. Nous sommes tous américains et égaux. »

(Centre d'actualité de l'ONU)

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Résolution condamnant le coup d'État au Honduras
et en solidarité avec le peuple hondurien et les partis politiques progressistes et de gauche

En réponse aux développements des événements dans la République du Honduras depuis le 28 juin cette année, la XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo, qui a eu lieu les 21, 22 et 23 août 2009 à Mexico, avec la participation de 520 délégués, 63 partis politiques de gauche et des organisations de 32 pays :

- Condamne fermement le coup d'État contre le président constitutionnel du Honduras Manuel Zelaya, lequel constitue un coup de poignard dans le dos des libertés démocratiques, et se joint aux forces de la communauté internationale pour dénoncer ce coup d'État ;

- Dénonce l'implication des États-Unis dans ce coup d'État à travers l'intermédiation du Costa Rica, la réalisation d'une nouvelle forme de coup d'État et les interventions étatsuniennes dans les affaires internes des nations latino-américaines et caribéennes, minant la souveraineté des peuples latino-américains et caribéens ;

- Dénonce la violation des droits humains du peuple hondurien, dont le droit à la liberté d'expression, d'organisation, de mobilisation et à la liberté politique ;

En raison de ce qui précède, il est résolu par la Rencontre :

- Que l'ordre constitutionnel au Honduras doit immédiatement être rétabli par la restauration du président Manuel Zelaya et des autres membres du gouvernement élus démocratiquement, incluant les maires ;

- Que les droits humains du peuple hondurien doivent être inconditionnellement respectés et que les prisonniers politiques soient immédiatement relâchés ;

- De démontrer sa solidarité totale et inconditionnelle avec la lutte de résistance du peuple hondurien et de donner son appui politique au rétablissement des libertés démocratiques ;

- De faire l'éloge de la force de mobilisation des organisations sociales en défense des libertés démocratiques et civiles et des droits politiques et sociaux du peuple du Honduras ;

- De maintenir les missions d'observations et « d'accompagnement » pour fournir l'aide au peuple du Honduras, particulièrement aux organisations sociales, au Parti de l'unification démocratique, membre du Forum de Sao Paulo, et à d'autres partis progressistes ;

- De presser les gouvernements latino-américains et caribéens ainsi que les organisations internationales à intensifier leurs actions afin de ne pas permettre que cette nouvelle forme de coup d'État se produise de nouveau ;

- Que les manifestations contre le coup soient appuyées par le Forum de Sao Paulo, débutant avec les mobilisations et manifestations qui auront lieu le 28 août 2009.

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Le Canada appelle à la retenue et à une solution négociée au Honduras

Le ministre d'État aux Affaires étrangères (Amériques), l'honorable Peter Kent, a fait aujourd'hui cette déclaration au sujet du retour du président Zelaya au Honduras :

« Le Canada est préoccupé par la violence qui a éclaté à la suite du retour subit du président Zelaya au Honduras. Encore une fois, nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue, à s'abstenir de prendre des mesures qui pourraient susciter d'autres actes de violence et à respecter le droit de la population hondurienne à la paix et à la sécurité.

« Malgré les tensions croissantes, nous gardons espoir qu'il sera possible de parvenir à une solution pacifique et négociée et nous demandons à toutes les parties d'agir de bonne foi. Nous continuons d'appuyer l'Accord de San José. En outre, nous serions favorables à ce que soient renouvelés les rôles de l'Organisation des États américains et de son secrétaire général, M. José Miguel Insulza, au cours des prochains jours, en s'appuyant sur l'Accord de San José comme étant la solution la plus viable à cette crise politique. »

L'Accord de San José est un plan en 12 points proposé le 24 juillet par le président du Costa Rica, M. Oscar Arias, à titre de médiateur en chef. L'Accord comprend des propositions concernant les conditions pour un gouvernement d'union nationale transitoire et des élections à court terme.

« Nous continuerons à suivre attentivement l'évolution de la situation sur le terrain et nous sommes prêts à apporter tout soutien », a indiqué le ministre Kent.

Celui-ci, qui assiste actuellement à des réunions à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, est en contact direct avec le secrétaire général Insulza et le ministre des Affaires étrangères brésilien, M. Celso Amorim.

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Les derniers développements

Jeudi le 24 septembre, le président du Honduras Manuel Zelaya a annoncé à partir de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa que le dialogue avait commencé avec le gouvernement de facto pour trouver une issue pacifique à la crise politique. Le chef du coup d'État Roberto Micheletti a accepté de rouvrir le dialogue, selon les candidats aux élections présidentielles de novembre. Les candidats à la présidence ont rencontré Micheletti avant leur rencontre avec Zelaya à l'ambassade.

« Nous avons obtenu de M. Micheletti l'engagement à reprendre le dialogue avec ce point de référence [le plan proposé par le président costaricain Oscar Aria] ou tout autre », a dit Elvin Santos, candidat du Parti libéral, parlant au nom des quatre candidats.

« Je peux dire à partir de maintenant que le dialogue entre les forces de la nation a commencé », a dit Zelaya à la Radio Globo après une rencontre avec l'évêque auxiliaire de Tegucigalpa, Juan Jose Pineda.

Zelaya a dit avoir rencontré « un représentant du gouvernement de facto » jeudi dernier, sans le nommer.

« Nous n'avons pas avancé d'un pas de leur position inflexible [du régime du coup d'État] », a dit Zelaya, qualifiant tout de même la rencontre de « positive ».

Les annonces de pourparlers se sont faites entendre après que le Conseil de sécurité de l'ONU ait accepté la demande du Brésil de tenir des pourparlers d'urgence.


(Carlos Latuff)

Jeudi la représentante brésilienne Dilma Rousseff a défendu la décision de son pays de recevoir Zelaya à l'ambassade.

« L'ambassade est un territoire brésilien, a-t-elle expliqué. Je n'ose croire qu'on demande la remise aux autorités d'une personne qui demande l'asile. »

Le ministre des Affaires étrangères du Brésil Celso Amorim a dit que son gouvernement n'était pas au courant à l'avance du retour de Zelaya. « Cela comporte des risques, bien évidemment, mais c'est une occasion de dialoguer et c'est ce que nous voulons offrir », a-t-il dit. Les agences de presse rapportent qu'environ 70 personnes accompagnent le président Zelaya dans l'enceinte de l'ambassade brésilienne.

Les agences rapportent également que les frontières ont été ouvertes, sans doute parce que Zelaya n'est plus à l'extérieur du pays. Le couvre-feu de jour a été levé mais il demeure en vigueur la nuit.

Par ailleurs, l'Organisation des États américains (OEA) enverra au Honduras en fin de semaine prochaine une mission de médiation comprenant des ambassadeurs renvoyés après le coup du 28 juin.

Entre-temps, le Fonds monétaire international a annoncé lundi, après consultation des membres, qu'il continuera de reconnaître M. Zelaya comme chef d'État du Honduras. L'institution soeur du FMI, la Banque mondiale, a suspendu l'aide au Honduras, comme l'ont fait les États-Unis et l'Union européenne.

Le 23 septembre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé la suspension temporaire de l'aide technique de l'ONU à l'autorité électorale du Honduras, disant que les conditions actuelles ne permettraient pas la tenue d'élections crédibles.

« Le secrétaire général est convaincu que pour mettre fin à la crise au Honduras il faut une entente de commun accord et il appuie les efforts de médiation qui vont dans ce sens, lit-on dans un communiqué de l'ONU. « Il se joint à l'OEA et aux dirigeants de la région pour demander une entente et presse tous les acteurs politiques à redoubler d'efforts pour trouver un terrain d'entente par le dialogue. »

Ni Zelaya ni Micheletti ne se présentent aux élections mais le gouvernement du coup d'État espère rester au pouvoir jusqu'à la tenue du vote pour écarter Zelaya.


Tegucigalpa, Honduras, 23 septembre 2009

Le régime du coup d'État menace de prendre d'assaut l'ambassade brésilienne, selon Radio Globo qui rapportait jeudi dernier que l'armée a complètement vidé les résidences entourant l'ambassade. Tous les résidants des environs ont reçu l'ordre de quitter les lieux et l'armée occupe leurs maisons.

Le blog Honduras Resists rapporte qu'au moins quatre personnes sont mortes depuis le 22 septembre dans les affrontements à Tegucigalpa.

Le dirigeant du Front national de résistance au coup d'État, le paysan Rafael Alegria, a confirmé à Radio Globo la mort de deux personnes empoisonnées au gaz lacrymogène par les forces militaires et policières qui cherchaient à disperser les manifestants devant l'ambassade brésilienne. Le leader a également confirmé que le chef du syndicat Institut agraire national est mort des suites d'une balle.

Omar Palacios, porte-parole de Zelaya, a confirmé au quotidien nicaraguayen Nuevo Diario la mort d'un enfant de huit ans qui vivait près de l'ambassade. Il aurait été asphyxié par les gaz lacrymogènes.

Selon les informations de la Commission interaméricaine des droits humains, quatre personnes ont été tuées durant les protestations contre le gouvernement Micheletti depuis le 28 juin.

Pour sa part, le président Zelaya a indiqué dans des entrevues au téléphone que selon ses informations plus de dix personnes ont été tuées jeudi dernier.

Le même jour on rapportait que les occupants de l'ambassade brésilienne étaient la cible d'armes chimiques utilisées à partir d'hélicoptères. Il s'agirait d'éléments chimiques utilisés par l'armée qui produisent des vomissements, des hémorragies nasales et gastro-intestinales chez les personnes visées et les personnes se trouvant dans les environs.

Selon des sources d'une clinique médicale, il s'agirait de substances toxiques, comprenant des pesticides et des éléments radioactifs. Les forces armées ne permettent pas aux médecins de la Croix rouge internationale d'entrer dans l'ambassade pour examiner les malades, ce qui est une violation des traités et conventions sur le respect de la santé et des droits humains.

(Agence France Presse, Xinhua, Centre d'actualités de l'ONU)

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Réflexions du camarade Fidel Castro

Une révolution y est en gestation

J'ai écrit le 16 juillet dernier que le coup d'État au Honduras « avait été concocté et organisé par des personnages sans scrupules de l'extrême droite, des fonctionnaires ayant toute la confiance de George W. Bush à qui ils devaient leur promotion. »

J'ai mentionné les noms d'Hugo Llorens, de Robert Blau, de Stephen McFarland et de Robert Callahan, ambassadeurs yankees au Honduras, en El Salvador, au Guatemala et au Nicaragua, qui avaient été nommés par Bush en juillet et août 2008, et j'avais signalé que ces quatre-là suivaient la ligne de John Negroponte et d'Otto Reich, dont on connaît le passé ténébreux.

J'ai signalé que la base yankee de Soto Cano avait servi de point d'appui principal au coup d'État et que « l'idée d'une initiative de paix à partir du Costa Rica avait été transmise au président de ce pays par le département d'État, alors qu'Obama se trouvait à Moscou où il déclarait dans une université russe que le seul président du Honduras était Manuel Zelaya ». J'ai ajouté que « la réunion du Costa Rica permettait de contester l'autorité de l'ONU, de l'OEA et d'autres institutions qui avaient accordé leur soutien au peuple hondurien, et que la seule chose correcte était de demander à l'administration étasunienne de cesser son intervention au Honduras et d'en retirer l'équipe spéciale conjointe ».

En guise de réponse au coup d'État dans ce pays centraméricain, l'administration étasunienne a signé avec le gouvernement colombien un accord portant création dans ce pays frère de sept bases militaires comme celle de Soto Cano qui menacent le Venezuela, le Brésil et tous les autres peuples sud-américains.

À un moment critique, alors que les chefs d'État discutent à un Sommet des Nations Unies la tragédie des changements climatiques et de la crise économique internationale, les putschistes honduriens menacent de violer l'immunité de l'ambassade brésilienne où se trouve le président Manuel Zelaya, sa famille et un groupe de ses partisans qui ont été contraints de s'y réfugier.

C'est un constat que le gouvernement brésilien n'a absolument rien eu à voir avec la situation qui s'y est créée.

Il est donc inadmissible, voire inconcevable, que l'ambassade brésilienne soit attaquée par le gouvernement fasciste, à moins qu'il ne prétende se suicider en provoquant une intervention directe de forces étrangères, comme cela s'est passé en Haïti, ce qui signifierait l'entrée de troupes yankees sous la bannière des Nations Unies. Le Honduras n'est pas un pays lointain et isolé des Caraïbes. Une intervention de forces étrangères au Honduras déclencherait un conflit en Amérique centrale et sèmerait le chaos politique dans toute l'Amérique latine.

La lutte héroïque et incessante du peuple hondurien depuis maintenant presque quatre-vingt-dix jours a mis en crise le gouvernement fasciste d'obédience yankee qui réprime des hommes et des femmes désarmés.

Nous avons vu naître une nouvelle conscience dans le peuple hondurien. Toute une légion de militants sociaux a blanchi sous le harnois de cette bataille. Zelaya a tenu sa promesse de rentrer. Il a le droit d'être rétabli au gouvernement et de présider les élections. De nouveaux et admirables cadres sont en train d'émerger des mouvements sociaux combatifs, et ils sont devenus capables de guider ce peuple sur les voies difficiles que doivent frayer les peuples de Notre Amérique. Une révolution y est en gestation.

L'Assemblée des Nations Unies peut être historique, à la mesure de ses réussites ou de ses erreurs.

Les dirigeants mondiaux y ont abordé des points très intéressants et complexes. Ils ont reflété l'ampleur des tâches qui attendent l'humanité et face auxquelles le temps encore disponible est compté.

Fidel Castro Ruz
Le 24 septembre 2009
13 h 23

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