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Vive le peuple hondurien et sa résistance!
Le Marxiste-Léniniste salue la
résistance héroïque du peuple du Honduras qui vient
de remporter une autre victoire avec le retour de son président
constitutionnel Manuel Zelaya, 86 jours après son expulsion du
pays de force par un coup d'État militaire.
Nous dénonçons la répression de la
résistance et le rôle traître que jouent les forces
réactionnaires aux États-Unis et au Canada en appui au
coup et nous appelons les Canadiens à appuyer par tous les
moyens la lutte du peuple hondurien pour défaire le coup une
fois pour toute et établir de nouveaux arrangements qui lui
permettront d'exercer
un contrôle sur ses affaires, y compris défendre les
peuples de la région contre l'ingérence
étrangère.
Tegucigalpa,
Honduras, 23 septembre, 2009 |
Les comploteurs ont sous-estimé dès le
départ l'ampleur, l'intensité et l'organisation de la
résistance à leurs manoeuvres ainsi que la
détermination de la communauté internationale à
exiger le respect de l'état de droit. Ainsi, le 21 septembre les
putschistes ont été pris par surprise par l'apparition du
président Zelaya à l'ambassade du Brésil à
Tegucigalpa, capitale du Honduras. N'ayant pas réussi à
présenter un argument qui tienne pour légitimer leur
régime aux yeux de la communauté internationale ni
à surmonter l'opposition à leur autorité
illégitime par le peuple, les forces du coup d'État se
vengent en essayant d'illégaliser la résistance par des
couvre-feu et le déploiement militaire et
en assiégeant l'ambassade brésilienne, lui coupant l'eau
et l'électricité. Ça ne passera pas ! Les
peuples d'Amérique latine ont collectivement une très
riche expérience d'opposition à des arrangements
réactionnaires nés de l'intervention
étrangère, de coups d'État et de pouvoir
d'exception et ils ne permettront pas que cela se reproduise.
Toronto, 23
septembre 2009: Action de solidarité avec le peuple hondurien
devant le consulat du Brésil
|
Pendant que les auteurs du coup cherchent à
imposer des arrangements anti-démocratiques, les forces
réactionnaires aux États-Unis et le gouvernement du
Canada cherchent à établir une nouvelle définition
de la démocratie et de l'état de droit en essayant de
donner de la légitimité aux actions des comploteurs. Les
forces militaires honduriennes
au service du coup d'État ont déjà tué deux
personnes devant l'ambassade brésilienne et le président
du coup Robert Michelitti continue de refuser tout véritable
dialogue. Et pourtant la secrétaire d'État des
États-Unis Hillary Clinton et le ministre d'État du
Canada pour les Amériques Peter Kent continuent d'émettre
des déclarations à l'effet que
« les deux côtés » doivent
arrêter la violence et à propos de la
nécessité d'un « dialogue ». Selon
eux, il existe déjà un ordre naturel de démocratie
au Honduras : le pouvoir de l'oligarchie. Avec son projet
d'investir le peuple du pouvoir par l'établissement d'une
assemblée constituante, Zelaya serait celui qui vient
bouleverser cet ordre démocratique naturel, car ceux qui
rejettent la primauté des monopoles sur les besoins du peuple
pourraient élire quelqu'un qui représente les
intérêts du peuple. Ainsi, selon cette logique les mesures
de correction comme les coups d'État et la répression de
l'opposition sont un mal nécessaire et si les comploteurs ont
« exagéré » en chassant Zelaya,
leur geste est compréhensible et justifiable. Clinton et Kent
continuent d'essayer d'imposer l'Accord de San José comme
solution, un accord qui donne de la légitimité au coup
d'État et qui prévoit le rétablissement du
président Zelaya dans ses fonctions uniquement s'il accepte de
limiter son mandat, et
ce malgré le fait que ni les putschistes ni Zelaya ne l'ont
accepté. Ces tentatives de dicter ce qui est démocratique
et constitutionnel en éliminant le peuple de l'équation
ou de faire croire que la bienveillante dictature des oligarques est en
réalité une démocratie ne passeront pas !
Vive le peuple hondurien et sa
résistance !
Déclarations
Dénonciation nationale et internationale
- Coordination nationale du Front
national de résistance au coup d'État, 22 septembre 2009
—
À la lumière de la répression
brutale par la dictature militaire de M. Roberto Micheletti Bain, le
Front national de résistance au coup d'État demande
à l'opinion publique nationale et internationale de
dénoncer et :
1. Condamner la répression sauvage de la
dictature militaire contre les gens qui manifestent pacifiquement pour
célébrer le retour du président du Honduras,
Manuel Zelaya. Cette répression s'est répandue aux
quartiers et villages par une agression brutale et sans discernement de
l'armée et de la police. La répression est d'une telle
ampleur que
la dictature a commencé à utiliser des centres sportifs
comme centres de détention, sous prétexte de faire
respecter le couvre-feu. Nous demandons donc la libération
immédiate de tous les prisonniers politiques !
2. Condamner les mesures inhumaines que le régime
usurpateur utilise contre ceux qui sont à l'intérieur de
l'ambassade de la République fédérale du
Brésil, dont le président et sa famille, d'autres
réfugiés de la résistance et des membres du
personnel diplomatique de l'ambassade, comme l'interruption de
l'électricité et de l'eau. À la lumière de
ces faits, nous dénonçons devant le monde ces violations
et appelons au renforcement de la solidarité internationale et
demandons au monde de passer des déclarations aux actes.
Tegucigalpa, 22 septembre 2009
Coordination nationale
Front national de la résistance au coup d'État
Défendons la démocratie au Honduras
maintenant!
- Association canadienne de
solidarité latino-américaine, 23 septembre 2009 -
Le Marxiste-Léniniste publie ci-dessous
une lettre ouverte de l'Association canadienne de solidarité
latino-américaine adressée au ministre d'État pour
les Amériques, Peter Kent, au ministre des Affaires
étrangères Lawrence Cannon, au premier Ministre Stephen
Harper ainsi qu'au député de London Ouest Ed Holder.
* * *
Il y a une crise humanitaire et politique qui se
déploie sous nos yeux au Honduras. Le régime
oligarcomilitaire de Micheletti répond au retour du
président légitime Zelaya de la seule façon qu'il
a répondu jusqu'à présent : avec
répression et violence.
Au cours des deux derniers jours, le pays a
été complètement militarisé en vertu d'un
état de siège. Au moins 12 personnes ont
été tuées, incluant un enfant, probablement morts
d'asphyxie due aux gaz lacrymogènes. Des centaines de gens ont
été blessés et arrêtés. Des camps de
concentration ont été mis sur pied dans la capitale pour
détenir
les membres de la Résistance. Tous les aéroports ont
été fermés pour empêcher l'arrivée de
Miguel Insulza, secrétaire général de
l'Organisation des États américains. L'ambassade
brésilienne est assiégée,
l'électricité y a été coupée et
aucune nourriture ne peut y pénétrer. Les 300 personnes
qui ont cherché refuge à l'intérieur de la mission
diplomatique, incluant le président Zelaya, sont en danger.
Ce régime illégal et criminel est
complètement isolé sur la scène internationale.
L'ONU, l'UE, l'OEA, l'UNASUR et les États-Unis ont tous
condamné le coup et appliquent des sanctions économiques
contre le régime et les auteurs du coup.
L'absence d'action de la part du Canada équivaut
à de la complicité. Au nom de la vaste majorité
des Latino-Américains vivant dans ce pays et au nom de tous les
honnêtes Canadiens qui croient en la démocratie et aux
droits humains, nous vous pressons de prendre s'il vous plaît
immédiatement les mesures suivantes :
- Condamnez haut et fort et publiquement le
régime du coup pour sa violation flagrante des droits humains et
exigez qu'ils cessent de réprimer leur propre peuple
immédiatement ;
- Imposez des sanctions économiques,
diplomatiques et politiques au régime illégal et
criminel, par exemple, la suspension des visas pour tous les membres du
régime et leurs supporters (les États-Unis l'ont
déjà fait) ; suspendre les liens diplomatiques ;
- Utilisez votre influence à l'ONU,
présentement en session, pour condamner le régime et
demandez l'intervention des forces de l'ONU pour protéger le
président Zelaya et ses supporters.
Si vous n'agissez pas maintenant, le Canada sera le seul
pays des Amériques à avoir donné son appui tacite
à ce régime du coup. Notre réputation dans la
région sera irrévocablement entachée.
Merci de votre attention sur cette question
extrêmement grave et urgente.
Sincèrement,
Marie-France Arismendi
pour l'Association canadienne de solidarité
latino-américaine (LACASA)
London, Ontario
lacasa_london@yahoo.ca
Déclaration des pays de l'ALBA à l'OEA
sur la situation au Honduras
- 23 septembre 2009 -
Réunis à Washington DC, en tant que
représentants à l'Organisation des États
américains (OEA) des pays membres de l'Alternative bolivarienne
des peuples des Amériques (ALBA), nous condamnons les violations
massives des droits humains du peuple du Honduras qui, partout au pays,
démontre son appui au président constitutionnel de la
République du Honduras, Jose Manuel Zelaya Rosales, et à
son retour à Tegulcigalpa.
L'agression continue et le harcèlement qui ont
débuté ce matin contre l'ambassade brésilienne
à Tegulcigapa, où le président Zelaya est
protégé, est une violation brutale des normes des droits
internationaux et de toutes les conventions qui gouvernent et
garantissent le respect civilisé dans les relations
diplomatiques entre les pays, incluant la
Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.
Nous joignons nos voix aux organisations et institutions
régionales, nationales et internationales qui ont exprimé
leur rejet de ces actes barbares commis au Honduras par les dirigeants
du coup et leurs partisans. Nous demandons la fin de la
répression, une suspension ferme du couvre-feu, le respect de
l'inviolabilité du quartier général
diplomatique brésilien et la restitution immédiate et
inconditionnelle du président Zelaya dans ses fonctions en tant
que président constitutionnel et démocratique du Honduras.
Déclaration du Parlement cubain
sur la situation au Honduras
- 23 septembre 2009 -
Devant la gravité des faits qui se
déroulent dans la République soeur du Honduras,
l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire de la
République de Cuba fait part de sa plus profonde
préoccupation face aux violations flagrantes des droits les plus
élémentaires du peuple de ce pays, comme
conséquence de sa ferme et constante résistance au
coup d'État, et à la rupture de l'ordre constitutionnel
et démocratique qui prévalait sous le gouvernement du
président Manuel Zelaya.
Nous nous joignons à la communauté
internationale, qui désapprouve et condamne le régime
militaire imposé dans ce pays, et nous appelons à
l'application de mesures plus énergiques et profondes de la part
de la communauté internationale pour obtenir le retour à
la normalité et la restitution de son président
démocratiquement élu, comme
manifestation de la volonté de son peuple.
La présence de Zelaya à Tegucigalpa
constitue un geste courageux, qui s'appuie sur le droit légitime
qui incombe au président constitutionnel du Honduras.
L'intégrité physique du président et de sa
famille, du personnel diplomatique et des autres employés de
l'ambassade du Brésil, ainsi que du groupe de Honduriens qui s'y
trouvent, doit être
respectée et garantie par les putschistes. D'autre part, il
s'impose de mettre un terme à la répression barbare
exercée contre la population qui manifeste son soutien au
président Zelaya et à la démocratie à
laquelle elle a droit.
Les dirigeants latino-américains
À l'occasion des débats de haut niveau
tenus lors de la séance annuelle de l'Assemblée
générale de l'ONU les dirigeants de l'Amérique
latine ont lancé l'appel au retour au pouvoir du
président du Honduras, Manuel Zelaya, soulignant que la
volonté politique est vitale pour confronter et défaire
les menaces contre la paix, le développement et la
démocratie.
Le président bésilien Luiz Inácio Lula da
Silva prenant la parole à l'Assemblée
générale de l'ONU
|
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da
Silva, le président uruguayen Tabaré Vazquez ainsi que
Carlos Mauricio Funes, président du Salvador, ont utilisé
leur temps de parole pour exprimer leurs inquiétudes quant
à la situation actuelle au Honduras.
« Tant qu'il n'y a pas de volonté
politique, nous serons témoins de plus en plus de coups comme
celui qui a renversé le président constitutionnel du
Honduras », a dit da Silva.
« La communauté internationale exige
le retour immédiat de M. Zelaya comme président de son
pays et doit être vigilante pour assurer l'inviolabilité
de la mission diplomatique du Brésil au Honduras »,
a-t-il ajouté.
Dans son discours, monsieur Funes a dit que
« le gouvernement de facto 'de Tegucigalpa' n'a
pas tenu compte de la clameur de la communauté internationale
à l'effet que le Honduras retourne le plus rapidement possible
dans l'ordre constitutionnel. »
Pendant ce temps, toute élection organisée
par les autorités de facto n'aura pas la
légitimité nécessaire et la transparence pour
assurer des résultats crédibles pouvant contribuer
à la résolution de la crise, a-t-il insisté.
« Nous devons écarter toute
possibilité de retour à l'ère de l'autoritarisme
ou de dictatures militaires ou civilo-militaires. Nous ne devons pas
laisser le coup au Honduras créer un précédent qui
mettrait en danger les gains obtenus en ce qui a trait à la
stabilité et la démocratie régionale
institutionnelle. »
Le Dr. Vasquez a dit que l'Uruguay rejette
« la dégradation des institutions dans la
république du Honduras et nous exigeons le rétablissement
immédiat de l'ordre constitutionnel, réintégrant
à leurs postes les autorités démocratiquement
élues par le peuple hondurien. »
Il a aussi appelé à
persévérer dans les efforts à intégrer les
Amériques « sans exclusion, exception ou
embargo » tel que celui imposé à Cuba. Nous
sommes tous américains et égaux. »
Résolution condamnant le coup d'État au
Honduras
et en solidarité avec le peuple hondurien et les partis
politiques progressistes et de gauche
- XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo,
Mexico, 23 août 2009 -
En réponse aux développements des
événements dans la République du Honduras depuis
le 28 juin cette année, la XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo,
qui a eu lieu les 21, 22 et 23 août 2009 à Mexico, avec la
participation de 520 délégués, 63 partis
politiques de gauche et des organisations de 32 pays :
- Condamne fermement le coup d'État contre le
président constitutionnel du Honduras Manuel Zelaya, lequel
constitue un coup de poignard dans le dos des libertés
démocratiques, et se joint aux forces de la communauté
internationale pour dénoncer ce coup d'État ;
- Dénonce l'implication des États-Unis
dans ce coup d'État à travers l'intermédiation du
Costa Rica, la réalisation d'une nouvelle forme de coup
d'État et les interventions étatsuniennes dans les
affaires internes des nations latino-américaines et
caribéennes, minant la souveraineté des peuples
latino-américains et caribéens ;
- Dénonce la violation des droits humains du
peuple hondurien, dont le droit à la liberté
d'expression, d'organisation, de mobilisation et à la
liberté politique ;
En raison de ce qui précède, il est
résolu par la Rencontre :
- Que l'ordre constitutionnel au Honduras doit
immédiatement être rétabli par la restauration du
président Manuel Zelaya et des autres membres du gouvernement
élus démocratiquement, incluant les maires ;
- Que les droits humains du peuple hondurien doivent
être inconditionnellement respectés et que les prisonniers
politiques soient immédiatement relâchés ;
- De démontrer sa solidarité totale et
inconditionnelle avec la lutte de résistance du peuple hondurien
et de donner son appui politique au rétablissement des
libertés démocratiques ;
- De faire l'éloge de la force de mobilisation
des organisations sociales en défense des libertés
démocratiques et civiles et des droits politiques et sociaux du
peuple du Honduras ;
- De maintenir les missions d'observations et
« d'accompagnement » pour fournir l'aide au
peuple du Honduras, particulièrement aux organisations sociales,
au Parti de l'unification démocratique, membre du Forum de Sao
Paulo, et à d'autres partis progressistes ;
- De presser les gouvernements latino-américains
et caribéens ainsi que les organisations internationales
à intensifier leurs actions afin de ne pas permettre que cette
nouvelle forme de coup d'État se produise de nouveau ;
- Que les manifestations contre le coup soient
appuyées par le Forum de Sao Paulo, débutant avec les
mobilisations et manifestations qui auront lieu le 28 août 2009.
Le Canada appelle à la retenue et à une
solution négociée au Honduras
- Ministère des Affaires
étrangères du Canada, 22 septembre 2009 -
Le ministre d'État aux Affaires
étrangères (Amériques), l'honorable Peter Kent, a
fait aujourd'hui cette déclaration au sujet du retour du
président Zelaya au Honduras :
« Le Canada est préoccupé par
la violence qui a éclaté à la suite du retour
subit du président Zelaya au Honduras. Encore une fois, nous
exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue, à
s'abstenir de prendre des mesures qui pourraient susciter d'autres
actes de violence et à respecter le droit de la population
hondurienne à la paix et
à la sécurité.
« Malgré les tensions croissantes,
nous gardons espoir qu'il sera possible de parvenir à une
solution pacifique et négociée et nous demandons à
toutes les parties d'agir de bonne foi. Nous continuons d'appuyer
l'Accord de San José. En outre, nous serions favorables à
ce que soient renouvelés les rôles de l'Organisation des
États
américains et de son secrétaire général, M.
José Miguel Insulza, au cours des prochains jours, en s'appuyant
sur l'Accord de San José comme étant la solution la plus
viable à cette crise politique. »
L'Accord de San José est un plan en 12 points
proposé le 24 juillet par le président du Costa Rica, M.
Oscar Arias, à titre de médiateur en chef. L'Accord
comprend des propositions concernant les conditions pour un
gouvernement d'union nationale transitoire et des élections
à court terme.
« Nous continuerons à suivre
attentivement l'évolution de la situation sur le terrain et nous
sommes prêts à apporter tout soutien », a
indiqué le ministre Kent.
Celui-ci, qui assiste actuellement à des
réunions à l'Assemblée générale des
Nations Unies à New York, est en contact direct avec le
secrétaire général Insulza et le ministre des
Affaires étrangères brésilien, M. Celso Amorim.
Les derniers développements
Jeudi le 24 septembre, le président du Honduras
Manuel Zelaya a annoncé à partir de l'ambassade du
Brésil à Tegucigalpa que le dialogue avait
commencé avec le gouvernement de facto pour trouver
une issue pacifique à la crise politique. Le chef du coup
d'État Roberto Micheletti a accepté de rouvrir le
dialogue, selon les
candidats aux élections présidentielles de novembre. Les
candidats à la présidence ont rencontré Micheletti
avant leur rencontre avec Zelaya à l'ambassade.
« Nous avons obtenu de M. Micheletti
l'engagement à reprendre le dialogue avec ce point de
référence [le plan proposé par le président
costaricain Oscar Aria] ou tout autre », a dit Elvin Santos,
candidat du Parti libéral, parlant au nom des quatre candidats.
« Je peux dire à partir de maintenant
que le dialogue entre les forces de la nation a
commencé », a dit Zelaya à la Radio Globo
après une rencontre avec l'évêque auxiliaire de
Tegucigalpa, Juan Jose Pineda.
Zelaya a dit avoir rencontré « un
représentant du gouvernement de facto » jeudi
dernier, sans le nommer.
« Nous n'avons pas avancé d'un pas de
leur position inflexible [du régime du coup
d'État] », a dit Zelaya, qualifiant tout de
même la rencontre de « positive ».
Les annonces de pourparlers se sont faites entendre
après que le Conseil de sécurité de l'ONU ait
accepté la demande du Brésil de tenir des pourparlers
d'urgence.
(Carlos
Latuff)
|
Jeudi la représentante brésilienne Dilma
Rousseff a défendu la décision de son pays de recevoir
Zelaya à l'ambassade.
« L'ambassade est un territoire
brésilien, a-t-elle expliqué. Je n'ose croire qu'on
demande la remise aux autorités d'une personne qui demande
l'asile. »
Le ministre des Affaires étrangères du
Brésil Celso Amorim a dit que son gouvernement n'était
pas au courant à l'avance du retour de Zelaya. « Cela
comporte des risques, bien évidemment, mais c'est une occasion
de dialoguer et c'est ce que nous voulons offrir », a-t-il
dit. Les agences de presse rapportent qu'environ 70
personnes accompagnent le président Zelaya dans l'enceinte de
l'ambassade brésilienne.
Les agences rapportent également que les
frontières ont été ouvertes, sans doute parce que
Zelaya n'est plus à l'extérieur du pays. Le couvre-feu de
jour a été levé mais il demeure en vigueur la nuit.
Par ailleurs, l'Organisation des États
américains (OEA) enverra au Honduras en fin de semaine prochaine
une mission de médiation comprenant des ambassadeurs
renvoyés après le coup du 28 juin.
Entre-temps, le Fonds monétaire international a
annoncé lundi, après consultation des membres, qu'il
continuera de reconnaître M. Zelaya comme chef d'État du
Honduras. L'institution soeur du FMI, la Banque mondiale, a suspendu
l'aide au Honduras, comme l'ont fait les États-Unis et l'Union
européenne.
Le 23 septembre, le secrétaire
général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé la
suspension temporaire de l'aide technique de l'ONU à
l'autorité électorale du Honduras, disant que les
conditions actuelles ne permettraient pas la tenue d'élections
crédibles.
« Le secrétaire général
est convaincu que pour mettre fin à la crise au Honduras il faut
une entente de commun accord et il appuie les efforts de
médiation qui vont dans ce sens, lit-on dans un
communiqué de l'ONU. « Il se joint à l'OEA et
aux dirigeants de la région pour demander une entente et presse
tous les acteurs politiques
à redoubler d'efforts pour trouver un terrain d'entente par le
dialogue. »
Ni Zelaya ni Micheletti ne se présentent aux
élections mais le gouvernement du coup d'État
espère rester au pouvoir jusqu'à la tenue du vote pour
écarter Zelaya.
Tegucigalpa, Honduras, 23
septembre 2009
Le régime du coup d'État menace de prendre
d'assaut l'ambassade brésilienne, selon Radio Globo qui
rapportait jeudi dernier que l'armée a complètement
vidé les résidences entourant l'ambassade. Tous les
résidants des environs ont reçu l'ordre de quitter les
lieux et l'armée occupe leurs maisons.
Le blog Honduras Resists rapporte qu'au moins quatre
personnes sont mortes depuis le 22 septembre dans les affrontements
à Tegucigalpa.
Le dirigeant du Front national de résistance au
coup d'État, le paysan Rafael Alegria, a confirmé
à Radio Globo la mort de deux personnes empoisonnées au
gaz lacrymogène par les forces militaires et policières
qui cherchaient à disperser les manifestants devant l'ambassade
brésilienne. Le leader a également confirmé que le
chef du syndicat
Institut agraire national est mort des suites d'une balle.
Omar Palacios, porte-parole de Zelaya, a confirmé
au quotidien nicaraguayen Nuevo Diario la mort d'un enfant de
huit ans qui vivait près de l'ambassade. Il aurait
été asphyxié par les gaz lacrymogènes.
Selon les informations de la Commission
interaméricaine des droits humains, quatre personnes ont
été tuées durant les protestations contre le
gouvernement Micheletti depuis le 28 juin.
Pour sa part, le président Zelaya a
indiqué dans des entrevues au téléphone que selon
ses informations plus de dix personnes ont été
tuées jeudi dernier.
Le même jour on rapportait que les occupants de
l'ambassade brésilienne étaient la cible d'armes
chimiques utilisées à partir
d'hélicoptères. Il s'agirait d'éléments
chimiques utilisés par l'armée qui produisent des
vomissements, des hémorragies nasales et gastro-intestinales
chez les personnes visées et les personnes se trouvant dans les
environs.
Selon des sources d'une clinique médicale, il
s'agirait de substances toxiques, comprenant des pesticides et des
éléments radioactifs. Les forces armées ne
permettent pas aux médecins de la Croix rouge internationale
d'entrer dans l'ambassade pour examiner les malades, ce qui est une
violation des traités et conventions sur le respect de la
santé
et des droits humains.
Réflexions du camarade Fidel Castro
Une révolution y est en gestation
- 24 septembre 2009 -
J'ai écrit le 16 juillet dernier que le coup
d'État au Honduras « avait été
concocté et organisé par des personnages sans scrupules
de l'extrême droite, des fonctionnaires ayant toute la confiance
de George W. Bush à qui ils devaient leur promotion. »
J'ai mentionné les noms d'Hugo Llorens, de Robert
Blau, de Stephen McFarland et de Robert Callahan, ambassadeurs yankees
au Honduras, en El Salvador, au Guatemala et au Nicaragua, qui avaient
été nommés par Bush en juillet et août 2008,
et j'avais signalé que ces quatre-là suivaient la ligne
de John Negroponte et d'Otto Reich, dont on
connaît le passé ténébreux.
J'ai signalé que la base yankee de Soto Cano
avait servi de point d'appui principal au coup d'État et que
« l'idée d'une initiative de paix à partir du
Costa Rica avait été transmise au président de ce
pays par le département d'État, alors qu'Obama se
trouvait à Moscou où il déclarait dans une
université russe que le seul président du
Honduras était Manuel Zelaya ». J'ai ajouté
que « la réunion du Costa Rica permettait de
contester l'autorité de l'ONU, de l'OEA et d'autres institutions
qui avaient accordé leur soutien au peuple hondurien, et que la
seule chose correcte était de demander à l'administration
étasunienne de cesser son intervention au Honduras et d'en
retirer l'équipe spéciale conjointe ».
En guise de réponse au coup d'État dans ce
pays centraméricain, l'administration étasunienne a
signé avec le gouvernement colombien un accord portant
création dans ce pays frère de sept bases militaires
comme celle de Soto Cano qui menacent le Venezuela, le Brésil et
tous les autres peuples sud-américains.
À un moment critique, alors que les chefs
d'État discutent à un Sommet des Nations Unies la
tragédie des changements climatiques et de la crise
économique internationale, les putschistes honduriens menacent
de violer l'immunité de l'ambassade brésilienne où
se trouve le président Manuel Zelaya, sa famille et un groupe de
ses partisans qui
ont été contraints de s'y réfugier.
C'est un constat que le gouvernement brésilien
n'a absolument rien eu à voir avec la situation qui s'y est
créée.
Il est donc inadmissible, voire inconcevable, que
l'ambassade brésilienne soit attaquée par le gouvernement
fasciste, à moins qu'il ne prétende se suicider en
provoquant une intervention directe de forces étrangères,
comme cela s'est passé en Haïti, ce qui signifierait
l'entrée de troupes yankees sous la bannière des Nations
Unies. Le Honduras
n'est pas un pays lointain et isolé des Caraïbes. Une
intervention de forces étrangères au Honduras
déclencherait un conflit en Amérique centrale et
sèmerait le chaos politique dans toute l'Amérique latine.
La lutte héroïque et incessante du peuple
hondurien depuis maintenant presque quatre-vingt-dix jours a mis en
crise le gouvernement fasciste d'obédience yankee qui
réprime des hommes et des femmes désarmés.
Nous avons vu naître une nouvelle conscience dans
le peuple hondurien. Toute une légion de militants sociaux a
blanchi sous le harnois de cette bataille. Zelaya a tenu sa promesse de
rentrer. Il a le droit d'être rétabli au gouvernement et
de présider les élections. De nouveaux et admirables
cadres sont en train d'émerger des mouvements
sociaux combatifs, et ils sont devenus capables de guider ce peuple sur
les voies difficiles que doivent frayer les peuples de Notre
Amérique. Une révolution y est en gestation.
L'Assemblée des Nations Unies peut être
historique, à la mesure de ses réussites ou de ses
erreurs.
Les dirigeants mondiaux y ont abordé des points
très intéressants et complexes. Ils ont
reflété l'ampleur des tâches qui attendent
l'humanité et face auxquelles le temps encore disponible est
compté.
Fidel Castro Ruz
Le 24 septembre 2009
13 h 23
Lisez Le
Marxiste-Léniniste
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