Le Marxiste-Léniniste

Numéro 166 - 25 septembre 2009

Le Sommet du G20


Pittsburgh: Actions populaires contre les politiques néolibérales et antipopulaires du Sommet du G20.
À gauche: Marche pour des emplois, le 21 septembre. À droite: Marche pour le droit à l'éducation
à l'Université Carnegie Mellon, le 23 septembre.

Le Sommet du G20

Forum de Sao Paulo, Mexique, 20-23 août 2009
Déclaration finale

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Le Sommet du G20

Le Sommet du G20 montre mieux que tout autre que les travailleurs doivent s'intéresser
à leurs propres besoins, points de vue, pensée, ordre du jour et organisation.
Les regroupements et les plans des impérialistes doivent être considérés comme
étant sans importance pour le peuple, une diversion et un blocage de l'organisation
et de la lutte pour résoudre les problèmes auxquels font face les peuples,
l'économie socialisée et l'édification nationale.

Les chefs de 19 pays, les représentants de l'Union européenne et de la Banque centrale d'Europe et les directeurs du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale, du Comité monétaire et financier international et du Comité pour le développement se réunissent à Pittsburgh, en Pennsylvanie, les 24 et 25 septembre. (Voir la liste des 19 pays ci-dessous.)

Selon le site web du G20, à l'ordre du jour du sommet il y a l'« examen des progrès réalisés depuis les sommets de Washington et de Londres et discussion sur d'autres mesures à prendre pour un rétablissement solide et durable face à la crise financière et économique mondiale ».

Le mouvement ouvrier doit prendre note du fait que le G20, le G8, le G7, le G2 et même le G14 sont des diversions bien calculées des États-Unis, de l'Union européenne et du Japon. Leur objectif est de maintenir les pays en voie de développement les plus puissants, comme la Chine, l'Inde et le Brésil, et les pays capitalistes développés moins grands, comme le Canada, l'Argentine et plusieurs pays d'Europe, fermement dans les griffes du système impérialiste d'États mené aujourd'hui par les États-Unis. Toutes les mesures et propositions provenant de ces regroupements impérialistes visent « un rétablissement solide et durable » en plaçant le fardeau de la crise sur le dos de la classe ouvrière et des pays plus faibles.

Ces regroupements impérialistes n'ont aucun intérêt à agir dans le sens des intérêts de la classe ouvrière et des peuples opprimés du monde qui subissent les conséquences de la crise économique. Le système impérialiste d'États existe pour exploiter la classe ouvrière de ces pays et les peuples pris dans leur étau. La guerre en Irak et en Afghanistan et l'intensification des attaques contre le Pakistan, les innombrables accords de libre-échange, les conditions de commerce inégales imposées aux pays les plus opprimés et la dette perpétuelle sont les éléments d'une stratégie pour maintenir les peuples asservis, sans le pouvoir ni les ressources matérielles nécessaires pour s'attaquer aux problèmes sociaux et économiques qui déchirent leur société.

Ceux qui manifestent et qui dénoncent le sommet du G20 ont tous les droits de le faire et doivent être appuyés et encouragés par tous les moyens possibles. La négation de leur droit de manifester montre concrètement à quel point l'autorité est en contradiction avec les conditions qui existent : que les peuples doivent se gouverner eux- mêmes et que l'autorité, y compris la police, ne peut agir avec impunité. Elle doit répondre de ses actes et être harmonisée avec les conditions contemporaines. Les manifestants disent à leur façon que le système impérialiste d'États a fait son temps, qu'il est un système dépassé ayant pleinement démontré par ses nombreux échecs, ses guerres constantes et son incapacité à résoudre les problèmes sociaux et économiques du monde qu'il est inapte à régir les affaires du monde et qu'il doit faire place à la gouvernance par les travailleurs et les peuples qui trouveront les façons d'avancer en partant de leur propre matériel de pensée et sans ingérence extérieure. C'est par le rejet et le renversement du système impérialiste d'États et de sa stratégie de guerre, d'exploitation et d'ingérence dans les affaires des autres qu'un nouveau monde va naître. La classe ouvrière et sa direction communiste ont la responsabilité sociale de diriger en pratique ce rejet du système impérialiste d'États et toutes ses organisations militaires, économiques et politiques et de préparer les conditions pour une alternative pro-sociale.

L'empire américain mène le monde vers le chaos et la ruine dans ses efforts pour secourir sa domination du monde par la guerre et en transférant le fardeau de la crise économique sur le dos de sa propre classe ouvrière et sur celui des peuples et pays du monde. L'impérialisme américain a des bases militaires et des flottes navales qui menacent le monde entier, qui intimident ceux qui défendent leurs droits et qui font la guerre impunément, au mépris total du droit international.

L'empire américain doit être démantelé !

Ces rencontres des regroupements impérialistes ont pour fonction de prévenir l'émergence de concurrents et la remise en question du statut de superpuissance de l'empire américain et de projeter une image de toute puissance sans alternative possible. Mais ces tentatives sont vaines face au mouvement progressiste de l'humanité. La classe ouvrière et les peuples du monde entreprennent de définir et de réaliser leurs projets d'édification nationale et d'investir le peuple du pouvoir souverain en opposition au système impérialiste d'États. Même la petite et héroïque nation du Honduras, par sa courageuse résistance au coup d'État, est devenue une épine au pied de l'impérialisme américain. Les peuples refusent d'arrêter de résister et de combattre pour leurs droits, droits qui leur appartiennent du fait de leur existence en tant qu'êtres humains. La classe ouvrière des pays capitalistes développés a rétabli ses partis communistes, renforce sa résistance à l'offensive antisociale et réunit les conditions subjectives pour une alternative pro-sociale. Les travailleurs ne doivent pas se laisser détourner de leur marche vers l'avant par l'image de toute puissance et les beaux discours des grands porte-parole des impérialistes. Ce n'est que de la frime et des mots creux pour apaiser les travailleurs et leur direction et les détourner de leurs projets d'édification nationale pour affranchir leurs pays du système impérialiste d'États, donner à leurs droits une garantie constitutionnelle et se placer en position de pouvoir résoudre les problèmes d'une économie socialisée et d'un mode de vie moderne sans exploitation ni oppression de classe. Les travailleurs et leurs alliés doivent s'unir dans leurs propres regroupements au pays et à l'échelle mondiale et élaborer leur stratégie et programme pour bâtir une alternative au système impérialiste d'États.

Le Sommet du G20 montre mieux que tout autre que les travailleurs doivent s'intéresser à leurs propres besoins, points de vue, pensée, ordre du jour et organisation. Les regroupements et les plans des impérialistes doivent être considérés comme étant sans importance pour le peuple, une diversion et un blocage de l'organisation et de la lutte pour résoudre les problèmes auxquels font face les peuples, l'économie socialisée et l'édification nationale.

À bas le système impérialiste d'États mené par l'empire américain et tous ses regroupements !

Travailleurs et peuples du monde, unissez-vous pour une alternative pro-sociale !

Les pays et les organisations du G20

Il y a 20 membres du G20, soit 19 pays et l'Union européenne et le regroupement comprend les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales :

* Afrique du Sud : Président Jacob Zuma
* Allemagne : Chancelière Angela Merkel
* Arabie saoudite : Roi Abdullah
* Argentine : Présidente Cristina Fernández de Kirchner
* Australie : Premier ministre Kevin Rudd
* Brésil : Président Luiz Inácio Lula da Silva
* Canada : Premier ministre Stephen Harper
* Chine : Président Hu Jintao
* États-Unis : Président Barack Obama
* France : Président Nicolas Sarkozy
* Inde : Premier ministre Manmohan Singh
* Indonésie : Président Susilo Bambang Yudhoyono
* Italie : Premier ministre Silvio Berlusconi
* Japon : Premier ministre Yukio Hatoyama
* Mexique : Président Felipe Calderón
* Royaume-Uni : Premier ministre Gordon Brown
* Russie : Président Dmitry Medvedev
* République de Corée : Président Lee Myung-bak
* Turquie : Premier ministre Recep Tayyip Erdo an

Le vingtième membre est l'Union européenne, représentée par la présidence du conseil et la Banque centrale européenne.

En plus de ces 20 membres, les institutions et forums suivants participent aux rencontres du G20 par l'entremise de leurs directeurs :

* Fonds monétaire international
* Banque mondiale
* Comité monétaire et financier international
* Comité du FMI et de la Banque mondiale pour le développement

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Forum de Sao Paulo, Mexique, 20-23 août 2009

Déclaration finale

La XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo a eu lieu du 20 au 23 août 2009 à Mexico avec la participation de 520 délégués provenant de 32 pays d'Amérique latine et des Caraïbes et de 38 invités représentant 63 partis et organisations politiques, forces populaires, progressistes et de gauche. La Rencontre avait comme thème principal : « Les options de la gauche latino-américaine face à la crise capitaliste ».

Le Parti du travail du Mexique et le Parti de la Révolution démocratique étaient les hôtes de la Rencontre et les délégués ont approuvé la déclaration suivante :

1. Le Forum de Sao Paulo (FSP) a conservé son identité anti-impérialiste et anti-néolibérale depuis sa création il y a près de 20 ans. Les rencontres ont été un lieu de réflexion continue sur les problèmes et la crise du capitalisme, un endroit où proposer différentes idées pour la préparation d'alternatives démocratiques et populaires. Si le FSP est né dans les conditions où le néolibéralisme semblait s'imposer sans résistance, aujourd'hui avec le bicentenaire de nombreux processus d'indépendance latino-américains et caribéens, nous pouvons affirmer en toute certitude que le FSP a maintenu au cours des années une lutte constante contre des politiques qui ont démontré leur faillite et leur échec, tout en luttant pour réaliser les rêves et les causes des Libérateurs.

2. La profonde crise capitaliste qui a éclaté l'année dernière, avec son épicentre aux États-Unis, s'est répercutée sur tous les pays du monde et menace d'être longue. Elle s'accompagne d'autres crises qui s'abattent sur le monde : environnementale, énergétique et alimentaire, qui contribuent toutes à accentuer les crises politiques et sociales dans différents pays et différentes régions. Ajoutons que l'Amérique latine et les Caraïbes connaissent une grave crise de la sécurité publique.

En conclusion, nous faisons face à une crise systématique qui remet en question non seulement le modèle néolibéral actuel mais aussi et surtout le mode de production capitaliste comme tel. Nous ratifions ce que nous avons déclaré à la rencontre de Montevideo l'année dernière : « Nous vivons non seulement une époque de changements mais aussi un changement d'époque. »

3. La crise mondiale, avec tous ses niveaux et toutes ses facettes, nous a éloignés de l'objectif des Nations Unies, tel qu'exprimé dans les Objectifs du Millénaire, soit de réduire la pauvreté et la faim dans le monde. Ce que nous voyons aujourd'hui, et qui s'aggravera dans les mois à venir, c'est le chômage et une chute rapide du niveau de vie de centaines de millions de personnes. Notons à cet égard la situation des femmes qui sont appelées à en subir une part disproportionnée.

La crise demeure néanmoins une occasion de mettre fin au monde unipolaire, notamment avec la tendance à la formation de blocs économiques dans différentes régions. Nous observons également un déclin du pouvoir hégémonique des États-Unis bien qu'ils continuent d'être la plus grande économie du monde, qu'ils préservent la plus grande puissance militaire et qu'ils continuent de contrôler les principaux moyens de communication.

4. La crise et l'échec du néolibéralisme avaient été prédits par différents secteurs de la gauche. Le FSP avait très clairement identifié les dangers qui accompagnaient le monétarisme, l'État minimum, la déréglementation, la « flexibilité », la libéralisation commerciale et financière et le Consensus de Washington. Or, la crise actuelle n'est pas que financière et ne peut s'expliquer uniquement par l'absence de contrôles qu'encourage le néolibéralisme et l'affaiblissement des institutions de Bretton Woods. La crise actuelle est plus profonde que celle de 1929 et elle va durer longtemps à cause de ce qui se produit durant une phase d'expansion maximum et d'hégémonie du mode de production capitaliste.

5. Le dénouement de la crise ouvre plusieurs grandes options d'avenir qui seront le fruit de deux mouvements combinés : la lutte de classe dans chaque pays et les conflits entre les États et les blocs régionaux. Il est probable que cette interrelation engendre des modèles économiques et politiques distincts : certains seront conservateurs, d'autres progressistes et d'autres suivront la voie du socialisme.

6. La XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo salue le 50e anniversaire de la Révolution cubaine et reconnaît l'exemple de cette révolution qui, par sa résistance historique, apporte une contribution fondamentale à une nouvelle ère de virage vers la gauche sur notre continent.

Nous réitérons notre condamnation du blocus impérialiste étatsunien et nous réaffirmons notre demande que soient libérés les cinq combattants antiterroristes cubains, injustement emprisonnés aux États-Unis.

7. Bon nombre de pays d'Amérique latine et des Caraïbes connaissent depuis plus d'une décennie maintenant un processus de changements qui se caractérise par la montée de la lutte pour la souveraineté et pour les droits et le bien-être des peuples. La crise aura un impact et peut entraîner un recul par rapport aux progrès réalisés pour ce qui est de la croissance économique, de l'emploi et de la lutte à la pauvreté. Mais cela exposera les limites et les problèmes de cette économie basée principalement sur l'exportation et contrôlée par de puissants oligopoles détachés des modèles de développement au service des peuples, de leur bien-être, du progrès et de la liberté.

Il faut néanmoins noter que la crise n'affectera pas tous les pays de la même façon. Les pays qui sont principalement des exportateurs et qui dépendent beaucoup des États-Unis, comme le Mexique, connaîtront un ralentissement économique important et la crise y sera plus longue. Dans le cas des pays gouvernés par la gauche, il y aura de meilleures possibilités de surmonter les problèmes, surtout s'ils s'appliquent à renforcer leur économie intérieure et l'intégration régionale. Il faut cependant mentionner que bien que la marge de manoeuvre de ces gouvernements pourrait être réduite, la crise peut tout de même mener à des transformations en profondeur.

8. La droite latino-américaine a mis au point différentes stratégies pour résister au progrès de la gauche et pour saboter ses gouvernements, partis et mouvements. D'une part, elle a ranimé le militarisme et la criminalisation de la contestation sociale, ainsi que des tendances anticommunistes et racistes. Par contre, la droite se maintient par son contrôle des principaux médias et s'en sert pour discréditer les partis politiques et renforcer son pouvoir politique extra-parlementaire. Il faut noter que, surtout dans la région andine, le processus de changements se caractérise entre autres par la lutte pour inclure les peuples originaux, les peuples autochtones et la majorité marginalisée dans le processus politique grâce à différents mouvements sociaux.

Nous dénonçons la stratégie de la droite consistant à utiliser la lutte contre le crime organisé comme prétexte pour faire la promotion de politiques de loi et ordre qui militarisent la société, réduisent l'espace pour l'action politique de la gauche, criminalisent la lutte sociale et encouragent la terreur au sein de la population, et qui justifient des actions toujours plus répressives. C'est notamment le cas au Mexique et en Colombie, mais aussi au Pérou et au Honduras.

Le Forum de Sao Paulo continuera d'analyser les stratégies de la droite pour en bloquer la propagation et poursuivra les efforts pour accroître les forces de la gauche.

9. La XVe Rencontre a eu l'occasion d'analyser la situation générale en Amérique latine et dans les Caraïbes et note la réaction de la droite et de l'impérialisme face à la crise, notamment la militarisation du continent, la réactivation de la Quatrième Flotte des États-Unis, la criminalisation de la politique et de la contestation sociale et les tentatives d'imposer des traités de libre-échange qui garantissent leurs intérêts et leur contrôle des marchés et des ressources naturelles. Il a également analysé plus en détail trois cas spécifiques : le Honduras, Porto Rico et la Colombie. Nous dénonçons le coup d'État au Honduras, qui est une tentative de la droite d'utiliser les méthodes les plus brutales et donc de ralentir le progrès des forces progressistes et de gauche. La XVe Rencontre a entrepris de continuer d'appuyer la lutte du peuple hondurien et d'exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, la fin de la répression, le rétablissement immédiat et inconditionnel du président Zelaya dans ses fonctions ainsi que le rétablissement de l'ordre constitutionnel et des libertés politiques. La XVe Rencontre s'est engagée à favoriser l'unité de toutes les forces progressistes et de gauche au Honduras, à appuyer la résistance populaire et à appuyer l'option de la gauche aux prochaines élections.

10. Le colonialisme existe toujours, tant au niveau politique qu'au niveau culturel, et cela est inacceptable. La XVe Rencontre s'engage à renforcer la lutte pour l'indépendance complète de Porto Rico et pour sa réintégration souveraine dans la communauté des nations latino-américaines et caribéennes. Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques portoricains. Nous dénonçons également le maintien de la colonisation de peuples américains par l'Europe : Aruba, Bonaire, Curaçao, Martinique, Guadeloupe et Guyane, qui ont le droit à l'autodétermination.

11. La XVe Rencontre s'oppose à la réactivation de la Quatrième Flotte du Southern Command étatsunien et condamne vigoureusement l'accord entre les États-Unis et le gouvernement de la Colombie sur l'utilisation de bases militaires sur le territoire national de ce pays. Cet accord porte atteinte à la souveraineté de la Colombie et constitue une menace directe pour l'Équateur, le Venezuela et la Bolivie, avec des conséquences pour la stabilité et la coexistence pacifique de l'ensemble de l'Amérique latine et des Caraïbes. Nous lançons l'appel aux partis et aux forces populaires, progressistes et de gauche du continent et du monde à s'opposer à la présence militaire des États-Unis et à mobiliser contre la militarisation. Nous reprenons l'appel à des actions contre les bases militaires lancé par des partis membres du FSP, notamment en Argentine, au Venezuela et en Colombie. Nous dénonçons également l'appui des gouvernements du Mexique et du Pérou à cette mesure, ce qui illustre leur subordination aux intérêts des États- Unis.

12. La gauche est présente parmi le peuple en lutte et organisé, ainsi que parmi les partis, les représentations parlementaires et les gouvernements municipaux, provinciaux et nationaux. Sa force principale est dans l'organisation et la mobilisation populaire qui continuent de s'exprimer par différentes formes partout en Amérique latine et dans lesquelles on remarque le rôle des peuples originaux et autochtones, comme en Bolivie, et dans l'importante lutte des peuples des Amazones au Pérou.

La crise force les gouvernements populaires, progressistes et de gauche à radicaliser leur option en faveur de l'intervention de l'État, de l'investissement populaire, du marché intérieur et de l'abandon du modèle économique basé sur l'exportation et le contrôle de sociétés multinationales, et nécessairement en faveur de l'intégration régionale. Ils devront agir de façon plus décisive pour défendre l'économie populaire, combattre la pauvreté et l'inégalité. Il est urgent d'instituer des réformes en profondeur pour changer les structures économiques et politiques et pour arrêter la détérioration écologique.

Plus de démocratie, plus de participation et plus d'organisation sociale, tels sont les outils du changement. Il est nécessaire d'accroître la participation populaire aux luttes sociales et à la récupération de l'administration de l'État. Nous avons également la responsabilité de forger et de consolider, dans chacun de nos pays, l'unité des forces politiques et sociales qui sont en faveur du changement pour le progrès, la justice et la démocratie participative.

13. Les gouvernements et les forces populaires, progressistes et de gauche d'Amérique latine et des Caraïbes doivent approfondir l'intégration régionale et créer des organisations administratives supranationales sur les plans politique, économique, social, culturel et économique. Ils doivent avancer dans l'établissement d'un bloc de nations capable d'affronter le monde dans l'unité et de négocier sa place. Pour ce faire, nous devons encourager les différents processus d'intégration de manière complémentaire en renforçant les outils d'intégration qui existent déjà : UNASUR, MERCOSUR, CAN, ALBA, CARICOM, SICA, etc., pour ainsi atteindre l'objectif stratégique d'une véritable intégration de l'Amérique latine et des Caraïbes.

14. Il est nécessaire que les partis et les gouvernements populaires, progressistes et de gauche d'Amérique latine et des Caraïbes participent au débat sur le nouvel ordre mondial qui surgira après la crise et qui est déjà disputé. Il s'agit de proposer de nouvelles règles et de nouvelles institutions internationales qui donneront aux pays du monde, et en particulier aux pays en voie de développement, une plus grande capacité de financer leur économie et de réglementer le commerce, l'investissement et le mouvement des capitaux.

15. La XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo approuve un plan de travail pour la prochaine année qui propose :

De soutenir les gouvernements progressistes et de gauche, par un débat et un échange permanent de l'information entre les dirigeants des partis du FSP sur l'évolution de la situation en Amérique latine et dans les Caraïbes et des gouvernements de la région et en créant à cette fin un Observatoire des gouvernements progressistes et de gauche.

De soutenir décidément la gauche au Honduras suivant les conditions énoncées dans la résolution adoptée à cette fin.

De contribuer au renforcement des mouvements sociaux et d'assurer une pleine coordination avec les peuples originaux et autochtones d'Amérique latine et des Caraïbes.

De forger et de consolider dans chacun de nos pays l'unité des forces politiques et sociales qui sont pour le changement, le progrès, la justice et la démocratie participative.

De renforcer les partis et les mouvements sociaux et politiques par des mécanismes effectifs de démocratie interne, par la formation des nouvelles générations, par l'établissement de liens fermes avec les mouvements et les leaders populaires par des contacts ouverts et unificateurs et par la promotion de l'unité des forces politiques et sociales qui sont pour le changement comme base de la victoire, le développement de la lutte de classe contre le capitalisme et de l'espace pour l'unité dans l'action.

De soutenir les processus électoraux de 2009 et 2010 avec deux objectifs : ne pas céder de gouvernements à la droite et accroître l'espace de la gauche. À cette fin, il a été résolu d'envoyer des observateurs électoraux.

De porter une attention spéciale à la situation au Mexique, en Colombie et au Pérou en vue d'une réunion en 2010 du Groupe de travail dans chacun de ces pays pour débattre de leur situation nationale et de ce que peut faire le Forum de Sao Paulo pour apporter un soutien réel.

De convoquer une Réunion continentale des mouvements sociaux et populaires, des partis progressistes et de gauche, des membres du Forum et des organisations de la société civile et des organisations pour la paix et contre la présence militaire impérialiste dans la région, notamment les bases militaires étatsuniennes en Colombie et la Quatrième Flotte du Southern Command.

De célébrer un sommet à caractère continental dont le thème central et unique sera le problème du colonialisme dans notre Amérique.

De coordonner les actions du Forum de Sao Paulo avec la lutte des immigrants latino-américains et caribéens aux États-Unis.

De réformer le Secrétariat exécutif du Forum de Sao Paulo pour qu'à l'avenir il soit constitué d'un Secrétaire exécutif nommé par le Groupe de travail et de trois secrétaires adjoints nommés par les secrétariats régionaux (cône Sud, Amazones andines, Amérique centrale et Caraïbes) conformément à la résolution à cet effet.

16. Durant la XVe Rencontre a eu lieu la Première Assemblée de la Jeunesse du FSP. Nous considérons qu'il s'agit d'un important pas en avant pour la gauche latino-américaine et nous reconnaissons la détermination, la vision et la capacité politique de la jeunesse du FSP qui ont fait en sorte que cette Première Assemblée devienne réalité. Nous soutenons les résolutions prises par la Première Assemblée de la jeunesse et nous considérons que ces efforts doivent être permanents, qu'ils méritent une attention de premier ordre et qu'il faut leur accorder tout le soutien nécessaire.

La XVe Rencontre fait siennes les résolutions des réunions des autorités nationales, parlementaires, écoles et fondations, mouvements populaires sociaux, autochtones et de descendance africaine, culture, et femmes. Le Groupe de travail fera tout ce qui est nécessaire pour promouvoir et réaliser les résolutions adoptées.

17. La XVe Rencontre du Forum de Sao Paulo rend hommage au camarade Armando Chavarria, leader historique du PRD du Mexique, assassiné lâchement le jour de l'ouverture du forum. Elle est également reconnaissante envers Juan Bosch et Marco Benedetti qui symbolisent le courage et l'esprit de la lutte pour une nouvelle Amérique.

18. Nous convoquons la XVIe Rencontre du Forum de Sao Paulo à Buenos Aires, en Argentine, en août 2010, à l'occasion de notre vingtième anniversaire.

19. Les délégués à la XVe Rencontre du FSP ont exprimé leur appréciation des efforts déployés par les partis hôtes, le PT et le PRD du Mexique, pour le succès de cette importante rencontre de la gauche latino-américaine.

Mexico, 23 août 2009

(Traduit de l'espagnol par Le Marxiste-Léniniste.)

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