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Appuyons la juste grève des travailleurs de Vale
Inco!
Les mineurs et raffineurs prennent
une position
ferme contre les concessions.
Plus de 4 000 mineurs et raffineurs de Vale Inco
à Sudbury et Port Colborne, en Ontario, et à Voisey's Bay
au Labrador ont voté à l'écrasante majorité
en faveur de la grève contre les concessions. Le monopole minier
international invoque à son tour la crise économique
comme raison pour obliger ses employés à renoncer aux
primes reliées à
la production de nickel et exclure les nouveaux venus du régime
de pension à prestation déterminée, entre autres
concessions.
Les travailleurs ont participé en grand nombre
aux
assemblées générales et en Ontario ils ont
voté à 85 % contre les concessions tandis qu'au
Labrador c'est à 99 % qu'ils ont voté contre le
diktat de la compagnie sur les concessions. Les tentatives de la
compagnie de saper l'autorité de la direction du syndicat en
faisant appel
directement aux travailleurs par son site web n'ont pas
réussi à décourager la participation massive aux
discussions et au vote. Et en Ontario les travailleurs l'ont fait en
dépit du fait que les mines et raffineries sont fermées
pendant huit semaines.
Le Marxiste-Léniniste salue les mineurs
et raffineurs de Vale Inco et leur solidarité sociale et
détermination à défendre les droits de tous, y
compris des nouveaux embauchés, et à défaire
l'offensive du monopole pour leur soutirer des concessions. Leur
grève
réfute en pratique le mensonge qui dit que le travail pour
extraire et raffiner les richesses
naturelles du Canada est « un coût » que
doit défrayer le richissime propriétaire des actions et
de la dette de Vale Inco. Les travailleurs produisent la valeur
ajoutée et ont le premier droit de réclamation à
cette valeur. La société a le deuxième droit, par
les taxes et impôts, pour pourvoir s'acquitter de sa
responsabilité de répondre aux
besoins de la population et de bâtir la nation en opposition au
droit de monopole et à l'oligarchie financière qui a
prouvé par son avidité insouciante qu'elle fait partie du
problème. Les réclamations désuètes sous
forme d'intérêts, de frais et de dividendes sont un poids
et une ingérence dans l'économie socialisée du
Canada et sont aussi à l'origine
de la crise. La vieille rengaine qui dit qu'il faut la participation de
riches investisseurs étrangers ou du pays pour que les mineurs
et raffineurs puissent travailler est dépassée. Les
revenus créés par le travail de production sont plus que
suffisants pour assurer la reproduction élargie et
l'investissement public dans le secteur manufacturier et celui des
services dans la région. La vérité est que lorsque
les monopoles empochent la richesse créée, privant les
régions-ressources des moyens de se bâtir, cela
contribue à maintenir la dépendance du Canada par rapport
aux marchés internationaux et à l'empire américain
et cela prive les Canadiens d'une économie qui suffit à
ses besoins et qui se
développe dans tous les secteurs et toutes les régions.
Plus les propriétaires des actions et de la dette de Vale Inco
retirent de la valeur ajoutée de l'économie des
régions avec les concessions,
plus l'économie locale et nationale est mal en point. Les
concessions sont une manoeuvre des riches pour appauvrir la classe
ouvrière
et saper le tissu social du pays. Les concessions ne doivent pas
passer !
Le Marxiste-Léniniste lance l'appel
à tous de faire tout en leur pouvoir pour soutenir les
travailleurs de Vale Inco dans leur juste lutte contre les
concessions ! Cette grève est une grande contribution
à la résistance à l'offensive antisociale que
mènent les capitalistes monopolistes partout au pays et qui sape
l'économie.
Montrons à la minorité riche que les travailleurs
canadiens et leurs alliés sont unis et résolus à
défaire le diktat sur les concessions et à bâtir
une alternative centrée sur l'être humain !
Les concessions ne sont pas une solution !
Arrêtez de payer les riches ! Ne les laissons
pas détruire l'économie !
Bâtissons le mouvement de résistance contre
les concessions et pour une alternative pro-sociale ! Victoire aux
travailleurs de Vale Inco !
Les travailleurs de Vale Inco rejettent
les concessions
et déclenchent la grève à la défense
de
leurs emplois et de leur communauté
À 00h01 lundi matin
le 13 juillet, 3 300
travailleurs de la production et de l'entretien des opérations
de nickel à Sudbury et Port Colborne, en Ontario, ayant
rejeté les demandes de concessions de Vale Inco sur les
pensions, les primes et plusieurs autres aspects, ont
déclenché la grève à la défense de
leurs moyens de subsistance. La grève a été
ratifiée par 85 % des 2 600 travailleurs de Sudbury qui ont
pris part au vote lors d'assemblées générales les
9 et 10 juillet.
La convention collective qui régit les relations
entre Vale Inco et les sections locales 6500 (Sudbury) et 6200 (Port
Colborne) du syndicat des Métallos est échue le 31 mai
mais elle a été prolongée jusqu'au 12 juillet. Les
opérations de la compagnie en Ontario devaient reprendre le 27
juillet s'il y avait entente. Les travailleurs doivent être en
poste pendant deux semaines pour réchauffer les fournaises et
préparer les autres sites à la reprise des
opérations. La compagnie a refusé une offre de la section
locale 6500 de prolonger la convention collective d'une année.
À Terre-Neuve, 450 travailleurs de la mine et du
concentrateur de nickel de Voisey's Bay, propriété de
Vale Inco, ont voté contre l'offre de la compagnie à
99 %. Ce sont les mêmes enjeux dans les deux cas :
l'élimination de la prime liée au prix du nickel et le
remplacement du régime de pension à prestations
déterminées par un
régime à contributions déterminées pour les
nouveaux emplois. À Voisey's Bay, la convention collective
arrive à échéance le 1er août.
Jeudi le 8 juillet, Vale Inco a annoncé qu'elle
mettait à pied 140 employés administratifs dans ses
opérations à l'échelle mondiale (54 à
Sudbury) dans le cadre la restructuration qui est en marche depuis huit
ou dix mois. Cory McPhee, porte-parole de la compagnie, a dit que la
perte de 54 emplois à Sudbury représente « une
simple
réduction, pas un déplacement de postes ».
Cela porte à 400 le nombre de postes de superviseurs et autres
postes administratifs abolis en un an. La restructuration n'a pas
entraîné jusqu'à présent de perte d'emplois
dans la production et l'entretien mais des rumeurs circulent à
l'effet que des centaines et même des milliers d'emplois
pourraient
être éliminés une fois la nouvelle convention
signée pendant que la compagnie écoule son inventaire.
En 2006, Vale SA, la deuxième plus grande
entreprise minière diversifiée au monde, a accepté
d'acheter Inco, ancien propriétaire des opérations de
Sudbury. L'acquisition a été complétée en
2007 au coût de 20 milliards $ et Vale SA est devenu le
deuxième plus grand producteur de nickel au monde, après
la minière russe OAO GMK
Norilsk Nickel. Durant les deux années et demi
écoulées depuis l'acquisition, Vale aurait
réalisé un profit de 4,5 milliards $ sur la vente de
10 milliards $ de nickel, de cuivre et d'une dizaines d'autres
métaux des opérations de Sudbury.
De Rio de Janeiro, au Brésil, où se trouve
le siège social de Vale, le PDG de l'entreprise Roger Agnelli a
fustigé les mineurs de Sudbury, disant qu'ils
représentent un coût que la compagnie doit réduire.
« Les opérations de Sudbury sont les
opérations les plus coûteuses de Vale et elles ne sont pas
soutenables », a-t-il dit. Le 2
juillet Vale Inco a lancé un nouveau site web pour les
négociations en cours (www.valeinconegotiations.com) et les
employés en ont été informés par courriel.
C'est là qu'elle a présenté son offre finale le 7
juillet. Le communiqué se lit comme suit :
« Au cours du dernier mois de
négociations, Vale Inco a été au coeur d'une
restructuration mondiale qui a pour but de faire en sorte que chaque
opération, y compris celles de Sudbury et de Port Colborne,
dispose de liquidités et puisse être financièrement
autonome à travers tous les cycles d'affaires. Comme partie de
cette initiative, il y
a eu des changements importants au niveau de la structure de gestion et
au niveau des fonctions de soutien, comme les services de Ressources
humaines.
« Une des conditions pour être
financièrement autonome est d'être en mesure d'absorber
tous les coûts relatifs à l'environnement et aux
programmes hérités, comme les pensions et le
déficit actuel de solvabilité du régime de pension
de l'Ontario, qui était d'environ 725 millions $ en date du
31 décembre 2008. »
Vale exige plusieurs concessions précises
des travailleurs de Sudbury, dont les suivantes :
- Pas d'augmentation de salaire. Maintien de la clause
actuelle sur l'augmentation du coût de la vie.
- Le régime de
retraite sera dorénavant à contribution
déterminée plutôt qu'à prestation
déterminée. C'est l'employé qui absorbe tous les
risques de variation.
- Les primes seront limitées à 15 %
du salaire de base de l'employé et seront sujettes à
d'autres limites.
- Une prime spéciale de retraite de 20 000 $
pour les employés qui ont 27 années d'ancienneté
ou plus qui prendront leur retraite avant la fin de l'année.
- Les travailleurs ont droit à un seul transfert
à tous les trois ans (la limite est présentement de six
mois).
- Une nouvelle classification pour les étudiants
embauchés durant l'été. Ils auront un taux de
rémunération inférieur et ne seront plus
admissibles à la prime.
« Malheureusement [...] ils n'ont pas
changé leur position depuis avril », a dit John Fera,
président de la section locale 6500 des Métallos.
« Nous allons en faire rapport à nos membres. Ils
prendront leur décision », a dit pour sa part Wayne
Fraser, directeur du district 6 du syndicat des Métallos.
« Nous avons
une assez bonne idée de ce qui va se produire. C'est malheureux
qu'ils [Vale] recourent au chantage contre ceux qui leur ont fait faire
tant d'argent. Ils font chanter la communauté parce que ces
primes liées au prix du nickel n'appartiennent pas seulement aux
membres du syndicat [...] elles appartiennent en fait à toute la
communauté. C'est
l'ensemble de l'économie du nord-est ontarien qui
bénéficie de ces primes. »
Leo Gerard, président international du syndicat
des Métallos et membre de la section locale 6500, a
ajouté : « Cette bataille porte sur la
dignité des travailleurs et sur la dignité de nos
communautés ».
Le Comité de négociation du 6500
recommande le rejet de l'offre
Dans un communiqué, le comité de
négociation de la section locale 6500 des Métallos
dénonce l'offre finale de Vale en soulignant qu'elle est
pratiquement inchangée par rapport aux importantes concessions
demandées le mois dernier. Il recommande le rejet
unanime. Le communiqué continue :
« À ce jour, Vale est une compagnie
brésilienne extrêmement profitable qui a fait un profit
net de plus de 13 milliards $ l'année dernière et
qui dispose de liquidités dépassant les 22
milliards $. Mais elle se sert de la situation économique
générale comme faux prétexte pour exiger des
concessions importantes dans notre
convention collective. Malheureusement, elle le fait sans songer
à l'impact que cela a pour vous, pour vos familles et pour votre
communauté.
« Vale a soutiré deux fois plus de
profits en Ontario en tant que propriétaire de Inco au cours des
deux dernières années que durant les 10 années
précédentes prises ensemble. Et pourtant elle insiste
pour dire qu'elle doit imposer ces concessions radicales à ses
travailleurs canadiens. [...] »
Le Comité conclut que :
« - La destruction du système de prime
reliée au prix du nickel et d'indemnisation sur la base du
revenu est inacceptable.
« - Les concessions sur les droits
d'ancienneté sont inacceptables.
« - La sous-traitance de nos emplois est
inacceptable.
« - Toutes les concessions
sus-mentionnées sont inacceptables. »
Sudbury est soutenable,
mais le droit de monopole ne
l'est pas!
- David Starbuck -
« Les opérations de Sudbury sont
les opérations les plus coûteuses de Vale et elles ne sont
pas
soutenables [...] Si nous n'avions pas acheté Inco,
peut-être qu'elle
n'existerait même pas en ce moment », a dit Roger
Agnelli, pdg de Vale
SA, quelques jours avant le 12 juillet, date d'échéance
pour la
négociation d'une nouvelle
convention collective des 3 300 travailleurs à la production et
à
l'entretien. « Nous avons déjà vu plusieurs
compagnies sombrer à cause
de manques à gagner à cause des fonds de pension. [...]
Nous voulons ce
qui est dans le meilleur intérêt de la compagnie et des
employés. La
compagnie doit être en santé
financièrement. »
Quelle arrogance ! Comme l'histoire est
déformée quand on la regarde
par la lunette du droit de monopole ! Selon M. Agnelli, ce sont
les
pensions et les primes des travailleurs qui sont la cause de la crise
financière de Vale et des grandes minières dans le monde.
Les
travailleurs de Inco devraient donc renoncer à leurs
réclamations à la richesse qu'ils produisent pour sauver
les opérations
de Vale Inco à Sudbury.
Sudbury est un des plus grands chantiers miniers du
monde. Au cours
des plus de 125 dernières années, des centaines de
milliards de dollars
du produit social ont été extraits des entrailles de la
terre, fondus,
usinés et raffinés en métaux finis : nickel,
cuivre, cobalt, or, argent
et platine. Le nickel de Sudbury, ce métal stratégique, a
fait la
fortune de milliardaires à Pittsburg, New York, Londres et
Toronto et
permis à des dizaines de milliers de mineurs de Sudbury de se
bâtir des
maisons et d'élever des familles. Les réserves
prouvées de minerai à
Sudbury peuvent alimenter un autre siècle au niveau de
production
actuel. Alors comment, M. Agnelli, Sudbury n'est-elle pas
soutenable ? Le minerai est à des milliers de mètres
de profondeur. Il
n'ira nulle part tant que les mineurs de Sudbury ne l'auront pas
extrait par leur travail, quoi que vous disiez à la presse
brésilienne.
En tant que producteurs de la richesse dans les mines de Sudbury, les
réclamations des travailleurs à cette richesse ont
préséance.
Selon Vale et Agnelli, le fonds de pension des mineurs
de Sudbury a
un manque à gagner de 725 millions $ et il faut donc
changer le régime
de régime à prestations déterminées
à régime à contributions
déterminées, pour que ce soit les travailleurs qui
assument tous les
risques. Vale SA a acheté Inco il y a à peine trois ans,
pour 19
milliards $, alors que le prix du métal avait atteint un
niveau record.
Dans des acquisitions comme celle-là, l'acheteur fait preuve de
diligence. Il examine les actifs et les passifs. Vale était
parfaitement au courant des obligations envers la caisse de retraite de
Inco lorsqu'elle a décidé de l'acheter. Elle
s'est engagée à
les respecter et maintenant elle n'a plus aucune raison de
s'y soustraire.
La prime liée au prix du nickel est un autre
exemple de déformation
des faits par Vale et Agnelli. Lorsqu'elle a été
établie, en 1985, il
s'agissait en fait d'une concession parce que la compagnie
s'était
auparavant engagée à verser un paiement variable au lieu
d'un paiement
déterminé. Dans les années 1980 et 1990, la prime
du nickel ne
rapportait que quelques centaines de dollars aux travailleurs mais plus
tard le prix du nickel s'est mis à grimper. Puis il s'est mis
à chuter
l'année dernière et les primes sont revenues à
leur niveau antérieur.
Vale SA veut réduire au minimum la réclamation des
travailleurs à la
valeur ajoutée qu'ils produisent et s'assurer que les
propriétaires du
capital récoltent l'entière augmentation des revenus
attribuable à
l'augmentation du prix du nickel.
Vale SA et Roger Agnelli, Xstrata et Mick Davis et les
autres
monopoles miniers en train de se constituer en
« supermajors » (BHP
Bulliton, Rio Tinto et Anglo American) sont en crise. La conjoncture
favorable ne pouvait durer pour toujours. La capitalisation
boursière
des quarante plus grands monopoles miniers du monde a
baissé de 62 % en 2008 et Vale et Xstrata se sont
retrouvées avec une
énorme dette après avoir acheté Inco et
Falconbridge alors que le
marché était à la hausse. En cinquante ans, les
initiés comme chez
Brascan, les fonds spéculatifs, les banquiers, les avocats, les
comptables et les spéculateurs ont transformé comme par
magie des
entreprises
valant 2 milliards $ en entreprises valant 20 milliards $. La
bulle a
éclaté et les groupes monopolistes Vale et Xstrata vivent
dans un monde
où chacun est à la fois prédateur et proie. Ils
cherchent à survivre
par tous les moyens, quoi qu'il en coûte aux travailleurs, aux
communautés et à l'économie canadienne. C'est ce
système du
droit monopoliste qui n'est pas soutenable. La résistance au
droit de monopole sans restriction est juste !
Nouvelle pression en faveur de la monopolisation
mondiale de l'industrie minière
Le mois de juin a été témoin de
nouvelles mesures pour accroître la monopolisation mondiale de
l'industrie minière et créer de soi-disant
« supermajors ».
BHP et Rio Tinto en coentreprise
Le 4 juin, le groupe Rio Tinto, le plus grand monopole
minier du monde, a abruptement fait déraillé les
négociations sur une entente avec Aluminum Corporation of China
(Chinalco) en vertu de laquelle cette dernière s'engageait, en
février dernier, à venir à la rescousse de Rio
Tinto qui croulait
sous le poids de la dette. Rio élimine des emplois et vent des
avoirs pour rembourser une dette de 10 milliards $ cette
année. Sa dette totale est de 38,9 milliards $ et elle a
été encourue principalement pour l'achat de Alcan en 2007.
Chinalco devait investir 19,5 milliards $ dans Rio
Tinto, soit 7,2 milliards $ pour l'achat d'une dette convertible
et 12,3 milliards $ pour un investissement conjoint dans des
projets de production d'aluminium et d'extraction de cuivre et de
minerai de fer. En échange, Chinalco obtenait 18,5 % des
actions de Rio (elle en
détenait 9,3 %). Rio dit qu'elle va verser à
Chinalco une prime de rupture d'entente de 195 millions $.
Or, Rio Tinto a annoncé qu'elle formait une
coentreprise avec son rival BHP Bulliton, la plus grande entreprise
minière au monde qui avait renoncé à une
acquisition hostile de Rio Tinto l'automne dernier. BHP a
accepté de verser 5,8 milliards $ à Rio pour la
création d'une entreprise à participation 50-50. Les deux
compagnies
pourraient épargner plus de 10 milliards $ en combinant
leurs avoirs dans l'industrie du minerai de fer dans la région
de Pilbara, dans l'ouest de l'Australie, selon un communiqué du
groupe. Les deux monopoles vont continuer de vendre leurs minerais
séparément par l'entremise de leurs groupes de mise en
marché mais ensemble ils
pourraient approvisionner 75 % des importations de minerai de fer
de la Chine cette année, selon Goldman Sachs JBWere Pty.
La création de la coentreprise BHP-Rio donne
à deux groupes monopolistes (BHP-Rio Tinto et Vale de la Rio
Doce du Brésil, connue sous le nom de Vale) le contrôle de
70 % du marché mondial du minerai de fer.
La coentreprise doit obtenir l'aval de la Commission
européenne de la réglementation. En maintenant les
opérations de vente et de marketing séparées,
l'entente est moins « onéreuse » qu'une
acquisition, dit le président de BHP Marius Kloppers, qui
ajoute : « Nous sommes confiants que l'entente est
réalisable. »
L'entente devrait être bloquée parce
qu'elle n'est pas dans l'intérêt du public, dit la World
Steel Association dans un communiqué. L'entente n'élimine
pas « les enjeux supérieurs de la concurrence qui
nous préoccupent », dit son directeur
général Ian Chistmas.
Xstrata propose une « fusion
d'égaux » avec Anglo American
Le 22 juin, Xstrata, dont le siège social se
trouve à Zug, en Suisse, et qui croule également sous le
poids de la dette depuis l'acquisition de la minière canadienne
Falconbridge pour la somme de 22 milliards $ en 2006, a fait
parvenir une lettre à la
compagnie Anglo American lui offrant 68 milliards $US pour une
« fusion d'égaux ». Ces deux compagnies
auraient des ventes combinées valant plus de 54 milliards $
selon les données de 2008, ce qui en ferait le quatrième
plus grand monopole minier diversifié au monde, producteur de
cuivre, de charbon, de minerai de
fer, de nickel et de zinc.
Xstrata et Anglo sont les deux derniers groupes miniers
diversifiés pouvant permettre à un acquéreur de
faire concurrence à BHP, Rio et Vale par une seule acquisition.
Les directeurs et investisseurs du secteur minier s'intéressent
à la concentration plus poussée de l'industrie, à
la création de conglomérats avec des économies
d'échelle pouvant
mieux influencer le prix des marchandises. « Il reste
relativement peu de pièces sur l'échiquier »,
dit Nick Hatch, analyste au groupe ING de Londres.
Fondée en 1999 et présidée par Mick
Davis depuis 2001, Xstrata a fait des acquisitions d'une valeur totale
de 33 milliards $ en six ans, ajoutant à ses
opérations la production de cuivre au Chili, l'extraction du
nickel au Canada et du charbon et du platine en Afrique du Sud. Sa
filière, Xstrata Nickel, opère des mines, des usines et
une
fonderie dans la région de Sudbury. Plus tôt cette
année, cette filière a éliminé plus de 600
emplois et fermé plusieurs opérations en invoquant comme
raison la baisse du prix et de la demande du nickel. Xstrata
possède également des mines, usines et fonderies qui
appartenaient autrefois aux groupes Noranda et Falconbridge que
contrôlait Brascan
à Timmins, à Noranda et ailleurs.
Fondée par Ernest Oppenheimer en 1917 à
Johannesbourg, Anglo est devenue la plus grande entreprise d'Afrique du
Sud durant l'époque de l'apartheid, puisque les sanctions lui
coupaient les possibilités d'expansion à
l'extérieur du pays. Elle représente aujourd'hui 3 %
du PIB de l'Afrique du Sud. Anglo a déménagé son
siège social à
Londres en 1999. Elle extrait le cuivre, le charbon et le zinc dans des
pays comme le Brésil, le Venezuela et l'Australie et
contrôle Anglo Platinum Ltd., le plus grand producteur de
métal au monde, et possède 45 % des actions de De
Beers, la plus grande compagnie de diamant.
Une fusion Anglo-Xstrata créerait le plus grand
producteur de charbon thermique, de zinc et de platine au monde. Ce
serait également le deuxième plus grand producteur de
cuivre après Codelco, la société d'État
chilienne. Les ventes combinées de Xstrata et Anglo seraient
presque l'équivalent de celles de Rio Tinto de Londres, qui est
la
troisième plus grande minière au monde.
Les grandes aciéries s'opposeraient sans doute
à la fusion, à cause de l'utilisation du charbon dans la
fabrication de l'acier, selon les analystes. Toutefois, selon le Sunday
Telegraph les analystes financiers croient qu'une fusion des deux
géants permettraient des économies importantes.
Au Canada, les gouvernements, les partis politiques et
les médias ont fait peu de cas de cette affaire, mais en Afrique
du Sud, où Anglo emploie 110 000 travailleurs et Xstrata 25 000,
cela soulève un tollé. La ministre sud-africaine des
Mines Susan Shabangu a dit que son gouvernement était contre la
fusion de Xstrata et Anglo
American : « Sur le plans des normes internationales et
des principes, c'est tout simplement inacceptable. On ne peut
définitivement pas encourager la formation de monopoles en
Afrique du Sud. »
L'Union nationale des mineurs (NUM) d'Afrique du Sud,
qui regroupe 317 000 travailleurs, s'est objectée à la
fusion en disant que toute entente « entraînera des
pertes d'emplois inacceptables » chez Anglo. Le syndicat dit
ne pas croire aux promesses faites par le directeur de Xstrata Mick
Davis la semaine dernière que la
compagnie n'avait pas l'intention d'atteindre ses objectifs de
réduction de coûts de 1 milliards $ par
l'élimination d'un grand nombre d'emplois.
Selon le porte-parole du NUM : « Nous
avons déjà entendu cela. Deux compagnies s'unissent et
promettent qu'il n'y aura pas de pertes d'emplois, mais elles
restructurent toujours leurs opérations de manière
à mener à des mises à pied. » Le PDG de
la compagnie a répondu : « Les synergies que
nous avons
réalisées dans des transactions antérieures n'ont
pas été le produit de mises à pied, mais d'une
augmentation de la productivité et de l'efficacité
qu'amènent les économies d'échelle. »
Rejet rapide de l'offre par Anglo
Le conseil d'administration de Anglo American a vite
fait de rejeter la proposition de « fusion
d'égaux » de Xstrata. Il fait valoir dans un
communiqué que ses actifs miniers sont plus attrayants que ceux
de Xstrata et que la fusion réduirait son exposition aux
marchés
« structurellement attrayants » du platine, du
minerai de fer et du diamant tout en augmentant son exposition aux
marchés moins désirables du zinc et du nickel.
Le Congrès des syndicats sud-africains a
accueilli favorablement le rejet des propositions de Xstrata par Anglo.
La fusion aurait un impact sur les prix du zinc, du cuivre, du charbon
et du platine, « qui ont tous une importance critique pour
l'industrie manufacturière », de dire Patrick Craven
dans un communiqué électronique.
Prédateurs ou proies, ils doivent tous
payer !
Le rejet de la proposition de fusion par Anglo American
n'a pas pour autant fait cesser les spéculations sur les fusions
et acquisitions dans l'industrie minière. Xstrata a
déclaré sa détermination à poursuivre
l'acquisition même si cela devait prendre deux ans, tandis que
Vale et
Chinalco pourraient être les « sauveurs »
de Anglo.
Vale, qui a abandonné les pourparlers sur
l'acquisition de Xstrata en avril de l'année dernière,
demeure un acheteur possible pour Anglo, selon Alexander Hacking,
analyste à la firme newyorkaise Citigroup. « Vale n'a
pas nécessairement besoin de faire quelque chose, mais si elle
veut se libérer du poids du gouvernement brésilien et
être
véritablement mondiale, elle pourrait être obligée
d'agir. » Une tentative d'acquisition de Anglo ou Xstrata
par Vale serait risquée à cause de la baisse de la
demande du minerai de fer dans le sillon du ralentissement
économique, dit Will Landers, gestionnaire de portefeuilles pour
l'Amérique latine chez Blackrock. « Nous ne sommes
pas complètement sortis du bois, et une transaction de cette
envergure amènerait plusieurs complications »,
dit-il. Blackrock est le plus grand détenteur d'actions
privilégiées de Bradespar qui, par l'entremise de
Valepar, est un des actionnaires dominants de Vale.
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