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Les éleveurs de bovin face
à la crise
Soutenons l'alternative proposée par
l'union des agriculteurs du Canada
Les éleveurs indépendants du Canada
connaissent la pire crise depuis les années trente et il y a un
nombre record de faillites parmi les éleveurs de bovin.
Un récent rapport de l'union nationale des
agriculteurs (National Farmers Union) présente une analyse de la
situation ainsi que des solutions. Le rapport montre la
nécessité d'un projet d'édification nationale pour
défendre le bien public et restreindre les monopoles qui sont en
train de détruire l'agriculture du Canada. Aujourd'hui, trois
monopoles — Cargill Foods, Tyson Food et XL Packers (Nilsson Brothers)
abattent 89 % du boeuf canadien. En Alberta, où est
élevé 40 % du boeuf canadien, et abattu 60 %,
ces trois compagnies possèdent les trois plus grands abattoirs.
Le rapport de l'union des agriculteurs propose des
solutions qui permettraient de restreindre les monopoles et de
répondre aux besoins des agriculteurs et de leurs
communautés et aux normes de qualité, de nutrition et de
salubrité de cette industrie.
La concentration de l'abattage entre les mains de
quelques monopoles américains menace l'existence même des
agriculteurs. Le gouvernement du Canada et certaines provinces, comme
l'Alberta, ont contribué à l'acquisition de l'industrie
agricole par des intérêts étrangers aux
dépens des droits des éleveurs de bovin, des travailleurs
des abattoirs
et parcs d'engraissement, de leurs communautés et de l'ensemble
des Canadiens.
La capacité de satisfaire les besoins
intérieurs en alimentation est un élément
important de la souveraineté nationale mais cela n'est d'aucun
intérêt pour les monopoles agricoles privés. Leur
but est de mettre la main sur les exploitations agricoles, de s'emparer
de la plus grande quantité possible de valeur ajoutée et
de prendre le contrôle de tous
les aspects de l'industrie agricole et ainsi transformer les
agriculteurs en une main-d'oeuvre asservie. De plus, on a vu que la
concentration de la propriété et du contrôle des
abattoirs et du bétail n'est pas compatible avec les bonnes
pratiques environnementales et la salubrité de
l'approvisionnement alimentaire.
Dans son rapport, l'union des agriculteurs pose le
problème dans les termes suivants : « Le statu
quo, c'est assister à la faillite et à l'expropriation
des naisseurs et éleveurs indépendants. C'est de laisser
une partie toujours plus grande de notre élevage être
accaparée par des abattoirs et détaillants
transnationaux, retirée des régions
rurales et du Canada en général et exploitée par
les actionnaires et directeurs de Cargill, Tyson, Wal-Mart et Safeway.
L'industrie de l'élevage va être restructurée quoi
que nous fassions. Alors la décision que nous avons à
prendre est la suivante : Allons-nous être les maîtres
d'oeuvre de cette restructuration ou laisserons-nous d'autres le faire
à notre place ? Sommes-nous maîtres chez nous ou
sommes-nous des serviteurs ? »
Elle propose 16 façons concrètes de
restreindre les monopoles, développer le pouvoir collectif des
naisseurs et éleveurs indépendants, établir des
abattoirs en coopérative, concentrer sur la demande canadienne,
rendre des aliments produits localement à la disposition des
consommateurs et améliorer les pratiques environnementales et de
salubrité
alimentaire. Elle propose l'établissement d'une commission de
commercialisation du boeuf en opposition au droit de monopole
privé. L'emprise de Tyson, Cargill et XL doit être
retreinte en interdisant la propriété du bétail et
la pratique de l'« offre captive » par les
abattoirs, qui se servent de leur contrôle pour faire baisser les
prix
payés aux éleveurs et concentrer le fourrage dans
d'immenses parcs d'engraissement nocifs pour l'environnement.
Une aide gouvernementale immédiate est requise et
elle doit aller aux éleveurs plutôt qu'aux monopoles de
l'abattage et de la vente au détail. La création d'une
commission de commercialisation collective et l'interdiction de
propriété du bétail par les abatteurs
permettraient de restreindre la capacité des monopoles de
s'emparer d'une part
toujours plus grande de la valeur ajoutée, ce qui pousse les
agriculteurs à la faillite et place le contrôle de
l'industrie entre les mains de quelques-uns. La proposition de l'union
des agriculteurs rend également plus viables la
décentralisation de l'alimentation du bétail et le
respect des normes de salubrité pour les grands parcs
d'engraissement.
Les agriculteurs des prairies ont remporté
d'importantes victoires dans leur lutte pour défendre la
Commission nationale du blé, une vieille institution nationale
au Canada qui représente une entrave pour l'empire
américain et les monopoles privés qui veulent
contrôler la production et distribution alimentaires à
l'échelle internationale. Cette lutte
pour établir les institutions nécessaires à la
défense des droits et du moyen de subsistance des
éleveurs de bovin ainsi que du bien public est très
importante. Les travailleurs doivent consciemment participer à
l'acte de découvrir ce qu'il en est des problèmes de
l'élevage et de l'agriculture au Canada et prendre position en
faveur de la responsabilité
sociale, de l'édification nationale et du bien public, en
opposition au droit de monopole et à l'annexion par les
États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord. Le
Marxiste-Léniniste appelle les travailleurs canadiens et
leurs alliés et les politiciens ouvriers à soutenir la
lutte des agriculteurs pour une économie pro-sociale qui suffit
à ses
besoins, contre les pratiques agressives de l'empire américain.
Soutenons la proposition alternative de
l'union des agriculteurs canadiens !
L'union des agriculteurs canadiens publie un rapport
sur la crise agricole et l'industrie du boeuf
La National Farmers Union (NFU) a
publié un rapport spécial sur la crise de l'agriculture
et de l'élevage du boeuf en novembre dernier. Le rapport analyse
la grave crise qui touche environ 100 000 éleveurs de bovins au
Canada à cause de l'effondrement systématique du prix du
boeuf depuis vingt ans. Les éleveurs sont acculés
à
la faillite parce qu'ils ne peuvent plus continuer de faire
l'élevage avec le prix qu'ils reçoivent. « De
septembre 2007 à août 2008, le prix du boeuf a
tourné autour de 85 $ le quintal. Or, il a tourné
autour de 174 $ [ajusté à l'inflation — ndlr]
pendant 47 ans, de 1942 à 1989. »[1] Les prix actuels
se rapprochent
de ceux de la grande crise des années trente.
Les prix n'ont pas été rétablis
après les baisses rapides qui ont suivi la découverte
d'un seul cas de maladie de la vache folle sur une exploitation
canadienne en 2003. Ce cas unique a servi de prétexte aux
autorités américaines pour fermer leurs frontières
au boeuf canadien. Au sommet de la crise les prix ont descendu
jusqu'à 50 $ le
quintal. Même avant cet incident, entre 1989 et 2003, le prix du
boeuf avait considérablement baissé par rapport à
la moyenne des années d'après guerre.
Le rapport publié le 19 novembre 2008 par l'union
des agriculteurs canadiens montre qu'à l'origine du
problème il y a le fait que le gouvernement a constamment
défendu le droit de monopole aux dépens des droits des
agriculteurs et éleveurs, des travailleurs des abattoirs et des
communautés. Il analyse les causes spécifiques de la
crise de
l'élevage du boeuf et propose plusieurs mesures précises
pour parvenir à une solution en restreignant les monopoles et en
défendant le bien public.
Le « libre » échange, la
concentration et la domination américaine de l'industrie de la
viande
L'industrie de la viande au Canada est devenue
très concentrée. En 1978, par exemple, il y avait 17
abattoirs de grandeur moyenne répartis sur l'ensemble du
territoire de l'Alberta. « La plupart abattaient moins de 2
800 animaux par semaine, tandis que les plus grands abattoirs
aujourd'hui abattent 28 000 animaux par semaine. Lorsqu'il y avait 17
abattoirs, les éleveurs recevaient le double du prix qu'ils
reçoivent aujourd'hui dans les conditions où trois
méga-abattoirs modernes et très efficaces dominent
l'industrie. »
En janvier 1989 était signé l'Accord de
libre-échange Canada-États-Unis. En mai de la même
année, l'agromonopole américain Cargill ouvrait son
abattoir de boeuf de High River, en Alberta. En 1994, la compagnie IBP,
un autre monopole américain, achetait l'abattoir de Lakeside
à Brooks, toujours en Alberta. Lakeside Packers fut par la
suite acheté par Tyson Foods de l'Arkansas et il sera maintenant
vendu à XL Packers/Nilsson Brothers.[2] Aujourd'hui, trois
grands abattoirs du sud de l'Alberta possédés par Cargill
Foods, Tyson et XL monopolisent l'ensemble de la production de la
province. Ces trois compagnies abattent 89 % du boeuf canadien.
Ils possèdent également
des parcs d'engraissement, du bétail, des entreprises d'engrais
et de naissage, des sociétés de financement de
l'élevage du boeuf, des entreprises d'assurance agricole et
plusieurs des sites de vente aux enchères.
Le gouvernement fédéral et le gouvernement
albertain ont directement contribué à la concentration et
à la monopolisation de l'industrie du boeuf sous la domination
de monopoles américains, non seulement avec l'accord de
libre-échange mais aussi avec des combines pour payer les
riches. À la fin des années 1980, par exemple, le
gouvernement albertain a donné à Cargill 4
millions $ pour construire une station d'épuration des eaux
pour son usine de High River. Il a également donné
à Lakeside (alors en partie propriété de
Mitsubishi) 16 millions $ en prêts et subventions pour
l'aider à devenir le plus grand abattoir et usine de
transformation du boeuf au
Canada.
Les monopoles du boeuf cherchent à
contrôler non seulement les abattoirs mais l'ensemble de
l'industrie. La pratique de l'« offre captive »
dans les parcs d'engraissement au Canada est devenue courante.
« L'offre captive est une tactique par laquelle les
distributeurs possèdent ou contrôlent un parc
d'engraissement et du
bétail. Elle leur donne un choix : certaines semaines ils
misent sur le bétail d'éleveurs indépendants,
d'autres semaines ils abattent leur propre bétail. Cela leur
donne un levier important pour faire baisser les prix du produit fini
et par conséquent les prix à payer aux
éleveurs. »
Les prix canadiens du bétail ont commencé
à chuté après 1989, mais beaucoup
d'éleveurs ont continué d'obtenir de bons rendements tout
au long des années 1990. La raison en est que les prix des
céréales fourragères ont également
baissé à partir de 1989, entraînant une baisse des
coûts de production, retardant la crise de quelques années.
À cause du libre-échange et de la
monopolisation, l'industrie canadienne du boeuf s'est mise à
dépendre de plus en plus des marchés d'exportation. Le
rapport de la NFU décrit de façon assez succincte l'effet
du libre-échange et de la monopolisation depuis 1989.
« Entre 1990 et 2003, les exportations du boeuf canadien,
principalement
vers les États-Unis, ont quintuplé en volume mais se sont
multipliées par huit en valeur monétaire. »
L'exploitation de la crise de la maladie de la vache
folle
En mai 2003, on a trouvé une vache atteinte
d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou
« maladie de la vache folle », sur une ferme de
l'Alberta et les autorités américaines ont réagi
en fermant la frontière au boeuf canadien pendant 26 mois.
L'interdiction a touché très durement les
éleveurs : chute des ventes, chute du prix du boeuf
canadien par rapport au prix du boeuf américain, coûts de
systèmes de traçabilité, coûts
d'étiquetage du Mandatory Country of Origin Labelling
imposé par les autorités américaines et risques de
fermetures futures des frontières
américaines.
En réaction à la crise de l'ESB, les
éleveurs de bovins ont proposé la création
d'abattoirs et d'usines d'emballage de propriété
canadienne gérés par les éleveurs et l'institution
de normes élevées d'inspection du boeuf qui rendrait
possible l'exportation en Europe et au Japon tout en protégeant
la salubrité des approvisionnements canadiens. Les
gouvernements ont tourné le dos aux éleveurs et choisi
plutôt, encore une fois, de soutenir les monopoles
financièrement pour leur permettre de maintenir leur domination
du marché. En juin 2004, le gouvernement albertain a
versé 33 millions $ aux termes du programme de lutte
à l'ESB à Lakeside, 9 millions $ à Cargill et
4,5
millions $ à XL.
Cargill, Tyson et XL ont réalisé des
profits faramineux durant la « crise » de
2003-2005. Statistique Canada rapporte qu'en 2003 les recettes
monétaires agricoles pour les bovins et veaux ont baissé
de 34 % par rapport à l'année
précédente bien qu'un plus grand nombre de bovins aient
été abattus. Bien que la part versée aux
éleveurs a baissé, le prix de la vente du détail
et du gros du boeuf est resté essentiellement inchangé.
Lakeside Packers, Cargill Foods et XL Foods ont réalisé
en moyenne des profits de 176 $ par tête de bétail
durant la deuxième moitié de 2003, comparativement
à 46 $ avant le début de la crise de l'ESB, une
hausse de 281 %.
Les monopoles de l'emballage ont exploité la crise à fond
et accru considérablement l'écart entre le prix
versé aux éleveurs et le prix exigé du
consommateur.
Pression à la baisse sur les salaires
Les monopoles ont profité de leur contrôle
grandissant de l'industrie de l'emballage de la viande pour faire
baisser les salaires des travailleurs et le prix du bétail. En
diminuant les salaires et les prix versés aux éleveurs,
ils s'emparent d'une quantité encore plus grande de la valeur
ajoutée à titre
de bénéfices d'entreprise. La valeur ajoutée sert
alors davantage à l'achat de produits de luxe et à
l'investissement hautement spéculatif plutôt que
d'être réinvestie dans l'économie socialisée
du Canada et redistribuée.
Les années 1980 ont été
témoin d'une offensive contre les employés de l'industrie
de l'abattage et de l'emballage de la viande et les travailleurs ont
combattu les demandes de concessions des capitalistes. Jusqu'à
1984, la plupart des grandes usines d'emballage du Canada, comme Canada
Packers et Burns, ont profité de la situation pour
imposer les mêmes conditions et salaires aux travailleurs des
usines syndiquées, suivis des travailleurs des producteurs
« indépendants ». En 1984, Canada Packers
et Burns Foods ont déchiré les conventions collectives
maîtresses et opté pour la
« compétitivé salariale », ce qui a
mené à une baisse des salaires dans
l'ensemble de l'industrie. Par exemple, en juillet 1984 l'usine Gainers
à Edmonton a réduit le salaire de départ de
11,99 $ à 6,99 $. Cargill a lancé ses
opérations de High River en Alberta en 1989 en payant ses
travailleurs non syndiqués 4 $ de moins que les autres
travailleurs de l'industrie de l'emballage.
Dans l'ensemble de l'industrie en Amérique du
Nord, le salaire horaire a chuté de 30 %
(lorsqu'ajusté à l'inflation) entre 1982 et 1997 et cette
offensive contre les salaires s'est poursuivie. Par exemple, en 1997,
500 employés de Maple Leaf à Edmonton ont fait la
grève pour protester contre d'importantes réductions de
salaires et la
compagnie a fermé ses portes. Au cours des dix dernières
années, les travailleurs ont dû combattre ne serait-ce que
pour des hausses minimales de salaires. Selon l'Union des travailleurs
et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, en 1993 le
salaire de base moyen à trois des plus grands producteurs de
boeuf canadiens était de
11,41 $ l'heure. Aujourd'hui les employés de Lakeside
commence à 14,00 $ l'heure, une hausse de seulement
2,59 $ en 15 ans, bien en-deçà de la hausse du
coût de la vie.
L'industrie de l'emballage de la viande de l'Alberta
était principalement concentrée à Edmonton et
Calgary depuis les années 1930. Cargill et Tyson se sont
délibérément installés dans les
régions rurales où il n'y avait pas de tradition
syndicale et où la terre était bon marché. Les
employés de Lakeside à Brooks, en Alberta, ont dû
attendre 16
ans avant d'avoir leur première convention collective,
après une grève de 23 jours en 2005. Une autre
stratégie antiouvrière utilisée consistait
à faire venir des travailleurs étrangers dans le cadre de
l'infâme Programme pour travailleurs étrangers
temporaires. Les usines sont maintenant concentrées dans le sud
de l'Alberta.
La NFU propose des solutions
Pour alléger les effets de la crise du boeuf, le
rapport de la NFU propose une restructuration complète du
secteur et des monopoles. « Une des principales entraves au
progrès est l'illusion d'un marché ouvert, libre et
égal à l'ère de l'offre captive, du contrôle
monopoliste, des grandes chaînes
alimentaires et des sites d'enchères possédés par
les abattoirs. » Le rapport cite Dwayne Andreas, ex-PDG de
l'agro-monopole Archer Daniels Midland qui admet que :
« Le libre marché est un mythe. Tout le monde le
sait... On ne peut pas pratiquer l'agriculture sur la base d'un
laissez-faire total parce que les vendeurs sont trop
faibles et les acheteurs trop forts. »
Le rapport de la NFU propose 16 mesures concrètes
pour briser l'emprise des monopoles. Elles visent essentiellement
quatre objectifs :
1. Restreindre les monopoles et les remplacer par une
capacité d'abattage et d'emballage des éleveurs.
2. Bâtir des agences de commercialisation
collective du boeuf semblables à la Commission nationale du
blé.
3. Prendre des mesures pour améliorer la
salubrité des produits du boeuf.
4. Asseoir l'industrie de l'emballage de la viande sur
une économie canadienne qui suffit à ses besoins et une
industrie du boeuf qui sert les besoins du Canada.
Dans le Canada contemporain, un affrontement se
prépare entre les monopoles privés et le peuple. Le but
de l'agro-monopole privé est d'accaparer la richesse produite
par les éleveurs et de s'emparer de la plus grande
quantité de valeur ajoutée possible dans la production
agricole. L'étroitesse de l'objectif met en péril les
éleveurs et leurs
communautés et est totalement anti-canadienne.
Les Canadiens seraient mieux servis par un monopole
public de la mise en marché du boeuf et des autres produits
agricoles. L'entreprise monopoliste privée déchire
l'économie socialisée par la concurrence et
l'avidité individuelle. Et à quoi sert-elle sinon
à enrichir une élite privilégiée et
à bloquer le progrès et l'humanisation de
l'environnement social et naturel. L'entreprise publique est un
élément nécessaire de l'édification
nationale moderne et essentielle pour garantir la satisfaction des
besoins des Canadiens et la stabilité de l'économie
socialisée.
Les 16 propositions de la NFU
Les 16 propositions de la NFU sont :
1. Interdire la propriété et le
contrôle du bétail par les entreprises d'emballage et
rendre obligatoire la vente du bétail dans des enchères
indépendantes ou la vente à prix fixe à contrat
sans conditions secrètes.
2. Restreindre le pouvoir des entreprises d'emballage et renverser la
tendance à la concentration.
3. Défaire l'intégration verticale des
sociétés d'emballage.
4. Examiner et restreindre le pouvoir des détaillants et des
grossistes.
5. Créer une capacité collective d'abattage et
d'emballage des éleveurs.
6. Revoir la réglementation sur la salubrité alimentaire
en faveur des abattoirs locaux.
7. Établir des agences de commercialisation collective.
8. Dépister l'ESB et interdire les hormones artificielles.
9. Réduire de façon importante l'utilisation des
antibiotiques.
10. Développer des marchés pour le boeuf nourri au
fourrage au Canada et en Amérique du Nord.
11. Adopter le système d'inscription du pays d'origine sur les
étiquettes.
12. Concentrer sur l'offre d'aliments locaux.
13. Réduire la grandeur du cheptel canadien pour mieux
correspondre à la demande canadienne.
14. Obtenir un financement public immédiat pour les aides aux
éleveurs.
15. Donner aux éleveurs un choix de financement d'organisations
agricoles.
16. Utiliser les outils de politiques gouvernementales pour encourager
les exploitations agricoles familiales.
Notes
1. Toutes les citations sont tirées du
rapport de la NFU et traduites de l'anglais. Pour un
résumé du rapport voir : http ://www.nfu.ca/.
2. Sheri Monk, Competition Bureau
investigating Nilsson deal, Maple Creek News-Times, 26 août
2008 ; et Alberta Venture.com, Brian Nilsson, Lee
Nilsson : Co-CEOs, Nilsson Brothers Inc., en ligne à
http ://www.albertaventure.com/ ?p=1274
À titre d'information
Qui contrôle l'industrie canadienne du boeuf?
L'industrie canadienne du boeuf est dominée par
trois monopoles géants qui abattent 89 % du boeuf
canadien : Cargill Foods, Tyson Foods et XL (Nilsson Brothers).
Cargill Foods
Cargill Foods est une filiale de Cargill, la plus grande
entreprise privée au monde. Fondée en 1865, cette
entreprise dont le siège social est à Minneapolis est une
des quelques grandes sociétés qui contrôlent le
système agricole mondial. Elle est la propriété de
la famille MacMillan-Cargill, décrite par
Forbes comme une des dix familles les plus riches
en Amérique. Cargill a rapporté des profits de 2,34
milliards $ pour l'année financière de 2007.
Avec 158 000 employés dans 66 pays, Cargill se
décrit comme « un fournisseur international de
produits alimentaires et agricoles et de services de gestions de
risque ». Sa division des céréales est la
source première de céréales et de graines
oléagineuses en Amérique du Nord pour l'usage
intérieur et l'exportation et Cargill est un
des principaux joueurs de l'industrie bovine et avicole. Elle a
également des intérêts dans l'industrie du poisson,
du biocarburant, du pétrole, des lubrifiants et des sels, des
produits pharmaceutiques et de santé et de services agricoles
comme le fourrage et l'engrais. Les directeurs de Cargill sont depuis
longtemps des lobbyistes, conseillers et
fonctionnaires du gouvernement américain.
Tyson Foods
Tyson Foods, fondée en 1931, a son siège
social en Arkansas et est une entreprise privée
possédée par la famille Tyson. Il est le plus grand
producteur et marketeur de la volaille, du boeuf et du porc et est le
plus grand exportateur de boeuf des États-Unis. Il a
réalisé des ventes de 26 milliards $US en
2005.
Tyson est la deuxième plus grande entreprise de
production alimentaire de la liste Fortune 500 et le plus
grand producteur de viande au monde. En 2001, il a acquis IBP Inc., le
plus grand emballeur de viande et le deuxième plus grand
producteur de porc aux États-Unis. Tyson possède 123
usines de transformation alimentaire et
emploie environ 107 000 personnes à l'échelle mondiale
dans plus de 300 usines. Il est un des plus grands marketeurs de
volaille, boeuf et porc à valeur ajoutée auprès
des grossistes, des distributeurs de services alimentaires et des
chaînes de fast food comme McDonald.
Tyson a signé une lettre d'intention pour la
vente de Lakeside Packers à XL Foods.
XL Foods
XL Foods est la propriété des
éleveurs albertains Brian et Lee Nilsson. Issu de
l'agglomération de ranchs, de parcs d'engraissement et d'usines
de fourrage, il est un des plus grand producteurs de boeuf de
propriété canadienne de l'Ouest canadien. Aujourd'hui XL
fait partie du groupe Nilsson Brothers, une entreprise
d'engraissement et de commercialisation du boeuf. Il transforme plus de
450 000 têtes de bétail par année.
Nilsson Brothers possède des installations en
Alberta, en Saskatchewan, au Nebraska et en Idaho. Les Nilsson
possèdent des usines d'emballage de la viande à Edmonton,
Calgary et Moose Jaw, des sites d'enchères à Clyde et
Vermilion, des services financiers agricoles, des entreprises
d'assurance agricole et des ranchs de vache-veau. Il
possédait également des actions majoritaires de Edmonton
Stockyard, qui a fermé ses portes en mai 2005 après pus
de 90 années d'exploitation à cause de la crise de la
maladie de la vache folle.
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