Le Marxiste-Léniniste

Numéro 40 - 25 février 2009

Les éleveurs de bovin face à la crise

Soutenons l'alternative proposée par
l'union des agriculteurs du Canada

Les éleveurs de bovin face à la crise
Soutenons l'alternative proposée par l'union des agriculteurs du Canada
L'union des agriculteurs canadiens publie un rapport sur la crise agricole et l'industrie du boeuf

À titre d'information
Qui contrôle l'industrie canadienne du boeuf?

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Les éleveurs de bovin face à la crise

Soutenons l'alternative proposée par
l'union des agriculteurs du Canada

Les éleveurs indépendants du Canada connaissent la pire crise depuis les années trente et il y a un nombre record de faillites parmi les éleveurs de bovin.

Un récent rapport de l'union nationale des agriculteurs (National Farmers Union) présente une analyse de la situation ainsi que des solutions. Le rapport montre la nécessité d'un projet d'édification nationale pour défendre le bien public et restreindre les monopoles qui sont en train de détruire l'agriculture du Canada. Aujourd'hui, trois monopoles — Cargill Foods, Tyson Food et XL Packers (Nilsson Brothers) abattent 89 % du boeuf canadien. En Alberta, où est élevé 40 % du boeuf canadien, et abattu 60 %, ces trois compagnies possèdent les trois plus grands abattoirs.

Le rapport de l'union des agriculteurs propose des solutions qui permettraient de restreindre les monopoles et de répondre aux besoins des agriculteurs et de leurs communautés et aux normes de qualité, de nutrition et de salubrité de cette industrie.

La concentration de l'abattage entre les mains de quelques monopoles américains menace l'existence même des agriculteurs. Le gouvernement du Canada et certaines provinces, comme l'Alberta, ont contribué à l'acquisition de l'industrie agricole par des intérêts étrangers aux dépens des droits des éleveurs de bovin, des travailleurs des abattoirs et parcs d'engraissement, de leurs communautés et de l'ensemble des Canadiens.

La capacité de satisfaire les besoins intérieurs en alimentation est un élément important de la souveraineté nationale mais cela n'est d'aucun intérêt pour les monopoles agricoles privés. Leur but est de mettre la main sur les exploitations agricoles, de s'emparer de la plus grande quantité possible de valeur ajoutée et de prendre le contrôle de tous les aspects de l'industrie agricole et ainsi transformer les agriculteurs en une main-d'oeuvre asservie. De plus, on a vu que la concentration de la propriété et du contrôle des abattoirs et du bétail n'est pas compatible avec les bonnes pratiques environnementales et la salubrité de l'approvisionnement alimentaire.

Dans son rapport, l'union des agriculteurs pose le problème dans les termes suivants : « Le statu quo, c'est assister à la faillite et à l'expropriation des naisseurs et éleveurs indépendants. C'est de laisser une partie toujours plus grande de notre élevage être accaparée par des abattoirs et détaillants transnationaux, retirée des régions rurales et du Canada en général et exploitée par les actionnaires et directeurs de Cargill, Tyson, Wal-Mart et Safeway. L'industrie de l'élevage va être restructurée quoi que nous fassions. Alors la décision que nous avons à prendre est la suivante : Allons-nous être les maîtres d'oeuvre de cette restructuration ou laisserons-nous d'autres le faire à notre place ? Sommes-nous maîtres chez nous ou sommes-nous des serviteurs ? »

Elle propose 16 façons concrètes de restreindre les monopoles, développer le pouvoir collectif des naisseurs et éleveurs indépendants, établir des abattoirs en coopérative, concentrer sur la demande canadienne, rendre des aliments produits localement à la disposition des consommateurs et améliorer les pratiques environnementales et de salubrité alimentaire. Elle propose l'établissement d'une commission de commercialisation du boeuf en opposition au droit de monopole privé. L'emprise de Tyson, Cargill et XL doit être retreinte en interdisant la propriété du bétail et la pratique de l'« offre captive » par les abattoirs, qui se servent de leur contrôle pour faire baisser les prix payés aux éleveurs et concentrer le fourrage dans d'immenses parcs d'engraissement nocifs pour l'environnement.

Une aide gouvernementale immédiate est requise et elle doit aller aux éleveurs plutôt qu'aux monopoles de l'abattage et de la vente au détail. La création d'une commission de commercialisation collective et l'interdiction de propriété du bétail par les abatteurs permettraient de restreindre la capacité des monopoles de s'emparer d'une part toujours plus grande de la valeur ajoutée, ce qui pousse les agriculteurs à la faillite et place le contrôle de l'industrie entre les mains de quelques-uns. La proposition de l'union des agriculteurs rend également plus viables la décentralisation de l'alimentation du bétail et le respect des normes de salubrité pour les grands parcs d'engraissement.

Les agriculteurs des prairies ont remporté d'importantes victoires dans leur lutte pour défendre la Commission nationale du blé, une vieille institution nationale au Canada qui représente une entrave pour l'empire américain et les monopoles privés qui veulent contrôler la production et distribution alimentaires à l'échelle internationale. Cette lutte pour établir les institutions nécessaires à la défense des droits et du moyen de subsistance des éleveurs de bovin ainsi que du bien public est très importante. Les travailleurs doivent consciemment participer à l'acte de découvrir ce qu'il en est des problèmes de l'élevage et de l'agriculture au Canada et prendre position en faveur de la responsabilité sociale, de l'édification nationale et du bien public, en opposition au droit de monopole et à l'annexion par les États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord. Le Marxiste-Léniniste appelle les travailleurs canadiens et leurs alliés et les politiciens ouvriers à soutenir la lutte des agriculteurs pour une économie pro-sociale qui suffit à ses besoins, contre les pratiques agressives de l'empire américain.

Soutenons la proposition alternative de l'union des agriculteurs canadiens !

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L'union des agriculteurs canadiens publie un rapport sur la crise agricole et l'industrie du boeuf

La National Farmers Union (NFU) a publié un rapport spécial sur la crise de l'agriculture et de l'élevage du boeuf en novembre dernier. Le rapport analyse la grave crise qui touche environ 100 000 éleveurs de bovins au Canada à cause de l'effondrement systématique du prix du boeuf depuis vingt ans. Les éleveurs sont acculés à la faillite parce qu'ils ne peuvent plus continuer de faire l'élevage avec le prix qu'ils reçoivent. « De septembre 2007 à août 2008, le prix du boeuf a tourné autour de 85 $ le quintal. Or, il a tourné autour de 174 $ [ajusté à l'inflation — ndlr] pendant 47 ans, de 1942 à 1989. »[1] Les prix actuels se rapprochent de ceux de la grande crise des années trente.

Les prix n'ont pas été rétablis après les baisses rapides qui ont suivi la découverte d'un seul cas de maladie de la vache folle sur une exploitation canadienne en 2003. Ce cas unique a servi de prétexte aux autorités américaines pour fermer leurs frontières au boeuf canadien. Au sommet de la crise les prix ont descendu jusqu'à 50 $ le quintal. Même avant cet incident, entre 1989 et 2003, le prix du boeuf avait considérablement baissé par rapport à la moyenne des années d'après guerre.

Le rapport publié le 19 novembre 2008 par l'union des agriculteurs canadiens montre qu'à l'origine du problème il y a le fait que le gouvernement a constamment défendu le droit de monopole aux dépens des droits des agriculteurs et éleveurs, des travailleurs des abattoirs et des communautés. Il analyse les causes spécifiques de la crise de l'élevage du boeuf et propose plusieurs mesures précises pour parvenir à une solution en restreignant les monopoles et en défendant le bien public.

Le « libre » échange, la concentration et la domination américaine de l'industrie de la viande

L'industrie de la viande au Canada est devenue très concentrée. En 1978, par exemple, il y avait 17 abattoirs de grandeur moyenne répartis sur l'ensemble du territoire de l'Alberta. « La plupart abattaient moins de 2 800 animaux par semaine, tandis que les plus grands abattoirs aujourd'hui abattent 28 000 animaux par semaine. Lorsqu'il y avait 17 abattoirs, les éleveurs recevaient le double du prix qu'ils reçoivent aujourd'hui dans les conditions où trois méga-abattoirs modernes et très efficaces dominent l'industrie. »

En janvier 1989 était signé l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis. En mai de la même année, l'agromonopole américain Cargill ouvrait son abattoir de boeuf de High River, en Alberta. En 1994, la compagnie IBP, un autre monopole américain, achetait l'abattoir de Lakeside à Brooks, toujours en Alberta. Lakeside Packers fut par la suite acheté par Tyson Foods de l'Arkansas et il sera maintenant vendu à XL Packers/Nilsson Brothers.[2] Aujourd'hui, trois grands abattoirs du sud de l'Alberta possédés par Cargill Foods, Tyson et XL monopolisent l'ensemble de la production de la province. Ces trois compagnies abattent 89 % du boeuf canadien. Ils possèdent également des parcs d'engraissement, du bétail, des entreprises d'engrais et de naissage, des sociétés de financement de l'élevage du boeuf, des entreprises d'assurance agricole et plusieurs des sites de vente aux enchères.

Le gouvernement fédéral et le gouvernement albertain ont directement contribué à la concentration et à la monopolisation de l'industrie du boeuf sous la domination de monopoles américains, non seulement avec l'accord de libre-échange mais aussi avec des combines pour payer les riches. À la fin des années 1980, par exemple, le gouvernement albertain a donné à Cargill 4 millions $ pour construire une station d'épuration des eaux pour son usine de High River. Il a également donné à Lakeside (alors en partie propriété de Mitsubishi) 16 millions $ en prêts et subventions pour l'aider à devenir le plus grand abattoir et usine de transformation du boeuf au Canada.

Les monopoles du boeuf cherchent à contrôler non seulement les abattoirs mais l'ensemble de l'industrie. La pratique de l'« offre captive » dans les parcs d'engraissement au Canada est devenue courante. « L'offre captive est une tactique par laquelle les distributeurs possèdent ou contrôlent un parc d'engraissement et du bétail. Elle leur donne un choix : certaines semaines ils misent sur le bétail d'éleveurs indépendants, d'autres semaines ils abattent leur propre bétail. Cela leur donne un levier important pour faire baisser les prix du produit fini et par conséquent les prix à payer aux éleveurs. »

Les prix canadiens du bétail ont commencé à chuté après 1989, mais beaucoup d'éleveurs ont continué d'obtenir de bons rendements tout au long des années 1990. La raison en est que les prix des céréales fourragères ont également baissé à partir de 1989, entraînant une baisse des coûts de production, retardant la crise de quelques années.

À cause du libre-échange et de la monopolisation, l'industrie canadienne du boeuf s'est mise à dépendre de plus en plus des marchés d'exportation. Le rapport de la NFU décrit de façon assez succincte l'effet du libre-échange et de la monopolisation depuis 1989. « Entre 1990 et 2003, les exportations du boeuf canadien, principalement vers les États-Unis, ont quintuplé en volume mais se sont multipliées par huit en valeur monétaire. »

L'exploitation de la crise de la maladie de la vache folle

En mai 2003, on a trouvé une vache atteinte d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ou « maladie de la vache folle », sur une ferme de l'Alberta et les autorités américaines ont réagi en fermant la frontière au boeuf canadien pendant 26 mois. L'interdiction a touché très durement les éleveurs : chute des ventes, chute du prix du boeuf canadien par rapport au prix du boeuf américain, coûts de systèmes de traçabilité, coûts d'étiquetage du Mandatory Country of Origin Labelling imposé par les autorités américaines et risques de fermetures futures des frontières américaines.

En réaction à la crise de l'ESB, les éleveurs de bovins ont proposé la création d'abattoirs et d'usines d'emballage de propriété canadienne gérés par les éleveurs et l'institution de normes élevées d'inspection du boeuf qui rendrait possible l'exportation en Europe et au Japon tout en protégeant la salubrité des approvisionnements canadiens. Les gouvernements ont tourné le dos aux éleveurs et choisi plutôt, encore une fois, de soutenir les monopoles financièrement pour leur permettre de maintenir leur domination du marché. En juin 2004, le gouvernement albertain a versé 33 millions $ aux termes du programme de lutte à l'ESB à Lakeside, 9 millions $ à Cargill et 4,5 millions $ à XL.

Cargill, Tyson et XL ont réalisé des profits faramineux durant la « crise » de 2003-2005. Statistique Canada rapporte qu'en 2003 les recettes monétaires agricoles pour les bovins et veaux ont baissé de 34 % par rapport à l'année précédente bien qu'un plus grand nombre de bovins aient été abattus. Bien que la part versée aux éleveurs a baissé, le prix de la vente du détail et du gros du boeuf est resté essentiellement inchangé. Lakeside Packers, Cargill Foods et XL Foods ont réalisé en moyenne des profits de 176 $ par tête de bétail durant la deuxième moitié de 2003, comparativement à 46 $ avant le début de la crise de l'ESB, une hausse de 281 %. Les monopoles de l'emballage ont exploité la crise à fond et accru considérablement l'écart entre le prix versé aux éleveurs et le prix exigé du consommateur.

Pression à la baisse sur les salaires

Les monopoles ont profité de leur contrôle grandissant de l'industrie de l'emballage de la viande pour faire baisser les salaires des travailleurs et le prix du bétail. En diminuant les salaires et les prix versés aux éleveurs, ils s'emparent d'une quantité encore plus grande de la valeur ajoutée à titre de bénéfices d'entreprise. La valeur ajoutée sert alors davantage à l'achat de produits de luxe et à l'investissement hautement spéculatif plutôt que d'être réinvestie dans l'économie socialisée du Canada et redistribuée.

Les années 1980 ont été témoin d'une offensive contre les employés de l'industrie de l'abattage et de l'emballage de la viande et les travailleurs ont combattu les demandes de concessions des capitalistes. Jusqu'à 1984, la plupart des grandes usines d'emballage du Canada, comme Canada Packers et Burns, ont profité de la situation pour imposer les mêmes conditions et salaires aux travailleurs des usines syndiquées, suivis des travailleurs des producteurs « indépendants ». En 1984, Canada Packers et Burns Foods ont déchiré les conventions collectives maîtresses et opté pour la « compétitivé salariale », ce qui a mené à une baisse des salaires dans l'ensemble de l'industrie. Par exemple, en juillet 1984 l'usine Gainers à Edmonton a réduit le salaire de départ de 11,99 $ à 6,99 $. Cargill a lancé ses opérations de High River en Alberta en 1989 en payant ses travailleurs non syndiqués 4 $ de moins que les autres travailleurs de l'industrie de l'emballage.

Dans l'ensemble de l'industrie en Amérique du Nord, le salaire horaire a chuté de 30 % (lorsqu'ajusté à l'inflation) entre 1982 et 1997 et cette offensive contre les salaires s'est poursuivie. Par exemple, en 1997, 500 employés de Maple Leaf à Edmonton ont fait la grève pour protester contre d'importantes réductions de salaires et la compagnie a fermé ses portes. Au cours des dix dernières années, les travailleurs ont dû combattre ne serait-ce que pour des hausses minimales de salaires. Selon l'Union des travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce, en 1993 le salaire de base moyen à trois des plus grands producteurs de boeuf canadiens était de 11,41 $ l'heure. Aujourd'hui les employés de Lakeside commence à 14,00 $ l'heure, une hausse de seulement 2,59 $ en 15 ans, bien en-deçà de la hausse du coût de la vie.

L'industrie de l'emballage de la viande de l'Alberta était principalement concentrée à Edmonton et Calgary depuis les années 1930. Cargill et Tyson se sont délibérément installés dans les régions rurales où il n'y avait pas de tradition syndicale et où la terre était bon marché. Les employés de Lakeside à Brooks, en Alberta, ont dû attendre 16 ans avant d'avoir leur première convention collective, après une grève de 23 jours en 2005. Une autre stratégie antiouvrière utilisée consistait à faire venir des travailleurs étrangers dans le cadre de l'infâme Programme pour travailleurs étrangers temporaires. Les usines sont maintenant concentrées dans le sud de l'Alberta.

La NFU propose des solutions

Pour alléger les effets de la crise du boeuf, le rapport de la NFU propose une restructuration complète du secteur et des monopoles. « Une des principales entraves au progrès est l'illusion d'un marché ouvert, libre et égal à l'ère de l'offre captive, du contrôle monopoliste, des grandes chaînes alimentaires et des sites d'enchères possédés par les abattoirs. » Le rapport cite Dwayne Andreas, ex-PDG de l'agro-monopole Archer Daniels Midland qui admet que : « Le libre marché est un mythe. Tout le monde le sait... On ne peut pas pratiquer l'agriculture sur la base d'un laissez-faire total parce que les vendeurs sont trop faibles et les acheteurs trop forts. »

Le rapport de la NFU propose 16 mesures concrètes pour briser l'emprise des monopoles. Elles visent essentiellement quatre objectifs :

1. Restreindre les monopoles et les remplacer par une capacité d'abattage et d'emballage des éleveurs.

2. Bâtir des agences de commercialisation collective du boeuf semblables à la Commission nationale du blé.

3. Prendre des mesures pour améliorer la salubrité des produits du boeuf.

4. Asseoir l'industrie de l'emballage de la viande sur une économie canadienne qui suffit à ses besoins et une industrie du boeuf qui sert les besoins du Canada.

Dans le Canada contemporain, un affrontement se prépare entre les monopoles privés et le peuple. Le but de l'agro-monopole privé est d'accaparer la richesse produite par les éleveurs et de s'emparer de la plus grande quantité de valeur ajoutée possible dans la production agricole. L'étroitesse de l'objectif met en péril les éleveurs et leurs communautés et est totalement anti-canadienne.

Les Canadiens seraient mieux servis par un monopole public de la mise en marché du boeuf et des autres produits agricoles. L'entreprise monopoliste privée déchire l'économie socialisée par la concurrence et l'avidité individuelle. Et à quoi sert-elle sinon à enrichir une élite privilégiée et à bloquer le progrès et l'humanisation de l'environnement social et naturel. L'entreprise publique est un élément nécessaire de l'édification nationale moderne et essentielle pour garantir la satisfaction des besoins des Canadiens et la stabilité de l'économie socialisée.

Les 16 propositions de la NFU

Les 16 propositions de la NFU sont :

1. Interdire la propriété et le contrôle du bétail par les entreprises d'emballage et rendre obligatoire la vente du bétail dans des enchères indépendantes ou la vente à prix fixe à contrat sans conditions secrètes.
2. Restreindre le pouvoir des entreprises d'emballage et renverser la tendance à la concentration.
3. Défaire l'intégration verticale des sociétés d'emballage.
4. Examiner et restreindre le pouvoir des détaillants et des grossistes.
5. Créer une capacité collective d'abattage et d'emballage des éleveurs.
6. Revoir la réglementation sur la salubrité alimentaire en faveur des abattoirs locaux.
7. Établir des agences de commercialisation collective.
8. Dépister l'ESB et interdire les hormones artificielles.
9. Réduire de façon importante l'utilisation des antibiotiques.
10. Développer des marchés pour le boeuf nourri au fourrage au Canada et en Amérique du Nord.
11. Adopter le système d'inscription du pays d'origine sur les étiquettes.
12. Concentrer sur l'offre d'aliments locaux.
13. Réduire la grandeur du cheptel canadien pour mieux correspondre à la demande canadienne.
14. Obtenir un financement public immédiat pour les aides aux éleveurs.
15. Donner aux éleveurs un choix de financement d'organisations agricoles.
16. Utiliser les outils de politiques gouvernementales pour encourager les exploitations agricoles familiales.

Notes

1. Toutes les citations sont tirées du rapport de la NFU et traduites de l'anglais. Pour un résumé du rapport voir : http ://www.nfu.ca/.

2. Sheri Monk, Competition Bureau investigating Nilsson deal, Maple Creek News-Times, 26 août 2008 ; et Alberta Venture.com, Brian Nilsson, Lee Nilsson : Co-CEOs, Nilsson Brothers Inc., en ligne à http ://www.albertaventure.com/ ?p=1274

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À titre d'information

Qui contrôle l'industrie canadienne du boeuf?

L'industrie canadienne du boeuf est dominée par trois monopoles géants qui abattent 89 % du boeuf canadien : Cargill Foods, Tyson Foods et XL (Nilsson Brothers).

Cargill Foods

Cargill Foods est une filiale de Cargill, la plus grande entreprise privée au monde. Fondée en 1865, cette entreprise dont le siège social est à Minneapolis est une des quelques grandes sociétés qui contrôlent le système agricole mondial. Elle est la propriété de la famille MacMillan-Cargill, décrite par Forbes comme une des dix familles les plus riches en Amérique. Cargill a rapporté des profits de 2,34 milliards $ pour l'année financière de 2007.

Avec 158 000 employés dans 66 pays, Cargill se décrit comme « un fournisseur international de produits alimentaires et agricoles et de services de gestions de risque ». Sa division des céréales est la source première de céréales et de graines oléagineuses en Amérique du Nord pour l'usage intérieur et l'exportation et Cargill est un des principaux joueurs de l'industrie bovine et avicole. Elle a également des intérêts dans l'industrie du poisson, du biocarburant, du pétrole, des lubrifiants et des sels, des produits pharmaceutiques et de santé et de services agricoles comme le fourrage et l'engrais. Les directeurs de Cargill sont depuis longtemps des lobbyistes, conseillers et fonctionnaires du gouvernement américain.

Tyson Foods

Tyson Foods, fondée en 1931, a son siège social en Arkansas et est une entreprise privée possédée par la famille Tyson. Il est le plus grand producteur et marketeur de la volaille, du boeuf et du porc et est le plus grand exportateur de boeuf des États-Unis. Il a réalisé des ventes de 26 milliards $US en 2005.

Tyson est la deuxième plus grande entreprise de production alimentaire de la liste Fortune 500 et le plus grand producteur de viande au monde. En 2001, il a acquis IBP Inc., le plus grand emballeur de viande et le deuxième plus grand producteur de porc aux États-Unis. Tyson possède 123 usines de transformation alimentaire et emploie environ 107 000 personnes à l'échelle mondiale dans plus de 300 usines. Il est un des plus grands marketeurs de volaille, boeuf et porc à valeur ajoutée auprès des grossistes, des distributeurs de services alimentaires et des chaînes de fast food comme McDonald.

Tyson a signé une lettre d'intention pour la vente de Lakeside Packers à XL Foods.

XL Foods

XL Foods est la propriété des éleveurs albertains Brian et Lee Nilsson. Issu de l'agglomération de ranchs, de parcs d'engraissement et d'usines de fourrage, il est un des plus grand producteurs de boeuf de propriété canadienne de l'Ouest canadien. Aujourd'hui XL fait partie du groupe Nilsson Brothers, une entreprise d'engraissement et de commercialisation du boeuf. Il transforme plus de 450 000 têtes de bétail par année.

Nilsson Brothers possède des installations en Alberta, en Saskatchewan, au Nebraska et en Idaho. Les Nilsson possèdent des usines d'emballage de la viande à Edmonton, Calgary et Moose Jaw, des sites d'enchères à Clyde et Vermilion, des services financiers agricoles, des entreprises d'assurance agricole et des ranchs de vache-veau. Il possédait également des actions majoritaires de Edmonton Stockyard, qui a fermé ses portes en mai 2005 après pus de 90 années d'exploitation à cause de la crise de la maladie de la vache folle.

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